Cela faisait des semaines que la neige tapissait les terres Sekmet. Le grand loup brun était incapable de se camoufler dans cette étendue de blanc, si bien que la chasse n’était jamais fructueuse. Et de toute façon, pour que chasse il y ait, il fallait des proies. Or, jamais, depuis le début de cet hiver glacial, il n’avait vu ne serait-ce qu’une petite proie, un petit rongeur, une marmotte. Rien. Toutes semblaient avoir désertés ces terres où plus rien ne poussait. Rien. Rien de rien et c’en était frustrant. C’est seulement en rôdant autour du village des Hommes qu’il arrivait à trouver quelques proies mortes, rien de bien glorieux, mais il ne fallait pas rechigner à les prendre pour survivre.

La grande libération des otages des Hommes en Blanc allait bientôt arriver. Sauf que rares étaient les Sekmet en forme physique assez importante pour être capable de tenir tête à un humain. Non, la plupart des Sekmets n’étaient pas capables d’affronter de telles menaces. La plupart de nos jeunes se contentaient de foncer tête baisser. Ils se la coulaient douce, à se réchauffer entre eux au lieu de s’entraîner. Certains faisaient des efforts et d’autres étaient des véritables feignants qu’Athos ne supportait pas, et qu’il ne manquait pas de faire savoir. Maintenant que le jeune général était revenu, il voulait échauffer ses troupes, les préparer pendant le peu de temps qu’il restait avant l’assaut. La journée, il entraînait ses apprentis, il avait la jeune Sekmet fille de Torka, Alkaine, et aussi ce petit louveteau craintif et incapable d’attraper une petite souris. Mais en même temps comment lui en vouloir ? Comment s’entraîner dans de telles conditions ? LUI au moins avait de la volonté, pas comme nombre de ses aînés qui attendaient que les autres ramènent à manger et ramène aussi ceux qui ont été faits prisonniers par les Hommes sans se mouiller. D’ailleurs, Athos ne comprenait pas pourquoi Hige n’agissait pas. Il trouvait qu’il ne savait pas bien motiver les troupes, qu’il ne leur donnait pas cette ferveur du combat et l’envie de devenir si fort que rien ne pourrait leur résister. Les Sekmets se ramollissaient, et cela n’était pas possible pour le jeune Général Sekmet qui voulait rétablir la prestance de la meute qui fut autrefois et sans conteste la meilleure de toute, alors qu’aujourd’hui cela était très largement discutable.

Aujourd’hui, il avait choisi un des jeunes qui avait l’air motivé pour s’entraîner. C’était Kuro. Athos lui avait donné rendez vous dans la forêt charbonneuse, et c’était un ordre. Beaucoup de jeunes y passeraient, par un petit entraînement forcé. Kuro avait l’air motivé, ce qui était bien. C’était quelqu’un qui avait l’air volontaire et Athos aimait cela. C’était pour ça qu’il voulait commencer par lui.

Athos attendit le jeune loup. Mais sa présence ne se fit pas tarder, à l’heure. C’était déjà un bon point.

Je sens que on va bien s'entendre !

Kuro & Athos

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Le loup était un peu plus jeune qu’Athos, mais il ne devait pas avoir plus d’un an de moins que lui. Il était entré dans la meute il n’y avait pas autant si longtemps que cela. Mais le jeune était déjà bien effronté et avait, semble-t-il, bien prit ses aises depuis qu’il était là. Le grand loup brun ricana un peu en le voyant arrivé. Pas très développé quant à sa musculature, le jeune arriva, fringant, content de lui et ayant un air hautain, comme s’il était sûr de chacun de ses pas. Intérieurement, Athos ricana en se disant qu’il aurait eu exactement le même comportement. D’ailleurs, lors de sa première chasse en groupe avec Palladium et Hige, il avait eu le même comportement, jusqu’à s’attaquer seul à un de ces énormes cerfs alors qu’il n’avait même pas d’entraînement. Et heureusement, il l’avait tué sans trop d’encombre. Aujourd’hui, il se rendait compte qu’il avait eu de la chance, mais que c’était dans son sang, il était impulsif et c’était comme ça, c’était ses humeurs.

Le jeune loup arriva des paroles viles à la bouche :

« Qu'est ce qu'on attend ? que la neige fondent ? »


Athos le regarda d’un air follement ironique et sanguinaire, comme si en un mot Kuro pouvait se faire égorger par un loup cent fois plus fort que lui. Athos le regarda de haut en bas avec un sourire presque malsain.

« Je dois avouer que j’aurai volontiers testé ton équilibre en attendant que tu gèles sur place mais il se trouve que nous avons besoin de sang frais pour la libération. »


Il ricana un peu, mais son regard imposait le respect, où il en coûterait au loup. Jusqu’au retour de Hige, Athos était le chef de la meute, temporairement. Et même s’il imposait de lui même le respect par sa force et son tempérament, ce grade n’était pas contournable. Si Athos avait remis Kuro à sa place, cela ne voulait pas dire pour autant que le jeunot lui avait fait mauvaise impression, bien au contraire. C’était de ce sang là dont avaient besoin les Sekmets, ce sang chaud et impulsif, ce sang combatif et téméraire. La meute d’Athos se ramollissait, il le voyait bien et il détestait ça, il avait besoin de loup comme Kuro. Sauf que actuellement, Kuro ne lui servait à rien sur un champ de bataille. Soit, il avait toutes les qualités requises pour faire un bon guerrier et surtout un bon Sekmet, mais il ne connaissait pas la notion de discipline, ce qui pouvait être fatal pendant une bataille. De plus, il n’était pas prêt physiquement pour se battre. Trop faible.

Athos devinait un tempérament et une sensibilité similaire à la sienne dans le coeur du jeune loup, il décidait donc bien évidemment de jouer sur cette sensibilité, cet orgueil.


« Mort, tu ne servirais à rien. Mais en vie, tu ne sers toujours à rien. Incapable de te battre, incapable d’écouter ».



Athos arbora ce sourire narquois que les Sekmets commençaient à bien connaître, celui qui précède une nouvelle pique.

« D’abord, la discipline parce que tu en as besoin. Je vais te faire passe une série de tests physiques. Tu vas te taire Kuro. Tu ne vas rien dire du début à la fin quoi que tu penses de ce test. Et seulement à l’issue de ce test, que nous saurons toi comme moi si tu es capable . Ou non. »


Il commença toute suite, sans laisser à Kuro le temps de réagir. La forêt charbonneuse était emplie de mystères. Athos avait deux tests à confier à Kuro, là maintenant, deux tests assez drôles...
Au loin, il avait aperçu un petit cratère. Le petit cratère était barré par un grand arbre couché. Seulement, la boue mélangée à la neige atteignait une telle hauteur qu’elle bouchait presque le trou, si bien qu’il restait moins d’une vingtaine de centimètres entre la boue neigeuse et le tronc. Plus loin, une forêt d’acacias calcinés dont on voyait encore les épines épaisses. Encore un peu plus loin, il y avait un gigantesque buisson de ronces qui avait miraculeusement échappé aux flammes. Passer en dessous s’avérait être un véritable défi pour n’importe quel loup. Il fallait être malin pour ne pas se faire piquer.

« Tu vois le trou de boue là bas. La neige, mélangée à la boue, a formé une espèce de mélasse. Toi, tu dois passer en dessous de ce tronc. Entre la mélasse et le tronc. Prend ton élan. Interdit de creuser, seul ta force de pulsion doit te permettre de passer en dessous de ce tronc. Ensuite, tu vas courir et slalomer entre les branches d’acacia et passer en dessous du buisson de ronces là bas. C’est une course. Tu dois faire tout ça le plus vite possible. »


Athos lui fit signe de partir maintenant. Il n’avait rien précisé d’autre. Du moment qu’il faisait ce qu’il avait demandé, Kuro pouvait utilisé n’importe quel moyen de le faire... Il suffisait d’être intelligent, inventif et stratégique !

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Le jeune s’était plutôt bien débrouillé, pas très inventif sur les moyens de franchir ls obstacles mais après tout, pourquoi faire compliqué quand on peut faire simple ? Pour ne pas se faire blesser, évidemment. Le jeune loup aurait pu réfléchir à une manière de se protéger des épines. S’enduire de boue, se protéger d’écorces. Mais dans le cas présent, cela n’était pas absolument nécessaire ; c’est vrai. Athos regarda le jeune loup arriver essoufflé.

« Bien. C’est pas mal, on pourra faire quelque chose de toi j’en suis sûr. Mais d’abord Kuro, avant de poursuivre cet entraînement dont tu sembles vouloir malgré toi. J’aimerai que tu m’expliques. Pourquoi voudrais-tu te battre ? J’ai l’impression que ce n’est pas vraiment pour libérer nos prisonniers... Je me trompe ? »

Il sentait que ce jeune loup était un brin égoïste sur les bords. En fait, Athos était presque sûr que Kuro se fichait pas mal de libérer les siens. Athos n’était même pas sûr que le jeune loup se sente Sekmet en lui. Pourtant il avait tout d’un Sekmet et représentait un énorme potentiel pour la meute, Athos le sentait, Athos le savait. Il aurait besoin de loups comme lui plus tard. Athos attendit un peu, puis il continua :

« Tu sais Kuro, je n’ai pas pour habitude de dire un seul compliment. Mais je dois te dire une chose. Pour l’instant. Tu n’es rien, incapable de battre un homme physiquement. Mais tu as en toi quelque chose de plus important que la force physique. Tu as la force mentale. Une force dont ta meute a besoin. »

.

« Tu sais, ce qui est intéressant dans une meute, ce en quoi tout le monde trouve un peu son compte, c’est que quand un ordre est donné par le supérieur suprême, il doit être suivi par tous. N’importe quel ordre, même s’il ne sert pas l’intérêt commun... ou pas directement. »

Athos le regardait le plus sérieusement du monde. Il savait que l’intérêt que le jeune loup poursuivait était strictement personnel, il le sentait parce qu’Athos avait ressenti la même chose étant plus jeune, et il le ressent toujours. Même si le Général poursuit une finalité de bien commun, c’est un Sekmet. Et tous les Sekmets avaient en eux ce petit côté égoïste qui faisait parfois leur force et leur volonté d’être les meilleurs, encore et toujours. Athos aimait le caractère de ce jeune. Il voulait sa confiance, et il l'aiderait à faire grandir cet énorme potentiel qu'il avait en lui pour poursuivre le but que Kuro suivait.

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Kuro avait été efficace et plus intuitif cette fois. Il y était moins allé en fonçant tête baissée, il avait réfléchi avant d'agir.  Il avait voulu faire au plus efficace, et c'était bien. Athos resta de marbre lorsqu'il regarda le jeune loup brun. Il avait l'air d'en redemander par fierté, mais en même temps il faisait beaucoup moins le malin que tout à l'heure.  Athos pencha la tête de côté , comme s'il réfléchissait à ce qu'il allait demander d'autre à Kuro. Puis; il eut une idée.  Quitte à s'entraîner; autant s'entraîner dans tous les sens du terme. Agilité, c'était fait. L'endurance, c'était fait. La force était encore à perfectionner, et quoi de mieux pour tester sa force qu'un adversaire en chair et en os  ? Athos commença à roder autour du jeune loup qui n'avait pas plus d'un an de moins que lui pourtant. Il commença à tourner, encore et encore autour du loup noir, le faucon et la souris. Le faucon allait gober  la souris. Athos continua s'arrêta doucement dans son tour et dit :

" Tu es prêt à faire bien des choses. Mais saurais tu te battre. Je ne te demande pas d'acquérir en une fraction de seconde la force et l'habileté de tes aînés. Mais nous allons essayer cet exercice : imagines.  Je suis un loup solitaire du double de ta carrure. Tu viens de chasser, un beau faon à la gueule. Et moi, j'ai très envie de jouer la carte de la flemmardise et de prendre sans donner.  Tu vois ce petit rondin ? Défends ta proie."

Il montra un bout de bois qui était juste derrière le jeunot. Assez épais, il était fait de boulot, un bois plutôt léger.  Sans mal, Athks passa derrière Kuro et attrapa le rondin. Le narguant,  il passa un peu autour de lui, le laissant espérer qu'il pouvait l'attraper puis bondissant de côté au dernier moment. Ah! Voyons comment réagirait ce petit la...

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Le jeune n’avait pas l’air de se prendre à l’entrainement, du moins pas vraiment. Il se trouvait ridicule à faire ce «jeu » avec un rondin. Pourtant, s’il n’arrivait même pas à défendre un bout de bois, que serait-il capable de défendre alors ? Une proie ? Un louveteau ? Ou même un loup blessé ? Rien du tout. Il ne serait capable de rien s’il nétait même pas capable de défendre un simple bout de bois. Alors oui, cet exercice peut réaliste avec un bout de bois, comme des gosses, oui cet exercice était nécessaire et loin d’être stupide. C’était comme ça qu’Athos avait appris à Alkaine de défendre une proie, et à présent elle en était parfaite capable, par la force si elle le pouvait, par la ruse si la force ne servait à rien, comme dans nombre de cas pour une louvarde. Athos regarde Kuro dans les yeux et observa son jeu de pattes pour le faire tomber. Pas mal. Il regard Kuro, toujours le bout de bois dans la bouche, et haussa la tête de manière sèche pour lui dire qu’il était en bonne progression et sur la bonne voie. Athos était fort et agile, donc il ne se laisserait pas avoir par un tour aussi simple, surtout lorsqu’il s’y attend. Mais dans une réelle situation, où un grand loup est persuadé d’avoir l’avantage physique, il ne se préoccupe pas d’autre chose. Il sait qu’il lui faudra d’un coup bien placé lorsque le jeune freluquet chargera pour s’en débarrasser. Donc en soi, Kuro avait très bien réagi.

Athos continua à esquiver le jeune mâle, tout en lui signifiant lorsqu’il faisait bien, et lorsqu’il faisait moins bien. Le jeune loup noir ne cessait de lui accrocher les pattes pour l’entraîner dans une chute avec lui, mais rien de faisait puisqu’Athos avait compris et parvenait à l’esquiver, mais, il devait l’avouer, pas le plus aisément du monde non plus. Le jeune savait où et quand taper, ce qui était un énorme atout. Cette chose était acquise pour le jeune noir, Athos changea de tactique. Il voulait l’obliger au corps à corps, ce qui viendrait presque à coups sûrs face à un véritable ennemi.

Athos jeta le rondin de bois juste derrière lui, de sorte qu’il n’y avait que lui comme barrière entre la « proie » et Kuro. Athos se montra de toute sa carrure pour montrer que Kuro ne pouvait pas tenter de passer à côté, il n’y avait aucune autre issue que le corps à corps. Athos se posta droit devant le loup noir. A lui d’attaquer le premier, voyons comment il s’en sortirait pour lancer un combat. Le premier coup était souvent décisif...

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Athos laissa le jeune Sekmet en face de lui procéder de la manière dont il voulait. Le jeune était instinctif, bien qu’il essayait de faire preuve d’imagination et de stratégie pour piquer un stupide bout de bois à un loup cinq fois plus fort que lui. Alors, Athos le regardait, esquivant ses attaques aux pattes. Pas mal. Mais pas assez efficace. Si Athos devait se défendre quand le jeune lui faisait un tel coup aux pattes, penché presque sous Athos, le Général n’aurait eu aucun mal à esquiver pour saisir, et briser, la nuque de son adversaire. Kuro se concentrait trop sur l’autre et pas assez sur lui, il ne prenait pas assez soin d’être intouchable, infaillible. Le but n’était pas seulement de mettre à terre l’adversaire, mais de ne pas se faire mettre à terre soi même !

Athos aboya un ordre comme il le faisait à ses guerriers, qui était en fait un conseil. Il fallait aussi voir maintenant si Kuro était capable d’écouter les conseils, sinon à quoi bon s’entrainer ? Si le jeune loup n’en faisait qu’à sa tête du début à la fin, s’il pensait qu’il n’avait besoin que d’un cobaye sur qui s’entraîner sans écouter une seule phrase de son entraîneur, alors il était voué à l’échec sans aucun doute, voire voué à mourir lors du prochain combat.


« Ne soit pas si nerveux sur tes positions ! Garde tes pattes serrées, ne me laisse pas faire ce que tu essaies de me faire ! Ne te penche jamais, grandit toi !Je vois ta nuque sous ma gueule, ne laisse pas tes points vitaux exposés ! »

Pour illustrer ses propos, Athos claqua ses dents à quelques millimètres seulement de la nuque vulnérable de Kuro. Le jeune agissait bien dans sa façon de faire tomber Athos, mais il ne prennait plus garde à lui même ! S’il réussissait à modifier cela, il gagnerait beaucoup !Mais Athos n’allait pas lui faciliter la tâche. Pendant qu’il disait ces paroles, il poussa violemment le jeune loup de manière à ce qu’ils roulent ensemble par terre et que Athos se retrouve sur Kuro, sa machoire menaçante claquant de toutes parts. « Défends toi , tu as tout pour devenir celui que tu veux être, alors bats toi ! » pensa-t-il ! Car pour lui aucun doute, Kuro ferait un excellent élément.

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Athos laissa Kuro se ressaisir un moment. Le jeune loup avait l'air d'avoir du mal, mais ce n'était pas avec des couronnes de fleur qu'on entraînait des soldats. Un jour, Kuro devrait se battre, il viendra bien un moment où se sera nécessaire, que ce soit pour sa meute ou pour le but qu'il refuse d'avouer et qu'il semble poursuivre. Mais Kuro n'était pas comme les louveteaux que le Général Sekmet entrainait. Il était plus vieux, d'abord, mais il n'avait pas le même tempérament non plus, plus dur, volontaire et affirmé. Il devait être marqué, confronté à une réalité sans faille pour que la leçon lui soit réellement bénéfique. Si Athos n'était pas bien vieux et n'avait pas cette immense sagesse de certains, l'une de ses qualités qui l'avaient le plus servi dans sa carrière était l'écoute. Il écoutait tout, était très attentif aux détails, il apprenait des erreurs des autres pour ne pas les faire à son tour. Pourquoi n'apprendre que de ses erreurs quand tout le monde en fait sans cesse ? Il était évident que pour devenir un Grand Loup, il fallait être à l'écoute, dans tous les sens du terme.


Alors Athos laissa Kuro se ressaisir, ce dernier passa finalement sous lui, le bouscula pour se relever et sembla s'apprêter à le percuter de plein fouet. A quoi bon? Quelle était sa stratégie? Pensait-il sérieusement que c'était en fonçant dans le tas qu'il vainquerait? En fait, pensait-il réellement que Athos ne serait pas assez habile pour l'esquiver? Tout loup de la trempe d'Athos aurait facilement pu esquiver l'attaque de Kuro. Mais Athos était un loup curieux, et il voulait voir le plan de Kuro, si ce dernier avait réussi à le renverser en le percutant de plan fouet. Alors Athos ne bougea pas et attendit de pieds ferme l'attaque frappante de Kuro. Evidemment, le loup noir le heurta de plan fouet, mais Athos était si ancré dans le sol, et s'apprêtait à recevoir le jeune noir, que les deux loups se percutèrent l'un sur l'autre, et tombèrent chacun d'un côté. Athos secoua un instant la tête, il était toujours curieux de voir ce que Kuro comptait faire après son acte, et c'était exactement pourquoi il avait laissé Kuro lui foncer dessus... : "Et maintenant petit, que compte tu faire..."

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Le jeune loup noir finit l’entrâineemnt et commença à lancer une pique « amicale » à Athos.

« Tuer mon adversaire ? » lui répondit-il, un petit air narquois accroché sur son visage.

En effet, si Athos avait été moins fort, nul doute que Kuro aurait été capable de le térasser. Il avait le potentiel pour. Bien, très bien, se dit le jeune général. Il lui fallait des membres solides dans sa meute, car bientôt viendraient les moments difficiles, et les Sekmets devront être prêts d’affronter ça. Il le faut. Avec des alliances avec des solitaires et peut-être même des Navniks, ce serait plus facile de surmonter les épreuves qui s’annonceront dans un futur proche. Mais il y avait des risques. Toujours et encore des risques. Athos sera-t-il encore en vie quand viendront ces moments ? Il ne le savait pas.

« C’est ce qu’on verra. Je crois que c’est fini pour aujourd’hui Kuro, mais nous reprendront dès demain nos entraînement pour être sûr que tu ne devienne pas une grosse feignasse. »

Athos lui lança à regard narquois à son tour, clairement une réponse au pic que lui avait lancé son ami et confrère. D’un bond, il s’éloigna. Maintenant, il fallait chasser pour la meute. Entrainer les membres, chasser pour la meute, vire pour la meute. Tel était le quotidien du jeune loup de trois printemps. Et il vivait pour cela.