Souffle acide du vent, larmes brulantes du ciel. Le monde ne ressemble plus aux paysages d'autrefois. Les cataclysmes ont frappé, des colonnes de flammes et de fumées se sont élevées sur l'horizon. La guerre. La guerre des hommes. Et nous, les loups n'avons eu d'autres choix que de fuir. Nombreux furent nos congénères emportés. Nous traversâmes les plaines cabossées, les forêts de cendres, poursuivis par la faim, traqués par la mort.
Notre salut, nous le devions malheureusement à ceux qui avaient provoqué notre malheur.
Une chose était sûre, Tyrell aurait fait une bien piètre espionne. La discrétion n’était pas vraiment son truc, même si cela était certainement dû à son bien jeune âge.
Ce jour-là, le louveteau poussé par la curiosité, c’était un peu trop éloignés de sa nourrice et de ses frères. Bah, elle était bien trop occupée à s’occuper du faiblard et du bizarre, il n’y avait pas besoin d’être bien discret pour filer sans attirer les regards avec ces deux-là dans le centre d’attention.
Elle c’était éloignée sans vraiment s’en rendre compte, suivant des odeurs qu’elle ne connaissait pas, qu’elle souhaitait découvrir. Depuis quelque temps déjà, la petite Esobek sentait qu’elle pouvait distinguer de plus en plus de chose à l’odorat au fil des jours, à commencer par les loups de sa meute. La forte tête de la famille avait enfin commencé à arrêter de grogner, sur tous les loups qui lui étaient inconnus et qui s’approchaient d’un peu trop près de sa famille. Pour le moment elle savait au moins identifier si un loup était de sa meute ou non, ce qui était déjà pas mal.
Suivant diverses odeurs sur le territoire, le louveteau avait finalement finit par se rendre compte qu’elle était désormais seule. Assise sur le sol, les oreilles rabattues vers l’arrière, elle regarda à droite puis à gauche, un léger couinement lui échappa… Où étaient les autres ?
Très vite, elle se redressa sur ses pattes, la gueule ouverte pour mieux humer l’air à la recherche d’une odeur familière. Mais à la place…
Elle sentit l’odeur d’un loup…
D’un loup qui lui était totalement inconnu.
Les oreilles dressées, la petite recula légèrement… Là-bas ! Un arbuste semblant plus dense que les autres. Aux aguets, Tyrell trottina vers sa cachette, se mettant à plat ventre, elle observait le nouveau venu qu’elle pouvait légèrement distinguer à travers les branches, de l’arbuste buissonnant. Dommage qu’en reculant légèrement sous la surprise, elle fit craquer une branche morte sous ses pattes… Signalant sa position…
Fiche de personnage force: (100/100) agilité: (100/100) endurance: (100/100)
En savoir plus
Messages :
1252
Points :
0
Âge Personnage :
2 ans
Rang :
Rang
Niveau Rang :
Niveau
Maladie :
Blessure :
Détails blessures :
Pas de Blessure
Détails maladie :
Pas de Symptôme
Bonus Force :
+0
Bonus Agilité :
+0
Bonus Endurance :
+0
Bonus score de chasse :
Score de chasse : +0
Nombre de lancers quotidien :
Nombre de Chasse : +0
Bonus Santé :
Bonus Santé : 0
Bonus/Malus Autres :
Bonus/Malus Autres (autres dés)
Compétence d'élite :
Jeu 7 Jan - 19:11
end of the walk feat. Tyrell
« You can be the butcher or the cattle ; make your choice. »
F. 76 | A. 75 | E. 76
C’est en franchissant la frontière en toute impunité, qu’il s’était réellement rendu compte qu’il n’avait jamais réellement posé le moindre coussinet sur le territoire Esobek. En réalité, il était déjà entré au cœur de leur repaire, dans leur propre cave, mais jamais sur leur territoire à proprement parler. Quelle ironie ! Lui qui se vantait toujours de n’avoir aucune barrière, que rien ne délimitait son terrain de jeux, et il n’avait jamais outrepassé cette règle-là. Quel piètre voyou faisait-il… Il se devait de remédier à ça. Quel genre de Mercenaire était-il, pour ne rien connaître de la cartographie de ces lieux ? Pandémonium avait traversé des collines peu accueillantes, au sein desquelles il n’avait d’ailleurs croisé personne. Ces collines avaient bien peu d’intérêt : leurs flancs escarpés ne devaient pas faciliter la chasse. Enfin bref, il ne s’y était pas éternisé. Il avait soigneusement évité les abords de la cave – que, de toute façon, il connaissait déjà – pour se rendre vers le Sud du territoire, découvrant une vaste étendue d’arbres morts, recouverts – comme partout – de neige. Il avait fouiné dans les environs, humant l’air, la gueule entr’ouverte, à la recherche de gibier. Qui sait ? Peut-être que les terres de ces braves animaux n’avaient pas été totalement désertées par la nourriture. Mais il s’avéra que, soit il manquait cruellement de chance, soit les proies s’étaient volatilisées ici comme ailleurs.
Tout compte fait, les Esobeks ne possédaient pas un terrain de jeu si mirobolant que le jeune loup avait pu se l’imaginer. Il se prit même à songer qu’il préférait celui des Sekmets, finalement. Mais à présent qu’il avait fait sa petite promenade habituelle, mieux valait éviter de s’éterniser. Ses récentes « retrouvailles » avec la douce Helya lui avaient ôté l’envie de se faire prendre à nouveau par surprise sur un territoire ennemi. Enfin, les Esobeks n’étaient pas connus pour leur cruauté légendaire non plus, pas de quoi vraiment paniquer. Il ne se trouvait pas dans un coupe-gorge, aux dernières nouvelles. Il leva donc lentement son arrière-train – qu’il avait laissé tomber mollement dans la neige – et se détourna avec peu d’empressement, décidé à aller piquer un somme quelque part, sur les terres neutres. Mais son projet fut stoppé net dans sa planification, car un craquement sonore retentit à quelques mètres à peine de lui. Il s’arrêta brutalement, et fit volte-face, son œil brillant fouillant les alentours avec voracité. Qui l’espionnait ? Ou peut-être, quoi… Il était certain qu’il ne s’agissait pas d’une sentinelle, auquel cas il serait déjà aux prises avec elle. Non, c’était quelque chose de plus petit, de plus discret. Quelque chose qui avait peur. Il pouvait sentir les battements rapides du petit cœur qui s’emballait, non loin de lui. Il s’avança encore, vers ce buisson dans lequel se cachait peut-être un lapin survivant, ou autre belette. Ses babines s’étirèrent en un sourire carnassier à cette idée. Finalement, il ne s’était peut-être pas déplacé pour admirer le paysage…
Le jeune Dragon se ramassa sur lui-même, prêt à bondir à travers ce buisson qui renfermait sa pitance. Ses muscles se tendirent, ses épaules s’affaissèrent. Une légère brise passa, paresseusement, dans ses narines, véhiculant dans ses bras l’odeur connue des Esobeks. Et, plus précisément, celle d’un louveteau. Après la première vague de surprise, Pandémonium se redressa avec une moue déconfite. Pas plus de lapin ici que de viande qui tomberait miraculeusement du ciel. Un grognement désappointé lui échappa.
« Sors de là, j'vais pas t'manger. », lâcha-t-il finalement sur un ton moqueur.
Le louveteau se tassa sur lui-même, les oreilles rabattues. Confuse entre la peur et la curiosité, elle observait le loup qui avait tourné la tête vers sa direction. Son échine se hérissa à l’approche du géant qui l’avait manifestement repéré. La vue de ses crocs ne fit qu’accentuer sa peur, les intentions de ce loup étaient clairement mauvaises, mais pétrifiée, ses pattes refusèrent de bouger.
« Sors de là, j'vais pas t'manger. »
Son pelage ébouriffé par la peur perdit alors progressivement son volume, son cœur qui battait la chamade à tout rompre ralentissait quant à lui difficilement, malgré tout, Tyrell se calma. Sortant doucement de sa cachette, elle s’ébroua, tentant de replacer son poil encore légèrement dressé. La petite Esobek possédait déjà un caractère bien trop fier pour montrer à quiconque sa peur. Non, elle était l’aînée de sa portée, elle devait se montrer forte si elle voulait un jour protéger ses frères.
« Ça en avait tout l’air pourtant. »
La petite toisa le loup défiguré qui lui faisait face, prenant un bref instant de s’asseoir sur la neige afin de passer un coup de langue sur son épaule afin de rabattre les quelques poils encore ébouriffés. Sans doute devait-elle se sentir intimidé, sans doute devait-elle en profiter pour détaler en vitesse pour sa vie, sans doute devait-elle appeler un Esobek qui la protégerait et qui s’occuperait de chasser cet intru. Seulement voilà, Tyrell était un louveteau bien trop imprudent et surtout curieux d’en savoir plus, toujours plus sur ce monde dans lequel elle venait de naître. La curiosité avait progressivement repris le dessus sur la peur et le bon sens qui n’était pas encore bien développé chez la petite femelle.
Elle se releva, s’approchant de l’inconnu en le reniflant et en l’examinant.
« Qui es-tu ? Tu n’as pas l’air d’être d’ici. »
Elle leva ses yeux bruns de louveteau, virant légèrement vers le dorée, vers lui en penchant la tête, les oreilles dressées. Cette odeur lui rappelait un peu celle de son géniteur… Non pas qu’elles étaient semblables, non, elles ne l’étaient pas du tout d’ailleurs. Il s’agissait simplement du fait qu’elles étaient toutes deux, bien différentes de celles des loups de sa meute.
Fiche de personnage force: (100/100) agilité: (100/100) endurance: (100/100)
En savoir plus
Messages :
1252
Points :
0
Âge Personnage :
2 ans
Rang :
Rang
Niveau Rang :
Niveau
Maladie :
Blessure :
Détails blessures :
Pas de Blessure
Détails maladie :
Pas de Symptôme
Bonus Force :
+0
Bonus Agilité :
+0
Bonus Endurance :
+0
Bonus score de chasse :
Score de chasse : +0
Nombre de lancers quotidien :
Nombre de Chasse : +0
Bonus Santé :
Bonus Santé : 0
Bonus/Malus Autres :
Bonus/Malus Autres (autres dés)
Compétence d'élite :
Lun 11 Jan - 19:40
end of the walk feat. Tyrell
« You can be the butcher or the cattle ; make your choice. »
F. 76 | A. 75 | E. 76
Les petits crocs dévoilés dans un rictus aussi bien ridicule qu’amusant le firent sourire. Ce jeune louveteau lui faisait vaguement penser à une sorte de petit chaton effrayé. La chair de chaton, bien qu’un peu fétide, n’est pas si mauvaise, vous savez ? Après un temps mort durant lequel la jeune loupiotte semblait tenter de comprendre ses paroles, elle sembla se détendre et perdit un peu de volume. Elle était vraiment fluette, encore davantage sans son pelage ébouriffé. Pandémonium fronça un sourcil. Est-ce que ces quelques mots avaient réellement suffit à calmer la petite louve ? A sa place, malgré son jeune âge, il n’aurait jamais perdu une once de méfiance face à un inconnu tel que lui. Surtout qu’il ne devait pas être très joli à regarder, vu la balafre qui lui cisaillait la face. Comment pouvait-on se montrer si naïf ? A chaque instant, il pouvait la tuer, en était-elle seulement consciente ? Mais à son âge, la plupart des louveteaux sont particulièrement stupides, rien d’étonnant à ce qu’elle prenne lentement confiance.
« Ca en avait l’air pourtant. », rétorqua-t-elle d’un ton fier, le défiant presque du regard. Pour qui se prenait-elle, du haut de ses quelques centimètres à peine ? Elle alla même jusqu’à s’approcher de lui audacieusement – ou stupidement, d’ailleurs – pour le renifler d’un air circonspect. Pandémonium la laissa faire sans broncher, un demi-sourire figé sur ses babines. « Qui es-tu ? Tu n’as pas l’air d’être d’ici. » Sans blague. Et perspicace avec ça, la mignonne. Elle levait ses yeux ambrés vers lui, une lueur interrogatrice se trémoussant dans le creux de ses prunelles. Il lui aurait suffit de se pencher d’un geste vif, et il l’aurait attrapée par la nuque. Une seule pression, ses petits os auraient craqué et c’en aurait été fini de sa courte existence. Oubliait-elle tout ceci ?
Pandémonium se sentit en devoir de le lui rappeler : soudain, il esquissa un mouvement brusque dans sa direction, une sorte de mime, un faux départ d’attaque. Il ouvrit la mâchoire, et la fit claquer à quelques centimètres du museau de la petite. Il recula ensuite vivement de quelques pas, ses babines redressées par un sourire aussi bien joueur que moqueur.
« Je digère mal la chair de louveteau. », rétorqua-t-il avec une lenteur inquiétante.
Son œil gris restait fixé sur le louveteau, avec une intensité effrayante. Il resta silencieux et parfaitement sérieux durant quelques secondes, au cours desquelles il perdit toute trace d'émotion quelconque. Son visage se figea, devint de pierre. Puis, soudainement, un léger rire, comme un murmure, vint agiter ses flancs. Sonnait-il comme une menace, sonnait-il comme une moquerie, ou comme de la pure bienveillance ? Lui-même n'aurait su le dire.
« Non, je ne suis pas d'ici. Et c'est bien pour ça que tu dois prendre garde à moi, ma p'tite. T'es protégée par ta meute, mais tu ne survivrais pas deux minutes, là dehors. », dit-il en se laissant tomber mollement sur son arrière-train. C'était tristement vrai. Rien que de parcourir le chemin de la cave jusqu'à ici relevait de l'exploit - encore que, les blaireaux et autres belettes avaient déserté les environs. Mais une seule petite patte comme la sienne hors de la frontière, et c'en était fini. Il lui donnait deux heures avant de retrouver son cadavre sans vie. A cet âge-là, lui, il savait déjà quels dangers il courait, pensez-vous ! Encore une fois, cette entrevue le confortait dans l'idée que l'abandon des plus jeunes était la meilleure solution pour leur forger un caractère et l'instinct de survie.
« Moi c'est Pandémonium. », daigna-t-il enfin lâcher. Fallait quand même qu'elle sache à qui elle avait affaire.
Elle recula vivement, les oreilles en arrière, sa fourrure se hérissa à nouveau, un couinement lui avait échappé. Le geste du loup l’avait surprise et apeurée. La petite Esobek se tassa sur elle-même en déglutissant. Elle ne bougeait plus d’un pouce, d’un millimètre, elle fixait le loup enfin prête à détaler au moindre nouveau signe d’hostilité. Puis…
Elle pencha la tête, l’observant… Mais… Il se moquait d’elle ! Pour qui se prenait cet étranger !? Sautant sur cette conclusion, le louveteau se redressa sur ses pattes, les oreilles toujours basculé vers l’arrière. De la frustration prenant le pas sur la peur… Elle tacha toutefois de conserver une certaine distance de sécurité. Elle souffla d’un coup sec, balançant son regard sur le côté.
« Un jour viendra où je n’aurais plus besoin d’être protégée ! »
Une provocation ? Pas vraiment, la petite Esobek avait prononcé ces mots pour elle-même que pour son interlocuteur. Pour le moment elle n’était qu’une petite chose fragile bonne à rester dans les pattes de sa mère ou bien de sa nourrice, mais il était hors de question que les choses restent ainsi. Dès qu’elle en aurait l’âge et la liberté, elle travaillerait dur pour être capable de se protéger sa famille et elle-même. Elle reporta son attention sur le borgne qui se présenta enfin, devait-elle se présenter à son tour ? C’était un étranger après tout. Hésitante, elle piétina légèrement la neige sous ses pattes avant d’enfin prononcer.
« Je suis Tyrell. »
Ce n’était qu’un nom, qu’est-ce qu’un nom pouvait bien faire de mal après tout ? Elle pouvait bien lui dire.
« Tu fais quoi ici ? Tu risque d'avoir des ennuies si on te voit, non ? »
Peut-être que non, après tout son père venait bien librement sur ces terres, peut-être en était-il autant pour lui. Elle resta sur ses quatre pattes, restant sur ses gardes, prête à prendre ses pattes à son cou si cela s’avérait nécessaire. Même si ses chances de fuite étaient minces, elle pouvait toujours compter sur sa petite taille pour se faufiler dans une cachette qui serait inaccessible pour le borgne, enfin encore faut-il qu’elle trouve une telle cachette assez rapidement… Les chances étaient minces, il n’y avait plus qu’à espérer que le loup reste plus ou moins « amical ». Malgré tout, Tyrell faisait face à une triste réalité, même sur les terres des Esobek, sa vie ne tenait qu’à un fil dès lors qu’elle s’éloignait un peu trop d’un loup de sa meute.
« Enfin, tu sembles être habitué à avoir des ennuies... »
Elle nota les nombreuses cicatrices du loup, et particulièrement sa hideuse balafre qui le défigurait. Hm, en fait, la réalité ne semblait pas inquiéter tant que cela le louveteau poussé par la curiosité.
Fiche de personnage force: (100/100) agilité: (100/100) endurance: (100/100)
En savoir plus
Messages :
1252
Points :
0
Âge Personnage :
2 ans
Rang :
Rang
Niveau Rang :
Niveau
Maladie :
Blessure :
Détails blessures :
Pas de Blessure
Détails maladie :
Pas de Symptôme
Bonus Force :
+0
Bonus Agilité :
+0
Bonus Endurance :
+0
Bonus score de chasse :
Score de chasse : +0
Nombre de lancers quotidien :
Nombre de Chasse : +0
Bonus Santé :
Bonus Santé : 0
Bonus/Malus Autres :
Bonus/Malus Autres (autres dés)
Compétence d'élite :
Mer 20 Jan - 20:42
end of the walk feat. Tyrell
« You can be the butcher or the cattle ; make your choice. »
F. 76 | A. 75 | E. 76
L’attitude apeurée du louveteau arracha un sourire compatissant à Pandémonium. Après tout, ce n’était pas de sa faute, si elle n’était qu’une faiblarde et que le destin l’avait fait naître dans une meute : elle ne serait jamais aussi forte qu’il avait pu l’être à son âge. Il ne la méprisait presque plus, presque convaincu que sa faiblesse était due à un simple et malencontreux manque de chance. Tant pis pour elle, tout le monde ne pouvait pas être aussi bien logé que lui… « Un jour viendra où je n’aurais plus besoin d’être protégée ! » Cette assurance qu’elle regagnait petit à petit fit émettre un rire rauque au jeune Dragon, qui secoua la tête avec un air faussement apitoyé. Sa naïveté était réellement incroyable. Elle manquait cruellement de capacité à se projeter dans l’avenir. Aussi longtemps qu’elle ferait partie intégrante d’une meute, elle serait contrainte et forcée d’être protégée. Par sa famille, par ses amis, par les guerriers, les sentinelles. Jamais, elle ne serait libre. Elle dépendrait toujours des autres, et les autres feraient toujours tout pour la sauver. Elle ne serait jamais livrée à elle-même, jamais elle ne connaîtrait la joie d’être parvenue à quelque chose de grand par elle-même, sans l’aide de personne. « Je suis Tyrell. » Tyrell resterait donc une louve de meute, et sa destinée était déjà tristement tracée. Bien qu’elle ne manquât pas de force de caractère – ça se voyait – et que Pandémonium l’ait pris d’affection – enfin, qu’il la détestât moins que les autres louveteaux – il la considérait comme déjà vouée à l’échec. Elle ne serait qu’un pion de plus, sur le vaste échiquier des alphas Esobeks.
« Tu fais quoi ici ? Tu risque d’avoir des ennuis si on te voit, non ? » Pandémonium étouffa un rire narquois. Des ennuis ? Sur le territoire Esobek ? Il en doutait fortement. Ces loups-là étaient bien trop gentils pour faire du mal à une mouche. Le jeune Dragon se demandait même comment ils parvenaient à remplir leur garde-manger sans culpabiliser. Quand bien même une sentinelle lui tomberait dessus, il n’avait pas grand-chose à craindre et surtout, il n’avait pas peur. La peur l’avait quitté, depuis bien longtemps maintenant. Depuis cette fois-là, où il avait affronté la pénombre dans les boyaux sombres. La seule crainte qui l’habitait désormais, elle était bien réelle, bien vivante : elle était une louve aveugle, qui l’avait humilié. Et cette crainte disparaitrait, tôt ou tard, lorsqu’il aurait pris sa vie, et sa vengeance avec. « Enfin, tu sembles habitué à avoir des ennuis... » A cet instant précis, la cicatrice du Dragon s'agita, sembla se contracter et le picota légèrement. Il pensait tout juste à Helya, que la jeune louvette lui rappelait à quel point il était défiguré. Car c'était bien de ça, qu'elle parlait. Il devait véritablement être effrayant à regarder, surtout pour un être aussi jeune.
« Mais pour l'instant, tu as besoin d'être protégée. Qui sait ce que je pourrais bien te faire ? », répondit-il sur un ton morbide, effectuant un demi-cercle autour de la jeune louve.
Il jouait de cette apparence effrayante, sans aucun scrupule. Il était devenu une chose méconnaissable, aux traits atroces qui devaient faire détourner les yeux à plus d'un loup. Il lui avait suffit de voir la sale tronche de Ragnar'k se décomposer lorsqu'il avait tourné la tête vers lui pour comprendre. Il était devenu immonde. Et, curieusement, ça ne l'affectait pas plus que ça.
« Ne t'en fais pas pour moi, les ennuis ça me connaît effectivement. T'as bien vu que je ressemble à rien non ? », poursuit-il avec un sourire carnassier. « Toi par contre tu devrais faire attention où tu mets les pattes. T'es bien trop fragile pour rester dehors toute seule. Tu vas te faire bouffer toute crue. Où sont tes parents ? Ils ne sont pas très prudents. »
Oui, parce que c'était bien comme ça que ça marchait, dans les familles normales ? Les louveteaux avaient des parents censés veiller sur eux, non ?
Le louveteau piétina sur lui-même, tout en se tournant pour suivre le loup du regard, tout en restant sur ses gardes… Elle pencha la tête en agitant les oreilles, ce canidé était vraiment difficile à cerner… Était-il un ami ? Ou un ennemi ? Pour un chiot aussi jeune que Tyrell, impossible de le deviner, tantôt le loup paraissait presque amical - et encore, il fallait bien une bonne grosse naïveté de louveteau pour percevoir cela – tantôt, il paraissait menaçant…
Mais la jeune Esobek avait pour le moment bien du mal à percevoir le danger, sans doute parce que c’était bien la première fois qu’elle y avait affaire. Elle agita les oreilles, devait-elle fuir ? Ce loup lui voulait-il vraiment du mal ? Pas vraiment manifestement, sans doute aurait-il déjà fait qu’une bouchée d’elle s’il le voulait vraiment.
« Maman est occupée, mais on veille sur mes frères ! »
Elle c’était éloignée de sa nourrice sans vraiment s’en rendre compte, sa mère ayant bien souvent à faire ailleurs. Tyrell ne comprenait pas très bien ce que faisait sa génitrice en plus de chasser et d’entrainer son frère aîné, pour ainsi être occupé ailleurs. Mise à part que c’était manifestement important pour la meute, qu'elle avait un rôle à tenir.
Quant à son père, le louveteau ne le voyait que peu souvent, de par son jeune âge, elle peinait même à le reconnaître au début à chacune de ses visites. Malgré tout, elle ne savait que très peu de choses à son sujet, car contrairement à la petite pipelette, son père était comme qui dirait… Muet ? À croire que ses frères tenaient de lui de par leur mutisme qui avait le don d’agacer la petite Esobek.
Revenant à ce que disait le dénommé Pandémonium, la petite jappa simplement.
« Je ferais attention ! »
Soudainement, un long hurlement fit soudainement écho à travers le bosquet, un hurlement qu’elle connaissait bien, sa mère l’appelait. Le louveteau agita les oreilles, ne notant pas l’inquiétude qui en détonnait. Sa curiosité était bien trop forte. Elle se redressa sur ses pattes, faisant face au loup, agitant la queue.
« Comment tu t’es fait ça ? »
Sur cette question elle pencha légèrement la tête.
Fiche de personnage force: (100/100) agilité: (100/100) endurance: (100/100)
En savoir plus
Messages :
1252
Points :
0
Âge Personnage :
2 ans
Rang :
Rang
Niveau Rang :
Niveau
Maladie :
Blessure :
Détails blessures :
Pas de Blessure
Détails maladie :
Pas de Symptôme
Bonus Force :
+0
Bonus Agilité :
+0
Bonus Endurance :
+0
Bonus score de chasse :
Score de chasse : +0
Nombre de lancers quotidien :
Nombre de Chasse : +0
Bonus Santé :
Bonus Santé : 0
Bonus/Malus Autres :
Bonus/Malus Autres (autres dés)
Compétence d'élite :
Sam 26 Mar - 12:53
end of the walk feat. Tyrell
« You can be the butcher or the cattle ; make your choice. »
F. 76 | A. 75 | E. 76
« Maman est occupée, mais on veille sur mes frères ! » Cette réplique enfantine aurait pu faire sourire le jeune loup, mais il la regarda d’un œil froid. Ainsi donc, c’était toi la rejetée de la famille, celle dont le sort importait peu ? Celle qu’on laissait vagabonder au risque qu’elle se fasse tuer, sans s’en préoccuper plus que ça ? Sa naïveté faisait froid dans le dos, tant elle semblait satisfaite de ce traitement. Etait-elle incapable d’ouvrir les yeux sur la misérable existence qu’elle menait ? « Je ferais attention ! » Le Dragon dodelina de la tête ; c’est ça, tu feras attention comme tu l’as fait aujourd’hui, petite chose. Elle n’avait aucune idée de ce qu’il pourrait lui infliger, lui ou un autre d’ailleurs. Un hurlement provenant de la grotte Esobek retentit au loin, un hurlement de rappel, qui signifiait qu’un élément avait été perdu. Les oreilles de la louvarde s’agitèrent ; sans doute que ce cri ne la concernait nullement, puisqu’elle n’y prêta presque pas attention.
« Comment tu t’es fait ça ? » Au début, Pandémonium ne comprit pas la question. Il la regarda fixement, les yeux chargés d’incompréhension. Qu’entendait-elle exactement par « ça » ? Ce fut en suivant son regard doré qu’il comprit. Qu’il comprit qu’une fois de plus, on n’avait pas loupé son faciès défiguré. S’il ne se voyait pas, les autres le regardaient sans cesse, et cette balafre immonde attirait les regards, bien évidemment. Il était encore jeune, la plupart des autres devaient mettre ça sur le compte d’une bêtise, d’une erreur due à son inexpérience. Pire, il y avait ceux qui étaient trop gênés ne serais-ce que pour y penser seulement. Mais ce n’était pas une erreur, ni une maladresse. Il n’était pas inexpérimenté, ni stupide, tout le monde le savait. Non, c’était une mutilation, une torture, un acte médiocre et répugnant. Le museau du jeune loup se fronça de dégoût, tandis qu’il fixait la petite qui, en attente d’une réponse, braquait des prunelles brillantes de curiosité sur sa face dégueulasse.
« C'est ce qui se passe quand tu tombes sur quelqu'un de plus fort que toi. Quelqu'un qui a décidé de te torturer et d'imprégner sa marque à vie sur toi. C'est ce qui t'arrivera un jour, d'une façon ou d'une autre. », lâcha-t-il d'un ton froid.
Parce que oui, son tempérament téméraire et provocateur avait été puni, par cette balafre bien placée. Et la jeune Esobek semblait partager avec lui ces traits de caractère.