Souffle acide du vent, larmes brulantes du ciel. Le monde ne ressemble plus aux paysages d'autrefois. Les cataclysmes ont frappé, des colonnes de flammes et de fumées se sont élevées sur l'horizon. La guerre. La guerre des hommes. Et nous, les loups n'avons eu d'autres choix que de fuir. Nombreux furent nos congénères emportés. Nous traversâmes les plaines cabossées, les forêts de cendres, poursuivis par la faim, traqués par la mort.
Notre salut, nous le devions malheureusement à ceux qui avaient provoqué notre malheur.
La veille, un jeune solitaire avait tenté de pillé le garde manger, celui-ci devait à peine avoir un ans et deux ou trois mois. Seul, ou presque, il s'était aventuré en terrain hostile et, Nymeria fut obligé de l'arrêter … Ne pouvant permettre à qui que ce soit de dépouiller leur garde manger, la Bras Droit arrêta le jeune loup avant qu'un Navnik se présente. Fort heureusement, aucun combat ne fut déclaré, tant mieux, elle n'en voulait pas … Le combat n'est pas son truc, pour dire vrai, elle en a peur, peur de ce qu'elle peut devenir dans ces moments là … Toutefois, malgré qu'elle ai protégé le garde manger de sa meute, elle ne cesse d'être ronger par les remords d'avoir privé ce jeune d'une proie qu'il avait probablement besoin … Si un Navnik s'occupait de lui, pourquoi n'en fait-il pas partie ? Elle l'ignore …
Lorsque le soleil se leva à peine, Nymeria quitta sa tanière en demandant à Keres de veiller sur Reny. Partant fouiller, la grise mit un moment avant de réussir à trouver une carcasse suffisamment potable. La proie en gueule, elle décide de retrouver ce loup blanc, comment se nommait-il ? Remus d'après le Navnik …
Flairant ci et là dans les terres neutre en essayant de se souvenir de son effluve, elle décide d'arrêter de chercher inutilement. S'arrêtant, elle dépose la carcasse à ses pattes et lève la tête en lançant un long hurlement destiné à ce Remus en question en espérant qu'il se trouve dans les parages et qu'il l'entendra …
Patientant alors, assise, elle garda ses yeux d'or levé vers le ciel, son collier de fer reflétant légèrement les rayons du soleil qui réussissaient à transpercer les nuages blanc probablement gonflé de neige. Pourquoi faisait-elle cela ? Elle l'ignore … Elle savait juste qu'elle devait le faire, quelque chose le lui disait, un instinct, son instinct … Elle resta alors planté là, dans la neige, quelque peu fatigué car, dernièrement, elle peine à dormir sans comprendre pourquoi. Les cauchemars reprenaient-ils ? Visiblement mais, pas que … Elle se perdit dans ses pensées en attendant dans ce froid hivernal ...
Remus et Natan avaient fuit le territoire Esobek tandis que le jeune loup blanc avait vainement tenté de piller leur garde mangé, uniquement guidé par la faim qui le prenait en tenaille depuis désormais plusieurs jours. Natan, son mentor, était allé le chercher, sentant sûrement que son jeune protégé était en train de commettre une erreur. La raison du vengeur blanc lui avait bien entendu crié de ne pas se rendre dans ce territoire, qu'il était bien plus faible qu'un quelconque Esobek qui tenterait de l'arrêter, mais elle était bien moins forte que la faim qui le harcelait sans arrêt pour qu'il vienne se nourir. Et n'importe quoi aurait suffit, même un rat, chose qu'il n'avait encore pas trouvé alors qu'il avait encore tenté de chasser il y a de cela deux jours. Il ne savait plus quoi faire pour obtenir de la nourriture, piller était devenue son unique possibilité, alors qu'il répugnait cela et avait beaucoup trop de fierté pour agir de la sorte car il était si arrogant qu'il était persuadé qu'il pourrait toujours trouver une proie par ses propres moyens, mais il se trompait. Que pouvait-il faire d'autre mis à part piller? Quelle avait été son autre solution? Il était considéré comme un loup solitaire, alors jamais il n'aurait pu aller se servir dans le garde manger Navnik et il était hors de question qu'il demande à Natan de lui en apporter, cela serait un coup en plein dans sa fierté.
Natan lui avait d'ailleurs passé un sacré savon, mais Remus lui avait tenu tête, détestant qu'on lui cri dessus alors qu'il n'était même pas en tort. Ce crétin n'avait même pas compris qu'il mourrait simplement de faim et il l'avait laissé là, dans la forêt enneigée, tandis que des affaires plus urgentes pour la meute des Navniks quémandaient sa présence. Alors, toute la journée, Remus s'était baladé aux alentours de la terre neutre, cherchant sans cesse de quoi se sustenter sans jamais rien trouver. Puis finalement, il fut stoppé par un hurlement venant d'en dehors de la forêt. Intrigué, Remus s'était discrètement approché et avait trouvé en contrebas, la même louve qui l'avait fait fuir du garde manger des Esobek, une proie devant elle. Il hésita longuement mais fini par venir à sa rencontre, restant tout de même prudent, mais attiré par l'odeur que dégageait la viande animale.
"Tu attends quelqu'un?"-demanda-t-il.
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Ven 25 Déc - 23:02
bien trop jeune ...
f. 105 - a. 105 - e. 105
Elle attendit un long moment sans que personne ne répond à son appel. Secouant la tête pour s'ébrouer, son collier bougeant dans le sens inverse de son mouvement. Elle ramena sa patte arrière pour tenter de gratter en dessous, la peau la démangeant sur le coup avant de se remettre en position, attendant encore jusqu'à ce qu'un bruit fasse vibrer ses oreilles puis, une voix retenti. Elle leva la tête jusqu'à trouver enfin celui qui l'avait interpellé.
« Je te cherchais toi, Remus c'est ça ? »
Elle fixait de ses yeux dorée le jeune solitaire au pelage blanc et à la cicatrice. Elle l'avait cherché, il avait finit par pointer le bout de son museau. Elle l'observe, légèrement amaigris par la faim, camouflé sous son épais pelage nacré. Les loups blanc avaient l'avantage d'avoir le poil épais, on dit que cela provient de leur origine d'autrefois, qu'ils étaient des loups vivant principalement en milieu froid, tandis que son propre pelage à elle est loin d'être fournis comme elle aimerait l'avoir … Oubliant toutefois le froid, elle fit un léger signe de la tête au jeune loup de s'approcher et, se saisit de la proie entre ses pattes pour aller à sa rencontre. Elle jeta alors le lapin mort vers le solitaire.
« C'est pour toi. Ce n'est pas grand chose mais, au moins, ça te permettra de garder tes forces. »
Elle resta debout devant lui, tournant son regard pour fixer un point invisible.
« Navré de t'avoir éjecté hier mais, comprend le, je ne peux permettre aux autres de venir se servir sans consentement dans notre garde manger. Nous avons besoin de cette maigre réserve, surtout les plus jeunes et, je ne veux pas que mes enfants soient touchés par la famine. Pour toi, ce n'est peut-être rien, probablement injuste et, je comprendrais ce sentiment mais, je ne t'ai pas chassé de guetté de cœur. C'était mon devoir, pour ma meute et mes fils. »
Non, elle n'avait pas aimé chasser ce jeune loup, lui grogner après, le menacer mais, elle n'avait pas eu le choix, d'autant qu'il avait tenté de saisir une proie malgré tout et, si il y était arrivé, elle aurait été forcé de l'attaquer, à contre cœur et, qui sait ce qui aurait pu se passer avec le mâle Navnik à côté ?
« La nourriture est dur à trouver, je sais mais, tenter de piller est encore plus dangereux alors, n'essaye plus, tu es bien trop jeune pour te faire tuer ... »
Remus resta à quelques mètres de la louve qu'il avait rencontré un peu plus tôt dans la journée et qui avait fait barrière, tandis qu'il s'était introduit dans le garde manger de la meute des Esobeks dans le but de trouver quelque chose à manger, afin de ne pas mourir de faim. Il avait pensé que la présence de Natan, survenue peu à après pour éviter à Remus de se faire tuer, lui permettrait de voler le lapin qu'il avait repéré, mais ce dernier n'avait fait que de le pousser à partir en sa compagnie, mettant Remus dans une rage sans nom. Ces deux-là c'étaient d'ailleurs battus, Natan ne supportant pas l’insubordination dont son disciple avait fait preuve, mue par son besoin urgent de se nourrir et bien entendu, les crocs acérés et la force brute de son mentor l'avait remis à sa place. Par la suite, Remus avait préféré s'isoler dans la forêt, humilié, en colère et faible avant de décider de nouveau tenter sa chance et essayer de trouver de quoi se sustenter, avant d'être attiré par le hurlement de la même louve qui lui avait auparavant interdit l'accès au garde-manger de sa meute. Remus s'y était rendu, intrigué, mais désormais qu'il se trouvait devant l'animal, il se demandait s'il ne s'agissait pas là d'un stratagème pour l'attaquer, voire une embuscade. Peut-être y avait-il d'autres loups dissimulés à travers les fourrés qui attendaient le bon moment pour l'attaquer ? Mais, le vengeur blanc avait beau humer l'air, il ne sentait que l'odeur de la louve, du lapin et la sienne.
''C'est pour toi. Ce n'est pas grand chose mais, au moins, ça te permettra de garder tes forces.''-lui répondit son congénère alors qu'elle lui montrait la proie avant de la prendre dans sa gueule et de s'approcher. Remus fronça les sourcils et se recula de quelques pas, méfiants avant de s'arrêter lorsqu'elle jeta le lapin au sol. Il hésita de longues minutes avant de rapidement se saisir de la proie et de reculer d'encore quelques pas. Il s'arrêta alors qu'il était à plusieurs mètres d'elle et planta ses crocs dans la chaire du lapin, lui arrachant un morceau généreux du ventre qu'il mâcha goulûment. Il sentit un long frisson lui parcourir le corps, comme s'il avait oublié ce que c'était de manger alors que cela ne faisait que quelques jours qu'il souffrait de la faim. Il n'attendit pas plus longtemps et continua de manger, s'assurant toujours d'avoir un œil sur la louve et de pouvoir l'entendre.
''Navré de t'avoir éjecté hier mais, comprend le, je ne peux permettre aux autres de venir se servir sans consentement dans notre garde manger. Nous avons besoin de cette maigre réserve, surtout les plus jeunes et, je ne veux pas que mes enfants soient touchés par la famine. Pour toi, ce n'est peut-être rien, probablement injuste et, je comprendrais ce sentiment mais, je ne t'ai pas chassé de guetté de cœur. C'était mon devoir, pour ma meute et mes fils.''-ajouta la louve tandis que Remus arrachait la chaire du lapin.-''La nourriture est dur à trouver, je sais mais, tenter de piller est encore plus dangereux alors, n'essaye plus, tu es bien trop jeune pour te faire tuer ...''-acheva-t-elle.
Remus garda le silence plusieurs minutes, terminant de se nourrir. Il n'en prit que la moitié, préférant garder la seconde pour d'autres jours où il ne trouverait pas une proie et releva finalement la tête, ses babines imbibées de sang. Il l'observa en plissant les yeux et s'assit enfin dans la neige, cette louve était beaucoup trop bonne et peu méfiante pour son bien, surtout si elle semblait enceinte.
''Pourquoi m'aider, alors que tu ne me connais pas et que j'ai tenté de piller le garde-manger de ta meute ? Tu ne me connais pas, et ne sait pas d'où je viens, venir avec ce Navnik aurait pu être une ruse de ma part pour te tirer dans un piège, et actuellement, peut-être que d'autres pillent votre garde-manger. D'autant plus que tu sembles enceinte, je pourrais tuer tes petits.''-répondit Remus de son habituelle voix grave et froide. Il se lécha les babines et reprit.-''Il est stupide de ta part de désirer enfanter en ces temps-là, si mêmes les loups adultes ont du mal à trouver de quoi se sustenter, je n'imagine même pas ce que cela sera pour tes petits, d'autant plus que la faim risque de jouer sur le taux de lait maternel que tu fourniras. Tu représentes un être faible, ce n'est pas bon à cette période là, pas bon pour toi.''-ajouta-t-il avant de soupirer longuement.-''Cependant...Je me dois tout de même de te remercier pour ce lapin, tu as beau faire preuve de peu de méfiance, tu viens de me sauver la vie.''
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Ven 15 Jan - 16:04
vie de solitaire
f. 105 - a. 105 - e. 105
Le jeune loup se méfia, recula puis, face à l'odeur du lapin, il finit par se jeter dessus, l'emportant, le dévorant sous le regard de la louve grise. Elle ne bougea pas, le laissa faire. La faim est quelque chose d'atroce qui peut vous rendre fou, elle le sait, elle ne le sait que trop bien. Elle secoua la tête avant de tenter de se gratter sous son collier métallique. Elle s'ébroua une dernière fois puis, écouta le loup blanc. Pourquoi l'avoir aider ? Parce qu'il reste l'un de ses congénères, parce qu'il reste jeune. Il avait tenté de pillé par désespoir car, seul le désespoir peut mener à un tel acte suicidaire. Concernant le Navnik, c'était tout autre. Oui, cela aurait pu être un piège mais, ça n'avait pas été le cas puis, si ça avait été le cas, le Navnik et le solitaire se seraient retrouver dans une belle galère car, Nymeria n'était pas la seule louve présente près de la tanière ce jour-là et d'autres auraient rappliqué en entendant un quelconque combat éclater. Que le garde-manger se fasse piller actuellement ? Non, ce dernier était gardé.
Il finit par la remercier pour le lapin mais, il se trompe sur une chose. Nymeria est toujours méfiante, prudente. Même si elle vient seule elle sait toujours ce qu'elle est en train de faire. Elle a toujours vécu solitaire, persécuté. Elle a vécu une lune entière enfermé chez les Hommes à lutter pour survivre, à repousser la mort chaque jours. Non, Nymeria est méfiante, trop méfiante, même si elle n'en a pas l'air actuellement. Elle ne laisse pas n'importe qui l'approcher et elle n'approche pas de n'importe qui. Elle montre facilement les crocs pour tenter de dissuader les autres de l'approcher, malgré qu'elle ne soit pas de nature agressive, quoique, la bête en elle ne demande que cela … Toutefois elle avait su la dompter, à moins que ça ne soit l'hiver qui la repousse et la force à rester en fin fond de son être. Chose sûr, le jeune loup la sous-estime mais, qu'importe. Elle haussa les épaules.
« Cela n'a pas d'importance que tu penses ça. J'ai vécu solitaire suffisamment longtemps pour connaître sa dure vie. Je sais ce que ça fait d'avoir faim au point de tenter l'impensable pour pouvoir se nourrir. En réalité, je ne t'en veux pas d'avoir essayé mais, je ne pouvais te laisser faire non plus. Maintenant, prend mes avertissements comme bon te semble mais, le pillage ne t'amènera rien de bon et pas tous te laisserons filer sans rien dire. J'ai désormais finit ce que j'avais à faire. »
Elle se redressa alors pour s'ébrouer et retirer la neige de son pelage. Le jeune n'était pas des plus amical mais, quoi de plus normal après tout ? Il est méfiant et il a bien raison de l'être. Ainsi, Nymeria ne l'importunera pas davantage. Elle lui avait donné ce qu'elle souhaitait lui donner, désormais elle pouvait rentrer ...