Je n'avais que quelques mètres à parcourir avec mes deux grosses carcasses pour atteindre la tanière de Manithil et ainsi lui offrir l'une de mes proies. Je chassais de façon extrême, et devais repousser mes limites pour y parvenir.
La chasse de ces deux sangliers avait été périlleuse, et j'avais pris d'énormes risques. Je m'y étais cependant sortis avec des côtes douloureuses, et une fatigue accentuée. Un bon repos ne me ferait pas de mal, et je savais que je ne devais pas pousser sur ma patte gauche.
Je traînais ainsi une carcasse par une. Prenant 10mètres d'avance avant de traîner la seconde a son tour.
Mais j'entendis un bruit derrière moi qui n'augurait rien de bon. Un son métallique, semblable aux humains c'était fais entendre. Quand je me retournais, je vis quelque chose, oui une chose, bien plus monstrueuse que je n'aurais pu l'être. Sa gueule était parsemée de chaînes et de fer. Son corps lui, était recouvert d'étranges bâtons relier dans leurs largeurs les uns aux autres.
Mais qui était cette créature!?
Je la vis, mordre le plus petit des sangliers, et la tirer à elle, et j'allais faire demi tour, mais une lueur dans ses yeux me stoppa. Une lueur triste, une lueur de pardon. Le chien de fer me regardait comme si il regrettait son geste, mais la faim avait dû le pousser à faire cela.
Je ne savais que faire. Comment réagir.
Instinctivement, je grognais. Mais intérieurement, je le comprenais tellement. Etais-ce son attirail qui l'empêchait de capturer une autre proie, que celle d'un autre? Quelque part, je n'en doutais pas vu le grand bruit qu'il faisait. J'aurai pu l'entendre même si il ne l'avait pas souhaité.
Je m'approcha de lui, droit, fier. Je devais juger si je devais agir ou non. Mais arrivé proche de ce chien, son odeur me révulsa. Sang, fer, plomb, souffre. Non, ce chien ne c'était pas affligé cela tout seul. Les humains étaient coupables. Ils étaient coupable de tout.
Arès aurait cédé la proie.
Qu'aurait fait Châtiment?
Son regard me perturbait, mais j'avais des comptes à rendre à Manîthil. Je voulais l'aider, mais j'avais payer cher pour attraper ce petit sanglier. Le doute m'envahit, mais le silence régnait entre nous. Attendait-il que j'agisse, que je me poste en position de défense, pour me sauter à la gorge a son tour?
Me retournant, pour m'occuper de traîner le plus gros, j'avais pris ma décision.
La famine pouvait me guetter pour ce geste, mais je ne voulais être le responsable de la mort, d'un être qui souffrait autant que j'avais pu souffrir moi même auparavant, de la main de l'homme.
"Soit, prend ta part. Je fermerais les yeux pour cette fois."23/15/18