Souffle acide du vent, larmes brulantes du ciel. Le monde ne ressemble plus aux paysages d'autrefois. Les cataclysmes ont frappé, des colonnes de flammes et de fumées se sont élevées sur l'horizon. La guerre. La guerre des hommes. Et nous, les loups n'avons eu d'autres choix que de fuir. Nombreux furent nos congénères emportés. Nous traversâmes les plaines cabossées, les forêts de cendres, poursuivis par la faim, traqués par la mort.
Notre salut, nous le devions malheureusement à ceux qui avaient provoqué notre malheur.
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Le répertoire des défis [solo] | |
| En savoir plus | Mar 15 Déc - 13:27 | |
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Jauges : 10 // 12 // 14 - Citation :
- Vous avez volé de la nourriture, et vous vous êtes fait voir ! Vous êtes poursuivi par un humain armé et par ses deux chiens. Écrivez la poursuite du point de vue de l'Homme. Minimum 300 mots.
Je passe devant la fenêtre par hasard et je vois les poule qui s'agitent. J'entends leurs piaillements affolés, il faut alors peu de temps avant que les chiens ne s'affolent devant la porte. Les aboiements deviennent agressifs, leurs voix ne font aucun doute pour moi : quelque chose se passe. Un renard dans le poulailler ? Ces petites saletés m'en font voir de toutes les couleurs. Je lâche un grognement en lâchant le rideau qui retombe sur la vitre, et j'enfile rapidement mes bottes en attrapant le fusil derrière la porte. Je l'arme en passant dans l'encadrement et je claque la poignée derrière moi, hurlant aux chiens de la boucler. Je suis là, qu'ils la ferment. Je descends les marches en grognant de colère. Cette foutue vermine n'est pas prête de revenir fourrer son sale museau dans mon poulailler. Je rejoins rapidement les lieux et, dans la folie des poules, j'aperçois l'animal. Pas un renard, un loup ! Un salopard de loup qui tient une de mes dindes dans la gueule ! Je me mets à gueuler, à l'insulter de tous les noms, et la bête me fixe de ses yeux d'émeraude. Encore une espèce de mutant sortie tout droit des labo' ! Avant que j'aie pu ouvrir la porte du poulailler, le voleur s'est faufilé par où il est arrivé et se tire déjà à toutes pattes. Je fais rapidement demi tour vers mes chiens que je lâche. Dans un bond leste, les deux gardiens partent comme des fusées à la poursuite de notre cambrioleur. Encore des réparations qui vont me prendre des heures ! Je cours à la suite de mes chiens, au vu de leurs aboiements le loup est encore dans le champ de derrière. J'espère bien que les grillages vont le retenir assez longtemps pour que je le fusille une bonne fois ! Lorsque j'arrive, je découvre mes chiens qui poursuivent la bête et ma dinde, morte, dans un coin du pâturage. Je vais pour la ramasser mais me concentre finalement sur la course-poursuite qui fait rage de l'autre côté du pré. Le loup semble vouloir survivre, mais mes chiens sont entraînés pour abattre ces saletés de nuisibles. Ils abattent leur rage contre lui, le rattrapent peu à peu malgré les virages forcenés de leur victime. Je charge mon fusil, l'arme contre mon épaule et j'essaie de viser le loup. Il détale à gauche, à droite, part comme une furie dans une ligne droite fulgurante. Et mes chiens, toujours derrière, continuent de japper et de lui coller au train. Allez mes beaux, tuez-le ! Lorsqu'enfin je parviens à l'avoir dans mon viseur, j'ai juste le temps de poser mon doigt sur la gâchette que l'un des chiens se place entre ma cible et moi. Je grogne, lâche le viseur et les regarde. L'un des chiens parvient à capturer la cuisse du loup entre ses crocs, le faisant valser dans une roulade mémorable. Cette fois, il est perdu. L'autre chien se jette à sa suite et les grondements féroces qui ressortent de la bagarre me donnent bon espoir, même si je vois mes chiens qui s'agitent autour du loup et semblent garder un minimum de distance entre eux et les crocs de leur victime. Je prends les choses en mains. Il suffit qu'ils le tiennent au sol, et je pourrais l'abattre. J'attrape mon fusil dans une main et les rejoins en courant rapidement. Il faut faire vite malgré tout. Lorsque j'arrive, le sang dégouline sur le pelage du loup et sur celui de mes chiens, impossible de dire qui est le plus mal en point mais la réponse logique ne remplit de satisfaction. Entre deux coups de crocs échangés, le loup jappe et regarde dans tous les sens, comme s'il était capable de réfléchir. Foutues bêtes sauvages. J'arme mon fusil, le vise à nouveau. Les chiens s'excitent davantage, le loup se défend de plus belle. Et encore une fois, l'un de mes chiens se poste entre nous deux. Je lui flanque un bon coup de pied au derrière, ce qui le fait gémir et se pousser, mais à ma grande surprise le loup se relève et part à toute vitesse. Je balance mon fusil par terre en gueulant des jurons, tandis que cet enfoiré se fait poursuivre par mes molosses, deux fois plus gros que lui. Et quand il se faufile sous les grillages où mes chiens ne peuvent le suivre, je le maudis à coups d'insultes bien salées. qu'il aille crever dans les bois, tiens !
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| En savoir plus | Mar 15 Déc - 15:21 | |
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Jauges : 10 // 12 // 14 - Citation :
- L'espace d'une journée, votre loup adulte est redevenu un louveteau innocent et naïf. Écrivez un rp dans lequel votre loup redécouvre le monde comme au premier jour.
Lorsque j'ouvre les yeux, tout me semble immensément grand. La tanière, le plafond, les feuilles tapissées de poils sur lesquelles j'ai dormi. Je tourne la tête pour apercevoir Kuro, à mes côtés, et je soupire de soulagement. J'ai fais un sacré cauchemar que je ne manquerais pas de lui raconter lorsqu'il se réveillera à son tour ! Franchement, me voir grande et le perdre ! Quelle horreur ! Je baille longuement, le regarde à nouveau et souris de mon air malicieux. Soudain, je me roule pour me coller à lui, et j'attrape son oreille entre mes crocs pour tirer brusquement dessus. Il se lève brutalement en jappant, j'ai peut-être tiré trop fort. Je lâche ma prise et me redresse pour le fixer comme si je ne comprenais pas sa réaction. Mais Kuro me connait bien, il sait que je suis une chipie et que je l'ai fais exprès pour qu'il se lève. Je m'écarte de lui, m'étire comme maman nous a montré, et je commence à tourner en rond autour de lui. Maman, justement, n'est pas là. Probablement partie chasser pour nourrir les chenapans que nous sommes. Papa est sûrement dehors à monter la garde. Je lance un sourire enjôleur à mon jumeau et le défi de me suivre, alors que déjà je m'aventure à l'extérieur. Après tout, je suis grande ! Et la journée ne fait que commencer ! Je m'ébroue dans les premiers rayons du soleil, et je pivote mes oreilles vers l'arrière pour essayer de deviner ce que fais mon frère. Aujourd'hui, le monde est à nous ! Je ne repère pas notre père dans les parages, alors sans attendre Kuro, je m'éloigne de la tanière et je fonce vers les fourrés, le pelage ébouriffés par le sommeil et les yeux empli d'excitation. Je cri à mon frère de se dépêcher, que je ne l'attendrais pas, et déjà mes yeux découvrent un tout nouveau monde que je trouve plein de splendeurs et de richesses cachées. Je découvre une fougère comme si c'était le plus beau parasol du monde, et j'aperçois un insecte en le détaillant tel un sujet devant son roi. Ainsi, emportée par mes yeux extasiés, je m'éloigne de la tanière familiale et de mon frère, sans prendre garde où je mets les pattes. Les arbres se succèdent, laissant dans ma mémoire le souvenir indélébile de leur immensité et de la vie qui s'en échappe par souffles insensibles, et les feuilles mortes sont sous mes pattes un parfait terrain de jeu où je trouve bon de me rouler et de glisser dans toutes les directions. Les minutes s'écoulent, et je reprends mon avancée dans cette forêt bruyante et passionnante, alors que tous les trésors m'attendent pour être découverts. Je souffle sur une fleur de pissenlit pas encore arrivée à maturité, et mes yeux brillent d'un éclat étincelant lorsque je regarde toutes les graines s'envoler dans une bourrasque de vent. Je me mets à rire, pour une raison que je ne m'explique pas, et je pars brusquement à toutes pattes à travers les arbustes chétifs. Je brûle les calories que mon repas du matin a apportées à mon corps, et je sens la chaleur irradier dans mes muscles pour me pousser toujours vite, toujours plus loin dans les territoires inconnus. Bientôt, le temps à passer et je commence à ressentir la fatigue que connaissent tous les louveteaux aventuriers de mon âge. Je m'arrête, observe le ciel. Le soleil est bas, je crois que sa course est grandement avancée. J'ignore si nous sommes complètement le soir, mais j'ai bien de rentrer chez moi. Le problème ? Je suis seule. Seule, et complètement perdue dans ce monde gigantesque où, sous les ombres, tout devient prétexte à m'inquiéter. La peur monte en moi comme si mon sang était fait de cette manière gluante et poisseuse, et bientôt elle se change en une frayeur jusque là inconnue. Je me sens suffoquer, mes muscles se tendent si fort que j'ai l'impression de ne plus pouvoir esquisser le moindre geste. Je recule lorsque les branches griffues des arbres déposent sur le chemin des ombres terrifiantes, et je finis prostrée dans le creux d'une racine froide. Là, dans l'obscurité naissante, je promets silencieusement que je ne quitterais plus jamais la tanière familiale sans être accompagnée de mes parents. Alors, quand le soleil disparait dans les dernières lueurs du soir, je lance un long hurlement plaintif vers le ciel. Ma voix me semble aussi puissante que celle des adultes, mais je sais, j'ai conscience que peut-être personne ne m'entendra. Je suis perdue, effrayée, et seule. Je me roule en boule dans le creux de l'arbre et je ferme les yeux, cachée dans le plumeau de ma queue, espérant que ma famille me retrouvera vite. J'ouvre les yeux lentement, regardant l'horizon. Là, dans les ruines de la chapelle, je me rappelle encore comment, bien longtemps après mes pleurs, ma mère m'a retrouvée et ramené au chaud, tout contre mon frère jumeau. Mon frère jumeau que j'ai perdu aujourd'hui ...
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| En savoir plus | Mar 15 Déc - 16:13 | |
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Jauges : 10 // 12 // 14 - Citation :
- Vous vous réveillez dans un endroit inconnu, vous ne savez plus quel jour nous sommes, ni même qui vous êtes. Le monde entier vous est devenu inconnu, décrivez vos sensations. Minimum 400 mots.
Une douce chaleur, un sentiment de bien-être profond, puis le noir. Le noir total, l'obscurité inquiétante du néant. La chaleur devient brasier, le cocon devient étau. Je me redresse en sursaut, haletante, et il me faut de longues secondes pour visualiser correctement l'endroit où je me trouve. Je plisse les yeux pour m'adapter à la pénombre et, malgré toute ma concentration, je n'arrive pas à identifier les lieux. Impossible de reconnaître les odeurs, de me rappeler pourquoi je suis là et si je suis en territoire connu ou inconnu, ami ou ennemi. Je serre les mâchoires, me lève. Pourquoi suis-je arrivée ici ? Qu'ai-je fait hier ? J'ai beau chercher, rien. Rien ne vient, rien ne passe la barrière de ma mémoire sombre. J'étais ... Je ... Avec ... Et puis, soudain, le néant le plus total. Je cherche mon nom. Mon nom ! Mais comment est-ce que je m'appelle !? La peur s'insinue doucement en moi, comme une douce caresse qui me fait hérisser le poil et fait grimper l'adrénaline dans mes veines. Que se passe-t-il ? Qui suis-je ? Pourquoi suis-je arrivée là et comment ? Je détaille chaque centimètre carré, chaque paroi, chaque cailloux dans cette sorte de tanière que je ne reconnais pas, et rien. Rien que le vide dans ma mémoire, et l'incompréhension totale. Paniquée, je m'extirpe de cette cage obscure en m'extrayant rapidement par la seule entrée de lumière, et je ferme brusquement les yeux quand la lumière vive frappe mes rétines et je recule vivement, comme si l'obscurité était finalement bien plus rassurante. Là, dans l'ombre, j'observe alors l'extérieur avec appréhension, comme un nouveau monde que je découvrirais. Et c'est exactement ça : un nouveau monde que je découvre. Je pose les pattes dans une matière jaune et chaude, sans être capable de la nommer. Je marche lentement, mes membres s'enfonçant en son sein sans disparaître totalement. L'impression est agréable, mais le sentiment d'inquiétude est toujours là et me dévore de l'intérieur. Alors, je m'éloigne de cette tanière inconnue et je m'enfonce sous ces immenses choses sombre et claires, dont la parure semble me protéger de la lumière aveuglante. Mes pattes acceptent de suivre les indications de mon cerveau mais, en réalité, je ne suis même pas sûre de savoir comment je suis sensée marcher. Rapidement, l'idée de rester immobile me parait la pire de toutes, et je me mets à courir. Je me mets à courir aussi vite que possible, plus vite que j'ai jamais osé le faire du plus loin que je me souvienne -et pour le coup ça remonte à quelques minutes- jusqu'à ce que mes muscles me brûlent et que mon cerveau étouffe sous le manque d'oxygène dans mon sang. Je file entre les arbres et je me laisse emporter par les bruits inconnus qui me donnent l'impression d'être poursuivie, traquée comme une vulgaire proie. Je gronde mon incompréhension de ce monde, je gronde la peur de ne pas savoir qui je suis, et je serre les dents en freinant brutalement quand un arbre tombe violemment sur ma route. Arbre ! C'est un arbre ! Je le regarde intensément, attends de voir si d'autres réponses me viennent. Un arbre. Et ça, cette chose à mes pattes ? Un ... Un rocher ! Non, plus petit. un ... Caillou ! Un caillou ! Rassérénée par cette nouvelle découverte, je continue mon avancée dans ce monde inconnu, persuadée que je vais pouvoir rapidement retrouver tous mes souvenirs à force de les chercher. Je marche entre les arbres, je slalome entre les buissons et je ... Buissons ! Les buissons ! Je commence à sourire doucement, réconfortée à l'idée que les mots reviennent avec tant d'aisance.
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| En savoir plus | Mar 15 Déc - 17:17 | |
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Jauges : 10 // 12 // 14 - Citation :
- Ecrivez un RP de 666 mots pile ! Non, pas 665, ni 667, mais bel et bien 666 !
Je sors de ma tanière sous une neige douce mais froide, les flocons minuscules viennent se perdre dans mon pelage et pourtant ma peau, bien à l'abri sous mon épaisse fourrure, ne perd pas de sa chaleur. Je souffle des volutes de fumées blanche dans l'air du soir, et déjà, je sais ce que je vais faire de ma soirée. Chaque jour qui passe est un pas que je fais en plus vers la perte définitive de mes frères, et je refuse d'accepter cette idée. Je refuse de laisser la solitude s'emparer de moi et me rendre folle, parce que je sais que je ne resterais pas indemne dans ma tête si Kuro n'est plus là pour veiller sur moi, et si je ne peux plus moi-même prendre en charge la protection de Zirco'. Je me dois de les retrouver, au plus vite, et de faire en sorte que plus jamais nous ne soyons séparés. Mes frères sont les êtres qui importent le plus à mes yeux, je ne saurais vivre sans que tous les deux soient en sécurité et en parfaite santé. Je donnerais ma vie à ce blizzard s'il le faut, mais je retrouverais mes frères. Quoi qu'il m'en coûte. Quoi qu'il doive advenir de moi durant ce long périple. J'ai pensé à quitter les Navnik nouvellement rejoins. J'ai pensé à les abandonner après avoir repris assez de forces pour chercher mes frères. Mais imaginons que je ne les retrouve pas tout de suite, comment pourrais-je survivre pour les chercher encore ? Et si je les retrouvais, comment pourrais-je les maintenir en vie, seule contre le temps et les saisons ? Non, ce n'est pas une bonne idée que de reprendre ma vie de solitaire. Je dois retrouver mes frères en demeurant une Navnik à part entière. Et pour ça, je me dois de chasser, de mériter ma place, de garder les terres et de surveiller que les intrus ne s'aventurent pas sur nos territoires sans l'autorisation concise de mes Leaders actuels. Et peut-être, un jour, mes frères pourront-ils rejoindre les mêmes rangs qui m'auront sauvé la vie avant que je puisse sauver la leur. En fait, Kuro me manque atrocement, je souffre impitoyablement de son absence. Mais c'est pour Zirco' que je m'inquiète le plus. Saura-t-il trouver un groupe pour survivre ? Des loups adultes auront-ils pitié d'un jeune mâle affamé par une telle situation de crise ? J'ai peur que ses propres semblables le laissent au sol et le regardent mourir sans éprouver la moindre compassion, la moindre empathie à son égard. Je soupire, et je me mets en marche. Je suis de repos, aussi je compte bien profiter de cette journée pour retrouver mes frères, fusse-t-il nécessaire que je les retrouve l'un après l'autre. L'important est que nous soyons vite rassemblés. Et a partir de là, plus rien ne pourra jamais nous séparer. Je me battrais contre la Mort elle-même s'il le faut, mais plus jamais je ne laisserais mes frères s'éloigner de moi. Oh, Kuro ... Penses-tu à moi, où tu es ? As-tu retrouvé Zirco' ? Veillez-vous l'un sur l'autre ? Je l'espère ... Oh Kuro, je l'espère si fort ... Vous me manquez tellement, tous les deux ... Revenez-moi vite, je ne saurais vivre sans vous. Je ne saurais accepter de survivre sans que vous soyez à mes côtés. Je ne saurais supporter une existence où vous ne seriez plus. Non, ce n'est pas possible. Vous m'attendez quelque par, n'est-ce pas ? Vous me cherchez, m'appelez, mais vous êtes encore trop loin pour que je vous entende, voilà tout. Bientôt, mes frères, nous serons les uns contre les autres, et je ne vous lâcherais plus jamais. Personne n'osera jamais plus nous séparer, parce que nous serons là les uns pour les autres et nous veillerons jour et nuit pour empêcher quiconque de venir porter une patte néfaste sur notre si petite et si précieuse famille. Et un jour, qui sait, peut-être retrouverons-nous nos parents ? Je vous aime.
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| En savoir plus | Dim 31 Juil - 18:48 | |
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Jauges : 54 // 56 // 56 - Citation :
- Écrivez un RP de chasse, mais du point de vue de votre proie ! En effet, vous devrez décrire toutes les actions de votre personnage vues par ce que vous traquez. N'oubliez pas d'aller récupérer des points de jauges à l'issue du RP !
Je m’avance dans la pénombre des tunnels, me remémorant les temps où les miens se terraient en leur sein pour échapper aux guerres des bipèdes. Et puis, je tombe sur deux lueurs qui attisent ma curiosité. Là, immobiles, elles me fixent sans ciller. Je les observe un long moment, quand brutalement une énorme bête s’extirpe de l’obscurité. Un loup ! Je lâche un petit cri aigu, le lapin ne mourra pas ce soir ! Je pars en courant, frappant le sol de mes pattes pour m’échapper à toute vitesse. L’animal me suit avec ferveur, et la fièvre de la peur monte dans mes veines pour m’aider à courir plus vite, plus longtemps. Je passe brusquement par-dessus une barre métallique, l’adrénaline me faisant voler au-dessus du sol. Le loup me suit avec autant d’aisance, c’est à croire qu’il a aussi peur que moi. Je plaque mes longues oreilles sur mon crâne alors que j’accélère l’allure. Un virage à gauche, je bondis sur la paroi pour prendre de l’élan et m’éloigner davantage de mon poursuivant. Mais il fait pareil, ou en tout cas il trouve un stratagème pour ne pas faire grandir la distance qui nous sépare. Mes petites pattes frappent si fort le sol que l’écho rebondit dans mes membres et remonte jusque dans mon échine. Pourtant je ne ralentis pas, il en va de ma vie. Je traverse les tunnels à une allure fulgurante, je fais de mon mieux pour échapper à la mort qui reste malgré moi à mes trousses. Il n’est pas décidé à me ficher la paix. Je m’élance hors des tunnels dans un bond prodigieux, espérant retrouver mon terrier avant qu’il m’attrape. Dans la prairie, j’effectue des virages serrés, des zigzags pour le déstabiliser et peut-être arriver le semer. Je me projette en avant toujours plus fort, toujours plus loin, et l’air qui court dans mes poumons fait valser mon cœur à plusieurs reprises. Je me jette corps et âme dans cette course poursuite contre ma vie, et j’ai bien l’intention de gagner ce défi contre la montre. Je n’ai que peu de temps à m’acharner ainsi, je suis plus endurant que le loup qui s’agrippe, derrière. Il semble avoir vraiment faim, à chaque virage je peux voir son regard empli de détermination alors que ses mâchoires claquent tout près de mon corps. Je me jette sur la droite ou sur la gauche pour échapper chaque fois à ses morsures mortelles, mais il me suit comme mon ombre et semble si près du but que j’en viendrais presque à perdre espoir. J’ai peur de finir par m’écrouler tant la peur court en moi, mais mon sang boue à mes tempes et m’empêche de m’arrêter, mon cerveau a décidé que je devrais courir jusqu’à ce que l’un abandonne, ou que l’autre meurt. Je ne peux simplement pas abandonner, mon instinct de survie est trop grand, trop puissant pour me permettre de laisser tomber. Inconsciemment je tiens trop à mon existence pour abandonner tout espoir et je continue de courir même si le monstre est toujours derrière moi à cavaler comme un dément. Je m’élance sur la droite en espérant le semer, puis reviens brutalement sur la gauche et continue de courir, mais il ne lâche pas l’affaire et continue de s’acharner. Soudain, je vois mon salut au loin. Je freine des quatre pattes, attends quelques secondes en retenant mon souffle. L’animal énorme passe au-dessus de moi, emporté par son élan, et ne parvient pas à planter ses crocs dans ma chair en passant. Je me propulse en arrière et me jette dans une nouvelle course contre le temps, un loup furibond perché sur mon ombre, comme s’il avait la ferme intention de m’abattre et je ne doute pas que c’est le cas. Je continue de courir alors que lui-même le fait également, et alors que je vois l’entrée de mon terrier à quelques dizaines de mètres, je sens ses crocs frôler mon arrière train et m’écorcher la peau. Je saute sur la droite pour lui échapper une nouvelle fois, il dérape et me suit du mieux qu’il peut. Je suis plus agile, je contrôle mieux mes glissades et mes dérapages, mais il s’accroche à sa rage de vaincre et je commence à me dire qu’il n’abandonnera que lorsque je serais mort. Pourtant, là devant, le trou grandit, faisant presque ma taille pour me permettre de passer. Malheureusement j’arrive trop vite et je dois refaire un tour pour calculer mieux mon entrée. Le loup se frappe sur les parois tout près de l’entrée, j’ai de la chance qu’il n’ait pas détruit le passage. Je recommence une autre fois, je cours à toutes pattes et, alors que mon palpitant semble sur le point d’exploser dans ma cage thoracique, je parviens à atteindre l’entrée de mon terrier et à m’y faufiler de justesse, juste avant que l’énorme animal ne vienne s’écraser sur le trou de ma cachette. Sauvé.
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