Je rampe dans la plus grande discrétion, et au fil des minutes qui passent, je parviens à m'approcher de la réserve assez près pour sentir les effluves des cadavres qui m'appellent et m'attirent comme des aimants. Je dresse les oreilles, salive déjà. Je guette les moindres mouvements du côté des sentinelles qui surveillent, et je me glisse dans l'ouverture lorsque les trois têtes sont tournées de l'autre côté de ma position. Je me faufile jusqu'à la réserve, me laissant guider par les effluves de morts, et me voilà seule au milieu des cadavres juteux et frais. Je tourne autour, détaille chacun d'eux. Des lapins, des rats, des proies plus grosses comme des biches. Mais, je jette mon dévolu sur une grosse dinde, plus facile à transporter et assez grosse pour nourrir plusieurs louveteaux. Je l'attrape entre mes crocs et je file de là aussi vite que possible, traînant son corps lourd sur le sol et me précipitant dans les bois pour disparaître telle une ombre blanche. Comme un fantôme vorace.