Souffle acide du vent, larmes brulantes du ciel. Le monde ne ressemble plus aux paysages d'autrefois. Les cataclysmes ont frappé, des colonnes de flammes et de fumées se sont élevées sur l'horizon. La guerre. La guerre des hommes. Et nous, les loups n'avons eu d'autres choix que de fuir. Nombreux furent nos congénères emportés. Nous traversâmes les plaines cabossées, les forêts de cendres, poursuivis par la faim, traqués par la mort.
Notre salut, nous le devions malheureusement à ceux qui avaient provoqué notre malheur.
20 20 20 L'hiver était parti depuis quelques jours, ses fléaux meurtriers dans son sillage. Vaincu, le grand guerrier de glace avait été vaincu par les flammes brulantes de l'explosion du complexe humain dans lequel oncle Daante avait tant souffert. J'avais tiré une petite leçon de tout cela. Personne n'est invincible, nul mortel peu importe sa puissance ne peut s'opposer à une force qui le dépasse. Dans notre cas, il pourrait s'agir de la mort. Oui, la fin d'une saison m'inspire bien des choses je vous l'accorde. Le blizzard et la rudesse du froid hivernal avaient cédé la place à la douceur printanière. Et tout allait pour le mieux à condition d'enlever les lames de foudre qui nous compliquaient l'existence et nous forçaient à nous terrer comme des lapins apeurés, la disparition volontaire de ma meilleure amie et la menace d'un mystérieux nouvel ennemi de l'équation. Bah, je n'ai jamais connu le calme d'une paix durable depuis ma naissance alors pourquoi se plaindre de ne pas avoir quelque chose que je ne connais que de nom. Toujours est il que le retour de nos disparus avait grandement contribué à l'amélioration de mon humeur. Et chose rare, un sourire simple mais sincère se dessinait sur mes babines bien plus souvent que de coutume. J'évitais pourtant de trainer dans les pattes de Daante. Mon oncle avait du travail et ses propres démons à combattre. Mais, le simple fait de le revoir en bonne santé et en sécurité suffisait à me remplir de joie. J'allais sur mes neuf mois, il était donc primordial que je reprenne mon entrainement raison pour laquelle je m'étais mis en quête de mon mentor. Mes pas me conduisirent jusqu'aux dunes redevenues sableuses. De Djall point de trace mais l'odeur d'un membre de la meute flottait dans l'air matinal. Décidant, d'aller voir de qui il s'agit je remonte la piste de mon congénère jusqu'au fleuve traversant le territoire. Je reconnais immédiatement la silhouette de notre vieux conteur. Je comble la distance qui nous sépare en quelques foulées et m'assois près du loup noir aux yeux vairons avant de lui dire tout en inclinant la tète dans un salut respectueux : BonjourCarcaroth. C'est une belle journée n'est ce pas.
Flic-Floc... Doucement, les petites pierres tombaient dans l'eau au passage du vieux loup. A chacun de ses pas, les minuscules aiguilles de roche se soulevaient, avant de rouler jusqu'au courant situé en contre bas. Du calme, et une pseudo sécurité qui ne déplaisait pas à l'ancien. Dans ces temps sombres, il était bon de venir se recueillir si l'on ne voulait pas sombrer dans la folie. Il finit par s'arrêter, faisant face à la rivière déchaînée. Cette eau pure, qui pouvait tout aussi bien disparaître du jour au lendemain sans les hommes. Ironique. Leurs pires ennemis étaient leur source de survie. Source qui était désormais en grand danger. Et pas seulement eux. Il plissa les yeux, tentant de reconnaître un quelconque reflet dans la tempête. Si les loups ne faisaient rien, les envahisseurs allaient sûrement gagné. Et, au bout d'un moment, ils n'auraient forcément plus assez de chien pour subvenir à leurs attaques. A ce moment précis, ils se tourneront vers des croisements, comme ils l'ont toujours fait. Plus forts, plus féroces. Dès croisements de chiens et de loups. L'histoire lui avait appris que cela existait, et que les hommes avaient l'air de s'y intéresser de plus en plus. C'était quelque chose d'inquiétant, mais surtout dangereux. Pas de reflet. Le chaos, la tempête d'une âme déchirée. Il soupira. Les loups allaient survivre. Ils devaient survivre. Mais cette fois ci, ils allaient devoir s'allier, se rassembler sous une même bannière, si ils ne voulaient pas mourrir. Mais que pouvaient ils faire contre des hommes et des chiens explosifs ? Pas grand chose malheureusement. Il pensa à Astaroth. Peut-être que les chiens pourrait raisonner ses congénères ? Non. Non seulement c'était trop risqué, mais en plus, il y aurait un lourd fardeau à payer. Et ils n'en avaient pas les moyens. Ils soupira une nouvelle fois. Les mercenaires ? Non plus, ils ne pouvaient pas faire vraiment plus que les meutes. Soudain, le tirant de ses pensées, il entendit des bruits de pas dans son dos. Il huma l'air. Rhaegar. Un jeune apprenti de la meute. Il le laissa s'approcher sans rien dire, continuant sa contemplation.
Bonjour Carcaroth. C'est une belle journée n'est ce pas.
Il hocha doucement la tête.
Une belle journée, oui...
Il avait dit cela d'une voix pleine de souvenir et pensive. Il finit par tourner la tête pour poser ses yeux vairons sur le mâle. Un jeunot qui, dans un sens, représentait l'avenir de la meute. Il agita ses oreilles quelques secondes, avant de continuer de sa voix grave :
Qu'est-ce qui ramène ici Rhaegar ?
Il se doutait qu'il n'était pas venu se recueillir lui aussi. Il fallait bien que jeunesse se passe...
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Ven 5 Fév - 22:26
La parole des anciens
Rhaegar et Carcharoth
« Transmets moi ta sagesse »
20 20 20 Le loup au pelage bien plus noir que le mien dont la sagesse procurée par un âge vénérable n'était plus à prouver, continua sa contemplation de l'or bleu limpide. Je dois bien reconnaître qu'observer la surface miroitante d'une source aquatique est un exercice des plus reposant auquel je devrais surement m'adonner plus souvent. Carcharoth était le plus vieux loup de la meute, le plus ancien d'entre nous et dans mon regard de jeune loup pouvait se lire de l'admiration. De l'admiration pour un être qui avait survécu à ce monde bien plus longtemps que mes propres parents. Bien plus longtemps que mon père qui était sans conteste le loup que j'admirais le plus au monde. Un être qui avait du voir bien des choses au cours de cette longue vie, qui avait du vivre bien des épreuves et bien des aventures avant de se retrouver ici sur la rive du ruisseau Navnik. Carcharoth était un puits de connaissance pour un jeune loup comme moi. Le conteur avait sans nul doute de nombreuses choses à conter et je ne manquerais pas d'être l'oreille attentive, impatiente de les recueillir et heureuse de les savourer. L'ancien hocha doucement la tète sans quitter l'eau des yeux et mon regard se porta à son tour sur le liquide azur. Une belle journée, oui... Carcharoth se détourna finalement de sa contemplation pour m'observer de ses yeux vairons avant de reprendre : Qu'est-ce qui ramène ici Rhaegar ? Je réponds dans la foulée : Je cherchais mon mentor. Je n'ai pas pu m'entrainer à cause de l'hiver alors je tiens à rattraper mon retard. Mais, je ne l'ai pas trouvé. Je reporte ensuite mon attention sur le ruisseau et observe durant quelques instants les poissons s'égailler çà et là avant de continuer : Pourrais tu me raconter une histoire ? Je n'ai pas encore eu la chance de t'entendre.
Je cherchais mon mentor. Je n'ai pas pu m'entrainer à cause de l'hiver alors je tiens à rattraper mon retard. Mais, je ne l'ai pas trouvé.
Il se mît alors à observer le torrent à son tour. L'ancien le laissa profiter de cette beauté éphémère sans un mot, continuant à observer le mâle. Après quelques secondes, il finit cependant pas reporter de nouveau son attention sur Carcharoth.
Pourrais tu me raconter une histoire ? Je n'ai pas encore eu la chance de t'entendre.
Le vieillard agita les oreilles, amusé par sa demande. Il ferma les yeux pendant quelques secondes. Une histoire... Il en connaissait des tonnes et des tonnes. De quoi allait il bien pouvoir lui parler ? La Horde ? Il y avait de quoi en faire des cauchemars. La meute Dariak ? Non, inutile de ruminer sur le passé pour le moment. Surtout un passé aussi douloureux. Une vieille tradition orale lui revint peu à peu à l'esprit. Il se tourna vers le loup, s'asseyant le plus confortablement possible sur la berge.
Sais tu d'où viennent les noms de lune que chaque loup porte ?
Il agita légèrement la queue. C'était une légende qu'on avait l'habitude de raconter aux louveteaux, mais si il ne la connaissait pas, il était grand temps pour lui de la découvrir.
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Lun 15 Fév - 16:34
La parole des anciens
Rhaegar et Carcharoth
« Transmets moi ta sagesse »
20 20 20 Les oreilles de l'ancien s'agitèrent sur son crane signe de son amusement. Quant à moi, j'étais littéralement pendu à ses lèvres comme si la réponse à ma demande était la chose la plus importante de ma jeune existence. Attendant avec anxiété la réponse du loup noir, j'attends quelques instants que l'ancienne sentinelle prenne la parole. Mes yeux glissèrent jusqu'à la surface miroitante de l'eau et ne bougèrent pas mis à part pour tenter de déchiffrer les pensées derrière le masque facial du conteur. Je décide finalement d'abandonner et reporte l'attention sur mon reflet. J'imagine qu'il réfléchit à l'histoire qu'il va me conter. C'est normal, il doit en connaître des centaines. L'impatience se mêle à l'excitation tandis que je trempe une patte dans l'ondée limpide. Mon reflet se plisse jusqu'à qu'il se dissipe complètement puis redevient normal et parfaitement similaire quelques secondes plus tard. Les yeux vairons de Carcharoth s'ouvrirent finalement de nouveau et celui ci se tourna vers moi tout en s'installant le plus confortablement possible. Sais tu d'où viennent les noms de lune que chaque loup porte ? Je réfléchis quelques instants avant de répondre. Je crois que ce sont nos parents qui nous le donne à la naissance à moins que cela ne soit la meute. Non, je n'en ai finalement aucune idée. Je m'installe tout aussi confortablement que Carcharoth avant de répondre : Non, je n'en ai aucune idée. Je croyais que c'était les parents qui le donnait à leurs enfants. Mais, je me doute que cela ne doit pas être cela.
L'apprenti sembla se plonger quelques secondes dans ses pensées, puis, finalement, s'installa confortablement à son tour avant de répondre.
Non, je n'en ai aucune idée. Je croyais que c'était les parents qui le donnait à leurs enfants. Mais, je me doute que cela ne doit pas être cela.
L'ancien hocha doucement la tête. C'était en parti vrai. Mais il y avait une histoire bien plus longue derrière tout cela. Une histoire que l'on se passe de génération en génération.
Il y a bien longtemps, bien avant la guerre des humains, bien avant que les loups ne foulent l'herbe verte d'antan, nous vivions parmi la lune et les étoiles.
Il fit une petit pause pour laisser planer ses paroles, avant de continuer.
La lune était notre mère et les étoiles nos congénères. Mais très vite, nous commençâmes à nous ennuyer et nous voulûmes descendre sur terre pour fouler le sol de nos pattes.
Carcharoth tapota le sol de sa patte pour appuyer ses propos, avant de poursuivre.
Alors, la lune demanda à la terre si elle voulait bien accepter ses enfants, et cette dernière accepta. Mais, avant de descendre sur terre, notre Mère voulut nous offrir un dernier cadeau : un nom à chacun d'entre nous, à ses enfants, à ses arrières petits enfants, et ainsi de suite.
Le vieillard reprit légèrement sa respiration.
Chaque nom possède une origine que la Lune murmure aux parents, aux nouveaux nés. Il est une marque d'affection pour que chaque loup n'oublie pas son origine. Et en échange, nous hurlons vers le ciel chaque soir de pleine lune pour rendre honneur à notre Mère.
Il termina sa phrase en regardant vers le ciel. Il aimait vivre au milieu des contes et des légendes, les faire vivre. Il finit par baisser de nouveau les yeux pour observer son interlocuteur, attendant ses réactions.
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Jeu 18 Fév - 21:25
La parole des anciens
Rhaegar et Carcaroth
« Transmets moi ta sagesse »
20 20 20 Carcharoth hocha doucement la tète suite à mes propos. Je rayonne intérieurement de fierté à l'idée d'avoir en partie raison. Que voulez vous c'est plus fort que moi. Je suis un compétiteur, trait de caractère que je partage avec la princesse de la meute aussi la moindre victoire aussi futile ou éphémère soit elle ne manque jamais de m'apporter une intense satisfaction. Mais, revenons en à nos moutons ou plutôt au récit du conteur qui me fait face. L'impatience augmente peu à peu tandis que l'ancien s'apprête à prendre la parole. J'ouvre grand mes oreilles si je puis dire et m'installe un peu plus confortablement sur le sable de la dune. Finalement, l'histoire commença : Il y a bien longtemps, bien avant la guerre des humains, bien avant que les loups ne foulent l'herbe verte d'antan, nousvivions parmi la lune et les étoiles. L'ancien marqua une pause pour ménager son effet. Puis, reprit bien vite : La lune était notre mère et les étoiles nos congénères. Mais très vite, nous commençâmes à nous ennuyer et nous voulûmes descendre sur terre pour fouler le sol de nos pattes. Pour l'instant, je ne réfléchis pas aux propos de notre vieux conteur, non je me contente d'écouter. Je me laisse absorber par le récit qui m'est offert. Le vieux loup a un talent indiscutable pour captiver son auditoire, il convient de le reconnaître. En tout cas, moi je le suis indubitablement en cet instant. L'ancienne sentinelle tapota le sol de sa patte avant de poursuivre : Alors, la lune demanda à la terre si elle voulait bien accepter ses enfants, et cette dernière accepta. Mais, avant de descendre sur terre, notre Mère voulut nous offrir un dernier cadeau : un nom à chacun d'entre nous, à ses enfants, à ses arrières petits enfants, et ainsi de suite. Une petite pause pour reprendre son souffle et le conteur repris : Chaque nom possède une origine que la Lune murmure aux parents, aux nouveaux nés. Il est une marque d'affection pour que chaque loup n'oublie pas son origine. Et en échange, nous hurlons vers le ciel chaque soir de pleine lune pour rendre honneur à notre Mère. L'ancien leva les yeux vers le ciel et sembla se perdre dans la contemplation de la toison céleste. Quant à moi, j'étais émerveillé par cette légende qui réveillait en moi des instincts mystiques et des croyances bien personnelles concernant la nature et la vie. Des croyances qui m'étaient propre et que père et oncle Daante m'avait transmis durant mon enfance. Des légendes de leur propre meute d'origine. Si seulement Nyssa aurait pu être avec moi pour écouter cette histoire et Dalioka aussi. Cela aurait été encore meilleur. Je balaie bien vite ces regrets de mon esprit. Je ne connaissais pourtant pas celle ci. Le vieux loup reporta finalement son attention sur moi et c'est avec un grand sourire sur les babines que je lui réponds : Merci beaucoup Carcharoth ! C'est une très belle histoire. Je dois particulièrement aimer notre mère alors puisque j'adore hurler et ce bien plus souvent que lors de la pleine lune. Mais mon sourire se fige sur mes babines lorsque je reprends : Je suppose qu'elle doit être affligée par le spectacle que nous lui offrons.
Un grand sourire s'était dessiné sur les babines de l'apprenti, et il lui répondit d'une voix enjouée :
Merci beaucoup Carcharoth ! C'est une très belle histoire. Je dois particulièrement aimer notre mère alors puisque j'adore hurler et ce bien plus souvent que lors de la pleine lune.
Mais soudain, il sembla s'immobiliser, et dit d'une voix un peu plus grave :
Je suppose qu'elle doit être affligée par le spectacle que nous lui offrons.
Le vieillard soupira doucement et baissa les yeux vers l'eau. La nature destructrice des loups était au fond d'eux depuis déjà des centaines d'années. Elle n'allait malheureusement pas s'arrêter de sitôt, au grand dame des plus faibles d'entre eux.
La survie a toujours été le but de chaque loup depuis la guerre des hommes. Malheureusement, elle nous pousse à nous entretuer afin de garder la meilleure part de nourriture pour chacun d'entre nous. C'est triste, mais c'est à la fois nos coutumes également.
Il secoua doucement la tête. Trop de sang avait été versé. Si seulement les loups pouvaient arriver à vivre en paix... Il releva la tête pour regarder le jeunot.
Ne t'inquiète pas. Un jour viendra ou tout cela s'arrangera pour nous, et où nous pourrons vivre en paix.
Malheureusement, ce jour n'était pas encore venu...
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Sam 27 Fév - 18:36
La parole des anciens
Rhaegar et Carcaroth
« Transmets moi ta sagesse »
20 20 20 L'ancien soupira à l'issue de mes paroles et baissa les yeux. Son regard se reporta sur la surface miroitante du ruisseau qui s'étendait tel et un serpent sinueux et cheminait à travers les dunes pour aller se rallier au ruisseau se trouvant à l'autre bout du territoire près de la clairière dans les bois. Imitant le conteur, je reporte mon attention sur l'or bleu à nos pattes. Il parait que l'eau est devenu rare durant l'été de ma naissance. En raison d'un poison inconnu qui altérait sa potabilité. Je suis bien content de ne pas avoir vécu cela car ce genre d'ennemi est bien plus vicieux que n'importe lequel de nos congénères. Mais, je suis en train de m'égarer j'en ai bien peur. Ecoutant le bruit apaisant de l'eau, je laisse mes yeux se fermer durant quelques secondes mais les paroles de Carcharoth me ramène à la réalité. La survie a toujours été le but de chaque loup depuis la guerre des hommes. Malheureusement, elle nous pousse à nous entretuer afin de garder la meilleure part de nourriture pour chacun d'entre nous. C'est triste, mais c'est à la fois nos coutumes également. Je me contente d'hocher la tète dans un signe d'acquiescement. Carcharoth a raison, notre nature de prédateur et notre instinct de survie est à la fois notre meilleur allié et notre pire ennemi. Et, le sang est une part importante de notre culture. C'est à la fois une bonne et une mauvaise chose à mon gout. La bravoure ne saurait être une mauvaise chose mais la violence gratuite si. Nous ne pouvons avoir de réponse tranchée sur la question. C'est un débat bien trop compliqué pour être résolu par le louveteau que je suis. Peut être plus tard quand je serais plus vieux, que j'aurais autant d'expérience que le vieux loup. L'ancien secoua la tète avant de reporter son attention sur moi. Ne t'inquiète pas. Un jour viendra ou tout cela s'arrangera pour nous, et où nous pourrons vivre en paix. Je plante mes yeux vairons dans les siens et lui dis : Je l'espère Carcharoth je l'espère. Je ne voudrais pas voir mes amis ou ma famille mourir sous mes yeux. Ce serait surement le cas s'ils étaient tous aussi sages que toi.
Je marque une courte pause avant de reprendre : Si tu me racontais une histoire plus joyeuse ou alors l'un de tes voyages. Je suis sur que tu as vu bien plus de choses que n'importe qui d'autre. Le monde est il aussi vaste qu'on le prétend ? Et oui, mon enthousiasme juvénile était bien plus puissant que ma mélancolie naturelle lorsque j'étais en présence de quelqu'un qui pouvait apaiser ma curiosité maladive.
L'apprenti planta ses yeux dans ceux de Carcharoth avant de murmurer, pensif :
Je l'espère Carcharoth je l'espère. Je ne voudrais pas voir mes amis ou ma famille mourir sous mes yeux. Ce serait surement le cas s'ils étaient tous aussi sages que toi.
Le vieillard ne pût s'empêcher de sourire légèrement. Sage ? Il ne l'était que depuis peu. A l'épique, il ne se laissait guider que par ses instincts et son désir de survie. Comme n'importe quel solitaire, imaginait-il... Rhaegar finit par reprendre, enthousiaste :
Si tu me racontais une histoire plus joyeuse ou alors l'un de tes voyages. Je suis sur que tu as vu bien plus de choses que n'importe qui d'autre. Le monde est il aussi vaste qu'on le prétend ?
Le mâle agitait doucement sa longue queue noire, amusé. Des choses, il en avait vu, c'était vrai. Mais, avaient elles bonnes ou mauvaises ? Il n'aurait su le dire. Le noiraud se racla la gorge avant de se remettre à parler :
Oui, il l'est. Il est peut-être même infini, qui sait ? Sache d'abord que je ne suis pas né ici. Je viens de terres très lointaines, et toute ma jeunesse, j'ai voyagé pour trouver des terres convenables à ma survie. Les terres sauvages, éloignées de notre territoire, sont malheureusement invivables depuis la guerre. Le sol est aride et poussiéreux, et l'air est sec et toxique. L'eau, déjà rare, est souvent empoisonnée ou trop peu présente pour pouvoir s'établir.
Il prit une petite respiration, ses souvenirs lui revenant peu à peu.
Puis, finalement, j'ai découvert ces terres. Notre survie, nous la devons ironiquement aux hommes, qui purifient l'eau. Sans eux, nous serions condamnés à nous déplacer encore et toujours pour vivre. Alors oui, le monde est vaste, très vaste. Mais malheureusement, il n'est pas habitable pour les loups.
Il se rendit soudain compte que ce qu'il racontait n'était pas forcément très gai. Il tenta alors de rectifier le tir.
Cependant... Il n'y a pas que des choses mauvaises partout. D'autres loups vivent encore dans les terres sauvages. Ils peuvent être tout à fait adorables et nous laisser un souvenir inoubliable. Et, j'ai pu voir des choses qu'aucun loup n'a jamais vu. Des choses incroyables, comme des champs entiers de cristaux étranges de différentes couleurs. Ou bien encore, des constructions humaines abandonnées et bien étranges. Il existe des milliards de choses à découvrir encore dans ce monde. Peut-être qu'elles seront découvertes un jour par un jeune loup intrépide comme toi, qui sait ?
Il lui donna un petit coup de patte en terminant sa phrase.
(Voilà, désolé pour le retard, j'avais beaucoup de boulot ee)
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Sam 19 Mar - 12:06
La parole des anciens
Rhaegar et Carcaroth
« Transmets moi ta sagesse »
20 20 20 Un léger sourire étira les babines de l'ancien à mon évocation de sa sagesse. Ah, n'était il finalement pas si sage que cela. Bah, la sagesse n'est point une vertu que l'on puisse se targuer d'acquérir à la naissance ni même dans sa jeunesse. Car, la jeunesse est le temps de l'innocence, de l'apprentissage et de la folie joyeuse enfin en ce qui concerne les autres. Perso, je ne m'en rappelle pas tout à fait comme ca. Mais, je suis un cas à part faut dire. Je me doute bien qu'avant de devenir la plus vieille sentinelle en activité puis le conteur de cette meute Carcharoth a été un loup comme nous tous et qu'il a surement du faire des choses moins nobles pour survivre. Car, c'est ce que nous faisons, nous survivons. Pour pouvoir vivre et non simplement survivre, il faudrait que la race humaine s'éteigne de sa folie et que nous redevenions les seuls maitres au sommet de la chaine alimentaire mais cela n'arrivera probablement jamais. Le conteur se racla la gorge avant de reprendre la parole. Pendu à ses babines, j'écoute avec attention. Mes yeux s'écarquillent de mêmes lorsqu'il me dit que le monde est peut être infini. Vraiment ! Non, il doit tout de même s'arrêter quelque part. Sinon, comment pourrais je complètement l'explorer. Je frémis lorsque le vieux loup me dit que nul lieu sur cette terre n'est à l'abri de la folie dévastatrice des hommes. Il n'y a donc pas d'endroit préservé, de paradis de l'ancien monde. Tout n'est il que chaos, violence et poussière ? Perdu dans mes pensées ténébreuses au sujet du fait que le sort de ce monde a été scellé par ses propres enfants qui en sont devenu les tortionnaires autant que les bourreaux, j'écoute pourtant distinctement Carcharoth et esquisse un sourire sincère lorsque ce dernier me qualifie d'intrépide. Et me dit que je découvrirais surement les trésors caché au fond des ruines de ce monde fumant de la chaleur des bombes. Ca pour être intrépide, je le suis pardi. Mais, je suis lié à la meute par ma famille et ne quitterais jamais mon père ou mon oncle. Découvrirais un jour je toutes ces merveilles ? Seul l'avenir nous le dira. Mon sourire s'élargit quand l'ancien me donne un petit coup de patte amical. Je lui réponds sans me départir de mon sourire : Je l'espère. Parcourir le monde que tu m'as décrit doit être une expérience incomparable. Mon sourire s'efface peu à peu tandis que pense à la prochaine chose que je souhaite lui demander. Je reprends finalement : Que sais tu des bipèdes ? Peux tu me raconter des histoires sur leur compte ? Sont ils tous aussi mauvais qu'on ne le pense ou en existent ils des normaux qui ne sont pas rongés par la soif du sang ?