Balfring avait survécu à la famine jusque là, en espérant comme tout le monde que les neiges hivernales cesseraient bientôt de tomber. Malheureusement, la température n'était pas encore prête de remonter.

La proie qu'il avait dérobé aux humains il y'a quelques semaines lui avait permis de tenir sans ressentir la faim durant plusieurs jours, mais le creux de son ventre était finalement revenu et l'avait poussé - à contrecœur - à revenir dans les alentours du village humain afin de récupérer d'autres vivres. Balfring espérait passer aussi inaperçu et être tout aussi chanceux qu'a sa première tentative, mais avec les pillages des autres loups, les humains avaient du renforcer leurs défenses.

Il s'approcha lentement des structures, ses sens en alerte. Quelques odeurs de chiens régnaient dans les alentours, lui intimant d'être prudent...

Fiche réalisée par @Joy

Le loup se souvenait parfaitement de l'endroit par lequel il était entré la dernière fois. Depuis le temps, les humains avaient surement du reboucher le trou qu'il avait crée, mais cela ne l’empêcherait pas d'entrer pas à l’intérieur du bâtiment. La palissade n'était pas solide. Il n'aurait aucun mal à retirer encore quelques lattes.

Longeant les barrières qui encerclaient le village, Balfring prit garde à ne pas se faire repérer tout en progressant à travers la neige. Il se retrouva bientôt devant le grand mur de lattes par lequel il était entré auparavant. Comme il le supposait, la lucarne avait été réparée avec des planches neuves, soudées aux autres par des petits clous de fer. Humant le mur, le grand mâle chercha l'endroit le moins solide, les planches les plus usées. A l’intérieur, pas de bruit ni d'odeur de proie. Les animaux avaient peut-être été déplacés, mais pour le savoir, il devait entrer.

Saisissant une latte épaisse entre ses crocs, Balfring la tira en arrière de toutes ses forces. Il sentit le bois craquer entre ses mâchoires au fur et à mesure qu'il exerçait une pression sur lui. Celui-ci finit par céder, tombant dans la neige avec un bruit rauque. Le loup regarda de gauche à droite, les muscles tendus. A l’intérieur du bâtiment, un aboiement sonore retentit.

Le loup recula d'un bond lorsque jaillit soudainement du trou un molosse furibond. Ses crocs claquèrent à quelques centimètres de son museau, alors que Balfring exécutait un rapide mouvement de recul. Il évita sa deuxième attaque en se déplaçant simplement sur la droite, réalisant que son adversaire n'était plus très jeune. Le chien semblait ralenti par le poids des années, et ses crocs n'étaient plus en excellent état. Se propulsant en avant afin de refermer ses mâchoires sur sa nuque, le loup y mordit avec ferveur. Il enfonça ses crocs jusqu’à ce que le chien se mette à glapir, tentant de s'en défaire en lui assenant plusieurs coups de patte. Balfring lâcha par lui même, projetant sa propre patte dans la gueule du chien. Il fut assez vif pour la lui mordre, mais pas assez pour la garder emprisonnée dans sa gueule. Heureusement. Le grand mâle lui entailla l'épaule d'un coup de crocs avant de reculer pour fuir. Ce chien ne serait plus seul bientôt, mieux valait qu'il décampe avant qu'il soit trop tard.

Fiche réalisée par @Joy

Suite à son affrontement contre le chien, Balfring avait patienté plusieurs heures avant de se risquer à nouveau près des frontières du village humain. Celui-ci semblait bien gardé ces derniers temps... S'approchant du trou qu'il avait crée dans le mut plus tôt, Balfring s'assura que rien ne se trouvait dans les parages avant de s'aventurer à l’intérieur du bâtiment. La découverte qu'il y fit fut frappante : tous les enclos étaient vides. Il ne restait pas le moindre animal ici. Abaissant la tête, le grand mâle se dirigea vers la porte opposée lorsque celle-ci s'ouvrit soudainement avec fracas. Brandissant un fusil, un humain lui cria quelque chose avant de tirer une balle dans sa direction. Celle-ci rebondit tout près de son épaule, lui faisant faire un demi-tout précipité. Évitant de justesse le deuxième coup, Balfring se rua à l’extérieur et courut sur plusieurs mètres à corps perdu. Son cœur battait la chamade : il avait bien faillit y rester, cette fois.

Fiche réalisée par @Joy

Malgré sa mauvaise aventure de la veille, Balfring revint tout de même à la charge le lendemain. Cette fois, il passa par un autre chemin afin de se rendre directement au garde-manger des humains. Celui-ci se trouvait au centre de la ville, mais en pleine nuit, peut-être n'était t-il pas si bien gardé que ça ? Il ne lui fallut pas longtemps pour comprendre que si : les aboiements des chiens se faisaient entendre d'ici, et il n'avait aucune chance de pénétrer à l’intérieur sans se faire repérer d'eux. C'était sa dernière tentative. Les humains n'étaient visiblement pas mieux approvisionnés que lui, ce moi-ci... Il devrait trouver un autre moyen de se nourrir.

Fiche réalisée par @Joy