Tableau des trouvailles :
• 2 cadavres de biche
• 2 os à ronger
• 1 sac de toile

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Leikn avait déserté le parc d’attraction après avoir manqué se recevoir une moitié de grande roue sur le coin du museau, lors d’une tempête de glace impromptue. De toute façon, avait-elle songé en décidant qu’elle n’y remettrait pas les pattes – du moins pas cet hiver, et pas pour chercher à bouffer – il n’y avait pas grand-chose à glaner dans cet enfer de métal rouillé. Pourtant l’abri offert par le couvert des attractions écroulées lui avait semblé prometteur ; mais elle n’avait trouvé là que cadavres pourrissant et une fosse commune humaine aux relents de peste. Cet endroit ne lui manquerait pas.

Cela dit, cela faisait maintenant six jours que la louve blanche arpentait les berges du Styx de long en large, et aucune trace du moindre poisson en vue. Elle commençait à perdre patience.

Heureusement, le septième jour dieu se reposa elle tomba comme par hasard sur une carcasse de biche gisant au bord de l’eau, couverte de boue et à moitié dévorée déjà. Quelques os impeccablement nettoyés traînaient aux alentours, et Lei s’empressa de bondir en avant pour éparpiller la nuée de corbeaux qui festoyait sur le cadavre. Ceci fait, elle récupéra un os gorgé de moelle pour le ramener au camp avant de rameuter ses congénères pour s’occuper du cas de la biche.

Le lendemain, rebelote. La louve blanche alla se resservir parmi les ossements de la biche ; ce faisant, une trace odorante attira son attention : l’os entre les dents, elle la remonta patiemment jusqu’en amont. Arrivée près de la nouvelle carcasse, Leikn s’ébroua : elle ignorait ce qui était tombé sur le dos de la harde, mais apparemment le groupe avait dû laisser plusieurs de ses membres en arrière pour s’enfuir. C’était encore une bonne nouvelle : trouver deux cadavres de biches coup sur coup pouvait signifier que des groupes avaient survécu. Cette carcasse-là, datant de plusieurs jours, était en moins bon état que la première ; mais elle ferait tout de même l’affaire.
La guerrière s’assura qu’aucun prédateur ne rôdait aux alentours, puis tourna vivement les talons pour aller prévenir ses camarades.

Ayant fait sa part durant les derniers jours, Leikn traîna un peu du côté du camp des hommes, par acquis de conscience. Malheureusement, ses congénères de tous poils avaient encore frappé, et elle ne put apercevoir la moindre poulette à travers les épais grillages que les hommes avaient érigé autour de leur village.
La guerrière avait dû se rendre à la raison et revenir sur ses pas. Cet échec l'agaçait.
En réalité, il l'agaçait d'autant plus que pour différentes raisons relatives à sa condition physique, elle commençait à songer que peut-être - peut-être - un bon stock de nourriture ne serait pas de trop pour l'hiver.
Enfin, rien n'était encore certain. Elle verrait bien. Elle irait demander confirmation à Manîthil s'il le fallait - pas à Daante s'il revenait non, et encore moins à Emarok. Ce n'était pas la peine de s'en inquiéter pour le moment.

Revenue au Styx, Leikn fouilla un moment dans les buissons et en extirpa un petit sac de toile qui sentait vaguement la viande séchée, mais n'en contenait pas trace. Songeant qu'il serait toujours utile à un guérisseur, elle l'emporta avec elle en direction de la chapelle.