NOM : Skirr
AGE : 5 ans
SEXE : Mâle
MEUTE : Solitaire
RANG : //
AUTRES INFORMATIONS : Il y a des marques que le temps ne peut effacer. Cicatrices. Elles ornent le corps de Skirr comme d'odieux trophées. Sur la joue, les flancs et la nuque. En travers de l'oeil gauche. Souvenirs affreux et nombreux qui ne le quittent plus, comme le boulet que traine le fantôme. Oui c'est cela. Le boulet du fantôme. Les cicatrices de Skirr.

JAUGES : Répartissez 20 points entre les jauges (Pour PV, reprendre les infos de la fiche)
Force : 5
Agilité :10
Endurance : 5


CARACTÈRE :
Skirr, improbable mélange de traits de caractères qui s'entrechoquent et qui se mêlent. Loup étrange, qui se bat contre lui-même pour ne pas passer pour un fous. Il est jeune, mais la vie a déjà apposé sur lui des marques bien cruelles, faisant de lui une créature bizarre, qui, sans souffrir d'un quelconque dédoublement de la personnalité, développa un comportement fait d'oppositions.

Skirr est seul. Il marche droit devant lui, ne parle à personne. Insociable le direz vous. Peut être oui. Non, je ne crois pas. Ou du moins ne l'est-il que par moment. Certains jours il est plus silencieux qu'une statue, méprisant par son absence de parole ceux qui s'adressent à lui. Et puis tout d'un coup le loup se met à parler, racontant anecdotes sympathiques ou non. Comme si il oubliait que ce qu'il aime par-dessus tout, c'est le silence. Comme si d'un coup il ne supportait plus la solitude. Puis après il redevient comme avant. Il marche droit devant lui, ne parle à personne.

Skirr est un loup à l'esprit vif, il est intelligent. Pas un génie non plus, mais intelligent. En même temps lorsque l'on vit seul et sans meute il vaut mieux ne pas être stupide. En général un loup solitaire bête est un loup solitaire mort. Sa vivacité d'esprit fait de lui un bon stratège, toujours prêt a réfléchir pour se sortir des situations difficiles ou attraper une proie maligne. Pourtant, lors des rares fois ou Skirr parle a d'autres loups il lui arrive de sortir des trucs complètement idiots. Comme une réflexion involontairement blessante ou une phrase sans queue ni tête. Du coup beaucoup pense que le mâle est un imbécile. Faux.

Le loup a la langue acérée comme le bec d'un aigle. Parfois il ne réfléchit pas à ce qu'il dit et la phrase part, cinglante. Piquante. Emplie de cynisme, ou bien d'ironie. Il ne le fait pas exprès, c'est comme ça qu'il est : franc. Trop franc. Et parfois, on ne sait pourquoi, le jeune Skirr se transforme en un menteur professionnel, un manipulateur malsain. Si loin de la douceur dont il peut faire preuve parfois. Un enfoiré sans coeur qui ne vit que pour son bonheur. Et qui ment.

Alors, finalement, je ne pourrai vous dire qui est vraiment Skirr. Parce que Skirr est à la fois franc et menteur, intelligent et stupide, insociable et sociable. Il est aussi très calme et posé, prêt à pardonner les erreurs des autres. Et d'un coup il s'agite, devient surexcité. La moindre phrase le blesse et une grande rancune s'empare de lui.
Alors non je ne saurais vous dire si Skirr est bon ou mauvais, ni ce qu'il chercher en ce monde désolé. Je ne sais pas si son amitié vaut quelque chose. Si sa présence aide ou empoisonne, je sais juste que Skirr est Skirr. Inoubliable. Marquant. Mystérieux. Skirr quoi.

PHYSIQUE :
Skirr est grand. Ce n'est pas un géant, néanmoins il n'en reste pas moins un mâle d'une taille considèrable. En hiver une épaisse fourrure recouvre son corps, le protégeant du froid mordant. Ainsi il parait encore plus impressionnant, et on ne peut plus voir ses affreuses cicatrices. Sauf celle de l'oeil gauche. Et celle de sa patte arrière droite. Les autres, et cela l'arrange, on ne peut plus poser les yeux dessus.
Mais lorsque son pelage perd l'épaisseur de l'hiver, alors on voit. On voit tout. La maigreur de ses pattes trop grandes. La maigreur de son ventre, de ses flancs où l'on voit ses côtes. Les muscles noueux et longs de ses épaules étroites et de ses cuisses. Il a un air de louveteau dégingandé alors qu'il s'agit d'un mâle âgé de 5 ans. Comme si il n'avait pas vraiment grandit. Comme si la vie lui faisait une putain de mauvaise blague. Et puis il y a les cicatrices désormais voyantes, comme de vilains souvenirs imprimés sur la peau. De monstrueux tatouages parfois mal cicatrisés.
Oui, de silhouette, Skirr n'est pas beau. Il a une drôle de démarche un peu courbée, tel un animal souffrant d'une douleur au dos ou aux membres. Pas vraiment élégant, pas vraiment de prestance.

Skirr a un long museau pointu comme tous les loups. De fortes et tranchantes canines blanches. Un museau noir. Des traits fins mais masculins. De grandes oreilles aux bouts arrondis. Des moustaches blanches, une langue rouge. Et puis il y a les yeux. Brun ambré, avec des paillettes dorées qui y dansent parfois. L'oeil droit est grand ouvert, la puipille, noire comme de l'encre, est grande. L'oeil gauche est à demi fermé, la pupille se confond un peu avec le reste. Et puis il y a la cicatrice qui le barre. Partant du dessous de l'oeil et remontant jusqu'au front. Il la déteste. Quand il se regarde dans le reflet d'un lac. Il se hait.
Skirr à un pelage tricolore, pas spécialement soyeux, parfois un peu emmêlé. Du noir, du brun, du blanc. Tout se mélange. Un peu de gris par-ci par-là. Mais rare, comme une pierre précieuse.
Le loup n'est pas beau, pas vraiment. Mais il est marquant. Inoubliable. Il est Skirr.

HISTOIRE :
Skirr. Fils de solitaires. Ysva était sa mère, louve noire aux yeux de feu, intrépide et sauvage. Mais contrainte à la soumission par son père, Kaär. Mâle puissant et violent, tricolore comme lui. Il avait brisée sa belle compagne sans aucune honte, la terrorisant. De forte et indépendante elle était devenue une loque, un être sans dignité, gémissant au pied de son bourreau, incapable de fuir. Incapable de fuir parce qu'il avait entre ses pattes le meilleur moyen de garder captive une louve comme elle : ses enfants. Ses louveteau chéris. Ils étaient trois : Kaaris, Firza et Skirr. Et Ysva refusait que Kaär leur fasse le moindre mal, alors elle se pliait à sa volonté, chassant pour lui. Et espérant secrètement, mais en vain, qu'il laisserait les petits tranquilles.

Jusqu'à leur première année les louveteau échappèrent aux coups qui étaient réservés à leur mère. Coups de dents. Balancée par terre. Pourquoi une telle violence de la part de Kaär ? Parce qu'il était jaloux, dérangé. Il connaissait la beauté de sa compagne. Ne voulait pas qu'elle parte pour un autre. Et puis c'était un sadique. Il aimait voir souffrir. Ses enfants ? Il s'en moquait comme de sa première proie. Pourquoi en avait-il eu avec cette femelle ? Il n'en savait rien.
Bientôt sa haine et sa violence retombèrent sur le dos de sa progéniture. Il les mordait, sans se soucier des grognements et des hurlements de protestation de sa compagne. Il ne les tuerait pas, elle le savait, il aimait faire souffrir. Et en les faisait souffrir eux, il la faisait souffrir elle. Elle ne combattait pas, parce qu'elle savait qu'elle possédait moins de force que lui. Si Kaär la blessait elle ne pourrait surveiller correctement la croissance de ses petits. De toute façon Ysva savait qu'elle ne sortirait pas vivante de toute cette histoire. Mais elle voulait les sauver eux. Ses enfants. Les fruits de ses entrailles. Quand le moment sera venue, elle mourra, et eux, ils survivront, partiront. Seulement Kaaris, la petite femelle blanche ne survécut pas aux coups de son père. Et ce fut le pelage taché de sang qu'elle agonisa devant son frère, sa soeur et sa mère. Son père était parti se promener un peu après avoir mortellement blessé une de ses deux filles.

Tandis que dehors le monde s'effondrait, que tout s'écroulait, le cauchemar pour Ysva et ses deux petits survivants continuait. Mais ils grandissaient. Ils avaient deux ans maintenant. Tous les deux étaient très maigres, couturés de cicatrices, et leur croissance n'était pas correcte. Mais les muscles, la force du désespoir qui les hantait, étaient présents, Ysva le voyait. Bientôt, tous les deux, ils pourront fuir.
Kaär ne se méfiait pas, se moquant de leurs membres trop maigres, surtout ceux du mâle. Il ressemblait à un épouvantail. Il se moquait de la lueur de peur dans leur yeux. Continuant à les mordre. A les réduire à néant. Néanmoins il ne voyait pas l'espoir qui germait en eux. Petite graine plantée par les paroles de leur mère.

Et puis un jour ce fut l'heure de la délivrance. La journée avait commencé comme d'habitude. Ysva partait chasser, accompagnée par sa fille tandis que Kaâr restait avec Skirr. Il pensait qu'ils étaient toujours trop faibles pour se révolter contre lui. Ce qu'il ne savait pas c'est que sa compagne et ses enfants chassaient en douce la nuit pour gagner des forces. Ysva leur avait appris comment se battre aussi. Et elle les avait entraîné pour qu'ils gagnent en endurance. Et maintenant ils étaient tous les deux fin prêts. Ils savaient ce qu'ils avaient à faire. Au signal de leur mère ils se jetteraient sur Kaär. Puis Ysva les immitera et les deux jeunes loups fuiront aussi vite qu'ils pourront. Tel était le plan.

Il faisait très froid ce matin là, alors qu'Ysva et Firza rentraient de la chasse, toutes deux portant chacune un lapin. Comme à son habitude, Kaär bouscula sa compagne et sa fille, puis mangea les deux proies avec gloutonnerie. Il ne remarqua pas les regards inhabituels que s'échangeaient les trois autres loups. Ni le bref hochement de tête de la belle noiraude. Il se retrouva donc très surpris lorsqu'il se retrouva cloué au sol par ses deux enfants, qui, jadis, n'auraient rien tenté contre lui. Avec un hurlement de fureur il se débarrassa de ses assaillants, et, comme il se préparait à leur mettre une raclée, les yeux brillant de folie et de haine, il sentit une cuisante morsure au niveau de l'épaule. Ysva, qu'il avait rendu craintive et soumise retrouva soudainement sa force d'antan. "- Fuyez !", aboya-t-elle en direction de sa progéniture. Un instant ils hésitèrent, néanmoins le regard implorant qu'elle leur lança les décida et ils s'en furent dans le froid. Dans la neige. Ils ne revirent jamais ni Ysva, ni Kaär.

Skirr grelottait alors qu'il marchait dans la neige fraiche. Grand tapis blanc aux allures inoffensives. Le froid lui gelait les coussinets. Au loin un autre représentant de 'espèce lupine hurlait. Bientôt un autre le rejoignit. Puis un troisièmes. Ils s'agissait sans doute d'une meute. Oui sans aucun doute. Cela faisait longtemps que Skirr n'avait pas goûté aux joies de vivre en groupe. Et ça lui manquait. Depuis la disparition de Firza, il n'était plus le même. Quand ils avaient fuis la caverne de leur enfance par ordre de leur mère, le frère et la sœur s'étaient jurés de ne jamais se laisser tomber, de veiller l'un sur l'autre. Et pendant deux ans ils vécurent comme cela, Skirr en oubliait presque la douleur d'avoir perdu sa mère. La douleur que les souvenirs imprimés dans sa peau lui faisaient subir. Il oubliait presque sa cicatrice à l'œil, infligée par son père. Il oubliait presque la façon étrange, bizarre, qu'il avait de se déplacer. Causée quant à elle par sa mauvaise croissance.
Mais Firza, son petit rayon de soleil dans l'obscurité, celle qui canalisait ses accès de rage et de haine, celle qui partageait son patrimoine génétique. Celle qui ressemblait tellement à leur mère. Elle étai partie. Les Hommes. Les Chiens. Ils les avaient trouvé. Chassés pendant des jours. Skirr avait cru un instant qu'il pouvait s'en sortir. Mais non. Un coup de feu. Elle avait gémi. Un autre et ce fut lui qui gémit, touché à une patte, blessure sans gravité mais forte embêtante. Puis un autre coup de feu. Et cette fois Firza s'était effondrée, sa fourrure noire coagulée par le sang. Elle gémissait tandis que la vie la quittait. Elle avait à son frère à quel point elle l'aimait. Puis elle lui avait demandé de fuir. Et elle s'était éteinte. La vie avait quitté ses prunelles dorées ne laissant qu'un effroyable vide qui fit frémir le mâle. Et il du partir.

Depuis Skirr erre, ne sachant pas quoi faire, survivant comme il le peut. Evitant les territoires des meutes et les loups solitaires. Et parfois, la nuit, quand il regarde le ciel, il est persuadé de voir, parmces petites choses brillantes que sont les étoiles, sa mère et ses deux sœurs. Alors il chante pour elles.
MON PARRAIN / MA MARRAINE : Nobody !