Souffle acide du vent, larmes brulantes du ciel. Le monde ne ressemble plus aux paysages d'autrefois. Les cataclysmes ont frappé, des colonnes de flammes et de fumées se sont élevées sur l'horizon. La guerre. La guerre des hommes. Et nous, les loups n'avons eu d'autres choix que de fuir. Nombreux furent nos congénères emportés. Nous traversâmes les plaines cabossées, les forêts de cendres, poursuivis par la faim, traqués par la mort.
Notre salut, nous le devions malheureusement à ceux qui avaient provoqué notre malheur.
Starving and try everything to survive [Ft. Natan]
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Mar 15 Déc - 19:04
Don't argue me, I'm starving
17 // 15 // 15
Remus sortit donc de la cave soufflée, et se fraya un chemin hors du territoire des Esobeks, aux côtés de Natan, très certainement suivis par le regard sombre de ce loup qui l'avait empêché empêché de pouvoir se repêtre de l'une de ces délicieuses proies qui s'offraient à lui. Il en avait gros sur le coeur, cela le rendait fou qu'il soit aussi près du but, et que pourtant, il en était si éloigné, et qu'il ne puisse pas saisir l'occasion tant rêvée de pouvoir se nourrir et récupérer des forces. Il mourrait tellement de faim qu'il pouvait prendre tous les risques possibles pour manger ne serait-ce qu'un morceau de viande. Voilà plusieurs jours qu'il ne s'était pas nourri, et il sentait qu'il ne tiendrait pas très longtemps à ce rythme là, c'était pour cette raison qu'il faisait tout et prenaient tous les risques, tous plus stupides les uns que les autres dans le but de trouver une proie. Bientôt, dans plusieurs jours, peut-être moins, il sentirait ses forces l'abandonner. La famine se profilerait et lui aussi était touché par cette dernière, il devait trouver à manger et vite. Et il sentait bien que si Natan tentait de s'énerver contre lui, il perdrait son calme et laisserait la colère l'envahir. Il n'était pas que fou de rage à propos de cette fichue famine, mais aussi à l'encontre de son demi-frère qu'il avait cherché depuis tant de mois et qui ne l'avait toujours pas contacté. Il sentait la haine et la colère monter en lui à une vitesse folle, aidé par la faim qui se faisait chaque jour beaucoup plus forte. Il était à bout de nerfs et cherchait donc quelqu'un sur qui passait sa rage, et tant pis si cela serait son mentor.
Le chemin se fait dans un silence de mort, et je fronce le regard à chaque fois que je regarde le jeune mâle. Il ne comprend pas les risques inconsidérés qu'il a pris, et il ne semble pas comprendre la chance qu'il a eu d'avoir été suivi par un Navnik prêt à le protéger. Je savais déjà qu'il faisait une connerie avant même qu'il n'entre sur les terres des Esobek, et heureusement que j'ai eu l'intuition qu'il préparait un mauvais coup. Je soupire. Peut-être suis-je trop sévère. Peut-être devrais-je le laisser vivre, après tout il n'est pas mon fils. Mais ce môme a de l'ambition, et je serais particulièrement déçu de le voir gâcher son talent pour si peu qu'un lièvre. Mais, si je me sentais prêt à faire des concessions, le voir déjà s'éloigner sans un mot ravive ma colère pour lui. Je fonds dans sa direction, le percute violemment et le roule dans la neige. Je me redresse aussitôt, de toute ma hauteur, et je le toise durement. Que croit-il ? Qu'il va s'en sortir ainsi ? Se faire sauver la peau et se barrer sans un mot ? Je gronde, lui montrer mes crocs meurtriers.
- Tu as agis sans faire preuve de discernement ! Tu aurais pu te faire tuer ! As-tu pensé à ton père, lorsque tu as pénétré les terres ennemies ? As-tu pensé aux tiens, que tu prétends vouloir sauver ? Idiot ! Tu es un idiot !
Et déjà, dans ses yeux dorés, je vois naitre la fureur. Je plisse les yeux. Bien, si c'est une remise en place dont il a besoin, je vais la tourner à son avantage. Qu'il bondisse le premier. Je suis prêt à le recevoir.
Remus s'éloignait déjà de Natan, dans le but de retourner non loin du lieu où il dormait, en plein milieu de la forêt, à l'abri des regards indiscrets et d'où il pouvait tout voir, un poste parfait pour lui. Il ne comptait pas remercier son mentor, il était beaucoup trop furieux pour cela. Peut-être avait-il tort, très certainement, après tout, il s'était introduit en territoire ennemi et si Natan n'avait pas été là, qui sait ce qu'il se serait produit ? Mais la faim dirigeait tant le loup blanc qu'il était désormais aveuglé par la colère. Pourquoi ne comprenait-il pas qu'il avait besoin de se nourrir et que lui, il avait sa meute pour le tenir en vie, lui, il était seul, complètement seul, même son propre frère, le loup qui partageait son sang, ne semblait pas s'intéresser à lui plus que cela. Et ça le rendait complètement dingue rien qu'à se souvenir de ses paroles, lui disant qu'il devait devenir fort pour aider la cause des Dragons, visiblement, il semblait l'avoir oublié. Ou peut-être était-ce ce crétin immature de Pandémonium qui avait réussi à convaincre son frère de ne pas chercher à se rapprocher de Remus parce que ce dernier n'était très certainement pas de confiance. Tout cela réuni mettait le loup blanc dans une rage folle, de plus, il avait la sensation de perdre peu à peu toutes ses forces, bientôt, il n'aurait même plus la force de se lever.
Le vengeur blanc pensait pouvoir disparaître dans la forêt pour un peu de tranquillité et ainsi, se reposer, mais, c'était sans compter la rage de son mentor qui très certainement agacé par le silence de Remus, se jeta sur lui. L'impact fut à la hauteur de la force de frappe du loup qui l'éjecta violemment au sol. Ce dernier poussa un gémissement de douleur en rencontrant le sol avec force et vit Natan se redresser de toute sa hauteur et lui vociférer sa colère au visage.
''Tu as agis sans faire preuve de discernement ! Tu aurais pu te faire tuer ! As-tu pensé à ton père, lorsque tu as pénétré les terres ennemies ? As-tu pensé aux tiens, que tu prétends vouloir sauver ? Idiot ! Tu es un idiot !''-cria-t-il alors que Remus serrait les dents, sa fureur se lisant très bien dans son regard. Il ne resta pas longtemps de marbre, car il était si enragé que l'attaque de Natan le fit exploser. Il poussa donc un grognement de colère et positionna ses pattes sous son poitrail, le repoussant avec force avant de venir brutalement planter ses crocs dans son épaule. Mais, ce ne fut pas pour très longtemps car Natan le repoussa rapidement et Remus se positionna sur ses pattes, prêt à recevoir sa riposte.
Deux pattes lourdes qui me forcent à reculer, et une morsure brutale, pleine de rage, qu'il m'assène à l'épaule. Je le repousse aisément, l'oblige à se camper sur ses pattes. Il sait ce qui va se passer, et il est prêt. Allons mon jeune ami, défoulons-nous, si c'est ce dont tu as besoin. Il essaie de me faire la leçon, cherche une excuse valable pour expliquer sa tentative de vol, mais il n'a encore une fois pas regardé plus loin que le bout de sa truffe. Il ne comprend pas qu'en tant que fils de l'Alpha légitime, chacune de ses attitudes, chacun de ses choix auront un impact plus ou moins grand sur toute la meute qu'il cherche tant à regagner. Croyait-il que j'allais mettre la paix diplomatique de ma meute en jeu en échange d'un simple lapin ? Pensait-il que parce que j'ai accepté de l'entraîner, de l'aider pour sauver les siens, j'allais pour autant risquer ma place dans la meute ou pire, mettre en danger chacun de ses membres ? Je bondis en avant, plonge mes crocs dans son encolure et le tire brutalement en arrière pour lui faire perdre cet équilibre précaire qu'il s'évertuait à maintenir face à moi. Je le roule dans la poudreuse pour lui rafraichir les neurones, et je le relâche aussitôt pour lui tourner autour.
- Que croyais-tu, Remus ? Que ta meute vaut moins que toi ? Crois-tu que parce que tu as faim, tous doivent risquer leur vie ? Tu fais un bien piètre Prince, mon jeune ami.
Je le toise, continue de lui tourner autour et observe chacun de ses gestes pour anticiper sa prochaine attaque. Il est prêt à en découdre. Il est faible, mais furieux, et il a besoin d'utiliser cette énergie que la rage lui donne. Soit.
Posté sur ses pattes, Remus attendait la prochaine offensive de Natan qui ne tardait pas. Ce dernier semblait bien déterminé à lui donner une bonne leçon, et Remus voulait déverser toute la colère qu'il ressentait à l'égard de son mentor qui, selon lui, ne lui avait pas donné l'occasion de pouvoir se nourrir, alors qu'il mourrait de faim depuis un moment. Puis, sans crier gare, il fondit sur lui, le saisissant brutalement par l'encolure. Il le fit valser au dessus de lui, envoyant violemment le loup blanc au sol qui atterrit brutalement dans la poudreuse, sur le dos. Il poussa un grognement de douleur et serra les mâchoires.
''Que croyais-tu, Remus ? Que ta meute vaut moins que toi ? Crois-tu que parce que tu as faim, tous doivent risquer leur vie ? Tu fais un bien piètre Prince, mon jeune ami.''
La colère du jeune mâle pourrait lui être d'une aide précieuse, si seulement il savait faire abstraction de ses émotions pour les trier et s'en servir comme armes destructrices. Il est si furieux qu'il parvient à me faire tomber, mais je suis debout en bien peu de temps et il aurait eu besoin de beaucoup plus pour parvenir à prendre le dessus sur moi. Cependant il ne lâche pas prise, il s'acharne à défouler sur moi toute la haine que le monde ou je ne sais quelle autre chose lui inspire. Il claque des mâchoires, gronde, serre ses griffes douloureuses contre ma peau dans l'idée de la déchiqueter. Il cherche à atteindre mes faiblesses, à blesser mon corps. Et si j'esquive ses coups, je le laisse m'en porter certains, sans gravité, pour lui donner confiance en lui-même. Je veux qu'il apprenne à se comprendre, à écouter ce que son corps lui dit, et à entendre en même temps les limites que son cerveau lui impose. Je le pousse ainsi à se démener contre moi, bondissant d'un côté et de l'autre en l'obligeant à me suivre dans une danse infinie, alors que je sens d'ici ses membres trembler de douleur à mesure que le temps passe et qu'il continue de s'acharner. Mais, jamais je ne m'arrête, et je le forcerais à me suivre jusqu'à ce que ses os se rompent s'il le faut. Il finira par comprendre, je n'ai aucun doute là-dessus. Il perdra de nombreuses fois avant d'assimiler enfin mes leçons, et un jour il deviendra aussi fort que tous les Dragons que le monde ait porté. En attendant, le jeune mâle à bien du boulot, et ce n'est pas aujourd'hui que je le laisserais se reposer. La faim ne justifie aucune des faiblesses que Remus a accumulé.