Souffle acide du vent, larmes brulantes du ciel. Le monde ne ressemble plus aux paysages d'autrefois. Les cataclysmes ont frappé, des colonnes de flammes et de fumées se sont élevées sur l'horizon. La guerre. La guerre des hommes. Et nous, les loups n'avons eu d'autres choix que de fuir. Nombreux furent nos congénères emportés. Nous traversâmes les plaines cabossées, les forêts de cendres, poursuivis par la faim, traqués par la mort.

Notre salut, nous le devions malheureusement à ceux qui avaient provoqué notre malheur.


 
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Jeu 11 Fév - 17:47

Il faisait froid dehors. J'avais besoin de me sentir vivant. De me sentir exister. Les récents événements m'avaient affectés trop profondement. Je n'en pouvais plus de ces murs, de cette cave. J'avais besoin de ressentir de nouveau ces montées d'adrénaline. Puissantes, vivifiantes. Elles me rappelaient à quel point j'étais vivant dans ce monde de désolation.
Mes pas me portèrent dans un lieux que la guerre avait ravagé. Les tranchées et ses boyaux. Lieux de danger, lieux de mort. Je marchais, silencieux, observant les alentours. Mon épaule était toujours douloureuse. Mais aujourd'hui, elle ne m'arrêtera pas.
Surplombant l'un des boyaux sinueux je m'élança en son sein. Courant parmi les cadavres pourrit et momifié, je sentais mon coeur battre à tout rompre. Je sautais ressentant la boue coller mes coussinets. Je grimpais, alors que les muscles de mes pattes se contractaient pour mieux m'accrocher et m'élancer plus loin.
L'extase de cette course rapide et effraînée au milieu des cadavres emplie mon coeur. Je me sentais revivre. Excité. Je respire au rythme de la course dans ce lieux de désolation et de mort. Mon souffle est saccadé, il forme une buée épaisse à la sortie de mes naseaux. Je sens mon souffle chaud se mêlé au froid qui lui, emplis mes poumons à chaque foulées.

Alors que je courais, une ombre face à moi réagit. Un coup de feu retentit. J'eu le temps de sauter sur le côtés, sans ralentir la dite course. Survient alors un cris de peur. Mes sens étaient aux aguets. Mon ouïe, si fine reconnu celui de l'humain, de l'ombre. Elle se coucha au sol quand je bondis par dessus, contractant mes postérieurs, comme si des ressorts y étaient attachés. Un nouveau coup de feu retentit, et frôla mon oreille droite. Mon épaule devint lourde, mais ne m'empêcha pas d’accélérer encore plus fort, de planter mes griffes plus profondément dans la terre humide et boueuse..
La mort me donnait des ailes. Le danger me faisait revivre. Ainsi pendant plusieurs minutes je couru traversant ce champ de guerre et ses tranchées. Atteignant enfin l'autre rive, je me coucha épuisé le souffle court. J'avais réussis. Je n'y avais pas laissé un poils ni un crocs. J'avais couru, couru pour survivre. Couru pour me sentir exister. Le ic était que je me retrouvais désormais coincé entre deux zones de danger. Je n'avais pas réfléchis à cette partie là. Je devais donc rebrousser chemin.
L'exercice me parut infranchissable, alors je me reposa encore quelques minutes. Je pouvais y arriver. J'avais fais l'aller alors le retour serait possible? Je chercha le chemin le plus court vers le retour. M'approchant à pas feutré vers les boyaux, vérifiant à l'aide de mon odorat, la présence d'humains.

La voie était libre. Je m'élança de nouveau au cœur de cette terre creusée, défrichée, empoisonnée. L'odeur de cette tranchée était plus forte, la présence de sang, mêlé à la boue plus importante. Rancit, moisit, pourriture. Tout ce mélange m’écœura, et je dû encore accéléré ma course. Mes muscles des postérieurs et antérieurs criaient à chaque mouvement. Je sentais que j'avais trop pousser sur ma condition physique et leurs capacités. Cette tranchée était plus sinueuse. Je tournais, droite gauche, courant encore, gauche droite. Ce fut un exercice particulièrement dur pour ma patte gauche dont je sentais l'os grincer à chaque virage. Je ne devais pas ralentir. Droite gauche.

A une intersection, je tomba nez à nez avec un groupe d'hommes. Ils eurent juste le temps de m'apercevoir que je fonçais deja tete baissée sur eux. Je n'avais pas d'autre choix, ma vitesse était telle que freiner me semblait impossible, à moins de tomber, et me briser une patte. Je m'encastra alors dans le premier, l'utilisant comme amortisseur pour maîtriser l'impulsion de ma vite puis pris appuis sur le second par le bras à l'aide de mes crocs. Je sentis sa chair se déchirer au contact puissant de ma mâchoire assérée. Je referma ma prise encore plus fort, et le tira de toute mes forces en arrière. L'homme bascula et j'en profita pour sauter par dessus, évitant ainsi un duel plus long, car après tout, fuir était la meilleur option vu mon état de fatigue. Mais l'un d'eux aggripa ma patte en plein bond et me fit tomber à même le sol. Ma tête heurta la boue molle, dans un bruit écœurant. Ils se mirent à crier l'un sur l'autre pour savoir que faire de moi, alors pour leurs faire comprendre que le choix ne leur appartenait pas, je grogna a mon tour. Rauque et sonore, ils reculèrent d'un pas. L'homme qui me tenait me lâcha lui aussi surpris par ma voix et je bondis de nouveau sur mes pattes pour mieux fuir. J'entendis des pas de course me suivre dans ma quête de fuite. Des hommes rechargeants des armes. Je me retourna pour vérifier la distance entre eux et moi. Elle était trop courte. Je devais changer de stratégie. Je sauta derrière un cadavre quand les coups de feu retentirent. L'esquive fut précise et nette. Je rampa alors jusqu’à la prochaine bifurcation des boyaux qui donnait sur la sortie de l'un d'eux, et je me remis a courir, enfin loin de tout danger.


23/15/18

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