Souffle acide du vent, larmes brulantes du ciel. Le monde ne ressemble plus aux paysages d'autrefois. Les cataclysmes ont frappé, des colonnes de flammes et de fumées se sont élevées sur l'horizon. La guerre. La guerre des hommes. Et nous, les loups n'avons eu d'autres choix que de fuir. Nombreux furent nos congénères emportés. Nous traversâmes les plaines cabossées, les forêts de cendres, poursuivis par la faim, traqués par la mort.
Notre salut, nous le devions malheureusement à ceux qui avaient provoqué notre malheur.
Freyja avait froid et faim, toute la nuit durant elle avait cherché à retrouver sa chère maman. Sa tendre mère pour laquelle elle avait tenté d'aller chasser un gibier question de se faire pardonner. Malheureusement pour elle, ses recherches n'avait pas porté fruit. Allait-elle un jour la retrouver? C'est la question qui roulait dans sa tête depuis quelques heures...
Il neigeait et faisait froid, elle n'arrivait plus à discerner quoique ce soit, tout semblait si blanc et si embrouillé. On aurait dit qu'elle se trouvait dans un couloir infini et sans issu. Pourtant elle semblait voir une forme blanche plus nette que cette neige tombant du ciel. Un ange peut-être? Ça ne pouvait être que cela! Cet ange était venu à sa rescousse, son sauveur et son héros.
Par contre, avant de pouvoir réagir, elle tomba simplement sur le sol. Épuisé, elle ne parvenait plus à lever ses pattes. Ses yeux se fermaient lentement alors qu'elle continuait de fixer la silhouette. Tranquillement, elle s'endormie tout en espérant du plus profond de son cœur que ce n'était pas la fin. Non, c'était impossible... Elle sentait qu'elle allait se réveiller, encore plus forte.
À partir de l’adresse
Invité
Invité
En savoir plus
Lun 4 Jan - 10:58
A puppy or a family ?
F: 8 - A: 9 - E: 11
Un blizzard féroce, des maladies à n'en plus finir, une famine impitoyable, et l'absence. L'absence de proies, de partenaires d'entraînement, de mon frère qui semble mettre un temps infini à découvrir notre nouveau monde. L'absence d'une famille que j'ai perdu par la faute de loups, ici-bas. Dans les montagnes, rien ne pouvait m'atteindre. Ici, j'ai beau me battre, j'ai la sensation que la colère ne s'atténue jamais et grandit chaque jour. La sensation que la rancune me bouffe de l'intérieur, comme si je n'étais plus qu'une coque vide n'abritant qu'un sentiment de solitude et un besoin de vengeance qui se fait de plus en plus violent, comme inaltérable. Comme si la présence de mon frère ne me suffisait plus, même si sa seule voix permet la plupart du temps à calmer mes ardeurs. Je soupire, tout en marchant sur les terres qui ne sont pas celles de ma meute et qui n'appartiennent à personne d'autre. Ici, la solitude est plus présente que jamais. Mais au fond, n'ai-je pas toujours été seul ? La seule moitié de l'iceberg qui dépend à ce point de l'autre, comme si je ne pouvais que couler sans la présence de mon frère à mes côtés. Je regarde longtemps la ligne de l'horizon dans ce blizzard meurtrier et il me faut bien plus de temps encore avant de remarquer qu'une tâche sombre obscurcit les lieux. Une toute petite tâche, inerte, immobile, qui pourtant éveille ma curiosité. Je m'avance dans ce silence pesant que porte l'hiver, et malgré les bourrasques qui remuent mon pelage je ne laisse rien paraître sur mon visage. Mon corps n'exprime ni l'hostilité, ni l'assurance, et je suis comme toujours le spectateur silencieux d'un monde duquel je n'ai pas encore décidé de faire part. Je m'approche encore, le pas mesuré et l'allure lente, le pelage ébouriffé par les intempéries. Un louveteau. Je reconnais là la masse d'un pauvre louvard perdu dans la tempête. L'aider ? Certainement pas. Il n'est pas à moi, ce n'est pas mon rôle de ramasser les chiens perdus. Mais, la curiosité m'emporte et je m'assieds là, toujours dans ce silence de mort, pour regarder ce petit être perdre la vie peu à peu. Au moins lorsqu'il sera mort, il ne pourra pas prétendre que l'un des membres de sa propre espèce l'aura laissé crever là au lieu de l'aider. J'attends, et ses yeux se ferment bientôt. Mais quelque chose me dérange. Quelque chose qui m'empêche de partir simplement. C'est le regard que la bête m'a porté qui me pose problème. Ce regard cyan que je n'ai connu que dans les orbes de mon frère. Je reste assis là en silence, à réfléchir au moyen de partir sans être hanté par son regard jusqu'à la fin de ma vie. Faire des cauchemars d'un louveteau mort, non merci, très peu pour moi.
Freyja était là, étendue sur le sol et immobile. Durant quelques minutes elle se laissa se reposer, laissait son corps récupérer autant qu'elle le pouvait malgré le froid qui glaçait ses os et la faim qui l'empêchait de bien se sentir. À plusieurs reprises, elle était parcourue de frisson, son système complet se battait pour garder le peu de chaleur qu'il lui restait. Son ventre criait famine puisqu'elle n'avait pas l'habitude de bouger aussi longtemps sans manger quoique ce soit.
Comme la jeune se sentait observé, elle ouvra les yeux. Effectivement, un loup se tenait assis non loin d'elle. Son sauveur? Selon elle, oui. Un léger sourire s'afficha sur son visage, cette présence lui était si réconfortante. Elle ressentait un énorme soulagement! Lentement, elle se releva et se mise à marcher pour le rejoindre le fixant droit dans les yeux, son propre regard le remerciant. Lorsqu'elle était proche de de lui, elle se coucha à ses cotés pour profiter un peu de sa chaleur sans dire un mot. Non seulement il l'a réconfortait par sa seule présence, mais son regard lui était familier puisqu'il avait les mêmes yeux qu'elle-même. De plus, il était le premier que la noire voyait depuis qu'elle avait perdu sa maman.
Elle poussa un soupir, pourrait-elle enfin se reposer en paix? Protégé par cet inconnu qu'elle avait automatiquement adopté. Elle allait définitivement survivre, maintenant elle en était persuadée.
À partir de l’adresse
Invité
Invité
En savoir plus
Mer 6 Jan - 21:43
A puppy or a family ?
F: 8 - A: 9 - E: 11
Elle rouvre les yeux, me fixe de son regard éteint. Elle me sourit. Ne peut-être pas simplement mourir ? Me laisser en paix avec le blizzard ? S'éteindre en silence ? Non, elle reste là à me regarder, et je ne bouge pas. Je ne m'avance pas plus que je ne m'éloigne d'elle. Je n'esquisse pas le moindre mouvement, assis comme un Prince oublié, immobile comme mirage dans la tempête. Elle se relève, grâce à des forces dont j'ignore la provenance vu sa si faible constitution, et elle me rejoint finalement. Là, perdus au milieu d'un blizzard mortel, nous ne faisons bientôt plus qu'un, elle au creux de mes pattes et moi l'entourant malgré moi. Je laisse les minutes s'écouler en silence, sans rien dire et sans rien penser. Je me demande malgré tout si je dois partir maintenant ou l'aider malgré l'incohérence de cette idée avec ma nature profonde qui n'a rien à voir avec un tempérament solitaire et protecteur. Et puis, les minutes passent, son corps se réchauffe grâce au mien et je sens bientôt une faible chaleur émaner d'elle, ses cellules font leur travail et lui permettent de vivre. Je soupire de lassitude, me redresse sur mes quatre pattes, et alors qu'elle relève la tête, je prends son cou entre mes crocs pour la porte au-dessus du sol, au-dessus de la neige glaciale voleuse de vie. Là dans le blizzard mortel, je défi toutes les lois de la génétique et j'emporte un corps avec moi, un corps bien vivant et que je n'ai pas l'intention de tuer. Je l'emmène en silence jusqu'à ma tanière, chez les Navniks, où je la dépose sur le sol de pierre froid qui se réchauffe avec sa chaleur, pour la maintenir à l'abri de la tempête grondante au dehors. Et je m'allonge, là près d'elle, la tête vers la sortie de ma tanière, j'attends que ses forces lui reviennent pour qu'elle quitte les lieux et rentre enfin chez elle.
Elle resta là, immobile se réchauffant tout près du mâle durant un bon moment. Sa respiration était au ralentie, mais régulière. Lentement, mais surement elle sentait la chaleur revenir en elle. À un moment donné le blanc se leva, aussitôt Freyja le regarda pour savoir s'il allait l'abandonner à son sort. Heureusement, il se pencha simplement vers elle et la prit par la peau du coup. La jeune louve resta molle, toujours affaiblie et contente d'être porter ainsi. Alors qu'il l'emmenait on ne sait trop où elle referma tranquillement ses paupières, se laissant porter par son destin.
Après un certain temps de voyage, elle se sentie déposer sur le sol puis son sauveteur se coucha près d'elle, partageant ainsi à nouveau sa chaleur corporelle. À l'endroit où il l'avait emmené, aucun vent ne pouvait la rejoindre et elle ne sentait pas le contact froid de la neige sur son corps. Elle fit un dernier effort avant de s'endormir pour se coller un peu plus au loup et mettre sa truffe dans son poils blanc, pouvant ainsi respirer son odeur qui était maintenant associé au réconfort.
Après plusieurs minutes, Freyja reprit conscience. Elle releva la tête puis bailla, dévoilant ainsi toutes ses petites dents. Elle regarda ensuite vers cet inconnu collé contre elle qui lui avait fait évité la mort. Elle lui adressa finalement la parole.
- Merci... Je suis Freyja. Toi, qui es-tu?
Un mince sourire était affiché sur son propre petit visage, elle avait évité le pire grâce à lui. Il était la meilleure chose qui avait pu lui arriver! En attendant sa réponse, elle reposa sa tête sur le sol.
À partir de l’adresse
Invité
Invité
En savoir plus
Jeu 14 Jan - 10:36
A puppy or a family ?
F: 8 - A: 9 - E: 11
Merci du compliment Désolée pour le temps de réponse
Elle se colle davantage à moi, comme si j'étais une peluche ou quelque chose dans ce genre. Une proie peut-être ? Serait-ce un louveteau sadique que j'ai ramassé là ? Je soupire, pose ma tête sur mes antérieures et ferme les yeux. De toute façon, si elle essaie de me tuer, elle n'aura pas grande espérance de survie. J'aurais le temps de me réveiller, de prendre un p'tit déj' et de lui arracher la jugulaire avant que ses crocs juvéniles ne parviennent à percer ma carapace immaculée. Je laisse le temps s'étirer, la neige tomber, la tempête faire rage au dehors. Parfois je m'éveille légèrement, comme si le sommeil refusait de m'emporter. En fait même si je ne suis pas inquiet par les capacités meurtrières de mon invitée, je reste sur mes gardes. Qui sait ce qui pourrait arriver ? Elle pourrait ne pas être l'arme mais l'appât ... Mais lorsque je tourne de nouveau la tête vers elle, ce n'est pas un visage vil et cruel que je vois. C'est une face fatiguée et innocente. Si je dois mourir aujourd'hui, elle n'en portera aucune responsabilité.
- Merci... Je suis Freyja. Toi, qui es-tu?
Chouette prénom pour une tronche de mort vivant. Je lui lance un regard intéressé, quoi qu'exempt de compassion ou de tout autre sentiment d'affection. Ma voix, gutturale, grave, sonne contre les parois de ma tanière comme marquée d'une profonde lassitude.
- Daren.
Elle repose sa tête au sol mais ses orbes cyan ne cessent de me fixer, attentive au moindre de mes mots. Qui est-elle, pour déclencher en moi cette sensation dérangeante de déjà vu ? J'aimerais lui poser la question, mais à son âge elle ne sera probablement pas en mesure de répondre.
A-Delta
Invité
Invité
En savoir plus
Dim 17 Jan - 23:03
Blanc comme neige
Jauges: Force 6 - Agilité 8 - Endurance 6
Sans réellement porter attention à son intonation -probablement parce qu'elle ne l'avait même pas réalisé-, elle apprit que son héros s'appelait Daren. Son nom, son odeur et son physique étaient désormais incrustés à jamais dans sa jeune mémoire. Maintenant qu'elle ne savait pas si elle allait un jour pouvoir retrouver sa maman, toute son existence était -sans que la louve ne le réalise vraiment- orienté vers ce loup blanc. Elle avait simplement l'impression que, même si elle ne le connaissait pas du tout, elle pouvait lui faire entièrement confiance. Après tout, s'il lui avait sauvé la vie ce n'était pas pour l'abandonner par la suite... N'est-ce pas?
Son petit ventre se mit à crier famine. Puisqu'elle avait pu reprendre un peu ses énergies, c'était un autre besoin primaire qui refaisait surface. Elle avait l'intention de demander à Daren s'il avait quelque chose à manger, mais une autre question prit le dessus. Parce que oui, c'était bien beau tout ça, qu'elle soit toujours en vie, qu'elle se sente bien et qu'elle a un attachement à quelqu'un, mais... Où se trouvait-elle? Elle n'avait aucune idée non plus de qui il était. Son nom n'était pas la seule chose qu'elle allait avoir besoin de connaître! Avec toutes ces questionnements, elle oublia un peu sa faim et, toujours en le fixant, elle ouvra la bouche pour commencer à l'interroger.
-Daren... Où est-ce que nous sommes? J'ai perdu ma maman et maintenant...
Ses petits yeux commençait à se remplir d'eau... Aussitôt elle renifla et cligna des yeux. Son petit cœur d'enfant se sentait bien seul sans sa mère pour la protéger et prendre soin d'elle. Qu'allait-elle pouvoir faire sans elle? Un bébé n'est absolument rien sans figure parentale. Après un autre petit reniflement, elle reprit la parole.
-Est-ce que je peux rester avec toi..?
À partir de l’adresse
Invité
Invité
En savoir plus
Dim 24 Jan - 16:24
A puppy or a family ?
F: 8 - A: 9 - E: 11
J'entends son ventre gargouiller d'ici, et mes oreilles en réflexe, se tournent dans sa direction. Mais je ne la regarde pas, j'observe l'extérieur et cette tempête qui gronde. Le temps n'est pas à laisser des louveteaux gambader en liberté. Si ses parents l'ont laissée là, c'est qu'ils sont inconscients, ou morts. Et s'ils ne sont pas morts, je m'assurerais en les retrouvant qu'ils ne fassent plus jamais ce genre d'erreur. Abandonner son petit aux quatre vents, on aura décidément tout vu. Je soupire à cette pensée, alors que la petite louve sombre continue de gronder de l'estomac au creux de mes flancs. A-t-elle si faim que ça ? Mais depuis quand était-elle sous ce blizzard mortel, au final ? Bien trop longtemps, certainement. Aussi petit soit-il, son estomac doit être vide depuis un sacré bout de temps pour hurler autant désormais. Son corps se réchauffe peu à peu contre le mien, et bientôt les tremblements ne sont plus qu'un mauvais souvenir. Finalement sa tête se relève vers moi, comme si j'étais désormais tout son univers.
- Daren ... Où est-ce que nous sommes ? J'ai perdu ma maman et maintenant ...
Et maintenant tu restera avec moi. C'est ce que j'ai presque envie de lui dire. C'est ce que mon cerveau hurle mais que ma gueule tait avec une profonde détermination. Cette petite créature appartient bien à quelqu'un, et tôt où tard n'importe qui pourrait venir la réclamer. Je ne dois pas m'attacher, et j'en suis de toute façon, incapable. Comment m'attacher à une bête si fragile et faible, qui ne passera d'ailleurs probablement pas l'hiver.
- Est-ce que je peux rester avec toi..?
- Jusqu'à ce que tes parents viennent te chercher, tu restera avec moi. Je t'entraînerais parmi les Navnik et tu sera des nôtres jusque là.
Pas d'attachement, pas de promesse à la vie et à la mort. Je ne la laisserais pas mourir après l'avoir sortie de la tempête, mais il est hors de question que je passe pour un bon samaritain pour autant.
Attendant sa réponse, elle le fixait de ses petits yeux remplit d'eau. Elle craignait un peu sa réaction, mais en même temps il lui semblait impossible que son héros l'abandonne ainsi.
- Jusqu'à ce que tes parents viennent te chercher, tu restera avec moi. Je t'entraînerais parmi les Navnik et tu sera des nôtres jusque là.
Une partie de son chagrin s'effaça parce qu'elle n'allait pas se retrouver seule. Peut-être la jeune enfant avait-elle perdu sa maman, mais elle s'était trouvé - en quelque sorte- un papa. Quelqu'un sur qui se fier, une famille à laquelle s'attacher et un endroit pour vivre. Ses petites larmes arrêtaient de couler pour laisser place à un sourire sincère. Elle posa sa tête sur le sol et commença a fermer ses paupières, voulant continuer de se reposer aux côtés de Daren qui la rassurait énormément.
Son estomac qui se remit à crier famine lui ramena les idées sur terre. Elle ouvra à nouveau les yeux puis prit une grande inspiration pour essayer de détecter n'importe quelle odeur qui pourrait être synonyme de nourriture. Son regard se promena autour d'elle puis se posa sur celui du loup blanc. Elle se sentait un peu mal de lui demander quelque chose d'autre, mais en même temps pouvait-elle faire autrement?
-Penses-tu qu'il y aurait quelque chose que je puisse manger...?
Elle lui adressa un petit sourire timide. Après tout, elle se sentait proche de lui, mais elle ne le connaissait pas vraiment.
À partir de l’adresse
Invité
Invité
En savoir plus
Mar 8 Mar - 16:08
A puppy or a family ?
F: 8 - A: 9 - E: 11
Visiblement l'accord lui plait. Elle semble se détendre, comme satisfaite. Elle ferme les yeux, comme pour se rendormir, mais bientôt son estomac se remet à grogner et je serre les dents en levant les yeux au ciel. Décidément, il va vraiment falloir le lui remplir, si je veux pouvoir être tranquille. Elle lève sur moi un regard suppliant, devant lequel je ne réagis pas le moins du monde.
- Penses-tu qu'il y aurait quelque chose que je puisse manger ... ?
Je me lève sans faire attention à elle, et je quitte les lieux sans un mot. Je me rends sans réfléchir au garde-manger, repérant rapidement un lièvre frais qui fera parfaitement l'affaire. Je m'approche du tas de cadavres, plonge mes crocs dans le ventre tendre du lagomorphe et l'emporte avec moi sans un bruit. Je traverse le camp sans attirer l'attention, pas que je sois en train de voler mais je n'ai pas envie qu'on me prenne à nourrir un louveteau. C'est que je ne suis pas réputé pour ma gentillesse et pas davantage pour ma générosité, alors si quelqu'un venait à savoir que je viens de sauver une louvette de la tempête, je risquerais d'attirer tout à coup les regards et l'attention des autres, ce dont je n'ai pas du tout envie. Freyja m'attend sagement dans la tanière, et l'espace d'un instant je me demande si elle a cru que je l'avait abandonnée à son sort. Je m'approche, dépose le lièvre devant elle et me recouche entre l'entrée et elle, de manière à ce que le froid mordant n'arrive pas jusqu'à elle.
- Manges et reposes-toi. Quand tu dormiras j'irai prévenir mes dirigeants de ton arrivée.
Et j'irai probablement réfléchir à la connerie monumentale que je suis en train de faire. Non mais moi, Daren, adoptant un louveteau ? Si on me l'avait dit, jamais je n'y aurais cru. Si Hassan me voyait ...
Aucun changement dans son attitude et aucun mot ne sortait de la bouche de Daren suite à sa question. Freyja n'était pas certaine de ce qu'elle devait faire, ni comment elle devait réagir. Puis il se leva et quitta la tanière. Son cœur fit un bond, où partait-il ainsi ? L'avait-elle fâché et allait-il revenir ? Elle tenta de se lever pour regarder à l'extérieur où il s'en allait, mais une fois debout ses petites pattes endolories à force d'être resté immobile ne voulait pas supporter tout le poids de son corps aussi rapidement. Elle du se résoudre à s'asseoir un moment et attendre le retour du loup blanc. Le rythme de son petit cœur s'était accéléré. Elle ne réalisait pas que les chances qu'il l'abandonne ainsi après l'avoir amené dans une maison, réchauffé, rassuré -involontairement- était mince. Quoiqu'on pouvait tout de même rester surpris ! Il existe toutes sortes de personnalités et de caractères dans un monde. Pour garder son calme, Freyja commença à ralentir sa respiration et se concentrer à observer l'endroit où elle se trouvait.
Alors qu'elle allait commencer sa contemplation, Daren revenait avait un lièvre qui semblait simplement succulent. Aussitôt, son corps se mit à produire de la salive et son ventre gronda de plus bel. Il déposa l'animal devant elle puis se coucha devant l'entrée de la tanière. C'était une excellente idée, car tranquillement l'endroit perdait de sa chaleur et en se plaçant ainsi il empêchait le phénomène de se produire.
- Manges et reposes-toi. Quand tu dormiras j'irai prévenir mes dirigeants de ton arrivée.
Freyja répondit simplement par un sourire et un hochement de tête. Elle avait cru comprendre qu'il n'était pas un bavard, elle croyait donc qu'il n'était pas nécessaire qu'elle lui réponde à voix haute. Elle posa ses yeux sur la cadavre et sans plus attendre elle entreprit de le manger. Woah ! C'était tellement soulageant. Elle avait l'impression que c'était le meilleur animal qu'elle n'a jamais mangé et c'est à ce moment qu'elle réalisa à quel point c'était agréable de manger. Le goût, l'odeur, la mastication, tout, mais vraiment tout était merveilleux ! Son corps complet, mais surtout son estomac était satisfait et très heureux. On aurait dit qu'elle n'avait pas ingéré quelque chose depuis une éternité. Une fois le ventre bien remplit, elle poussa un long soupir. Là, la noire se sentait réellement bien. Elle était rassasiée, elle avait retrouvé sa chaleur, son énergie avait pu revenir un peu et elle avait désormais un nouveau chez elle. Il lui manquait juste sa maman ... Elle allait devoir faire ainsi, qu'elle le veuille ou non !
Finalement, elle se leva. Ses pattes avaient pu se "réveiller" et acceptait maintenant de répondre à ses ordres. La jeune étira une après l'autre chaque partie de son corps. Une fois terminée, elle se dirigea le plus au fond de la tanière et se coucha contre la paroi. Elle tentait de s'éloigner le plus possible de l'entrer pour éviter d'avoir froid trop rapidement lorsque Daren allait quitter. Elle jeta un dernier coup d'œil vers son sauveteur avant de fermer ses paupières et de rapidement partir dans un sommeil profond.