Il était revenu. Un jour de plus. Les hommes abondaient de nourriture, pourquoi se priver de leur en chiper quelques dindes?

La nuit tombait lorsqu'il s'approcha des bâtiments, prudent et cherchant à faire de la reconnaissance. Quelques enclos. Une basse-cour fermée mais visiblement facile à ouvrir. La grange-forteresse, dont le trou avait sûrement été bouché. Il saliva.
Ni une ni deux, il bondit à l'intérieur de l'enclos de la basse-cour vide, jouant des crocs sur le loquet et la porte qui le maintenait fermé, et s'empressa de tordre le cou de la dinde la plus à proximité. Un concert de piaillements y répondit, explosant dans la construction quelques secondes auparavant endormie.
Le voleur courut ventre à terre vers les bois, camouflant sa prise avant de regarder sa source avec envie. Pouvait-il espérer une autre proie? N'importe laquelle, mais une autre proie, avant que les hommes ne viennent...

La silhouette d'un humain, suivie d'autres, apparaissant non loin, l'en dissuada. Il fit demi-tour, serrant avec obstination sa dinde morte entre ses crocs.

Le goût de la dinde était encore dans sa gueule quand il revint, prudemment, mais revint bien. Une dernière fois. Une dernière prise, puis il en arrêterai là. Il n'était pas non plus là pour vider tous les enclos des hommes, juste pour avoir de quoi bouffer.

Aboiement de chien. Cris d'hommes. Ca commençait mal. Le pilleur disparut entre les arbres, peu enthousiaste à l'idée de faire face à la fureur humaine face aux vols incessants dont leur gibier enfermé subissait les frais.
Il attendit un bon bout de temps, que les soupçons se dissipent, avant d'y retourner. Avec plus de précautions.

Ce n'était visiblement pas son jour. Le même chien, le diable d'animal, avait prévu son retour. Il gronda, mais face aux machoîres du cabot, recula avant de déguerpir. C'est que c'était pas très commode, un chien en colère. Ses compagnons encore moins, et ses humains...