La faim avait fini par la rattraper, poussant la louve fauve à se rendre jusqu'au village des hommes. Elle avait eu la chance de leur chaparder une proie sans se faire repérer, la dernière fois, même si au lieu d'un mouton, elle avait du se contenter d'une dinde. Ces quelques jours de répit lui avaient permis de reposer son corps et elle était dorénavant en pleine forme. Cela l'aiderait sans doute à trouver de quoi manger, même si elle devait se réduire à voler. L'hiver ne permettait toujours pas de chasser, malheureusement. Seules les meutes et les hommes disposaient d'un garde-manger. Véga n'allait pas se priver : bientôt, l'une de leurs délicieuses proies serait sienne.

S'approchant des bâtiments humains à pas de loup, elle constata que des nouveaux fils barbelés avaient été installés le long des clôtures. Elle ne devait pas être la seule que l'odeur de la viande attirait. Les hommes avaient du être volés par bien des loups, cet hiver. Dérober une proie serait sans doute plus difficile maintenant qu'ils étaient sur leurs gardes, mais elle y parviendrait quand même.

Fiche réalisée par @Joy

Alors qu'elle se déplaçait lentement en direction de la clôture, un bruit de pas l'alerta. Véga se redressa, l'échine et les oreilles droites. A sa gauche se trouvait un tas de ferraille abandonné ou elle s'empressa d'aller se cacher. Il y avait un traqueur, non loin. Il ne venait pas dans sa direction mais il semblait tourner autour du village afin d'en assurer la garde. Le moment était peut-être mal choisi pour s'en approcher...

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Véga comptait sur la tombée de la neige pour s'infiltrer sans se faire repérer, mais plusieurs odeurs flottaient dans l'air, au dessus de la tempête, lorsqu'elle se retrouva proche du village. Un bruit de chaines la fit s'arrêter en plein chemin, alors qu'elle s’apprêtait à chercher une entrée dans le bâtiment ou les moutons étaient gardés. Malgré les flocons qui s'éparpillaient tout autour d'elle en soufflant, la louve put tout de même discerner la silhouette massive de deux gros chiens, tenus en laisse par un traqueur. Ils ne l'avaient pas encore repérée pour le moment, mais elle ne devait pas s'approcher d'avantage : l'humain n’hésiterait pas à les lâcher pour qu'ils aillent à sa poursuite...

Fiche réalisée par @Joy

Le ventre toujours aussi criant de famine, Véga n'avait pas pu fermer l’œil de la nuit. Elle s'était rapprochée du village des hommes, une fois de plus, à la recherche d'une entrée dans leur enceinte. Il n'y avait personne aux alentours, cette fois, mais la louve restait vigilante : elle sentait de l'agitation à l’intérieur du camp. Lorsqu'elle arriva près de la barrière du village, la porte principale s'ouvrit en grinçant, laissant apparaitre plusieurs véhicules à la file indienne. S’aplatissant au sol, Véga les observa sortir un par un. La route se dirigeait vers elle. Il fallait qu'elle s'en aille avant qu'ils ne la remarquent ! Au pas de course, la louve repartit d’où elle venait sans plus attendre. Elle pouvait affronter des chiens, mais les bâtons de feu des humains étaient bien trop puissants pour qu'elle puisse s'en défendre.

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Véga s'était approchée de la clôture sans se faire repérer ni sans apercevoir la moindre trace de chien ou d'homme. C'était le moment idéal pour entrer à l’intérieur du village, bien qu'en faisant cela, elle s'exposerait à de grands risques. Tant pis pour la prudence, elle avait trop faim. S’infiltrant à l’intérieur de l'enceinte, la louve fauve se hâta jusqu'au couvert d'un grand bâtiment afin de ne pas se faire remarquer. Il n'y avait personne aux alentours, mais elle ne prendrait pas le risque d'explorer les environs. Se dirigeant au pas de course en direction du même garde-manger que la dernière fois, Véga monta sur le tas de chanvre afin de regarder par la fenêtre. L'endroit ou étaient entreposées les proies était quasiment vide, à l’exception de quelques oiseaux pendus à des crochets... En revanche, le trou par lequel elle était rentré la première fois avait été bouché.

Elle se mit à chercher une autre entrée lorsqu'un grondement juvénile la fit se retourner. Derrière elle, un jeune cabot à la forte mâchoire la menaçait de ses crocs. Il n'était pas très âgé, mais avait presque atteint sa taille adulte. Hérissant le poil de sa fourrure, Véga lui fit face en montrant les crocs à son tour. Ce jeune molosse n'avait pas pensé à alerter ses congénères et croyait sans doute pouvoir s'occuper d'elle seul. Elle le dépassait pourtant de plusieurs centimètres. Répondant à sa provocation, le chien courut vers elle avec fougue, ses pattes trapues remuant la neige sur son passage. Véga l'accueillit d'un coup de crocs entre les omoplates, se dressant sur ses deux pattes arrières lorsqu'il arriva à sa portée. Jappant, le chien essaya d'atteindre son poitrail sans succès. Elle le relâcha pour lui asséner une nouvelle morsure à la nuque, puis, après qu'il l'ait atteinte à la patte, lui donna un puissant coup de tête dans le ventre, profitant qu'il soit déstabilisé afin de fuir rapidement. Le bruit de leur lutte allait surement attirer d'autres molosses plus expérimentes, et ce ne serait alors plus elle qui mènerait la danse.

Courant à vive allure, Véga entendit les bruits de pas qui la poursuivaient. Il lâcha l'affaire lorsqu'elle fut sortie du village, sans doute trop intimidé à l'idée de quitter son territoire. Décidément, les hommes disposaient de bien trop peu de ressources pour qu'elle y risque sa vie... Même si cela ne l'enchantait guerre, il ne lui restait plus qu'une seule solution : aller trouver de la nourriture chez les meutes ou trouver des contrats.

Fiche réalisée par @Joy