Remus était tenaillé par la faim et s'était entraîné aux abords de la ville afin de pouvoir prendre de la musculature et espérer tenir le coup lorsque le jour viendrait de remettre Adriel sur le trône. Mais pour le moment, il était fatigué et mourrait de faim. Voilà plusieurs jours qu'il n'avait pas goûté de viande et il savait que le territoire des Esobeks ne se trouvait pas loin, non loin de la cave soufflée, paraît-il. Alors, il s'était frayé un chemin dans la ville, était arrivé non loin de ce garde manger, y était entré puis avait observé les proies pour décider de laquelle il pourrait emporter.

Lancé de dé.

Le membre 'Remus' a effectué l'action suivante : Lancer de dés

'Dé de pillage' : 12

Je cours à la suite de Remus, je sais qu'il prend d'énormes risques et heureusement que je l'ai suivi jusque là pour l'arrêter

- Remus ! Sors de là putain !

Faites que les verts ne nous trouvent pas ici ... Mais quand j'arrive sur les lieux, une Esobek est déjà devant Remus à lui bloquer la sortie.

- Ohw ... Euh ... Je ramasse ce p'tit con et je m'en vais ...

Remus observait la nourriture en plissant les paupières avant de sentir une odeur inconnue et de se tourner vers un nouveau loup qui lâcha sa proie et menaça le vengeur blanc, le mettant en garde s'il tentait de voler de la nourriture.

"Je te demande pardon?"-s'exclama-t-il, offusqué.-"Je n'ai que faire de ton garde manger. Il s'agit en vérité de mon demi frère qui a prit de la nourriture tout à l'heure, je la ramène simplement."-dit-il le plus froidement du monde avant de se tourner vers Natan.-"Je nous ai évité un bel incident diplomatique."

Remus essaie de se justifier par des mensonges tous plus gros les uns que les autres. Eviter un incident diplomatique, bien sûr, surtout venant de deux solitaires. Je roule des yeux, exaspéré par sa stupidité. La louve, à mon arrivée, n'a de cesse de gronder. Je la fixe dans les yeux, impassible, alors qu'elle fait remarquer au jeune mâle que son mensonge ne tient pas la route.

- Maintenant partez et ne revenez plus, surtout toi le Navnik, sauf si tu veux que l'alliance prenne fin, tiens toi hors de nos terres.

Je plisse les yeux, vaguement agacé par son arrogance. Elle est sur son territoire, mais je ne suis pas tant en tort que ça. Est-ce mal que de vouloir empêcher un jeune de faire la plus grosse connerie de sa vie ?

- Surtout moi ? Je viens ramasser un voleur et tu me fais des reproches ? Tiens ta langue, vipère, nous n'avons pas envoyé d'espion chez vous, nous.

Je la toise du même air suffisant qu'elle me porte, mais j'attends dans le même temps que Remus voit se réveiller son intelligence si elle existe, et qu'il me rejoigne rapidement pour quitter cet endroit au plus vite.

Remus observe les deux loups qui se regardent chacun dans le blanc des yeux, prêt à attaquer si l'autre fait le moindre mouvement brusque. Le vengeur blanc devient désormais spectateur et cela n'est pas plus mal. Il baisse les yeux vers un lièvre qui se trouve au niveau des pattes de l'Esobek. Il suffirait qu'il se baisse, la saisisse et s'en aille en courant. Il était persuadé que cela était possible. Son attention était désormais presque tournée vers Natan et il suffisait simplement que ce dernier la provoque juste un peu pour qu'il puisse s'enfuir avec la proie entre les crocs. Il avait tellement faim qu'il était prêt à tout tenter pour avoir ce lièvre. Il ne baissa les yeux que durant une seconde, de sorte à ce que l'Esobek ne remarque rien, puis, jeta un regard vers son mentor, presque pour lui signifier sa pensée. Il savait que cela était suicidaire, mais tous-deux n'arrivaient plus à trouver de proies, ces dernières se faisant rare. Il s'agissait là de la chance de leur vie, juste un peu de viande pour récupérer quelques forces, cela faisait depuis trop de jours que Remus ne s'était pas nourri et il sentait qu'il allait bientôt défaillir. Il savait que cela était fou et sa raison lui criait d'abandonner et d'essayer de nouveau de chasser. Seulement, une part de lui, lui disait qu'il ne retrouverait pas de proies de sitôt et que ce serait très certainement la seule occasion qui se présenterait devant lui.

Elle s'approche finalement de Remus et, en pensée, je maudis ce vaurien d'avoir voulu jouer au plus malin. Il semblerait que nous soyons réellement passé à peu d'un incident diplomatique. Je gronde dans la direction du jeune mâle, qui se fait écarter des réserves par le rapprochement de la louve.

- Je surveillerais nos espions rebelles, surveille tes jeunes rebelles et quittez cet endroit. Je n'ai aucune envie d'un bain de sang. Partez.

- Je n'y manquerais pas. En route, gamin.

Je le regarde d'un air dur, qu'il se magne, que je puisse aller lui passer un savon dans les bois, loin d'ici et des oreilles indiscrètes.

Remus se crispe et observe la louve avant de reculer de quelques pas, jetant un dernier regard au lièvre qu'il ne pourra pas obtenir. Il sentit son ventre gargouiller, presque de protestation, mais le vengeur blanc ne peut pas faire autrement. Aujourd'hui, les jours à venir s'apprêtent à être sombres. Il fait finalement volte face, dents serrées et s'éloigne, presque à regret. Il aurait fallu d'une simple diversion pour qu'il puisse se saisir de cette proie, mais il ne peut pas. Alors, il n'insista pas.