Le lendemain semblait-être un meilleur jour, en effet en revenant à une heure assez tardive le loup avait pu passer tranquillement dans la réserve. Sautant à l'intérieur il saisissait un morceau de mouton le maintenant alors fermement dans sa gueule pour le tirer à l'extérieur, ce n'était pas du tout léger... Il tirait donc comme un fou jusqu'à parvenir à l'extérieur du bâtiment, une fois à l'extérieur il s'empressait de le trainer accélérant son rythme de marche pour rapidement rejoindre la forêt. Une barrière se présentait ensuite entre la forêt et le village, il tirait donc le morceau de viande en dessous de celle-ci, se faufilant avec prenant garde de ne pas s'arracher les poils avec le barbelé... Maintenant il pouvait rentrer avec son trophée.

Le soleil se levait et avec lui Éclipse, en effet il était matinal aujourd'hui. S'étirant de tout son long il sortait de la cave observant les différents loups présents. Les Esobeks avaient un avantage avec cette cave en fin de compte, le froid n'entrait pas totalement à l'intérieur et au vu du nombre de loups présents à l'intérieur il faisait plutôt chaud, si bien que la différence était frappante une fois sortit de celle-ci. Tirant une légère moue il se dirigeait vers la réserve saisissant un petit animal pour ne pas partir le ventre vide, qu'allait-il faire aujourd'hui ? Tout simplement continuer de faire ses preuves en pillant chez les Hommes pour pouvoir manger, et aussi permettre aux autres de manger à leur faim. S'élançant ensuite dans la neige il se dirigeait vers le village des Hommes, il allait devoir faire attention si il ne voulait pas être la cible de leur colère.

Le brouillard allait-être son allié aujourd'hui, et c'était un allié de taille ce brouillard... Car avec son pelage relativement blanc il passait totalement inaperçu, il était le fantôme de ses lieux et cela l'arrangeait puisqu'il pouvait errer tranquillement. Était-ce bien ? Non, très certainement pas mais il n'avait pas le choix, c'était eux ou les siens et bien sûr il choisissait les siens... Enfin les loups quoi pas seulement les Esobeks. Trottant à l'intérieur du village sautant ensuite sur un rocher pour prendre de la hauteur il se dirigeait vers l'enclot à chèvre, il comptait bien repartir avec une biquette. Se tapissant au sol il s'approchait de la pauvre bête, une fois assez proche d'elle il se jetait sur elle mordant directement la nuque faisant par là attention à ne pas prendre un coup. Il usait ensuite de son poids pour la faire tomber sur le flan et atteindre la gorge. Ce n'était pas chose facile mais à force de persévérance il y était parvenu, une fois la bête étouffée il la trainait rapidement en dehors du village.

Une chèvre ne suffisait pas, surtout quand il pouvait facilement en avoir une seconde, il se débrouillerait pour le trajet, il ne pouvait pas manquer cette occasion tout simplement... Une fois la première chèvre trainée en lieu sûr il la cachait en l'enterrant, il viendrait la récupérer après. Entrant alors une seconde fois dans le village d'une démarche assurée il jetait un œil à l'enclot des chèvres, c'était la panique totale là-bas mais les Hommes n'étaient pas encore sur les lieux, il allait donc devoir être rapide. Rampant presque contre le sol il se dirigeait vers l'enclot avant de sauter à l'intérieur. Regardant les chèvres il en remarquait une qui était blessée à cause des autres, certainement du à la panique. Grognant il fonçait contre la chèvre mordant au niveau de la trachée pour l'étouffer, secouant sa prise pour s'assurer qu'il la maintenait bien fermement. Le travail terminé il pouvait alors la trainer hors du village la ramenant en première chez les Esobeks, ensuite il refaisait le même trajet pour la seconde... Et enfin il s'allongeait au camp, voilà un repos bien mérité suite à cette longue journée.

Quel temps de merde, en effet la tempête commençait à ravager les environs et à frapper avec violence la plaine... Et lui ? Bah lui il était en plein milieu de cette tempête couvert de neige et luttant pour avancer... Il devait retrouver ce foutu village pour aller saisir sa chance et chopper de quoi manger pour la meute. Pourquoi les aidait-il ainsi ? Simplement pour bien se faire voir et donc qu'on le laisse tranquille. Une fois devant le village il s'arrêtait attendant d'analyser la situation pour attaquer.

Il ne pouvait pas entrer, les Hommes étaient en ronde et lui il se contentait de trotter et de faire le tour du village. Il n'avait pas de chance, pas pour le moment mais tout venait à point à qui savait attendre... Il continuait donc d'avancer et refaisait sans cesse ce foutu tour... Il fallait qu'il entre, c'était sa seule préoccupation de la journée pour le moment...