Ce matin là, le soleil était pâle et la brûme  épaisse. Le vent soufflait fort, si bien que certains aebrissaux qui tentaient de survivre malgré les cataclysmes furent arrachés à la racine par les bourrasques.  Décidément, ce n'était pas le bon matin pour aller chasser. Ou peut être justement que c'était le bon matin pour se dépenser.  Bravant la petite tempête qui commençait à se lever, le jeune Général s'échauffa à la course. Ce n'était pas maintenant qu'il était au mieux de sa forme qu'il fallait la perdre. Athos commença alors son tour de la clairière fumante, en ne cessant d'aller et venir dans les différents trois d'obus qu'il pouvait croiser. La bourrasque se calma, alors Athos put continuer de plus belle son entraînement.  Un lapin passait par là, le jeune loup ne demanda pas mieux. Le prenant à chasse, Athos commença à étirer des muscles des pattes et passa à la course poursuite. Mais l'heure du lapin n'était pas venue. Lorsqu'Athos eut cessé de jouer avec lui, et qu'il allait l'attraper, une vive bourrasque se leva à nouveau; forçant Athos à retourner dans un creux d'obus pour se protéger.  Évidemment, le lapin n'attendit pas bien longtemps, il se carapata  dans la direction opposée du loup se mettra à son tour à l'abri.  Finalement, Athos haussa les épaules.  Son but n'était pas de chasser aujourd'hui, il avait besoin de se dépenser et surtout de réfléchir.

La bourrasque commença à nouveau à se calmer et Athos risqua une tête dehors. Soudain, il sentit une odeur familière. Une jeune louve de sa meute qu'il commençait à bien connaître. Eira. Athos tourna la tête en direction de l'odeur. Elle se rapprochait et était en direction de la clairière.  Athos la laissa approcher.

Athos ressortit de son trou en s’ébrouant, la tempête était si forte qu’elle avait projeté un tas de poussière et de terre sur lui. Après s’être ébroué, il détendit un peu ses muscles, guettant la prochaine vague de tempête.
Eira s'approcha en remuant la queue.
« Athos. Tu essayes d'éviter quelqu'un ? » dit-elle en riant une fois face à lui.


Dans la même humeur que la jeune louve, il fallait dire qu’il avait plutôt passé une bonne matinée, Athos répondit en riant aussi :

« C’était pour protéger mon pelage bien soyeux du vent tu comprends... »

D’un geste de la patte, il montra son « beau » pelage, tout ébouriffé, tout crasseux, après avoir chassé dans la boue et s’être pris des bourrasques pleines de poussière et de terre à la figure. Il ne connaissait pas beaucoup Eira. Il l’avait croisé rapidement, un bonjour par ci, un bonsoir par là. C’était une jolie louve assez enjouée, qui n’avait pas l’air d’avoir trop mauvais caractère.
Il rajouta avec son sourire charmeur habituel :

« Je voulais être présentable devant toi ! »

Il rit. Athos n’était pas du tout du genre à accepter les conventions, il était fervent partisan de la méritocratie et détestait tout ce qui se rapprochait à l’étiquette, aux « nobles » de sang qui se croyaient meilleurs que le reste du monde, du simple fait de leur naissance. Et de toute façon, s’il avait voulu faire bonne impression de par sa tenue, ça se serait sû depuis longtemps ! C’était quelqu’un qui ne passait pas par quatre chemin, qui était toujours franc dans tout ce qu’il disait. Il aimait la vie, il aimait les gens qui était bons. Eira avait l’air d’être de ceux-là, et il se fia à son instinct, pour continuer cette discussion. Après tout, faire connaissance avec elle était une perspective qui ne le rebutait pas du tout, loin de là.