Souffle acide du vent, larmes brulantes du ciel. Le monde ne ressemble plus aux paysages d'autrefois. Les cataclysmes ont frappé, des colonnes de flammes et de fumées se sont élevées sur l'horizon. La guerre. La guerre des hommes. Et nous, les loups n'avons eu d'autres choix que de fuir. Nombreux furent nos congénères emportés. Nous traversâmes les plaines cabossées, les forêts de cendres, poursuivis par la faim, traqués par la mort.
Notre salut, nous le devions malheureusement à ceux qui avaient provoqué notre malheur.
Jules & Noirebecause she says she wants to sleep in a city that never wakes up.
Les nuages couvrent le ciel. Agaçants, ils le font depuis quelques jours déjà. Tandis que la fumée épaisse s’échappant des bâtiments de brique et d’acier semble se fondre dans ces derniers, une odeur arpente sature les environs. Ça empeste… mais combattre son envie de déguerpir est aisée grâce à la rumeur qui circule. En trainant près des vieilles usines, ou en les traversant, peu importe vu leur état, il pouvait arriver de dégoter des carcasses de rongeurs morts de froid.
Malheureusement pour elle la jeune louve ne pourra pas aujourd’hui, après réflexion, trouver son bonheur. La neige qui fond rend les abris nécrosés encore plus dangereux. L’eau ronge le bois des étages, altère le métal. Leur structure était donc plus que fébrile, avait-elle conclut. Ce n’est pas que la grise tenait tant que ça à sa vie mais elle ne souhaitait pas se faire aplatir par un pan de mur ou de plafond. Quelle mort ridicule. Quelle mort inutile. Non, oh que non, elle n’approcherait pas. Enfin raisonnablement.
Restant donc à distance des constructions et de leurs longues cheminées, Jules arpentait un vieux chemin caillouteux se trouvant aux milieux d’elles. Négligé, il était presque invisible recouvert par les chutes de pierres et les mauvaises herbes. La louve s’arrêta entre deux lampadaires rouillés et délabrés. Son ventre grondait. Elle huma l’air, un geste de désespoir car consciente qu’elle ne repérerait rien avec l’humidité ambiante. Pff, ça ne serait pas aujourd’hui qu’elle mangerait. Fallait se faire à l’idée. Mais Jules se rendit vite compte qu’elle avait également soif. Ayant repéré des ruisseaux non loin, derrière un taillis, elle s’en approcha. Fatiguée et étant convaincue d’être seule, elle ferma les yeux. Comment était-elle arrivée ici ? Elle aurait mieux fait d’aller piller les hommes si c’était pour bouffer. Mais l’épuisement l’avait contrainte à prendre moins de risques et dédaigner aller sur un territoire voisin. Le problème c’est que ce coin était vraiment pourri. Et l’hiver n’arrangeait pas les choses.
Perdue dans ses pensées, Jules se précipita vers l’eau. Elle faillit s’y abreuver. Mais son instinct l’en défendit. En effet de l’eau émanait un parfum somptueux : toxique. Les yeux bleus de la louve commencèrent même à picoter. Elle soupira. Rien ne se passait comme prévu ce jour-là.
Irritée, elle retourna sur ses pas. Le ventre bruyant et la gorge sèche, elle ne pouvait être d’un meilleur moral. Justement, elle fulminait. Elle se mit à fixer le sol tout en le raclant de ses griffes. Une rapide vague de panique la traversa ; comment allait-elle s’en sortir si la chance ne tournait pas ? Si les jours ressemblaient à celui-ci ?
La louve était partie en direction des terres du Sud, espérant trouver par là-bas une quelconque carcasse abandonnée. Elle ne désespérait pas de dénicher de quoi se nourrir. C'était son seul but ces temps-ci. Elle ne pensait qu'à manger, tout le temps, et allait même se fourrer dans des endroits improbables pour satisfaire sa faim. Elle savait qu'elle ne trouverait rien près des usines acre et du lac d'acide, mais elle avait tout de même décidé d'y faire un tour rapide. Et puis si elle ne trouvait pas de viande... Peut-être trouverait-elle autre chose d'intéressant ? Sur les terres des loups, personne ne pouvait deviner à l'avance ce que l'on allait dénicher. Après un petit tour autour du lac, Noire se dirigea vers les usines. Elle détestait l'odeur qui régnait par là-bas. La fumée, les effluves toxiques... Et elle savait que les proies ne l'aimait pas plus. Et pourtant, pourtant, elle était venue par ici dans l'espoir de trouver du gibier. C'était idiot, mais c'était comme ça. C'était Noire. Mais elle n'était visiblement pas la seule à garder espoir. L'odeur d'un autre solitaire vint lui chatouiller la truffe. Quelqu'un d'autre était là. Noire fut tentée de retourner sur ses pas pour s'en aller vers la prairie des grenats, mais elle pensa un court instant que ce nouveau-venu avait peut-être quelque chose à manger, quelque chose à lui offrir, et elle marcha dans sa direction. Se guidant à l'odeur, elle parvint bientôt à le dénicher. A la dénicher en vérité. C'était une femelle, à l'allure plutôt étrange. Grande et musclée, elle avait l'air entraînée. Entraînée, mais dépitée, ou déprimée. Noire n'allait pas jouer la gentille dame offrant ses services. Reniflant bruyamment, elle s'avança vers la louve mais s'arrêta à une distance raisonnable. La solitaire grattait le sol de ses griffes, elle était agacée. Noire, ne cherchant pas la bagarre, mais ne cherchant pas non plus à se montrer charitable, débuta alors la conversation, de sa voix habituellement sauvage.
"Tu trouveras rien dans la terre. C'est tout toxique ici."
Jules & Noirebecause she says she wants to sleep in a city that never wakes up.
Jules releva brusquement la tête. Une présence… un loup plus exactement. Proche. La grise balaya les environs, surprise. Jamais elle ne se serait doutée rencontrer quelqu’un en ces lieux délétères et gelés. La louve serra les crocs, contrariée. C’était embêtant. Déjà que seule ses chances de dénicher quelque chose à se mettre sous la dent étaient faibles, à plusieurs elles étaient nulles. Compte tenu du vent pestilentiel et embrumé, Jules mit un temps avant de se rendre compte de la position de l’inconnu. Qui émergea de fourrées, à quelques longueurs de queue derrière elle. Que voulait-il ? C’était un noiraud, des oreilles aux pattes, faisant tâche au milieu de toute cette neige. Il fit quelques pas accessoires tout en renâclant puis marqua une pause. Il n’osait pas s’avancer ? Il n’en avait pas l’air. Et il resta planté là. Les deux loups se fixèrent un moment. Ce qui ne manqua pas d’ennuyer Jules. La jeune allait ouvrir la gueule pour lui demander ce qu’il voulait quand l’autre prit les devants.
« Tu trouveras rien dans la terre. C’est tout toxique ici. » Fit l’inconnu. Qui était apparemment une femelle, vue les douces sonorités que laissait trahir son ton farouche.
Jules cligna des yeux, quelque peu ébahie. Était-ce bien réel ? Avait-elle l’air aveugle et anosmique ? Tant que ça ? La louve ébène venait en effet de la prendre de haut, décrivant prosaïquement l’environnement dans lequel elle déambulait depuis un bon moment. Et qui était évidemment tout ce qu’elle voulait sauf toxique, hein ! Cela n’était pas comme si tout tombait en ruine, si les cours d’eau et si l’air empestaient et s’il n’y avait aucune proie dans les alentours. Logique avec elle-même, Jules prit ces remarques comme des insultes. Elle partit sur les chapeaux de roue. Si elle ignorait pourquoi la louve de charbon était venue à sa rencontre, peut-être pour l’informer de quelque chose dont elle n’était pas encore au courant et pas simplement pour étaler ses connaissances évidentes, qui sait, elle n’allait pas s’interdire de demander très poliment ses services.
« Écoute ma belle, t’as intérêt à m’indiquer où trouver la bouffe la plus proche. »
L’inconnue ne semblait pas inoffensive, mais cela ne découragea pas la grise qui continua brutalement.
« J’ai beau l’air d’être affamée, je pourrai en dépecer quatre de comme toi. » Grogna-t-elle, assurée.
"Écoute ma belle, t’as intérêt à m’indiquer où trouver la bouffe la plus proche."
La solitaire semblait tout à coup hostile, et Noire eut un mouvement de recul. Pourquoi tant d'agressivité ? Elle arrivait facilement à comprendre que les loups lui parlent mal, lorsqu'elle les insultait ou se battait contre eux avant... Mais là, elle n'avait rien fait. Aurait-elle trouvé pire qu'elle ?
"J’ai beau l’air d’être affamée, je pourrai en dépecer quatre de comme toi."
Noire gronda aussitôt, les oreilles rabattues. Son pelage noir de jais se hérissa sur son dos, et ses muscles se tendirent. Elle était prête à se défendre. L'autre louve prétendait pouvoir la vaincre ? Elle se fourrait la griffe dans l'oeil. Noire avait beau être plus âgée, elle était beaucoup plus forte. Ses muscles roulaient sous sa pelisse. Il était facile de voir qu'elle gagnerait facilement le combat. L'autre était-elle si désespérée qu'elle n'était pas capable de voir cela ?
"Je ne veux pas combattre. Trouve toi de la bouffe toute seule, et laisse moi chercher de mon côté de quoi me nourrir moi !"
Elle ouvrit la gueule, grondant férocement un avertissement. Elle était tout à fait capable de se défendre si l'autre l'attaquait. Même si, à la base, elle ne cherchait pas de combat. Quelle déveine de tomber sur une folle par ici...
Jules & Noirebecause she says she wants to sleep in a city that never wakes up.
La noiraude se mit à gronder continuellement, à bander ses muscles et à adopter une position défensive. Jules y était sûrement allé trop fort. Le combat n’avait pas été son but, elle n’avait cherché, cette fois, qu’à être intimidante. Son état global ne lui permettrait pas de gagner le combat, malheureusement. Alors qu’elle continuait à se rapprocher de l’inconnue à grand pas, elle diminua la cadence quand l’autre lui lança comme avertissement :
« Je ne veux pas combattre. Trouve toi de la bouffe toute seule, et laisse-moi chercher de mon côté de quoi me nourrir moi ! »
Elle avait donc changé d’avis. La grise soupira et s’arrêta. Que faire désormais ? La louve noire n’avait toujours pas bougé depuis son élan de recul précédemment. Avait-elle encore une once d’utilité ?
« Juste ma poule, pourquoi t’es venue à ma rencontre ? Tu n’étais pas au courant que les proies s’faisaient rares dans l’coin ? » Cracha Jules, poussée par la curiosité. L’estomac de la grise grondait à nouveau et Jules perdait patience. Elle mourrait d’envie d’aller au front mais son instinct l’en empêchait nettement. Sa priorité était de trouver du gibier, et de se délecter de leur chair, boire le délicieux liquide s'écoulant dans leurs veines. Elle fit marche arrière sans attendre la réponse de l’inconnue tout en lui adressant ces mots.
« Je n’ai pas de temps à perdre. »
Elle enchaina :
« Sauf pour te provoquer en duel chérie. » Fit la grise. Elle fit volte-face, un rictus aux babines. Ses yeux bleus se plantèrent dans ceux ambrés de la noiraude. Le désir de se battre était trop fort pour Jules. Elle le sentait bouillonnant au fond de ses tripes. Elle en crevait d'envie, de planter ses crocs dans cette louve dissidente, de voir son sang éclabousser la neige. Elle voulait peindre ce tableau sinistre.
La femelle adoptait elle aussi une posture défensive (ou bien d'attaque ?), mais Noire ne se défila pas. Elle continua de gronder, les oreilles rabattues. Elle n'avait pas que cela à faire, de se battre contre une pauvre solitaire affamée. Elle savait qu'elle gagnerait, et l'autre devait le savoir elle aussi. Agacée, Noire l'écouta parler dans le vide. Elle n'était pas très concentrée. Le fait d'écouter blablater une louve ne l'intéressait guère, et elle se concentra donc sur les alentours. Y avait-il des proies par ici ? Cependant, elle ressentit brusquement une bouffée de colère lui gifler le visage, émanant de son ennemie du jour. Elle venait de la provoquer, par les mots. Elle voulait un duel. Noire mis un certain temps avant de réaliser ce que cela voulait dire. Elles allaient toutes deux se battre, alors qu'elles savaient qui gagneraient. Cette louve était-elle donc folle ? Voulait-elle se libérer de la famine en mourant ? Mais Noire n'était pas d'humeur à combattre. Elle avait faim, simplement. Avec un geste las de la patte, elle répondit :
"T'es sourde ? J'ai pas envie de me battre. J'veux juste bouffer, tu piges ? Et j'aime pas manger du loup."
Elle plissa la truffe de dégoût, et commença à se détourner, les muscles toujours aussi bandés. En prévention. Au cas où la solitaire au caractère visiblement bien trempée, ne décida de la prendre par surprise en bondissant sur son dos....
Jules & Noirebecause she says she wants to sleep in a city that never wakes up.
Le sang bouillonnant et totalement excitée, Jules continuait à soutenir son regard. Elle était prête. Prête à faire gicler le sang et à perdre le sien. Prête. Elle ne ressentait plus ni le froid ni la faim, toute son énergie était happée par son appétit guerrier. Elle voulait arracher sa lisse fourrure noire, lui imposer son autorité. Mais l’autre répondit enfin, et par la négative :
« T'es sourde ? J'ai pas envie de me battre. J'veux juste bouffer, tu piges ? Et j'aime pas manger du loup. »
La déception. Jules ne voulait pas être déçue. Elle détestait l’être. Et cette louve refusait de lui offrir ce qu’elle désirait. Elle méritait ce combat, elle méritait de souffrir. Mais la noiraude l’ignorait, et faisait mine de s’éloigner. Cinglante, la grise répondit :
« Sans blague, je vais finir par croire que je t’intimide ma jolie. Fais pas ton appréhensive, allez. »
Jules n’allait pas insister si la louve charbonneuse se désistait à nouveau. Le comportement de l’inconnue était plus que lassant. La normalité, la raison… quel ennui. Cependant, si elle refusait à tout prix de se battre, Jules n’aurait que plus de plaisir à faire le premier pas. Elle ne faisait que la rendre folle, leur rencontre s’éternisait. Et l’autre ne lui avait toujours pas révélé le but de son approche. Décidément, l’unique chose qui lui venait en tête était de lui régler son compte. Alors elle s’élança.
Plus elle s’approchait de la louve plus elle se ravisait. A vrai dire, la noiraude pouvait toujours lui être utile... Car l’hiver touchait à sa fin et il était certain que le gibier revenait peu à peu sur d’autres terres proches de leur position encore enneigée. La grise imposante avait malheureusement peu de connaissance en la matière, errant sans but et depuis peu entre ses territoires. Elle n’avait pas mémorisé les endroits qu’elle avait parcouru, et qui s’étaient tous ressemblé car blancs immaculés. Elle pouvait lui soutirer des informations, c’était utile. L’inconnue serait utile. Même si chacun de ses mots lui hérissait les poils.
« Attends un peu… Tu connais bien les environs ? » Fit Jules, l’air déconfit par cette réalité qui venait de la frapper presque aussi fort qu’un coup puissant sur le crâne.
Mais la louve ne lâchait pas l'affaire. Elle voulait son combat, et Noire n'allait pas passer son temps à la fuir. Si elle tenait tant que cela à lui arracher les yeux, la solitaire au pelage sombre ne se ferait pas prier. Elle l'assommerait d'un coup de patte sur la tête, puis lui laisserait quelques blessures en souvenir, avant d'abandonner son corps sur le chemin. Noire savait très bien faire tout cela. Elle entendit derrière elle les pas de l'inconnue, et un grognement menaçant s'éleva de sa gorge. Elle ne se retourna pas, gardant ses muscles bandés et le regard rivé sur l'horizon. Elle s'attendait à tout moment à sentir la griffure lancinante de la première attaque.... Lorsque la voix de la louve s'éleva de nouveau.
"Attends un peu… Tu connais bien les environs ?"
Noire voulut grogner, mais se contenta d'arrêter sa route, pour se retourner très lentement vers son interlocutrice. Avait-elle finalement changé d'avis au sujet du combat ? Tant mieux. La solitaire au pelage corbeau n'était pas d'humeur à se battre.
"Oui. Chuis là depuis plusieurs années. Qu'est-ce que t'as besoin de savoir ?"
Elle ne proposait jamais de services gratuitement, mais dans le cas actuel, elle le devait. Elle voulait se débarrasser de la louve, et le seul moyen d'arriver à ses fins, sans avoir besoin de l'affronter, était sûrement de rester calme, et de répondre gentiment à ses questions.
Jules & Noirebecause she says she wants to sleep in a city that never wakes up.
Alors qu’elle ralentissait grandement cadence, l’inconnue se retourna doucement. Visiblement, ses paroles l’avaient touchées dans son estime. Sûrement se sentait elle flattée par cet appel, cette faveur qu’elle s’attendait à entendre. Elle espérait sans doute que Jules s’excuse, voir qu’elle se mette à genoux, la supplie et verse quelques larmes avant d’y répondre. Elle se sentait dans son bon droit tellement elle était égoïste. Ah… Cela ne fit que renforcer la haine naturelle qu’elle ressentait pour la noiraude. Si imbue d’elle-même. Si exaspérante avec cette façon de hacher ses mots tout en conservant le même ton. Et ses marmonnements également, faisaient perdre toute raison à la grise. Comment avait-elle pu s’abaisser à cela ?
Elle éclata de rire tout en accélérant à nouveau. Elle n’avait pas besoin des conseils d’une louve hétérodoxe, et dont l’impression d’être supérieure à tout être vivant la côtoyant puait à des kilomètres à la ronde. Elle rattrapa rapidement la noiraude qui semblait dépassée par les évènements, ou simplement ailleurs cherchant à analyser le changement d’attitude de Jules.
Décidément elle ne pouvait pas supporter son air arrogant. La grise lança un grognement rauque avant de lui couper route. Avec vivacité et profitant de l’effet de surprise du fait qu’elle était venue à sa rencontre, elle fit claquer ses mâchoires près du museau de l’autre. Aussitôt fait, elle effectua un bond colossal en arrière pour esquiver une quelconque contre-entreprise avant de s’en aller à grandes foulées creusant la neige, laissant son interlocutrice à ses pensées.
Résolument la faim n’est rien par rapport au plaisir de dominer, n’est-ce pas ?
La louve tricolore rattrapa la noire en riant aux éclats, ce qui exaspéra davantage celle-ci. La femelle ébène en avait plus qu'assez d'être suivie, et harcelée pour un combat sans valeurs. Toutes deux savaient bien qui sortirait gagnante d'un affrontement, alors pourquoi l'autre s'acharnait-elle ? Alors que Noire attendait une réponse à sa question, la chercheuse de merde lui barra la route, et fit claquer ses mâchoires près du museau de la solitaire. Celle-ci eut un mouvement de recul surpris, manquant de tomber en arrière, tandis que l'autre s'enfuyait comme une lâche. Agacée, Noire décida pourtant de ne pas la poursuivre. Elle avait faim, c'était tout ce qui importait. Tant pis pour cette pauvre idiote, qui trouvait amusant d'embêter une femelle plus forte qu'elle. Un jour, elle se ferait surement tuer de cette façon, et se serait bien fait pour elle.