«Défi »

Amnesia

Vous vous réveillez dans un endroit inconnu, vous ne savez plus quel jour nous sommes, ni même qui vous êtes. Le monde entier vous est devenu inconnu, décrivez vos sensations. Minimum 400 mots.

Où suis-je? Ce sont les premiers mots qui parvinrent à mon cerveau vide de toute volonté lupine lorsque je me réveillais dans une sorte de grande bâtisse aux murs brisés. Je me relève, difficilement, mes pattes penant à soutenir ma lourde masse, puis je m'avance vers une vitre fissurée. Le vent traverse les fentes et vient emmêler quelques poils sur mon pelage. A ma gauche, un vieux miroir brisé me fait me rendre compte de mon physique. Plutôt grand, et charpenté, j'ai une carrure de briseur de nuque. De combattant. De tueur. Pourtant, ce n'est que douceur et égarement certain qui transparaient dans mes deux prunelles bicolores. La verte me regarde avec incertitude. Quand à la bleu, je n'en découvre que la moitié avec les fissures qui serpentent mon reflet.

Je secoue la tête. Dehors, le soleil achève de ce coucher à l'horizon. Si seulement je savais où rentrer. J'ouvre la bouffe et grogne, puis parle. Je teste ma voix, sa sonorité, histoire de voir si je ne suis pas muet.

-Allo.. Bon..

Ca m'a l'air plutôt pas mal, bien qu'un peu rauque. Je redécouvre ma voix, comme mon propre physique, celui que m'ont offert mes parents. Où sont-ils d'ailleurs? Très certainement chez moi, avec les autres membres de ma famille. Est-ce que je fais partit d'une meute? ... Etrange, je connais le mot, mais impossible de me rappeler sa signification.
Je descends de la bâtisse, par une sorte d'escalier en pierre effrité. C'est assez dangereux, je suis obligé de sauter au bout d'un certain nombre de marches. Derrière moi, l'installation s'effondre, et je sors à l'air libre. Une ville en ruine. Quelque soit le cataclysme qui ait détruit ce lieu, j'aurais préféré ne pas être présent lorsqu'il est advenu. C'était peut-être pour cela que la partie souvenir de mon cerveau s'était retrouvée en panne.

J'avance lentement dans la rue anciennement grouillante de passants. J'aboie. Seul le calme me répond. Mes griffes cliquettent au rythme de ma marche sur le béton froid. Un éclair fend les cieux, et je me couche par un réflexe reptilien au sol. Une lame de foudre.
C'est le mot qui me traverse l'esprit, sans que je sache réellement comment. Il me semble que peu à peu, mes souvenirs reviennent.
Je me mets à courir. Mes pattes foulent le sol, m'entraînant toujours plus loin à travers la ville. Le brouhahah de la danse infernale au-dessus de ma tête fait battre mon coeur de plus en plus fort, de plus en plus vite. Il me poursuit, je le sais, c'est pour ça que je ne me cache pas. Se serait inutile. Je ne pense pas le battre, m'en débarrasser, mais je peux gagner du temps. Un éclair s'abat devant moi, je saute, et un autre claque le sol sur ma gauche. J'ignore le tonnerre, et m'élance plus vite encore. Puis une chaleur m'électrise, je hurle de douleur, et m'effondre à terre. Un voile sombre recouvre mon champ de vision. Mes oreilles sifflent. Et je sens une gueule s'accrocher à mon échine et m'entraîner dans les abysses.

Codage by TAC

«Défi »

Châtiment

Ton rêve t'emporte loin. Très loin, dans une terre où la végétation et les animaux ont laissé la place au feu et aux morts dont les corps en décompositions se mêlent à la boue et aux cendres. Après avoir observer ce paysage de désolation, tu tombes nez à nez avec un humain Hellhound qui lui ne t'a pas vu. Impossible de contenir ta rage, réussis à le tuer. 1000 mots minimum

Tous ces événements l'avaient profondément fatigués. Pénétrant dans sa tanière, Astral se laissa tomber sur un de ses matelas troués, alors que ses paupières se fermaient sur son regard vairons. Il n'y a pas à dire, cette journée avait été éprouvante. Tant de loups à soigner. Et cette rage à contenir. Il se souvenait... cette rage, cette colère, cette haine. Dirigée vers les hommes et leurs machines de guerre, lorsqu'il n'était qu'un combattant parmi d'autres chiens-loups. Avec Plume Rousse. Jusqu'à ce qu'on la lui arrache.

Ses pensées l'emportèrent lentement dans les bras de Morphée. Un soupir, et le mâle ne bougeait plus. Jusqu'à ce que ses paupières se rouvrent sur le monde. Il n'était plus dans sa tanière, il avait quitté l'autoroute. Peut-être même avait-il quitté les terres d'Angels Fall First. Sa meute avait disparu. Il était seul. Seul parmi les cadavres. Autour de lui, rien que le feu, les cendres et la désolation.
Mélodie des Mondes fit un pas, et sa patte s'enfonça dans un profond amas de boue. Un bruit écœurant s'en échappa, et le guérisseur esobek commença à avancer, quittant son petit îlot de terre propre. Astral fit un pas, puis un autre, et lorsqu'il se retourna, l'îlot avait disparu. Peu à peu, il s'enfonçait à l'intérieur de cette épaisse et gluante mare de boue. Ce mélange liquide collait à sa fourrure, planquant ses poils gris contre sa peau. Le froid commençait à l'envahir, alors qu'il luttait pour maintenir sa tête hors de la mare. Enfin, sa patte toucha quelque chose de dur, et Mélodie des Mondes put remonter sur la terre ferme.

Feu.
Le paysage était...cauchemardesque. Un amas de rochers effrités, de tank retournés, et de carcasses de chevaux de fers partout. Du verre brisés s'étalaient au sol, et Mélodie des Mondes dû se forcer à faire un pas en avant pour se convaincre de la réalité de la chose. Pas une herbe, seulement quelques troncs calcinés et couchés à terre.
Sang.
Le regard porté sur l'horizon, un craquement le fit sursauter. En baissant ses deux prunelles bicolores, Astral fut parcouru d'un frisson d'horreur: sa patte antérieure droite venait de s'enfoncer dans la cage thoracique d'un animal qui lui ressemblait fortement. Celui-ci avait crevé la gueule ouverte comme on dit, mais dans le sens propre (ou sale) du terme. Partout, le sol était jonché de carcasse comme celle-ci.

Mélodie des Mondes secoua sa tête. C'était... sale, macabre. Un paysage qu'on est pas franchement heureux d'avoir sous les yeux. Il se retourna d'un bond. L'esobek voulait rentrer chez lui, dans sa tanière, avec sa meute. S'occuper des blessés, leur apporter son aide. Mais l'îlot avait disparu, derrière lui ne s'étalait plus qu'un lourd voîle encre dont s'échapper des murmures fiévreux. Astral s'en approcha et un lourd cri d'agonie le dissuada d'avancer davantage. C'était devant ou rien.

Très bien. C'était très bien. S'ébrouant prestement, l'esobek solitaire avança, évitant tant bien que mal les cadavres de ceux qui avaient très certainement dû être ses compagnons. Mais il ne s'attardait pas sur leurs faciès, trop perturbés à l'idée de rencontrer le regard voilé de Plume Rousse, ou la gorge ouverte de Fjorgur. Pas question qu'il s'inflige ça de lui-même. Il faudrait l'y forcer.
Une sorte de tintement le fit dresser les oreilles. Un soudain espoir traversa sa poitrine, mais un claquement sec le fit revenir à la réalité. A terre Astral, à terre Mélodie des Mondes. C'est dangereux pour toi ici, cache toi, fuis.
Faisant taire les voix dans sa tête, Mélodie des Mondes se précipita à terre, roulant sous une porte de camion, ou d'autre chose. Après tout, rien n'avait plus d'identité en ces lieux désolés, massacrés.
Le verre s'enfonça dans ses coussinets, se mêlant à sa fourrure grise, mais le guérisseur esobek se contenta d'ignorer la douleur. Il rampa sous le véhicule, afin de savoir ce qui se tramait de l'autre côté de cette carcasse métallique et brisée. Quand Astral arriva enfin de l'autre côté, le temps se figea. C'était un homme. Un homme portant un masque à gaz, surmonté d'oreilles de chien. Habillé de cuir renforcé, et tenant entre ses doigts avec fermeté et assurance un long fusil. L'humain faisait les cent pas devant lui, à quelques minuscules centimètres de sa truffe. Ses bottes semblaient, non, étaient tâchées de sang.
C'était lui qui avait fait ça. Tout ça. Ca ne pouvait être que lui. Voilà comment étaient les hommes: stupide, égoïste, destructeurs. Des êtres à briser, annihiler, anéantir totalement.

La rage refit surface, et sans attendre, le guérisseur esobek, ancien loup combattant pour sa survie bondit sur l'homme. Ses crocs l'attinrent en pleine poitrine, et un hurlement jaillit, alors qu'il se faisait repousser. Mais sans laisser le temps au hellhound de se remettre, et de lui tirer dessus, Mélodie des Mondes sauta sur sa main, attrapant le poignet entre mâchoires.
Il serra, refusant de lâcher prise, alors que ses griffes tentaient de déchirer les vêtements de cuir. L'homme l'envoya à terre, laissant tomber son arme, et Astral gronda avec une fureur brûlante. Il bondit de nouveau, de front, une lourde fureur battant dans son regard, alors que ses dents venaient crocheter le bras de sa victime, l'entraînant durement au sol. Le goût du sang envahit sa gueule, repeignant ses crocs et son buste, alors qu'il sentait et entendait l'os craquer lugubrement. Il écouta le cri de douleur, arraché à l'autre, refusant de le lâcher. Il s'accrochait à ce membre qu'il semblait vouloir arracher, comme il s'accrochait à la vie. Et le hurlement suivant jaillit tel un avertissement. Mais Astral ne lâcha pas, martelant ce manteau sombre de coups de pattes, alors que les vêtements commençaient à céder sous ses assauts.

L'humain le cogna durement, mais les aboiements avides de sang du guérisseur eurent raison de ses coups. Ses crocs vinrent se planter dans sa gorge, le vidant de son sang alors que ses griffes se faisaient un plaisir de l'éventrer. Un véritable carnage.
Lorsque le loup se redressa, il ne se sentit pas victorieux, mais sale. Sale d'avoir touché cette chose. Sale de lui avoir accorder une mort si rapide. Et un éclair l'arracha à son rêve.

Mélodie des Mondes se réveilla, l'air calme, mais le regard atteint. Il se redressa, s'ébroua. Il savait. Il savait ce que c'était. Ce cauchemar n'en n'était pas un. C'était une vision de l'avenir, de leur avenir. Et Astral savait qu'à terre, ce n'était pas des cadavres de loups inconnus. C'était sa meute, les sekmet, les navniks, les mercenaires, les solitaires. Tous. Et il savait aussi, que cette première carcasse, celle à qui il avait brisé la cage thoracique, il savait. Astral savait que cette chose sanglante et brisée, éviscérée et démembrée, n'était qu'une pâle vision de son propre futur. Ses yeux vairons. Ses crocs meurtriers. Son futur cauchemardesque.

Codage by TAC

«Défi »

Koda

Place les mots suivants dans un rp de minimum 1000 mots :
Anticonstitutionnellement
Anticonstitutionnel
Constitution
Constituer
Constitutionnaliser
Inconstitutionnel
Reconstitution
Constitutionnellement
Synthèse

Le gris était sortit de sa tanière. Y rester après le mauvais rêve qu'il avait fait ne lui disait clairement rien. Alors il avait commencé à allez et venir sur le bord de l'autoroute éventrée, tentant de faire la synthèse de ce qu'il savait pour le moment:
Les esobeks avaient dû quitter leurs terres, suite à l'affrontement avec les Hellhound, et le passage de leurs humains au-dessus de leur territoire. Okay. C'était assez fourbe de leur part, mais comme Patte d'Ivoire l'avait bien fait remarqué, cette guerre n'était pas la leur.
Mélodie des Mondes ne savait pas comment cela se passait chez les navniks, mais chez les sekmets, le mâle avait ouïe dire qu'un coup d'état s'était déclaré. Un loup (Athas, quelque chose dans ce goût) avait décidé d'organiser la reconstitution de la meute, en virant Hige, l'alpha qui était au pouvoir.
Ainsi, n'ayant pas pu les départager, la meute les avait pour le moment tous les deux mis au pouvoir, ainsi qu'un autre bras-droit que Palladium. Bon. Le guérisseur esobek trouvait cette méthode plutôt anticonstitutionnel. Il n'y avait qu'à faire un deuxième vote, ou attendre un autre membre. Car très franchement, il doutait que tout le monde ait donné son avis personnel, certainement pas peur de représailles. Compréhensible.

Chez les solitaires, bah... il n'en connaissait pas beaucoup, autant dire qu'ils ne lui importaient outre mesure. Et les mercenaires, ils leurs serraient bien utile en ces temps. Enfin, si sa soeur se décide à attaquer les chiens cuirassés. Ce qui était, selon lui une très, très, très mauvaise idée. Heureusement qu'elle leur demandait à tous leur avis. Si elle décidait d'agir seule, on pourrait considérer son acte comme inconstitutionnel, mais il savait Plume Rousse intelligente. Et respectueuse de surcroît. Elle attendait l'avis de chacun avant de se lancer dans quelque chose qui pourrait tous les mettre en péril. C'était tout à son honneur à vrai dire. Toutes ces choses, le respect de l'autre, l'écoute, le fait qu'elle soit sa soeur également, avait constitué à ne pas lui faire quitter cette meute.
Depuis son... cauchemar, abominablement cauchemardesque, Astral mentirait en affirmant ne pas avoir songé à s'enfuir. Il n'avait pas envie de finir détruit d'une manière aussi atroce, après tout qui le voudrait. De plus, son instinct brutal commençait à se réveiller. Mélodie des Mondes le sentait remuer avec une brutalité sans bornes entres ses entrailles. Il y avait de quoi succomber. Mais il n'avait pas survécu aux chiens, aux loups, aux intempéries, pour s'étaler à terre face à lui-même. Si son côté machiavélique devait reprendre les rênes, et bien pourquoi pas? Après tout, il ne serait pas de refus en ces temps. Ce côté sombre, celui qui se moque, qui grince des dents, qui grogne au moindre refus, qui détruit sans compter, et qui possède un machiavélisme sur-développé. Cette part de lui qu'on avait très certainement besoin en ce moment.

Le guérisseur plus solitaire qu'esobek s'arrêta, jetant un regard franc et froid au reflet que lui procurait une flaque d'eau croupie. De constitution solide, les muscles fermes et les crocs tranchants, l'ancien combattant se savait capable de résister à un bon nombre de combats. Encore, et encore, il se battrait aux côtés de sa meute, que se soit sous le regard d'un calme olympien, ou avec un regard de tueur attaché à ses prunelles bicolores.

Il avait besoin de se vider la tête, de ne plus penser. Il valait mieux qu'il ne s'énerve pas trop, après tout, tuer un allié était assez non-aimé des supérieurs. S'il ne voulait pas être banni de la meute, et se retrouver comme un pauvre solitaire en exil, mieux valait ne pas agir anticonstitutionnellement. Mélodie des Mondes secoua sa massive tête grise et s'élança à travers le paysage forestier aux teintes sombres. Le vent venait fouetter son museau, prenant un malin plaisir à emmêler ses poils teintés de gris entre eux. A croire que lui aussi était contre lui. Il ferait avec. Les silhouettes des arbres défilaient sous son regard froid, que rien ne semblait pouvoir atteindre. Ses pattes martelaient la terre à un rythme de plus en plus rapide, alors que la chaleur commençait à envahir son intérieur. Il était libre, il était roi. Il était rapide et puissant. Un combattant aguerri.
Prenant de la vitesse, ses muscles commencèrent à tirer davantage à l’intérieur de ses membres, alors qu'une longue branche venait griffer son épaule. Mais Astral n'en avait cure et continuait sa course effrénée, jusqu'à reprendre le petit trot de promenade.
Intérieurement, le guérisseur esobek se demandait si le droit de la direction d'une meute par deux alphas non en couple peut être constitutionnalisé.

Ses pas se stoppèrent et l'esobek leva son museau vers la toile spatiale qui commençait à se teinter de bleuté, tandis que les feux du crépuscule s'étalait comme des jets de peinture. Sans limites. Sans failles. Cette idée d'infinie lui plaisait. Nombreux sont les loups et les hommes qui aimaient tout contrôler. C'est d'ailleurs à cause de ça que le monde était devenu tel. Mais pourtant, lui, lui savait que Mère Nature possédait d'infinie ressources, inébranlables, et surtout, si stupéfiantes... La planète est bien faite, et même avec sa maladie humanoïde, elle continue d'exister, de vivre, de survivre. Cette magnifique planète bleu. Comme moi? Oui, comme moi.

Un soupir lui échappa. Les esobeks se remettraient, une fois de plus. Mais sans doute devraient-ils faire un choix précis et rapide, constitutionnellement de préférence. Mélodie des Mondes espérait simplement ne pas avoir besoin de voir sans soeur détrôné. La meute allait avoir besoin d'elle à sa tête, maintenant plus que jamais.
Le guérisseur fit demi-tour, ses pas frappant la terre avec une douceur qui lui était inconnue. Son regard vairon se fixa sur l'autoroute-éventrée, et il y pénétra d'un bond leste et habitué, parcourant les galeries pour retourner à sa tanière. C'était là sa place.

Codage by TAC

«Défi »

Châtiment

Tu es bloqué dans l'armature d'un hellhound, et en face de toi, ta famille pense que tu les as trahis. Armé d'une bombe sur le dos très sensible, tu essayes de les convaincre que tu n'es pas un monstre ni que tu obéis aux humains. Mais malgré cela, ils continuent à t'attaquer et tu sens que leurs assauts vont finir par faire exploser la bombe sur ton dos. Après un long monologue, un combat à endurer, enfuis toi pour survivre. 1500 mots minimum

Il ne sait pas comment c'est arrivé. Il chassait, traquait un boeuf qui s'était échappé du village des hommes. Ses muscles le tiraillaient alors qu'il accélérait sa course, rattrapant peu à peu celle de l'animal en face de lui. Astral glissa dans le sable, et avant qu'il ne s'en rende compte, il était face à deux hellouhounds et leurs chiens, armés jusqu'aux dents. L'ancien combattant avait grogné, s'était défendu, fendant l'air de ses griffes tranchantes, avant de se faire endormir par une piqûre indélicate. Son corps s'était effondré à même le sol, alors qu'il luttait contre le poison qui l'emportait peu à peu vers les limbes du sommeil.
Lorsqu'il s'était réveillé, le guérisseur esobek avait sentit un poids sur ses épaules. Un poids lourd, métallique. Il s'était secoué, pris de panique. Etait-il devenu un des leurs? Un chien hellouhound sans foi ni lois? Non, il lui restait sa conscience. Il était né hybride, mais à présent il était loup, il était père, il était guérisseur. L'armure lui paraissait lourde, et pesait sur ses muscles et sur son dos. C'était à ce demander comment les chiens faisaient pour supporter ces choses toute la journée. Astral faillit se jeter à terre, avant de se stopper. Non. Sur son dos, quelque chose clignotait, il le voyait dans cette flaque d'eau boueuse. Une bombe. Le loup savait ne pas être capable de la retirer seul, alors il bondit en avant, avec toute la délicatesse dont il était capable, et gagna avec une rapidité extrême les terres esobek. Il devait voir sa soeur, son fils, ses frères de meute. Et Reaven, et les autres. Ils réussiraient à lui enlever cette chose.

Un hurlement fendit l'air, alors que Mélodie des Mondes arrivait au centre du campement esobek. Les verts commencèrent à se regrouper autour de lui, griffes et crocs dehors, mais avec une incompréhension bien distincte dans le regard. Des hurlements, et des aboiements jaillirent alors qu'Astral essayait de s'expliquer, avançant vers eux, avant de se faire renvoyant d'un coup de crocs. Mélodie des Mondes trébucha, mais tint bon. Non, il ne fallait pas, il ne devait pas faillir, tomber sur le dos, déclencher la bombe. Un long frisson le parcourut. La peur. C'était ce sentiment qui commençait à le ronger, dévorant ses tripes et ses nerfs, le forçant à déguerpir. Et c'est bien ce qu'il fallait faire. Si jamais cette louve ne lui avait pas bondit dessus en premier, entraînant toute la meute avec elle. Non, pas ça. La bombe. La bombe.

Une alerte rouge commença à cingler dans son crâne, alors que le guérisseur faisait un premier bond de côté pour esquiver son attaquante, suivit d'un deuxième, puis d'un troisième. Des crocs percèrent sa peau, et le loup vit rouge, repoussant brutalement son frère de meute, avant de repousser un autre. Fjorgur? Peut-être, ce loup ressemblait à son fils. Mais son regard commençait à se voiler: il ne voyait plus ses attaquants, tout lui paraissait sombre, froid hostile.

Il faut que je m'enfuis. Non, si je le fais, je ne pourrais pas me débarrasser de cette chose, je deviendrais un des leur, un hellhound. Pas question d'être enfermé, enchaîné, d'obéir à ces monstres une fois de plus. Non, il faut qu'ils m'écoutent. Pourquoi m'ignorent-ils? Pourquoi n'entendent-ils pas? Ces cris de tristesse, ses hurlements d'abandon, ces soupirs de désespoir. Comment font-ils pour ne pas ressentir mon mal-être? Je suis moi, je suis Astral. Pourquoi ne me reconnaissez vous pas? Votre guérisseur, le frère de votre alpha, le père de votre prince, l'ami de Reaven. Je vous ai soigné pendant la guerre, après le passage de ces bêtes humaines, comment avez-vous pu m'oublier? Regardez moi, regarde moi, toi qui m'attaque. Je suis ton frère, ton protecteur. Je suis ton guérisseur, ton ami. Je ne parle pas beaucoup c'est vrai, mais j'existe parmi vous désormais. Non pas la bombe, n'y touche pas!

Astral bondit par dessus le guerrier qui montrait les crocs, passant entre deux espions en montrant les crocs avec fermeté.

Ne fais pas ça, ou tout le monde sera touché. Je ne veux pas avoir à soigner plus de pelages brûlés, de louveteaux tremblants de peur, traumatisés par cette violence. Si elle explose, si elle ravage, ce qu'elle sait faire de mieux, je ne pourrais plus prendre soin de vous. Elle prendra un malin plaisir à fumer cet endroit, une fois de plus, à faire en sorte que les sols s'effondrent, que les louveteaux pleurent, que les louves crient, que le loups gémissent.

Mélodie des Mondes s'écarta, évitant l'attaque d'un louvard. Il vit du coin de l'oeil Tyrell, Oggy, Owen, Cadeyrn, planqués dans un coin. Il crut voir Nymeria l'attaquer, mais il ne la reconnaissait pas, en sachant pourtant pertinemment que c'était elle. Plume Rousse hurla une fois de plus, et des guerriers rameutèrent autour de lui, formant un ring impénétrable. Patte d'Ivoire gronda vers lui, le regard injecté de sang, Reaven fendit l'air de ses griffes, le touchant en pleine poitrine. Mélodie des Mondes recula, regardant son frère guérisseur avec haine. Son regard était vide, ses mouvements précis et destructeurs. Reaven ne savait pas se battre ainsi, ce n'était pas dans sa nature de faire du mal à un autre. S'écartant d'un bond leste, le faux hellhound s'étala au sol, évitant un jet de crocs qui venait directement de Plume Rousse. Sa soeur, son aimée. Comment pouvait-elle s'en prendre à lui, son frère, le père de son fils Fjorgur. Tout ceci n'avait pas de sens, pas de raison d'être, pas de départ ni de fin. Sans queue ni tête, diraient les humains.

Vos visages sont flous, mais je vous devine sous cette carapace brumeuse. Mais ce n'est pas votre comportement, votre caractère, votre tempérament. Qui êtes-vous, ombres parmi les ombres, corps qui veulent mon sang, esprits qui guident le vent? Voulez-vous de moi que je m’aplatisse, que je pleure, que je supplie? Non, vous voulez que je hurle, que je gémisse, que je périsse. Le message est clair, et la bombe sera bientôt déclenché. Jamais je ne permettrais à ma famille d'être blessée. Surtout par moi. Jamais, elle ne succombera à mes erreurs d’inattention. Je ne peux pas rester là, c'est trop dangereux pour eux, il faut que je fuis. Peut-être Manithil pourra m'aider...

D'un bond, Astral dérapa sur le côté. Il s'aplatit au sol, empêchant Fjorgur, ou son ombre, de le renverser à même le sol. Mélodie des Mondes s'élança, tête baissée. Celle-ci butta contre un loup, une louve, peu importe. Ce ne sont pas les siens, seulement des ombres qui s'accrochent à sa douleur, à ses peurs. Le guérisseur martela le sol de ses pattes, s'enfuyant loin de ces terres, loin de sa meute. Pour le moment, il ne devait penser qu'à se sauver, s'enfuir de ces lieux maudits, de ces loups qui ne voyaient plus en lui qu'un traître, un scélérat, et non le guérisseur, le frère qu'il était. Astral gronda, secouant sa tête massive. Le désespoir menaçait d’enserrer son corps dans une prison de glace tourmentée. Il courrait, fuyait pour sa vie, son salut. La guérisseur solitaire, engagée par les mercenaires serait son point d'arrivée.
Du moins il l'espérait. Mélodie des Mondes percevait vaguement les aboiements furieux des esobeks derrière lui, mais rien au monde ne lui ferait ralentir sa course. Ses pattes martelaient le sol avec une dureté sans bornes, il bondissait par-dessus des troncs couchés, brisés, esquivant les arbres morts.

Un mouvement à sa droite l'avertit de la présence d'un volatile, mais le guérisseur ne ralentit pas, gravissant avec difficulté un amas de terre et de pierre, pénétrant dans la forêt aux pendus. Il se stoppa net, et colla son museau au sol, la peur transparaissant au fond de ses prunelles bichrome. Ici, il trouvait de l'aide.
Restait à trouver l'entrée de la tanière de la belle solitaire blanche. Car la dame se cachait, il avait même entendu dire qu'elle en avait une sur les territoires sekmet. Un aboiement le surprit. Les loups esobek le rattrapaient, bien décidé à lui faire la peau. Astral secoua la tête et reprit sa course comme un acharné. Il courut, courut, tellement vite que ses poils se plaquaient contre son corps sous son armure. Le métal lui paraissait si lourd, pas moyen d’accélérer davantage. C'était une vrai épreuve de supporter le poids de cette chose, renfermant la chaleur. Mélodie des Mondes haletait la gueule ouverte, faisant en sorte que la chaleur s'évapore. Ses foulées s’accéléraient, avalant les mètres par dizaines, par centaines. Le vent coupait sa tête, ses oreilles se plaquaient de panique contre son crâne, alors qu'il tentait tant bien que mal d'activer son cerveau. Il fallait bouger, attendre les terres des rouges. Sans qu'ils ne découvrent sa présence. Deux meutes aux fesses, Mélodie des Mondes n'avait certainement pas besoin de ça.

Il pénétra sur le territoire ennemi, alors que ses muscles commençaient bel et bien à le faire souffrir. Il lui semblait que ses articulations allaient lâcher à tout moment, et il se pressa donc vers la tanière de la guérisseur. D'un aboiement plaintif, il annonça son arrivée et pénétra chez la blanche. Le guérisseur vit la surprise et la méfiance se peindre sur le museau de la dame, mais il s'expliqua avec une telle rapidité qu'elle n'eut pas le temps de lui faire du mal. Allégeance Immortelle s'approcha, délivrant le guérisseur esobek de sa courroie de faire avec une habilité et une douceur déconcertante. Il était libre. L'air se glissa entre ses poils aux multiples teintes de gris, et jamais Astral n'avait autant aimé cette sensation.

Codage by TAC

«Défi »

Au fond du puits.

Ce matin là, Astral avait profité de la brume légère pour sortir de sa tanière. Les esobek pour la plupart dormaient toujours, et bien que Mélodie des Mondes n'aimait pas s'éloigner d'eux, il fallait qu'il regroupe davantage de réserve de plantes avant qu'un nouveau conflit n'éclate. Ils ne serraient pas suffisant à deux. Il fallait plus.
Alors, c'est au galop que le guérisseur s'élança, glissant légèrement sur les surfaces herbeuses, en s'enfonçant dans les terres de l'est. Un fumet léger lui parvint, mais il ne ralentit pas. Il n'était pas là pour chasser, mais pour se ressourcer. Ses pattes martelaient la terre, alors que le vent dû à sa vitesse plaquait ses poils sur son corps.

Il reprit le trot de promenade en arrivant non loin du village des hommes. Le mâle se tapit, essayant d'ignorer le raffut qu'ils faisaient à cet instant, sans faire attention à sa présence. Un puits. Il ne l'avait jamais remarqué, et c'est donc par curiosité qu'il s'y pencha. L'édifice s'étendait profondément sous la surface terrestre, mais les rayons minces du soleil arrivaient à éclairer la vase qui s'étalaient en bas. Tiens, tiens, ces curieuses plantes lui serraient bien utile après tout.
Astral se pencha davantage, mais une pierre bougea, et il dut se retirer en vitesse pour l'empêcher de dégringoler le long de la paroi. Tout ceci n'était pas très solide. Mais il avait besoin de ces ressources. Le puits était haut, impossible de sauter dedans sans risquer de se blesser, de s'abîmer un membre ou autre. Au-dessus de l'édifice, le gris remarqua que les humains avaient construits une sorte d'arc de cercle en bois, retenu au puits par des lanières de métal. Au milieu de cet arc, pendait un large saut, relié à lui par un fil métallique.

Imprudent, voilà ce qu'il était. Mais tant pis, au pire il se débrouillerait.
Le loup attrapa le câble entre ses crocs et bondit dans le sceau. Celui-ci chuta, le câble brûla les gencives du guérisseur, avant qu'il n'arrive à le retenir, suspendant le sceau à mi-hauteur. Difficile de faire plus galère.
Peu à peu, il laissa glisser le fil métallique par accoups entre ses crocs, descendant toujours plus profondément au fond du puits. Lorsqu'il toucha la vase, Astral cueillit les plantes avec rapidité, avant de tirer de nouveau sur le câble. Cette fois, il ne s'agissait plus de retenir, mais de remonter.
S'aidant tant bien que mal de ses pattes antérieures, le guérisseur tira sur le fil. Impossible de remonter, il semblait bloqué.

Pestant, Astral bondit de ce sceau, les plantes dans son sac en toile passé sur son dos, et fouilla le sol. Une pierre brisée. Il y introduit ses griffes, et commença à gratter pour briser la pierre en entier. Celle-ci s'effrita, puis une autre, et encore une autre, et un trou commença à se creuser. Mélodie des Mondes avança, avant de se retrouver dans une sorte de galerie souterraine, ressemblant fortement à un égout. Il trottina tout le long, ressortant de là par un trou dans la montagne.
D'un bon, le guérisseur sauta sur un plateau en hauteur, accrochant ses griffes dans la pierre pour gravir la falaise, prenant appui sur d'autres plateaux plus haut, avant de finalement retrouver la terre ferme.

Codage by TAC

«Défi »

Chasseur chassé.

La douceur du mois d'avril commençait à prendre place. Mais chez les esobek, on commençait à manquer de nourriture. Trop de bouches à nourrir, pas assez de proies pour se nourrir. Il fallait faire vite. Astral avait pris sa décision: les hommes lui paraissaient une bonne solution.

Alors il courait vers les terres de l'est, avalant les mètres sous ses foulées précises et saccadées. Le vent filait dans son pelage, comme la caresse d'une mère, alors que ses pattes martelaient le sol, rendant ses coussinets douloureux. Sa vitesse commençait à ralentir, alors qu'il prenait un virage plutôt serré, se rapprochant davantage des humains. Il se stoppa, à l'affût. L'enclos était quasi-vide, si on oubliait cette poule qui se baladait seule. Et bien, cela ferait l'affaire. Le guérisseur s'élança, glissant sous la barrière de métal avant de bondir sur la poule, la tuant sur le coup. Mais le cri de celle-ci alerta les hommes, qui sortirent de leurs maisons, armés. Les coups de feu retentirent, les aboiements des chiens lui vrillaient les tympans. Alors il s'enfuit, rampant sous la barrière pour gagner le bois. Il fuyait, foulant le sol avec une rapidité extrême, alors qu'il entendait derrière lui, la course d'un humain et de ses deux molosses, salivant à l'idée de croquer sa chair.

L'ancien combattant ne ralentit pas, resserrant sa prise sur le cou de sa victime, accélérant autant que ses muscles bandés lui permettaient. Il bondit par-dessus un amas de rochers, glissant en-dessous avant de prendre un virage en épingle qui s'enfonçait dans la montagne. Rien ne le faisait ralentir, pas même les aboiements qui commençaient à s'éloigner de lui. Astral ne s'arrêtait pas, comptant sur la force de sa musculature pour l'emmener toujours plus loin dans la montagne, frôlant les murs alors que ses griffes marquaient le sol avec dureté.

Codage by TAC