L'aventure avait parfois ses limites. Simplement lorsqu'on trouvait que cela était assez, que nos efforts étaient menés en vain sur une terre désolée. Ou encore lorsque la fatigue gagnait peu à peu vos membres. Mais la soif d'aventure ne se tarie pas comme cela. Il fallait bien plus que cela pour qu'une véritable aventurière ne se risque pas au delà des limites qu'on lui avait imposée.

Je connaissais les limites des territoires, mieux que personnes pour me balader comme je le faisais, souvent. Je connaissais mieux que cela les coins sombres et les recoins qu'il fallait éviter; J'étais même devenue douée dans ce domaine. Pourtant, c'est moi-même qui foule le sol des Sekmet à ce moment-là. C'était quelque chose que je ne connaissais pas et la curiosité m'avait poussée à poser une patte, puis une autre jusqu'à faire plusieurs pas dans ce lieu qui m'était encore inconnu. C'était plus fort que moi mais la curiosité m'avait donnée des ailes. Je n'avais qu'à m'en prendre qu'à moi-même s'il m'arrivait malheur et pourtant, j'étais soudainement heureuse de fouler un sol interdit à ma meute et de plus, de ne croiser personne, alors que cela faisait bien dix bonnes minutes que j'étais entrain de marcher comme cela, sans but et sans idées dans la tête.

Marchant, de plus en plus loin, je m'enfonçais dans cette forêt charbonneuse. Le sol était étrangement sombre, le reste de la forêt aussi, si bien que je n'étais pas sûre de ce que mes yeux me donnaient et me renvoyaient dans ma tête qui analysait la situation. Alors quand deux prunelles se refléter dans l'immensité verdâtre, j'eus comme une impression d'hallucination, mais resta tout de même sur place.

« Il y a ... quelqu'un ? »

Dis-je d'une voix qui me voulait non agressive du tout. On ne sait jamais, ils étaient peut-être pas tous comme Elendil, aussi gentil et protecteur. C'était peut-être quelqu'un de méchant, sans coeur et qui allait m'arracher la gorge. Cette idée vint à me hérisser les poils et je me mis en position de défense, m’apprêtant à courir au moindre signe.