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'Dé de recherche' : 9

Alors que la neige ne tombait plus depuis plusieurs heures, Noire émergea de sa tanière. La louve s'ébroua et s'étira, laissant ses deux pupilles jaunes scruter les environs. Elle huma l'air. Nietz n'était pas revenu. Tant mieux, sinon il aurait passé un sale quart d'heure.
Redoutant de laisser sa tanière sans surveillance depuis la venue du mâle gris, la louve décida de revenir au plus vite. Elle s'élança alors vers l'est, espérant trouver à la Fête Foraine dévastée de quoi se nourrir.
Malheureusement, Noire l'avait bien compris depuis le temps, la chance ne lui souriait que très rarement. A peine approcha t-elle de son lieu de chasse, qu'elle détecta la présence d'un autre canidé. Solitaire. Noire aurait voulu débouler en grondant et mordant, dégageant de force cet inconnu de sa parcelle de terrain, mais elle savait que cela ne la mènerait à rien. Peut-être que l'intrus était plus fort qu'elle ? Et puis après tout, ce territoire ne lui appartenait pas. Il était neutre, chacun pouvait y aller et venir comme bon lui semblait.
Noire décida donc de ne pas débuter par un combat, et marcha à petits pas jusqu'à l'inconnu, le contournant pour ne pas se faire repérer. Elle aperçut bien vite un pelage sombre comme le sien, et devina qu'il s'agissait en fait d'une louve, une femelle. Silencieuse, la solitaire se mouva vers un paquet de buissons, et se fourra à l'intérieur, pensant ainsi être camouflée. L'autre louve venait de faire une belle trouvaille, une carcasse de chien, et Noire se lécha les babines. Voilà quelque chose qui pourrait bien lui remplir l'estomac.

"Que veux-tu ?"

Elle sursauta à l'appel de la solitaire. Bravo, elle était repérée. Préférant ne pas jouer la carte du camouflage, elle sortit immédiatement des fourrés, le regard sombre, et répondit à l'inconnue qui se tenait près de sa carcasse :

"Je ne t'ai rien demandé."

Et c'était vrai : Pourquoi l'autre lui demandait ce qu'elle voulait ? Elle ne voulait rien. Enfin, oui, elle voulait bien la carcasse de chien, mais savait que l'autre ne céderait pas un seul morceau de sa trouvaille. Noire se contenta donc de la fixer, les yeux mi-clos, bien campée sur ses pattes. L'autre allait-elle l'inviter à poursuivre la discussion, ou bien la chasser d'un grondement féroce ?

Jauges:

L'autre louve ne laissa aucun espoir à la noire, et attrapa sa viande pour l'emmener plus loin. Elle n'était pas idiote, elle avait bien compris que le regard oblique de la solitaire au pelage sombre allait droit sur le chien mort. Noire ne se laissa pas déstabiliser pour autant, et continua de fixer avidement la femelle sombre, d'un regard qui voulait tout dire. "J'ai faim j'ai faim, donne moi ton chien" aurait-elle voulu gronder, mais elle resta silencieuse, jusqu'à ce que l'autre s'arrête et braque sur elle son regard de deux couleurs. Elle était visiblement agacée d'être observée, et que sa proie soit si convoitée.

"C'est quoi ton problème ?"

J'ai faim pauvre cloche, ça s'voit pas ? Noire ne répondit rien, mais elle pensa très fort. Pour quelles raisons pouvait-elle bien regarder cette louve ? L'autre était idiote ou bien le faisait-elle exprès ? Elle se trimbalait en pleine mauvaise saison une carcasse de chien, il y avait des raisons de vouloir la lui voler, non ? 
Silencieuse, les babines plissés, la noire fit un pas en avant. Elle ne voulait pas ressembler à une louve avide de nourriture qui ne pensait qu'à manger, mais tout de même ! La carcasse était tentante, il fallait bien l'admettre. Alors, d'une voix rauque, elle répondit :

"C'est le chien que j'regarde. Pas toi imbécile."

C'était vrai que la louve était assez maigre, mais quel solitaire n'est pas maigre après tout ? Toujours aussi affamée, Noire avança d'un autre pas. Finirait-elle pas convaincre l'autre femelle de lui céder un morceau de viande ?

Jauges:

Jauge Noire

Si Noire avait eu un faible espoir que la sombre lui donne un bout de sa carcasse, elle se fourrait la griffe dans l'oeil. La solitaire se tourna dans sa direction, et s'approcha, les babines retroussées. Elle lui donnait un avertissement, Noire l'avait compris. Elle refusait qu'elle s'approche de ce cadavre de chien. Mais la louve n'aimait pas se laisser dominer, et n'avait aucune envie d'obéir à cette égoïste. De plus, la faim lui tordait bien trop l'estomac, et elle se sentait prête à se battre pour un peu de viande.
Mais cette femelle-là avait la foi, elle avait l'air de tenir à la vie et à son gibier. Noire était plus âgée, plus expérimentée, et peut-être plus forte, mais la détermination donnerait sûrement de la force supplémentaire à son adversaire. Agacée, la femelle recula d'un pas, les crocs découverts elle-aussi, refusant de se soumettre en adoptant la posture convenable. Après tout, l'autre ne voulait pas la dominer, elle voulait simplement manger.

"Donne-moi un morceau de ton chien, et j'te fiche la paix." 

Le grondement de Noire n'avait rien d'une supplication. C'était plutôt une menace, pour prévenir qu'elle était elle-aussi prête à se battre si l'autre refusait, mais qu'elle était tout aussi prête à s'en aller si elle lui cédait un morceau. 
Mais la solitaire verrait-elle le bon côté des choses ? Au moins elle s'en tirerait indemne... Alors que si elle combattait contre Noire, elle pouvait peut-être y laisser la vie. 

Jauges:

La solitaire sombre ne voulait pas partager. Noire aurait dû le comprendre depuis le début, mais elle avait préféré s'aveugler et espérer pouvoir manger. D'un brusque coup de patte, la femelle poussa son gibier et se jeta sur elle, la plaquant contre le sol avec férocité. Ses griffes et ses crocs déchirèrent sa peau, et Noire gronda de douleur et de rage. Se défendant de son mieux, elle déplia brutalement ses pattes arrières, frappant son assaillante au ventre, et la repoussant en arrière. Consciente qu'il ne fallait pas perdre de temps, Noire se jeta vers elle et se fut à son tour de la balancer par terre pour se venger. Ses griffes arrachèrent son sale pelage, tandis que ses mâchoires se refermaient sur l'une de ses épaules. Les deux louves étaient affamées. L'une voulait garder sa prise, l'autre voulait la lui prendre. Laquelle des deux vaincraient ? On aurait pu dire Noire, qui semblait plus forte physiquement, mais l'autre femelle semblait avoir une conviction, une envie de vaincre si féroce, qu'il était bien possible qu'elle remporte le combat finalement...

Jauges:

La brune était féroce. Elle martela Noire de coups de griffe, et la blessa au poitrail. Le sang coula, perlant lentement contre le sol. Noire grogna de douleur et de rage, crachant par terre un long filet de bave. L'autre rabattit ses oreilles en arrière, les crocs découverts, plus menaçante que jamais. Elle allait combattre jusqu'au bout, Noire en était certaine.
Brusquement, la brune bondit dans sa direction. Elle roula sur le côté, et percuta la noire sans scrupules. Celle-ci gronda de nouveau, en sentant ses pattes chanceler, et ses griffes fendirent l'air, ne touchant que très vaguement l'oreille de son adversaire. Quelques gouttes de sang giclèrent, mais cela n'était pas suffisant pour convaincre la brune de stopper ce combat.
Noire réfléchit alors à toute allure. Elle ne gagnerait pas cet affrontement, à moins de tuer son ennemie. 
Prenant alors une rapide décision, elle se débarrassa de l'autre femelle en mordant tout ce qui lui tombait entre les crocs, et sprinta jusqu'à la carcasse de chien. Tant pis, elle allait s'enfuir avec la viande, sans même terminer le combat. Elle attrapa le cabot par la gorge, et commença à s'enfuir vers l'ouest. Mais la brune la rattraperait-elle ?

Jauges:

Noire planta fermement ses crocs dans la gorge du chien, et commença sa course, fonçant sans même savoir où elle allait. Il fallait juste qu'elle s'en aille d'ici rapidement. Elle savait bien que voler n'était vraiment pas un acte à féliciter, mais tant pis. Au moins ici, elle ne risquait pas la mort, alors qu'en pillant chez les hommes et une meute, il y avait bien plus de risques d'y laisser sa peau. 
Galopant à toute vitesse, ralentie cependant par le proie de sa prise, elle ne fit pas attention aux bruits alentours. La solitaire brune lui tomba sur le dos comme une averse, la plaquant irrémédiablement par terre. D'un vif coup de patte, elle l'envoya rouler plus loin, reprenant possession de ce qui lui appartenait. Noire poussa un piaillement en se cognant contre un rocher, tandis que la brune lui grondait un avertissement menaçant, avant de se détourner, sa prise entre les mâchoires.
Noire était dépitée. Elle avait échoué, lamentablement. Désormais tant pis, elle allait devoir se débrouiller pour trouver de quoi se nourrir, sans voler... 

Jauges:

HRP: