Force : 20 Agilité : 20 Endurance : 20

Une journée morne de plus dans les ruines de la chapelle au cœur du territoire de la meute. Voilà, ce qui m'attendais une fois de plus. C'est officiel, je déteste cette saison à la con. Oh, je ne peux pas nier que ce décor est absolument somptueux à contempler. Mais parfois beauté rime avec s'emmerder. C'était bel et bien le cas en ce moment. Ma dernière escapade en dehors des terres de la meute me parait si lointaine que je me demande parfois si elle a réellement eu lieu. J'étais avec Anya cette fois là mais quand bien même il y a pire comme compagnie que la général, il y a mieux aussi. Non, je ne parle pas d'Althéa. Je m'en tape complètement d'Althéa. Si vous saviez. Je pense à ma meilleure amie qui m'a abandonnée il y a quelques semaines. La princesse déchue qui a abandonnée sa meute sans prévenir personne. Cela doit ètre de famille, j'imagine. Peut ètre qu'elle elle n'en a rien à foutre des gens mais seulement voilà il y avait certaines personnes qui elles en avaient quelque chose à faire d'elle. J'ai été partagé entre bien des sentiments depuis son départ. Les sentiments classiques vous pensez. L'incompréhension non pas de son départ mais de son comportement. La peur pour la louve en question, la tristesse de perdre un ètre cher ne serait ce que provisoirement, la culpabilité et la colère. Mais, n'est ce pas normal après tout. Je connais Dalioka depuis que je suis venu au monde et si mes souvenirs sont bons, nous sommes proches depuis le départ. C'est finalement la colère qui l'emporte alors même que je devrais ètre mort d'inquiétude pour la seconde louve la plus proche de moi après Nyssa. Oui, la colère de constater que malgré tout ce qu'on a vécu ensemble, je ne compte pas assez pour elle pour qu'elle se donne la peine de m'informer de son envie de quitter la meute. C'est donc cela un dragon. Un ètre méprisant n'ayant pas le courage de faire les choses correctement. Je te remercie Dalioka. Je te remercie de m'avoir ouvert les yeux. Je décide de ne pas passer toute la sainte journée coincé dans la chapelle et parviens à échapper à la surveillance rigoureuse d'Inka sans même trop savoir comment. Une fois devant les ruines de la chapelle. Je détale dans les traces d'une sentinelle avant de passer la frontière au galop. Je galope à en perdre haleine sans même savoir ou je vais. Cette sensation est tellement grisante que je refuse de m'arrêter quand bien même je sais que je devrais. Ma respiration se fait sifflante et je me contrains finalement à ralentir l'allure. Je balaie les environs du regard. Une longue bande de bitume couvert de machines de bipèdes immobiles. Je décide de m'y rendre juste histoire d'avoir les pattes au sec. Une fois sur le serpent de bitume, je m'assois et entreprends de lisser mon pelage. Puis, je bondis sur un monstre de fer et m'allonge en son sommet. Quelques minutes plus tard, une odeur inconnue atteint mon museau de plein fouet. Non pas inconnue. Une odeur ma fois bien désagréable puisqu'il s'agit d'une odeur de Sekmet. Je tourne la tète vers la source de l'odeur et avise une jeune louvarde avancer prudemment entre les voitures couvertes de neige. Je remarque ses blessures et l'observe quelques instants avant de reporter mon attention sur la vaste étendue de neige bordant l'autoroute. Une apprentie Sekmet se trouve dans le coin et alors ? Qu'est ce que vous voulez que cela me fasse.

Malgré tous les inconvénients, toutes les douleurs, tout ce qu'il y avait de négatif dans la vie de solitaire, elle n'était pas exclue de qualités. Parmi lesquelles: personne pour vous dire quoi faire. Une fois réveillé, il faisait ce qu'il souhaitait. Il pouvait aller chercher de la bouffe, se balader au petit bonheur la chance, s'envoyer en délégation officieuse chez une meute au hasard, ou rester à faire la sieste en laissant le blizzard hurler au dehors. Evidemment, il subissait les conséquences de ses actes; ses besoins naturels étaient loin d'être diminués et il devait les remplir. C'était une des choses qu'il comptait régler en intégrant une meute au plus vite - quand il aurai retrouvé sa fratrie. Toute sa vie tournait autour d'eux, au final, rien ne serai résolu tant qu'il n'aurai pas au moins une piste à laquelle se fier pour les retrouver. La faim était un problème qui réapparaissait à peine résolu, le froid était constant et inévitable, et les prédateurs et congénères en colère - le loup des souterrains lui avait déjà fait comprendre qu'il souhaitait voir son air insolent disparaître au plus vite - n'arrangeaient rien. Les loups de meute avaient bien la belle vie.
Il pouvait aussi choisir d'aller voir ses potes, ce qu'il faisait actuellement puisque c'était avec Connor qu'il se baladait, là tout de suite. La solitude, de la vie de sans-meute, était loin d'être le point le plus embêtant qu'il ai trouvé. En fait, c'était presque un avantage - hors évidemment sa famille - même si ça ne l'empêchait pas de faire copain-copain avec ceux qui le supportaient et qui voulaient bien l'accepter comme il était - un connard, emmerdeur au possible, insolent et opportuniste. Entre autres, et même si ça ne remplacerai pas ceux qu'il cherchait avec acharnement voilà au moins deux mois. Environ.
Zirconium se surprit lui-même à se diriger vers l'ex-autoroute. C'était, avant qu'il ne s'installe dans la plaine de cendres, son coin le plus fréquenté et où il avait quasiment élu domicile. Surtout lors de l'arrivée de la tempête et que faire des aller-retour entre cet endroit et la ville en ruine n'était franchement plus possible, et qu'il s'était quasi enfermé à l'intérieur de ses souterrains, en découvrant au passage à quel point l'endroit était vide et stérile puisqu'il y avait passé une dizaine de jours particulièrement épouvantables, pour finir intoxiqué par un poisson avarié.
Là bas, son nez, bien malgré le vent quoique calmé et la neige tout autour de lui, l'avertit: il n'était pas seul. Deux odeurs pour deux meutes. Une Sekmet - celle même qu'il avait rencontré, ô joie - et un Navnik. Avec lui, solitaire, et accompagné d'un Esobek. Il se retourna pour jeter un oeil à Connor, puis vers les deux autres; il ne put empêcher une remarque de glisser hors de ses babines.

« Tiens, c'est réunion d'ambassadeurs des trois meutes? »

Solitaire était loin d'être une véritable meute, après tout. Ou alors, simple accès d'égocentrisme. Peut-être les deux en fait. Une lueur un rien moqueuse s'alluma dans son regard gris, tandis qu'il observait avec attention les deux apprentis. Il ne savait même pas s'ils avaient vraiment remarqué sa présence avant qu'il ne lance cette tirade.