On ne vole que ce que l'on désire

Pillage solo

Le vent, le froid, la neige. La tempête, le blizzard. Les éléments de la saison hivernale faisait en sorte que tous êtres vivants avaient le réflexe de se cacher, de se tapir au chaud, de se réfugier dans une tanière, d'hiberner même. Par conséquent, les loups bravant la morsure piquante et glacée ne trouvait guère de quoi chasser pour se nourrir. Du moins, les meutes et les Solitaires ne semblaient, pour la plupart, pas souffrir de la grève de nourriture. Pourtant, la difficulté pour ne pas tomber en famine était bien présente, la menace de la faim était là.

Sköll avait opter plutôt pour le pillage, la chasse était presque inenvisageable. Les membres des trois meutes étaient sur leur garde, les sentinelles actives plus que jamais alors que plusieurs lupins avaient fait le même choix que lui, de piller les autres. Ainsi, Silence Ardent se dirigeait vers le villages des hommes, ne pouvant voler chez les Esobeks ni chez les Sekmets et oubliant également les Navniks. Ils connaissaient au moins un membres parmi chacune des meutes et les Traqueurs était la source de sa haine et, en même temps, malheureusement, de sa reconnaissance pour avoir sauver sa vie, pour l'avoir élevé. Et, malgré cela, le mal et le peu de pitié que les hommes réservaient envers les loups le décida. Ses émotions contradictoires le firent douter, mais le choix était fait et piller une ou deux fois ne donnait que peut la malchance qu'il ait vraiment de gros ennuis.

Avant touts, il avait maintenant une famille. Il y avait Nymeria et les louveteaux. Il n'y avait plus que lui, il avait d'autre qu'il comprenait lui être cher qu'il devait prendre soin et, surtout, nourrir. La louve grise Esobek ne pouvait faire cela seule et c'était un peu comme un défi pour le mâle qui n'avait jamais été confronté à la vie en couple et, maintenant, à une famille.

On ne vole que ce que l'on désire

Pillage solo

Silence Ardent s'approcha des frontières, avançant discrètement en tentant de ne pas se faire repérer par sa fourrure tricolore sur la neige d'un blanc immaculée. Le loup, étant près de la barrière de bois qui délimitait et protégeait le village des hommes, observait en travers les failles pour prendre en compte la surveillance des hommes, les pièges et autres choses pouvant le mettre en danger ou simplement mettre en échec sa tentative de pillage.

Comme de fait, les hommes étaient trop nombreux. Le mâle ne pouvait pas se permettre sérieusement de voler quoique ce soit au hommes au vue de leur nombre. Le loup jeta un dernier coup d’œil pour détecter une faiblesse ou un endroit ayant moins de sentinelles, mais valait mieux attente à plus tard. Peut-être même revenir durant la nuit, là où la plupart des hommes dormaient et où les sentinelles somnolaient en ruminant leur heures de garde dans la pénombre, autour du feu.

On ne vole que ce que l'on désire

Pillage solo

Le soir venu, le mâle à la fourrure tricolore osa de nouveau s'approcher de la zone habitée par les hommes. Leur forte odeur emplissait les narines du loup qui souffla bruyamment et fixant son regard d'un vert profond vers les barrières de bois aux extrémités pointus. Le rougeâtre, l'orangé et le jaunâtre des flammes à travers les barrières lui signalait avec évidence que la ou les sentinelles étaient postés proche de leur feu de camp, proche de leur brûleur de chair, voire de tout. Sûrement leur cracheur de dents d'acier à porter de main, alerte ou somnolent. Ce qui était sûr, c'est qu'il était proche de la lumière chaleureuse et rassurante qui pouvait leur assurer de voir arriver l'ennemi, mais Sköll passerait loin du feu, le contournerait.

Ainsi, le loup roux s'avança et s'accroupit, touchant le sol de son corps pour ramper doucement le long de la barrière de bois. L'entrée n'était pas envisageable par la présence du feu, et par le risque d'être aperçut, mais également, par la présence des hommes, vous l'aurez deviné. Le lupin guettait une faille dans la barrière que cela soit une rondin plus ou moins fixe, abimé, pourri ou un trou rongé par l'usure ou par on-ne-sait-quel-animal. Chance ou pas ? Quoiqu'en soit la réponse, il trouva bel et bien un trou, non pas dans le rondin faisant partie de la barrière, mais dans la neige et la glace. Cela devait faire un certain temps qu'il avait été creusé, car de la neige poudreuse recouvrait le trou, mais creusant à son tour, Sköll l'a dégagea sans trop d'efforts. Il baissa le museau, reniflant avec méfiance. Cela pouvait être un piège, mais il devait prendre le risque. Abaissant davantage son museau, il entendit un claquement, des jappements et des bottes craquant dans la neige. Retirant avec vitesse son museau et s'élançant en sens contraire dans la pénombre, il savait avoir échappé à une vilaine morsure du chien qui l'avait entendu alors qu'il tentait d'entrée.

De nouveau, ce n'était pas le moment importun pour lui, mais cela viendrait. Il reviendrait pour les bouches à nourrir, pour les responsabilités et pour l'engagement qu'il avait accepté.