La chasse était de nouveau ouverte, façon de parler. La fin du blizzard et des pluies glaciales pour laisser place à des pluies acides faisant fondre la neige, on pouvait se demander ce qui était le mieux. Enfin au moins les proies avaient repointé le bout de leur nez dehors et pouvait assouvir la faim des loups solitaires comme elle. Non pas que le pillage était dur mais la chasse était moins dangereuse.

La forêt serait un bon endroit, espérant que son instinct lui soit favorable. Sans bruit et aussi légère qu'une plume, la louve immaculée avançait à travers les arbres, humant l'air tout en restant vigilante et à l'écoute des bruits de la forêt.

Une odeur dans l'air, une altération dans les bruits de la nature, un grésillement. La chasse était lancée.

Sa proie n'était pas loin, la louve immaculée le sentait, elle suivit donc l'odeur que lui portait le vent d'une démarche aussi fluide et silencieuse que son messager. L'animal, qui devait être un petit mammifère ne verrait pas le coup arriver, les éléments étaient à son avantage, cela signifiait la réussite. Elle mit donc peu de temps à finir par apercevoir son futur repas, lui même en train de déguster le sien. Tapis derrière des arbres et quelques broussailles, Neyraka observa l'animal. Il s'agissait d'un lièvre, sans doute un mâle car plutôt corpulent ou disons graisseux. Evidemment, lui il n'avait pas tellement souffert du rude hiver que les loups avaient passé, bien à l'abris dans son terrier avec les provisions que la nature lui offrait. Cela serait maintenant à son désavantage.

C'était sa première vraie proie, vivante en tout cas depuis un long moment et elle eut subitement envie de s'amuser un peu, d'un peu de traque, de course et de tout ce qui fait monter l'adrénaline. Après tout, elle était une louve, elle était faite pour tuer.

Le souffle aussi silencieux et contrôlé que sa démarche, elle s'éloigna légèrement, évitant avec agilité et grâce les brindilles qui avaient percé la neige et observa les alentours à la recherche du terrier. Si il n'était pas trop bête, il ne s'était pas trop éloigné de son trou, étant l'endroit le plus sécurisé. Les yeux bleu de la louve scrutèrent avec attention alors qu'elle se déplaçait en cercle autour de l'animal sans jamais oublié sa présence mais également sans montrer la sienne. Quelques minutes plus tard, elle fut récompensé à la vue d'un petit trou qui dénotait dans le restant de paysage blanchâtre que l'hiver avait déposé et rapidement elle s'y rendit, humant à l'intérieur au passage. Confirmant qu'il s'agissait d'un mâle car aucune odeur de petits même résiduelles s'y trouvaient, elle entreprit de le refermer avec de la neige. Son entreprise aboutit au bout de quelques minutes supplémentaires, la chasseuse se redirigea vers son objectif. Ce dernier n'avait pas tellement bougé mais semblait avoir terminé de se sustenter et faisait vraisemblablement sa toilette. Il n'allait donc pas tarder à essayer de rentrer chez lui. Dommage.

Il était temps, se dit intérieurement la louve avec un rictus presque mauvais sur les babines. La faim changeait un être, elle était forte et capable de contrôler bien des animaux, surtout les prédateurs. D'un bond plutôt impressionnant, elle passa par dessus des buissons pour se retrouver nez à nez avec le lièvre, tout en restant immobile à le fixer de son regard implacable. Ce dernier se pétrifia de peur et son regard transmis son angoisse alors qu'elle poussait un grondement à en faire pâlir la forêt elle même. Mais l'animal n'était pas bête à ce point, une fois sa stupéfaction passait en quelques secondes, il se jeta sur le côté et disparut à une vitesse assez remarquable dans une direction qu'elle connaissait. Elle le suivit donc, à une distance raisonnable mais à une bonne vitesse tout de même, il était plutôt rapide en faite malgré son poids. Elle l'apercevait, se rapprochant de ce qu'il croyait être son sauveur. Accélérant à nouveau pour le talonner, elle croqua dans l'air près de sa petite queue rien que pour lui faire peur et l'animal accéléra de plus belle.

Alors qu'il allait se jeter dans son terrier, au moment où il s'aperçut que ce dernier était inaccessible, il faillit presque faire un roulé sur lui même. Elle en ricana et sauta en avant dans l'intention de l'attraper. Le lièvre l'observa d'un regard presque hostile mais transpirant de peur, attendant le dernier moment pour se jeter sur le côté et reprendre sa course folle. Neyraka grogna en se réceptionnant avec agilité et s'élança, il ne perdait rien pour attendre. La Traque était lancée.

Courant à travers les arbres, slalomant et zigzaguant sans jamais perdre de vue son objectif, la louve s'amusa pendant plus de cinq minutes à terroriser le pauvre animal. S'approchant jusqu'à presque lui mordre l'arrière train et claquant des mâchoires et des dents dans une promesse de mort, puis ralentissant pour lui donner un peu d'espoir pour de nouveau l'anéantir dans une nouvelle accélération et cela plusieurs fois. Elle bondit même par dessus quelques troncs tombaient sur sa route rien que pour s'amuser et légèrement se remettre en forme, tout cela la renforcerait c'était certain.

Près de dix minutes plus tard, l'animal montra des signes de fatigue mais de son côté la louve aussi. Il était temps de mettre un terme. Elle avait assez joué, l'heure était à la récompense. C'est donc dans un dernier effort qu'elle poussa sur ses pattes arrières et sauta dans les airs pour atterrir sur le petit animal et d'un coup de crocs lui casser le cou dans une mort rapide et presque sans douleur. Sans pitié, sans mal, la faim primait.

Car Neyraka n'était pas dans le style à faire souffrir car après tout c'était les lois de la nature qui voulait que le prédateur aime la viande mais c'est aussi avec respect qu'il fallait traiter ce que l'on donnait à manger. L'animal toujours dans la gueule, elle se redressa et partit déguster son butin dans un endroit tranquille.

Une journée plus tard, ayant de nouveau faim après le lièvre qu'elle avait consommé, elle était revenu dans la forêt à la recherche d'une proie peut être un peu plus corpulente qui la rassasierait pour de bon!

Trottinant avec une certaine gaieté dans son allure, elle se rendit près d'un point d'eau, se cacher dans un gros buisson, les animaux devaient bien venir se désaltérer. Immobile et patiente, elle attendit que son heure vienne.

Près d'une heure passa avant qu'une chose intéressante se produise. Heureusement que la louve était patiente, nombreux sont ceux qui auraient vite fait demi-tour, surtout les mâles de son avis. Mais Neyraka elle, avait une patience à toute épreuve lorsqu'elle voulait quelque chose. Elle était persuadée que ce qu'elle désirait était proche mais n'osait pas encore sortir. Pourtant elle en vit des animaux durant son attente. Lapin, Faisan et petits rongeurs mais elle voulait quelque chose de plus gros, de plus consistant.

Elle en fut récompensée non pas par un mais par deux proies qui l'intéressèrent immédiatement. Se redressant subrepticement pour mieux observer, elle fixa son regard sur la mère, une biche, accompagné de son bébé, encore frêle sur ses pattes. Ce ne serait pas aussi facile qu'avec le lièvre d'hier car la mère était extrêmement attentive à ce qui l'entouraient, veillant sur son petit avec beaucoup d'attention et prête à déguerpir rejoindre son troupeau en quelques secondes.

Il fallait donc agir vite, pas comme hier en jouant avec sa proie mais en rusant pour le coincer rapidement. Deux pour le prix d'un serait une bonne vraiment bonne chose mais la louve n'était pas stupide, certes elle essaierai mais n'était pas certaine d'avoir les deux. Elle devait faire son choix. Qui fut vite fait, le petit. Le plus faible, le moins rapide, le plus peureux. Sortant en silence de sous le buisson en rampant au sol, faisant presque corps avec, la louve blanche observa autour d'elle, cherchant un moyen de tendre un piège.

Un arbre mort, au tronc assez énorme vu d'ici, coucher dans un chemin par dessus lequel on devait sauter pour continuer son chemin. Tout en s'approchant de l'arbre un plan se mit en place dans la tête de la femelle. Usant de sa force pour déplacer de quelques centimètres le tronc pour que l'on ne puisse pas le contourner, elle dévoila ses crocs en un sourire victorieux d'avance. Il fallait qu'elle mène ses deux bêtes dans la direction de l'arbre. Tout aussi furtivement, elle finit par contourner en un large cercle la petite marre et prit place à l'opposé de l'arbre. Un, deux, trois et elle se dévoila aux mammifères en grognant férocement dans le but simple de leur faire très très peur. La mère réagit vite, affolée mais assez lucide pour comprendre qu'il fallait déguerpir. Le petit resta pétrifié de peur, peut être était-ce le premier prédateur qu'il rencontrait. La mère dû même le poussé dans la direction qui concordait à ce que Neyraka voulait alors qu'elle même approchait, crocs et griffes dévoilaient, déployant toute son attention et son regard fixe sur le faon qui finalement détala sans demander son reste.

Elle se mit donc à courir, suivant de près les deux cervidés tout en attendant le bon moment pour se jeter sur sa proie. La course ne fut pas longue mais intense, le lièvre était moins rapide mais la louve l'était encore plus, le tronc étant assez proche de la marre. C'est donc en ralentissant légèrement qu'elle observa la mère bondir par dessus, le petit sur les talons. Pour finalement le voir essayer mais se rater totalement et retomber lourdement, se brisant une patte au passage tout en poussant des cris de désespoir. L'odeur du sang emplit les narines de la femelle et elle sauta sur son repas sans faire attention au cris désespérés de la mère de l'autre côté. Toujours aussi rapidement, elle mordit le cou de l'animal, lui tranchant la jugulaire tandis que du sang s'écoulait dans sa gueule pour son plus grand plaisir.

Puis toujours sans un regard en arrière, elle partit en traînant son butin au même endroit qu'hier le sachant isoler et tranquille pour se sustenter.

Il était temps de se remettre en chasse, depuis qu'elle avait entendu parler des Hellhounds pillant les réserves des solitaires, elle avait décidé de se faire une réserve. C'est ainsi qu'elle se retrouva de nouveau à courir sans le moindre bruit à travers les ombres des arbres, et oui cette fois elle chassait de nuit. Elle le faisait souvent, sa vision nocturne étant parfaite, et certains animaux ne sortant que la nuit, elle s'était dit que ce serait un bon "entraînement".

Humant l'air, elle repéra peut être un soupçon de quelque chose, il était temps de voir si oui on non elle avait raison.

Un coup de vent et ce qu'elle avait pensé trouver eu disparu. Ce n'était pas le moment cette nuit peut être. Mais elle n'était pas du genre à voir toutes choses mauvaises, elle réessaierai jusqu'à obtenir quelque chose de positif.
Après tout, elle n'était pas infaillible et la nuit s'était plus difficile, elle n'était sans doute pas la seule parmi les carnivores à errer à la recherche de nourriture, les proies étaient constamment aux aguets et déguerpissaient au moindre soupçon, même le plus infime.
Soupirant doucement, elle reprit le chemin de sa tanière de fortune, près du Styx.

Une nouvelle nuit, une nouvelle chasse. Pourquoi? Parce que des rumeurs courraient sur des bêtes couvert de fer et d'acier volant la nourriture des solitaires. Ne voulant pas se faire prendre à leur jeu, elle décida de se faire un "stock" plus conséquent qu'à l'habitude.
Il était temps si cette nuit là allait payer ou pas.

En ces temps de pluie acide et de chiens de métal, les proies ce font plus rare, plus difficile à obtenir. Pour autant il faut manger, Neyraka chasse encore mais si il le faut, elle pillera bientôt!