Tableau de chasse :
• 3 faisans
• 3 lapins
• 1 merle
• 1 renard
• 2 chevreuils
• 1 perdrix

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Ignorante et stupide, la poule faisanne passa en gloussant bêtement devant un buisson qui, pour être aussi rachitique que tous les autres, était recouvert d'une neige qui n'avait pas encore fini de fondre. Le coq n'était pas avec elle, ni aucune autre représentante de sa basse-cour, et c'était bien dommage. Tant pis.
Eclair roux et brun, Zwey jaillit de derrière le buisson susnommé et atterrit en plein sur la poule dont il rompit la nuque sur le coup. Son museau plongea dans le ventre de l'oiseau comme s'il n'y avait aucune peau pour résister entre ses crocs et les organes, et des gorgées entières de sang encore brûlant dévalèrent sa gorge.
Encore.

Zwey avait beau s'être rassasié jusqu'à la nausée à son retour au camp, la faim était toujours là. Elle hantait jusqu'à moindre de ses muscles, trace résiduelle déposée sur ses os telle une suie noire, épaisse et collante.
Le loup bigarré dut se faire violence pour ne pas dévorer cette poule sur-le-champ comme il l'avait fait avec sa dernière prise. Il devait ramener de quoi remplir le garde-manger.
Grommelant, Zwey se remit en chasse, et remonta la piste du groupe de faisans qu'il avait repéré et dont il venait de tuer une femelle. Quelques secondes plus tard, il tombait sur un coq et deux poules en haut d'un talus. La suite fut brève.
Il courut après le coq sur moins d'un mètre avant de lui arracher la tête.

L'une des poules avait cru bon de courir se réfugier dans les hautes herbes tout juste débarrassées de leur couvert neigeux ; erreur, car l'ex-sentinelle la débusqua en un instant et la tua tout aussi vite. Allez, plus vite.

Zwey accéléra, prenant la direction dans laquelle il avait vu s'échapper la dernière poule. Cependant, arrivé au bord du bosquet, il ne put la retrouver.
Avec un aboiement furieux, le loup tourna les talons pour aller récupérer celles qui n'avaient pas échappé à ses crocs.

Le lendemain fut moins fructueux. Après s'être assuré que la pluie fine qui gouttait dehors n'était pas acide, et avoir mis le nez hors de sa tanière, Zwey courut traquer le gibier dans les collines. Après tout, depuis qu'il n'était plus sentinelle, il avait du temps à tuer.
Premier bilan nul. La pluie avait forci, sa visibilité baissé, et le chasseur rata une perdrix et un renard coup sur coup. Grognant de frustration, il revint sur ses pas et entreprit de remonter la piste d'une garenne proche. Arrivé au terrier, Zwey se rapprocha lentement pour surprendre l'un des lapins qui vaquait sur le seuil à ses occupation. Il bondit. Effraya l'animal, qui s'enfuit. Lui courut après dans les hautes herbes avant de le rattraper et de l'éventrer proprement.

Un peu plus loin, Zwey eut la chance de tomber sur un merle qu'il attrapa au vol alors qu'il tentait de s'enfuir, puis ramena tranquillement au camp.

La pluie plie bagage, le vent se lève. Zwey n'aime pas spécialement le vent en règle générale, mais depuis quelque temps n'en a cure. Il se lève, il sort, il chasse, il rentre à la tombée de la nuit. Ce soir, il est sur la piste d'un renard assez malchanceux pour s'aventurer trop près du garde-manger. Ce qui a le désavantage de mettre le général en rogne, tout en le mettant sur la trace de son repas du soir. Le loup brun accéléra lorsque sa proie quitta les bois clairsemés pour s'aventurer en zone ouverte. Il lui donna la chasse dans les collines pendant de longues minutes jusqu'à ce que, avec un glapissement de détresse, le renard ralentisse et qu'il puisse fondre sur lui. Le rouquin se débattit, couvrit son agresseur de griffures et Zwey récolta même une morsure légère à une patte, mais il finit par avoir raison de son gibier.

Plus tard dans la nuit, il leva une lapin égarée un peu trop loin de son terrier. L'animal le vit arriver, mais Zwey avait réchauffé ses muscles depuis son incarcération, et il l'attrapa de justesse.

Enfin, son dernier butin du soir fut un chevreuil malade et boiteux qui errait aux abords de leur territoire, où Zwey le jaugea brièvement avant de lui sauter directement à la gorge. Trop faible pour distribuer les coups de sabot, le chevreuil n'opposa guère de résistance.

Sur le chemin du retour, le rouquin rata une martre qui détala lorsque, jetant le corps du lapin au sol, il manqua son départ et ne réussit pas à la rattraper. Tant pis. Non, pas tant pis. Ce n'est pas assez.

Trop peu, c'est encore trop peu. Les mots tournaient en fond sonore dans sa tête comme une litanie, alors que Zwey courait au-devant de l'aube entre les collines ensommeillées. Ce jour-là, le soleil n'avait pas chassé de ses rayons le rose du ciel que le loup brun avait déjà levé et tué un lapin un peu trop matinal.

L'esobek recouvrit prestement son butin d'un peu de terre pour éviter que les charognards ne le lui volent, puis se remit en chasse. Peu de temps après, il dénicha plusieurs couvées de perdrix entre les hautes herbes. Coup de chance pour lui, les femelles étaient encore là : il était trop tôt pour la recherche de nourriture. Porté par son enthousiasme, Zwey dérapa et rata la première. La seconde en revanche n'échappa pas à ses crocs, et chût dans un tourbillon de plumes. Le rouquin fit ensuite un sort aux couvées dont il cassa les œufs pour en dévorer avidement l'intérieur chaud et gluant. Son estomac plein ne cessait de gargouiller, envoyant des ondes douloureuses à son cerveau. Il repartit.

Il lui fallut faire un tour des terres, comme lorsqu'il était sentinelle, pour apercevoir une nouvelle proie à la lumière du soleil. Le plus silencieusement possible, il prit donc en chasse un jeune chevreuil inexpérimenté et l'abattit à l'orée du bosquet, après de longues minutes passées à le harceler de toutes part. L'animal mourût dans un râle désagréable. Mais Zwey était satisfait.

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