F : 3 | A : 12 | E : 7
Tu ne chasses pas, tu observes, t'approche alors que tes pensées se mélangent, t'empêchent de réfléchir. Tu grognes. Tu as mal à la tête. Cette douleur insupportable te réveille, et pourtant, tu ne ressens rien lorsque tes billes bleu et verte s'écartent, s'exposent à la lumière aveuglante du soleil pointé haut dans le ciel. Tu te redresses, te secoues. Tu n'es pas maniaque, mais parfois tu e supportes pas ces grattements qui te provoquent de tels cauchemar. Tu tiques du museau. Sors finalement de ta cachette. Ton regard se perd dans l'au delà, tu te rappelles de tes souvenirs par morceaux, il te reviennent comme des pièces de puzzles. Tes lippes s'étirent alors que tu te revois jouer avec Akabé et Alios. Mais ce n'est pas le moment. Ton ventre gronde, il est temps pour toi de chasser, petit oisillon.
Tu t'éloignes de ta tanière, et pourtant tu n'es pas loin. Une forêt, tu gagnes une forêt. Tu ne l'aimes pas, mais rien de mieux pour trouver une bestiole effrayée qu'une forêt, beaucoup d'animaux se campent ici. Tu le sais, après tout, toi même tu n'y est pas loin. Tu rejoins un chemin de terre, obtus, ton arcade sourcilière se hausse alors que tu examines la pente. Une grimace s'étire et tu glisses. Tu tentes de t'envoler, d'arrêter cette chute, ce roulé-boulé qui brise tes côtes. Tu pousses des gémissement alors que tu la dévales, la pente. Les plantes, les ronces, les orties te piquent. Les roches t’assomment. Les racines te soulèvent, tu as cette impression de te brisé à chaque fois que quelque chose te touche. Durant un instant tu te sens en l'air. Tes membres ne se cognent contre rien. Puis tu regagnes la chute qui ne semble pas vouloir se terminer. Tes couinements sont nombreux, et finalement, tu lâches un dernier gémissement mélangé à un soupire lorsque tu t'écrases plutôt lourdement sur un sol plat. Tu te relèves difficilement. Tu tousses, la poussière est rentrée dans tes voie respiratoires durant ta chute. Ta respiration se fait difficile alors que tes poumons tentent de te faire récupérer, en suffocant, l'air qui te manque.
Tu vois trouble alors que tu ne te souviens que de la chute. Tu ne te rappelles presque plus de la raison pour laquelle tu es sortie. Tu te demandes même pourquoi tu es tombée. Tu t'es pris une racine ? Ou alors la terre a cédé sous ton poids? D'une certaine manière, tu n'en as que faire. Tu entends juste un vacarme te rappelant que tu n'auras pas de repas pour aujourd'hui. Le vacarme n'est rien d'autre que le bruit des animaux fuyants la fanfare que tu as causé. Tu soupires à nouveau, examinant la pente d'où tu as chuté, tu remarques aussi, facilement, la trace, le chemin que tu as emprunté pour en arriver jusque là.
Des bruits de déplacement te font relever la tête alors que tu découvres une jeune louve. Elle semble plutôt en colère. Tu tentes un sourire désolé. Tu as du faire fuir sa proie. Ton regard vairon s'abat sur celui de la louve. Tu ne veux pas réagir. Tu veux juste la laisser s'énerver un bon coup, après tout, tu le mérites, c'est toi qui a causé sa défaite.