Le soleil fini de se coucher laissant place à une lune blonde et complète. Une lune de loup. Tout aujourd'hui la neige est tombée recouvrant le moindre centimètre carré de surface. Ce soir les nuages ont cessaient de titiller les loups de leurs flocons brûlants. C'était l'occasion de sortir de sa cachette et d'aller chercher quelque chose à manger. Avant le prochain branle bas de combat.

Aura était de sortie elle aussi. Depuis des heures déjà son estomac criait famine. Le museau au ras du sol elle tentait de pister une bête. Mais avec un tel froid il n'y avait plus rien. Les petits mammifères restaient sous terre tandis que les plus gros avaient migré. Après une longue demie heure de traque la seule chose qu'elle trouva fut des hiboux. Ils la narguaient du haut de leur branche à la lisière de la clairière. Leurs petits yeux dorés comme les siens clignant inlassablement d'une façon absurde. Laissant de temps à autre échapper un « Ouh ? » interrogateur.

La louve râlait. Elle pensait bien tourner le dos à ces voyeurs mais une autre idée lui traversa l'esprit. Ça a quel goût le hibou ? Dans un sourire pleins de crocs qui n'avait pas eu l'occasion de servir depuis quelques temps elle s'approcha de l'arbre. Lentement pour ne pas effrayer ses proies. Ils étaient au nombre de trois. Si elle s'y prenait bien la grise pouvait en attraper un.

Aura se posta au pied de l'arbre devant la branche la plus basse à atteindre. En deux bonds c'était normalement faisable. D'abord hésitante elle s'écrasa au sol, ses pattes arrières comme des ressors près à se relâcher. Elle attendit que les volatiles cessent de l'observer pour se jeter sur son premier pallier. Et la seconde suivante la louve atteignait le denier échelon et la récompense tant convoité.

Ses crocs se refermèrent sur une touffe de plumes. Puis elle s'écroula au sol lamentablement n'aillant réussi à s’agripper à l'arbre. Les loups n'était vraiment pas fait pour vivre dans les arbres. Si quelqu'un en doutait elle venait de le prouver. La neige avait amortie sa chute. Aura loucha sur ce qu'elle avait dans la gueule et grogna. Avant de recracher toutes les plumes brunes qu'elle avait arraché à son propriétaire.

Les trois hiboux avaient réussi à lui échapper. Elle aboyât contre les ovipares qui s'enfuyaient à tire d'aile effrayé par la femelle. Elle était furieuse de n'avoir réussi à attraper un peu de nourriture. Cela faisait trois jours que la grise n'avait pas mangé. Et avec le froid elle brûlait ses réserves à une vitesse folle. Cela commençait à se voir sur ses flancs aux côtes parentes.

Elle baissa la tête, lasse de cet hiver. Un bruissement non loin attira son attention. Aura ne resta pas à découvert et se cacha dans l'ombre de l'if noir du quel elle était tombée. Un grognement sourd s’échappant de sa gorge. Qui est là ?