Je suis mon frère parmi les terres d'une meute qui va finir par nous haïr et peut-être même sera un jour tentée de poser sur nous un avis de recherche ... Mais nous sommes des solitaires, et tant que nous n'aurons pas retrouvé nos places de Princes parmi la meute des Navnik, nous n'aurons de cesse de chercher à nous nourrir par tous les moyens, et même par le vol s'il le faut. Nous restons silencieux, attendant de voir si les sentinelles sont dans les parages ou non.

Rien à l'horizon. Nous nous regardons quelques secondes, et je prends les devants. Etant le plus fort des deux, même si je suis le plus jeune, je suis celui qui avant le premier vers le tas de proies. Je le contourne, l'escalade difficilement. Dans mon ascension, mes pattes se bloquent dans un noeud de corps et je tombe à la renverse, dévalant plusieurs cadavres pour me redresser difficilement. Je lance un regard entendu à mon frère, et je recommence mon chemin pour traverser le tas de viande fraiche. Je rejoins mon frère de l'autre côté, et je lui lance un regard pour lui montrer une direction à suivre. J'ai choisis ma proie, mais j'aurais besoin de son aide pour la déplacer et la ramener dans ma cachette personnelle. Il entend mon appel silencieux, vient à mes côtés et plonge ses crocs dans la nuque de la vache sur laquelle j'ai jeté mon dévolu. Je resserre mes mâchoires sur la croupe, et à deux nous tirons le corps puissant jusqu'à ma tanière de fortune. Je gronde par moments, le poids est impressionnant dans nos mâchoires mais nous continuons de tirer comme des forcenés pour quitter les terres Sekmet avec la proie dérobée. Dans la neige, le cadavre laisse des traces irréfutables de notre larcin, mais le blizzard violent aura effacé les preuves dès le matin. Mes muscles s'engourdissent à cause du froid, et se réchauffent à cause de l'effort. Mes pattes me semblent coulées dans du béton, mes crocs me sont douloureux. Le chemin est long, difficile, fatiguant. Mais nous trouvons rapidement ma tanière et, si mon corps m'est douloureux, je ne relâche pas mes efforts jusqu'à l'intérieur de la tanière. Là au moins, ma proie sera en sécurité en attendant que je puisse la partager avec ma soeur. Remus et moi n'en avons de plus pas terminé. Nous repartons sur nos pas, pour voler cette fois une biche que mon frère a choisi pour lui-même.