Jauges : 92 / 87 / 82

J'ai senti leur odeur depuis des kilomètres, leur piste a été compliquée à suivre à cause de la tempête, mais je sais qu'ils sont là, dans les parages, et je ne suis pas près d'abandonner alors que je suis si proche du but. La faim tiraille mon estomac depuis trop longtemps, il est grand temps que je trouve de quoi nourrir ma famille et de quoi me nourrir, moi. Je grogne, montre les dents, parce que je sais que je suis sur le territoire de fortune. Pourtant, je ne céderais pas la place à un autre, et les effluves métalliques qui me parviennent m'annoncent que les proies sont affaiblies, sinon inoffensives. Je laisse naître sur mes babines un sourire suffisant qui déforme mes traits et me donne un air cruel. Pour une fois, les chats ne joueront pas au plus malin avec moi. J'escalade un monticule de roches et de gravas, probablement les restes d'une tanière humaine. Je glisse, dévoilant ma position, mais je m'accroche et me hisse malgré tout jusqu'au sommet de l'obstacle. S'ils pensent pouvoir se terrer là indéfiniment, ils se trompent lourdement. Ce n'est pas un loup comme moi qui abandonnera une proie potentielle aussi facilement.

Jauges : 92 / 87 / 82

Je m'avance dans les décombres, persuadé d'arriver à trouver quelque chose assez aisément. Il faut bien que la chance sourie aux audacieux ! Le silence règne dans ce lieu morbide, et je commence à me demander si les prédateurs sont toujours là ... Je hume l'air, l'odeur est pourtant forte. Je ne comprends leur plan qu'à la dernière seconde, lorsqu'une bête me percute de tout son poids pour m'asséner un violent coup de griffe. Elle essaie d'atteindre ma gorge, je jappe de douleur et me débats avec fureur pour me dégager de son étreinte mortelle. Pas le choix, je dois m'enfuir. Mais avant, il me faut me débarrasser du félin meurtrier. Je m'agite dans tous les sens, me retourne et frappe contre les parois pour qu'il lâche sa prise sur mon échine. Lorsqu'enfin je suis libéré de son emprise, je me retourne montre les crocs, menaçant, en espérant que ça suffira à lui faire rebrousser chemin. Mais l'animal à quelque chose que je n'ai pas : une famille à défendre sur le site. Les miens sont en sécurité, je suis moins poussé par l'instinct de protection que lui. Il se jette en avant, je l'esquive de justesse et saute aussi haut que je peux pour m'extraire des décombres. Il me poursuit, j'entends ses griffes rafler les parois de l'endroit et son corps chauffe tellement que je sens la chaleur qui émane de lui. A moins que ce ne soit l'angoisse qui réchauffe mon propre corps. Je parviens à sortir difficilement, et alors que j'atteins le toit écroulé, je me jette en avant pour rouler en bas des gravats et m'enfuir, alors qu'un rugissement bestial résonne derrière moi jusqu'à m'en filer des frissons dans le dos.

Jauges : 14 / 12 / 13

Mes membres douloureux me font un mal de chien, mais je ne peux m'en prendre qu'à moi-même puisque je m'obstine à combattre malgré les blessures, et que je me contente chaque fois de soins sommaires pour retourner sur le champ de bataille. Cette fois je suis coincé, je ne peux même plus faire quelques pas sans qu'un os craque ou qu'un muscle se déclare en crampe ... Je soupire, de mauvaise humeur, puis j'inspire profondément afin de reprendre mon calme. Et c'est là que je les perçois. Des bêtes putrides, que je haie au moins autant que les chiens. Des animaux aussi forts voir plus que mes semblables et moi-même, et que dans les montagnes j'ai eu souvent l'occasion de côtoyer bien malgré moi ... Je décide de suivre la piste, lentement mais sûrement, afin de voir si je ne pourrais pas leur voler une quelconque nourriture, par exemple. Au fur et à mesure que je me rapproche de leur repère, l'odeur du sang se mêle à celle du félin, et je comprends bien vite que l'un d'eux est blessé, et gravement au vue de la puissance des effluves. C'est une aubaine pour moi, à condition de tomber seulement sur l'animal mourant.

Jauges : 12 / 14 / 13

En toute discrétion, je me faufile dans les entrailles de la ville en ruine, suivant une piste qui me mènera soit à la victoire, soit à la mort. Je n'ai pourtant pas d'autre choix, les miens ont faim et je suis trop faible pour chasser assez longtemps. Depuis que les proies ont disparu de nos terres, il nous faut nous éloigner davantage de nos tanières pour espérer trouver quelque chose, et la plupart des traques organisées se soldent par un échec cuisant. Je m'immobilise soudainement, écoutant les sons autour de moi. Je guette le moindre signal qui me dirait de fuir au plus vite, je ne peux pas me permettre de me mettre en danger aujourd'hui, je suis bien trop faible pour mener un combat jusqu'à la victoire. Je me tapis au sol, et avance à pas de loup pour ne pas me faire repérer. Lorsque j'aperçois enfin la tanière de fortune de mes ennemis, je me roule dans la poussière et la neige pour masquer mon odeur et je me faufile à l'intérieur. Là, une nichée de petites bestioles grouillantes attire mon oeil averti. Avant de me faire repérer par les adultes carnassiers, j'attrape l'une des créatures et lui romps la nuque avant qu'elle ne crie sa terreur. J'emporte vivement le cadavre avec moi, disparaissant dans l'ombre des ruines. Mais rapidement, les grognements d'un adulte me parviennent aux oreilles, et je n'ai le temps que de courir comme un dératé pour m'enfuir. Ses griffes m'enserrent les postérieures et me font chuter, mais je me relève assez rapidement pour qu'il ne vienne pas jusqu'à ma gorge, et je profite d'un trou dans une clôture pour filer à l'anglaise tandis qu'il reste de l'autre côté à miauler comme un furieux.

Jauges : 12 / 14 / 13

L'un des guerriers de ma meute est revenu à la tanière avec de quoi nourrir les siens, et affirmant qu'il restait encore bien assez pour se repaître là d'où il venait. C'est sans la moindre hésitation que j'ai filé en direction des terres de l'Ouest pour y trouver cette fiche famille de gros chats. Ce ne sont pas ces stupides greffiers qui vont me dissuader de me battre pour les miens, ça non. Je n'ai toujours trouvé aucune trace de mes frères en ces fichues terres, et si je peux passer la colère que je ressens sur des ennemis, autant que ce soit des félins. Même si les griffes et les crocs de ceux-là sont nettement plus redoutables que les miens, je veux tenter ma chance et essayer de ramener à ma meute de quoi se nourrir encore quelques jours. Si le temps continue ainsi, nous tomberons en famine et risquerons de perdre des membres de notre meute. Je ne peux tolérer pareille éventualité, et pour échapper à ça je n'ai d'autre choix que celui de me battre si besoin est. Je m'approche des terres d'un pas lent, attentive.

Jauges : 12 / 14 / 13

Là, dans l'ombre des décombres, des têtes fauves veillent sur les leurs. Savent-elles qu'il leur manque déjà une partie de leurs effectifs ? Certainement, oui. Les félins sont affreusement moches et complètement stupides, mais ils ne sont pas bêtes au point de laisser mourir l'un des leurs sans s'en rendre compte. La preuve, ils défendent leur tanière tous crocs et griffes dehors, alors que je suis là à guetter le moindre faux pas pour me faufiler à l'intérieur et capturer l'un des leurs. J'ai les yeux plus gros que le ventre, j'aimerais me mesurer à l'un d'eux pour essayer de l'abattre et ramener son cadavre à la réserve, mais je ne suis pas plus stupide qu'eux. Je sais très bien que je n'aurais pas la moindre chance. Un loup tue en meute, les félins sont bien plus doués que nous lorsqu'ils se retrouvent seuls. Nous, la plupart du temps, nous rejoignons une autre meute ou nous mourrons. Eux savent très bien s'en sortir en solitaire lorsque le besoin s'en fait sentir. Je soupire, reste couchée un long moment avec qu'une grosse tête fauve disparaisse de son rempart pour s'en aller. Je sais l'occasion. J'escalade les débris, entre dans la tanière écroulée, capture le premier tas de fourrure que je croise, et me sauve en courant alors que les bêtes se remettent à peine de la surprise.