Souffle acide du vent, larmes brulantes du ciel. Le monde ne ressemble plus aux paysages d'autrefois. Les cataclysmes ont frappé, des colonnes de flammes et de fumées se sont élevées sur l'horizon. La guerre. La guerre des hommes. Et nous, les loups n'avons eu d'autres choix que de fuir. Nombreux furent nos congénères emportés. Nous traversâmes les plaines cabossées, les forêts de cendres, poursuivis par la faim, traqués par la mort.
Notre salut, nous le devions malheureusement à ceux qui avaient provoqué notre malheur.
Les premières lueurs du jour, bien qu'on ne distinguait toujours pas le Soleil, venaient de faire irruption sur la terre des Loups. Cœur de Givre était déjà debout et s'était aventurée pendant la nuit dans les terres du Sud, où elle errait depuis son entrevue avec sa sœur bien aimée. Elle était encore ici non pas parce que ces terres, ô combien similaires aux autres à cause de la poudreuse, éveillaient en elle un quelconque intérêt d'exploration mais plus par choix. Elle avait entendue parler de ces hommes qui occupaient le territoire le plus au Sud, les Usines particulièrement. Elle espérait tomber sur l'un d'eux pour pouvoir lui montrer que les loups n'étaient pas des proies faciles comme bon nombre d'entre eux semblaient se l'imaginer. Ils avaient oser kidnapper des membres de sa meute il y a de ça deux bons mois maintenant et ôter la vie à ses parents, des années auparavant. Elle leur vouait une profonde haine, une rage que personne n'arriverait à tempérer. Ni même essayerait.
Tandis que ses pas traînèrent dans le manteau neigeux, l’œil valide de la louve tomba sur d'étranges silhouettes, qu'elle peinait à distinguer à travers le blizzard. L'ouïe embrumée à cause des sifflements sourds qu'elle entendait depuis les bombardements, elle n'arrivait pas à entendre le bruit des pas. Pourtant, elle ne tarda pas à se mettre sur la défensive, l'encolure basse, les babines retroussées et des grognements assourdissants. Elle s'avança encore de quelques pas jusqu'à enfin voir de quoi il s'agissait.
Devant elle se dessina plus nettement un groupe d'hommes accompagnés de leurs chiens qui se mirent à hurler à la vue de la blanche. Sur le moment, Yuki voulut les affronter, aveugle par son envie de vengeance. Elle fit encore un pas, les poils dressés, avant de faire demi-tour pour s'enfuir. Face à ces bipèdes et leurs molosses, elle se rendit compte qu'elle ne faisait pas le poids. Pourtant, l'envie d'en découdre avec eux était bien là. Presque dégoûtée, atteinte dans sa fierté, elle se résigna à fuir comme une lâche. Des grondements firent vibrer sa gorge, ne cessant de s’injurier elle-même intérieurement. Qu'est-ce qu'elle était conne de fuir de la sorte, mais elle n'avait pas le choix.
Accélérant son allure, les humains finirent par disparaître dans le brouillard glacé. Elle ne s'autorisa à ralentir qu'une fois certaine d'être assez loin pour ne plus tomber sur eux. La Navnik ne parlera jamais de cet événement à quiconque, trop blessé dans son amour propre.
Le lendemain de sa rencontre avec les hommes Cœur de Givre revint sur la plage, une grosse branche de bois dans la gueule. Son but aujourd'hui ? S'entraîner. Asociale, elle préférait le faire seule. Elle n'aimait pas dépendre des autres et évoluer devant eux, pudique. Appréciant garder le moindre de ses secrets, elle se réfugiait dans la solitude dans ces moments-là. Peu de loups avaient donc assister à ses démonstrations de force. L'effet de surprise en cas de combat était donc garanti.
Choisissant un endroit où la poudreuse était la plus haute, elle positionna correctement le bâton, de sorte à ce qu'il soit équilibrer. Accélérant son allure, elle tenta de trottiner à travers le manteau blanc, mêlant force et endurance. Sa respiration était forte et bruyante. Le froid de la neige rafraîchissait ses flancs à son passage. Chaque pas était un véritable effort et, par moments, la louve plissait les yeux face à la difficulté qu'elle éprouvait pour traverser. Elle se risqua même à faire quelques foulées de galop, vite ralentis.
Derrière elle, un chemin s'était tracé plus ou moins régulier. Son corps désormais chaud, voir brûlant, émanait autour de lui de la condensation. De temps en temps, elle voulait s'arrêter, n'en pouvant plus. Ses pattes commencèrent à la tirer et la fatigue tomba sur ses épaules. Mais sa force mentale la força à continuer. Ses crocs se resserrèrent sur le bout de bois, même si, depuis de nombreux pas maintenant, elle marchait.
Ce n'est que lorsque le jour se déclina qu'elle finit par s'arrêter, posant son matériel pour souffler correctement. Elle permit à son corps et à ses muscles de se refroidir enfin, après d'intenses efforts accumulés.
Alors que la nuit était bien tomber sur la terre des Loups, Cœur de Givre était toujours présente sur la Plage, dorénavant le corps bien froid. Elle s'était un peu reposée, apaisant la fatigue que les efforts de l'entraînement avait causé. Presque fraîche, elle se mit à marcher doucement dans la poudreuse, un sourire mauvais sur les lèvres. Elle était fière d'elle et son amour propre commençait doucement à panser les maux de la veille, laissant plus qu'un vieux souvenir. Si sa sœur apprenait par un quelconque moyen, ce qui s'était passé, elle serait honteuse et ne voudrait plus la voir. Du moins, c'est ce que la blanche pensait au fond d'elle. Helya était la seule en qui elle avait donnée toute sa confiance et son attention, l'Alpha avait donc toute la vie de sa demie-sœur dans les mains et pouvait lui brûler les ailes à son bon vouloir.
Peu à peu, devant elle, se dessina une forme. Évaluant de son seul œil valide de qui ça provenait, la louve fut soulagée, laissant un soupire s'échapper de ses narines glacées. L'ombre n'appartenait pas à un homme, c'était déjà une bonne chose. Aussi vive qu'elle le put l'être, la Navnik adopta une posture menaçante : crocs dévoilés, grognements furieux et queue basse. Ses oreilles se couchèrent bientôt tandis que le Loup continua d'avancer vers elle.
Lorsqu'ils furent suffisamment proches, l'inconnu se mit à ricaner à la vue de la blanche, ce qui l'irrita. Elle fit claquer sa mâchoire, l’œil injecté de sang tellement la rage bouillonnée en elle.
- Tu n'aurais pas dû.
Cœur de Givre n'eut pas le temps d'entamer le combat que le mâle lui sauta dessus, antérieures en avant. La heurtant de plein fouet, il la fit basculer en arrière pour la laisser rouler contre la neige. Stoppant nettement ses roulades, elle se redressa pour se mettre à courir vers lui. Elle ne devait pas se démonter, même la force de l'inconnu était nettement supérieur à elle. Dans un grognement féroce, elle planta ses crocs dans son poitrail et mit à secouer vivement sa tête pour lui causer le maximum de blessures avant d'être contrainte à les retirer, recevant un coup de griffes dans le visage. Les babines toujours retroussées, elle voulut de nouveau creuser un trou dans la peau de son adversaire, mais elle fut arrêter par celui-ci, qui planta les siennes dans son épaule. La blanche retint un couinement, ne voulant pas paraître faible. Du sang ne tarda pas à se répandre sur le manteau neigeux. Blessée, elle voulait se venger... Mais comment ? Oubliant la douleur, elle se mit à se débattre férocement. Sa mâchoire claqua de nouveau, rythmant ses mouvements. Une fois que le loup lâcha son épaule, elle fondit à nouveau sur lui. Il parada ses coups pendant un instant. Puis il s'enfonça de nouveau dans sa chair, cette fois-ci au poitrail. Un hurlement déchira le silence. Elle lui donna un rapide coup de patte dans le visage, lui faisant lâcher sa prise. Profitant de ce court moment de répit, elle baissa sa tête pour balancer son museau près de la gorge du mâle, à nue. Y plantant ses canines, elle serra sa prise et fit tomber le premier sang de son ennemi. Couinant, il mitrailla l'horizon du regard. Il ne pouvait pas se faire battre ainsi par une femelle, non, pas avoir pris le dessus durant tout le monde. Grognant, il réussit à se dégager de sa morsure. Dans ses yeux ne régnaient plus qu'un sentiment d'abandon, blessé. Il se retourna et commença à s'enfuir. La Navnik ne voulait pas voir son adversaire s'enfuir si facilement et elle se mit à courir derrière lui, même ses blessures la ralentissaient considérablement.
Elle abandonna la piste après quelques minutes à peine. S'écroulant sur le sol gelé, elle s'endormit. Il ne restait plus qu'à espérer qu'il ne fasse pas demi-tour pour l'achever en profitant de la situation. Ce serait bien trop simple et absolument pas digne de la demie-sœur de l'Alpha.
Rappel défi:
Ton franc parler dérange et tes remarques acerbes peuvent parfois t'attirer des ennuis, mais tu n'as peur de rien et même si les ennemis sont plus forts que toi tu te bats la tête haute. Un loup a qui tu n'as pas plu s'est rendu compte de ton handicap et veut en jouer contre toi. Bats-toi contre lui -joueur ou PNJ- et montres de quoi tu es capable Tu devra écrire au moins 600 mots
Le jour était bien entamé lorsque le petit animal sortit de sa tanière. Il ne sortait que très rarement ces temps-ci, les basses températures l'en empêchaient. Pourtant, il était arrivé à quitter sa tanière, le temps d'une ballade. Il appréciait se dégourdir les pattes de temps en temps, lorsqu'il pouvait se le permettre. Ce n'était pas tout de rester en boule, près de ses congénères, dans un trou. Il fallait aussi un peu se dépenser ! Sa petite truffe humide se mit à renifler l'air glacial. Cela faisait bien des jours maintenant qu'il l'avait senti. Se remplissant les poumons, un petit sourire vint effleurer ses petites lèvres. Il se mit à marcher doucement, veillant cependant à ne pas s'enfoncer dans le manteau poudreux. Très petit, il devait rester dans les endroits où la neige n'était pas haute.
Une fois son corps chaud, il se mit à trottiner, laissant le baiser du vent s'engouffrer dans son duvet hivernal. Ah oui, ce qu'il aimait arpenter ces terres et, surtout, ce sentiment particulier, si cher à son cœur, qui s'en dégageait : celui de la liberté. Jusqu'ici, il avait eu beaucoup de chances, car il n'avait croisé le chemin d'aucun prédateur, que ce soit lupin, canin ou bien félin. Il avait bien aperçu des volatiles ici et là, mais il s'en était toujours tirer. Tellement fier, sa méfiance s'était bien baissée, si bien qu'un air d'insouciance régnait dans le cœur de l'animal. À tort.
Alors qu'il continuait de progresser dans la poudreuse, un œil attentif se mit à le suivre. Tapis dans les ombres, un loup attendait. Il avait vu l'animal sortir de sa tanière, oui. Mais celui-ci, trop occupé à vagabonder, ne l'avait aperçu. D'un bond, le prédateur mit fin à son attente pour galoper vers lui. Sentant son heure arrivée, le petit animal redoubla d'efforts pour accélérer son allure. La peur tempérait dans son cœur, le menaçant à chaque instant de se rompre. Il ne voulait pas mourir entre ses griffes, pas aujourd'hui. La poursuite se fit sur plusieurs mètres où chacun essayait de donner le meilleur de lui-même. L'animal se faufila à travers les barbelés, que le loup enjamba d'un saut bien trop agile. Il n'arrivait pas à le semer et ça agaçait le petit être. Bientôt, ses pattes commencèrent de plus en plus à s'enfoncer dans la poudreuse. Ce qu'il redouter si bien arriva. On ne vit plus d'animal, enfoui sous la neige, ce qui facilita le travail du loup. Trottinant derrière lui, il fourra son museau à l'intérieur pour sortir l'animal qui se maudissait d'avoir débucher ainsi. Le prédateur serra sa mâchoire, ôtant les derniers mouvements d'échappatoire de l'animal. C'était fini pour lui. C'était peut-être mieux ainsi.
Après avoir attrapé une proie innocente, Cœur de Givre s'était dit qu'un bon entraînement s'imposait. Voulant être absolument la meilleure Guerrière de sa meute, elle s'exerçait jour après jour, travaillant l'agilité, l'endurance ou la force. Aujourd'hui, elle avait opté pour sa force et son endurance en même temps. La veille, la Blanche avait repérée un débris de ferrailles le long de l'eau, désormais givrée. Elle s'était dit sur le moment que ça pouvait bien servir pour un exercice. Et c'est ce qu'elle comptait faire aujourd'hui.
Effectuant un aller-retour dans un petit trop cadencé, il fallait d'abord qu'elle s'échauffe. Elle fit plusieurs fois le même chemin, creusant à son passage la poudreuse qui commençait à s'entasser sur les côtés. Trop occupée à chauffer ses muscles, elle n'en prit pas compte. Durant son trajet, elle baissa lentement plusieurs fois sa tête pour la relever vivement, afin d'échauffer son cou. Ses babines se retroussèrent et se détendirent également. Elle comptait se servir de sa gueule et de l'ensemble de son corps. Une fois qu'elle estima ses exercices satisfaisants, elle se dirigea vers le bout de métal.
Une fois proche de lui, elle tendit son encolure pour empoigner la ferraille dans sa mâchoire. Lourd, elle se dit que le mieux était de le tracter. Au début, ça lui paraissait bien difficile puisqu'elle forçait sur sa nuque et sur sa bouche. Puis, en voyant qu'elle se fatiguait bien, elle porta tout son poids du corps vers les postérieurs, forçant ainsi sur ses pattes. Ses antérieures servirent uniquement de poussoir, n'utilisant pas une grande force. Elle le traîna ainsi sur quasiment toute la plage. Une fois qu'elle jugea que c'était bon, ne pouvant plus donner le moindre effort, elle relâcha l'objet, libérant l'attraction qu'il exerçait sur ses muscles et son dos. Ne pouvant pas rester ainsi, elle se mit à nouveau à trottiner pour refroidir son corps dorénavant mouillé sur les endroits les plus chauds : ses cuisses, ses épaules, ses tempes et son poitrail.
On ne pouvait pas dire qu'elle se ménageait puisque, une fois son petit trottinement terminé, elle s'affala sur le sol pour profiter sa froideur pour se rafraîchir enfin. Elle pouvait être fière d'elle car, même ses muscles étaient tendus et menaçaient de se déchirer à plusieurs moments, elle avait su faire preuve d'une force mentale incroyable pour continuer.
Fiche de personnage force: (100/100) agilité: (100/100) endurance: (100/100)
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Messages :
15874
Points :
994
Âge Personnage :
X ans
Rang :
Rang
Niveau Rang :
Niveau
Maladie :
Blessure :
Détails blessures :
Pas de Blessure
Détails maladie :
Pas de Symptôme
Bonus Force :
+0
Bonus Agilité :
+0
Bonus Endurance :
+0
Bonus score de chasse :
Score de chasse : +0
Nombre de lancers quotidien :
Nombre de Chasse : +0
Bonus Santé :
Bonus Santé : 0
Bonus/Malus Autres :
Bonus/Malus Autres (autres dés)
Compétence d'élite :
Mar 15 Déc - 13:15
Le membre 'Yuki' a effectué l'action suivante : Lancer de dés
'Dé de chasse' : 3
Invité
Invité
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Mar 15 Déc - 13:31
Force : 18 Agilité : 16 Endurance : 12
Be a winner (chasse #1)
Les lumières du jour étaient à son maximum lorsque les coussinets de la Borgne foulèrent à nouveau ce tas de poudreuse. Vaste étendue blanche, elle y voyait un camp d'entraînement plus qu'autre chose, même si, des barbelés peinaient à faire surface de temps à autre. Terre plus au sud du continent, elle savait qu'elle ne se ferait pas embêter par sa meute ni les autres. Tant mieux ! Cœur de Givre était asociale, mauvaise comme une teigne dans ses mauvais jours. La seule qui arrivait à tempérer son caractère était sa sœur. Si ses frères voyaient ce qu'elle était devenue avec les événements chaotiques du territoire... Ils prendraient peur en ne la reconnaissant pas. Où était passé ces traits angéliques qui ravissaient le cœur de ses proches et inspiraient la gaieté ? Évanouis. Pourtant, elle avait toujours la même carcasse, quoi que bien abîmée désormais, alors qu'elle n'avait que 33 mois.
La neige couvrit ses pattes jusqu'aux coudes, lui provoquant un terrible frisson d'effroi. Elle grimaça et ferma l’œil sur le coup. Quand elle le rouvrit, un animal avait fait son apparition. Courant à travers champ, il semblait chercher quelque chose. Tellement qu'il était gros, difficile de passer à côté. Elle l'observa un moment, silencieuse, son pelage se confondant avec la poudreuse. Lorsqu'il parvint jusqu'à elle, la Navnik s'élança derrière lui. Ses foulées étaient amples et rapides, élevant l'élément immaculée autour d'elle. Sentant de l'agitation près de lui, le sanglier tourna la tête pour voir à qui il avait à faire : un loup.
Elle ne comptait pas le lâcher. Sa course avait beau être rapide, elle ne parvenait pas à rattraper sa proie. Loin d'être une perdante, elle plissa sa paupière, coucha ses oreilles et accéléra comme elle le put, le souffle déjà court. Elle commençait à se rapprocher de lui au fil de son avancée.
Ils avaient presque parcourus toute la plage, pourtant, elle était longue, lorsqu'elle se décida à bondir. Cuisses tendues, postérieures fléchies, elle s'élança enfin. Pour accrocher ses griffes sur l'arrière train de sa proie. Basculant sur le côté sous le coup, leur course fut freinée. Il était temps ! Cœur de Givre n'aurait pas tenue quelques mètres de plus. Profitant de sa prise pour reprendre son souffle, l'animal se mit à se débattre, réussissant à se traîner un peu. Elle le stoppa net en se relevant, posant le poids de son cœur sur ses reins pour mettre plus haut ses crocs. Nouvelle séance de respiration, le sanglier bloqué. Son rythme cardiaque s'était affolé, tapant sauvagement contre ses tempes. Elle avait du endurer ce son infernal jusqu'à son saut. Commençant à se freiner, la femelle put empoigner la nuque du sanglier, se posant un peu plus sur son dos. De là, ses griffes se plantèrent dans les flancs de l'animal qui cria.
Pas très doué en chasse, mais suffisamment ressourcée, la Guerrière profita d'un court moment de relâchement de l'animal face à ses blessures pour passer son museau sous sa gorge pour y accrocher sa mâchoire. En pressant dessus, le sanglier finit par tomber au bout de quelques minutes, inconscient. Elle finit de lâcher d'un coup bref. Elle n'était qu'une débutante et ça se ressentait.
Situé sur la Plage, le campement des hommes retranché peinait à tenir debout. Pourtant, trois hommes étaient encore à l'intérieur, avec leur Garde-manger bien en évidence. Dont Steph. Veillant sur sa gamelle, ne pensant à rien d'autre depuis plusieurs jours, il attendait qu'une proie pointe le bout de son nez. Eux aussi connaissait la famine et les jours difficiles. Ils devaient se restreindre en quantité même si leur frigo était encore très abondant, ne savant pas combien de temps allait durer l'Hiver. Il fallait être prévoyant. Se tournant subitement vers ses collègues, il maugréa :
- Hé les gars, c'est pas aujourd'hui qu'on va attraper quelque chose je crois!
Provoquant le rire chez les autres, Steph se mit lui aussi à rigoler bien grassement. Puis il fit volte-face, reprenant son poste. Le maigre temps qu'il s'était écoulé avait suffit à un animal pour apparaître devant ses yeux ébahis. Alertant ses partenaires, ils se mirent tout les trois derrière les jumelles pour mieux regarder le canidé, qui, à la vue de l'habitat humain, se mit à accélérer.
- Qu'il est beau !
Lâcha un. Les foulées grandes et importantes du prédateur l'amena rapidement près de la porte. Dans un vacarme infernal, celui-ci sauta dessus, provoquant sa chute. Les hommes n'avaient pas pris le temps de la renforcer avec la venue de la nouvelle saison et se maudissaient sur le coup. Avant qu'ils ne puissent répliquer, l'animal bondit sur la table où ils mangeaient habituellement pour se mettre à grogner férocement. Sa mâchoire claqua plusieurs fois, provoquant la panique dans l'équipe. Steph se tourna vers son arme, à quelques centimètres de lui et, avant qu'il ne puisse le prendre en mains, le prédateur se rua sur la réserve, fouillant à l'intérieur pour trouver de quoi manger. Il en sortit un lapin, pas très gros et, lorsqu'il fit demi-tour pour reprendre le chemin par lequel il était arrivé, se vit embusqué par trois hommes désormais armés. Ne voulant pas lâcher sa proie, celui-ci se mit à nouveau à gronder, les oreilles baissées. L'un des hommes remarqua qu'il manquait un œil au prédateur, s'empressant de le faire remarquer aux autres. Grossière erreur que de sous-estimer le loup. Basculant tout son poids sur ses postérieurs, celui-ci se mit à bondir au dessus de Steph, qui décrocha un coup vers celui-ci, le ratant de peu. S'empressant de se tourner pour de nouveau tirer, le canidé était déjà dehors. Il faut dire que leur abri était petit et n'offrait que très peu de confort. Laissant l'animal partir avec son butin, il rassura ses potes :
- Ce sera pour une prochaine fois... Si ça arrive un jour.