Souffle acide du vent, larmes brulantes du ciel. Le monde ne ressemble plus aux paysages d'autrefois. Les cataclysmes ont frappé, des colonnes de flammes et de fumées se sont élevées sur l'horizon. La guerre. La guerre des hommes. Et nous, les loups n'avons eu d'autres choix que de fuir. Nombreux furent nos congénères emportés. Nous traversâmes les plaines cabossées, les forêts de cendres, poursuivis par la faim, traqués par la mort.
Notre salut, nous le devions malheureusement à ceux qui avaient provoqué notre malheur.
La famine creusait le ventre de Noire, de plus en plus profondément. La louve en avait déjà marre de cet hiver à la noix. La neige lui gelait les pattes, et la faim faisait hurler son estomac. Toutes ses chasses échouaient les unes après les autres, et les proies semblaient toutes s'être envolées. Il ne restait plus qu'une ultime solution : le pillage. Noire avait tout d'abord pensé aux meutes. Mais sa dernière expérience chez les Sekmets et les Navniks lui soufflèrent de ne pas y retourner. Et les Esobeks... Elle ne pouvait pas se permettre de trahir la confiance de Reaven et Nymeria. Pas maintenant en tout cas. Il ne restait donc plus que le garde-manger des hommes. Noire se dirigea donc spontanément vers le village, où pillaient déjà surement de nombreux loups. Affamée, elle se tapit dans un buisson, prête à débuter sa traque, lorsqu'un bruit de buisson la fit sursauter. Et apparut devant elle la louve qui l'avait lâchement abandonnée lors de leur dernier pillage à deux... Diedora.
Le froid était froid (lol) et ce froid tellement puissant et violent fait que le sol est glacé, voir même enneigé et qui dit froid, dit manque de proie. Et un manque de proie dit famine, et qui dit famine dit pillage, et pillage guerre. Après le sale coup chez les Sekmet j'avais envie de tenter quelque chose de plus ... possible ? avec un taux de réussite plus grand, et moins risqué ! et ce choix c'est les hommes.
Pourtant une petite odeur m'est familière, trèès familière ... était-ce mon jouet préférer ? Noire ? est-elle ici ? ho qu'elle bonne blague ! Je vais pouvoir m'amuser même avec un temps aussi pourri que celui-ci. Je m'aprocha d'elle, et celle-ci sembla m'avoir senti venir, elle se retourna d'un air désoler et déprimé de me voir. En échange je lui offrit un trèès grand sourire !
" A quoi on va jouer cette fois ? un pillage chez les hommes ? j'espère que t'est plus forte que la dernière fois hein ... "
Diedora débuta le dialogue d'un air joyeux, et Noire se contenta de lui répondre avec un grognement désapprobateur. Pourquoi fallait-il qu'elle trouve cette louve partout où elle se rendait ? Quelle saleté de malchance...
"J'veux simplement bouffer."
Noire fouetta l'air de sa queue, et se détourna de l'autre solitaire pour fixer, derrière sa maigre cachette, le village des hommes. Elle espérait que la présence de Diedora n'allait pas gêner son pillage, et que tout n'allait pas se terminer comme la dernière fois. Noire avait tout de même prit très cher à cause du Sekmet. Désireuse de débuter tout de suite, elle grogna à l'intention de Diedora, sans lâcher le village du regard :
"Et j'ai bien l'intention de commencer au plus vite."
[Je tire le dé, mais bon je sais plus trop comment ça fonctionne le pillage à deux donc je te mp x)]
La solitaire au pelage de jais fit de son mieux pour oublier la présence de Diedora. Vu le carnage de la dernière fois, chez les Sekmets, la louve préférait s'abstenir d'un quelconque commentaire, ou bien d'une tentative de pillage à deux. Elle rampa donc jusqu'aux abords du camp des hommes, repérant leur garde-manger avec des gargouillis de ventre. Ses muscles se tendirent, et elle scruta durant quelques instants les bipèdes qui somnolaient dans un coin. Brusquement, elle jailli de sa cachette. Courant le plus vite possible, elle fusa vers la première proie qu'elle vit : Une chèvre. Ses crocs se plongèrent dans la gorge de l'animal, et elle se dépêcha de la traîner jusqu'à sa cachette, où Diedora attendait toujours. Son coeur battait si fort qu'elle se demanda comment les humains ne pouvaient pas l'entendre. Mais c'est saine et sauve qu'elle revint dans sa planque, avec sa chèvre et son corps indemne. Voilà qui était fait, elle aurait enfin quelque chose à manger ce soir. Diedora tenterait-elle le coup à son tour ?
Un soupire se fit entendre, je savais que la louve n'était pas super heureuse de me voir, mais c'est cette expression sur ton visage qui me rend fière et encore plus folle.
"J'veux simplement bouffer." dit-elle, et ba quoi ? sa veut pas dire que j'ai pas envie de bouffer non plus. J'aime toujours sa manière d'agir avec moi.
"Et j'ai bien l'intention de commencer au plus vite."
Et là la louve s'élance et s'en va vers les hommes, jusqu'a ce que je ne vois pas, elle fini par revenir avec une chèvre. Je fixa là ou elle était parti, et entendit un chien ... mieux vaut patienter un peu pour se lancer.
" Han ! bravo ! tu va pouvoir te régaler ce mois-ci ! A mon tour !"
Je m’élança, courant, accélérant mes pas, puis ralenti et fit attention autour de moi a ce que personne ne me vois, surtout les hommes et leurs chiens. Il fallait faire vite, je pris la première chose que je vit, une dinde et couru, retournant vers Noire. Je posa ma proie juste en face de la sienne, avec un regard fiere.
Diedora la félicita, avec sincérité ou non, Noire n'aurait pas pu le dire. Elle se contenta donc de serrer sa proie contre elle, comme pour s'assurer que l'autre femelle n'allait pas la lui voler. Mais visiblement, Diedora avait mieux à faire, et elle partit en trombe dans le camp des hommes. La noire la regarda s'approcher du garde-manger et attraper une dinde avant de revenir en courant, sa prise dans la gueule. Voilà qui était fait, les deux louves avaient désormais de quoi se nourrir.
"Dis-moi... J'ai une petite question. Gronda Noire en serrant un peu plus sa chèvre entre ses pattes sombres. Pourquoi tu me colles comme ça à chaque fois qu'il est question de bouffe ?"
Finalement chacun avait sa proie et nous n'allons pas nous disputer pour elle. Pourtant la noiraude avant quelque chose à dire, une questions sur les lèvres. Veut-elle me déclarer sa flamme ? depuis le temps qu'on s'amuse ensemble !
"Dis-moi... J'ai une petite question. Pourquoi tu me colles comme ça à chaque fois qu'il est question de bouffe ?"
Hahaha ! j'éclata de rire, m’allongeant tellement sa question était drôle. Une fois calmer je m’assis doucement. Essayant de me remettre de cette bouffé d'émotion.
" Qu'est ce que j'en sais moi. A chaque fois qu'il est question de bouffe je fini toujours par te trouver par hasard. Demande à Destin il saura mieux répondre. Mais c'est amusant ! il est plus drôle d'être plusieurs non ? avoue le ! c'est pas bien méchant et sa tiens compagnie ! "
Je m'aproche de la louve, lui carressant le torse comme pour lui faire avouer, la chatouillant légèrement.
A la plus grande surprise de la noire, Diedora éclata de rire, allant même jusqu'à se rouler par terre tant elle riait. Noire l'observa, immobile, d'un air où se mêlaient la pitié et la haine. Cette louve lui collait au train depuis un bon bout de temps. Noire pourtant, n'avait jamais rien demandé. Elles étaient toutes deux des solitaires, et quel était le principe de la vie de solitaire ? Vivre seul. Et non à deux. Lorsque Diedora se fut calmée, elle se rassit face à son interlocutrice qui l'observait toujours avec pitié. Elle lui balança alors une phrase incohérente à propos du destin et de la chasse à plusieurs. Noire leva les yeux au ciel. Elles n'avaient pas du tout le même avis toutes les deux. Pire encore, Diedora se rapprocha d'elle et lui caressa le torse du bout de la queue. Noire eut un mouvement de recul et s'écarta brusquement, sa chèvre toujours entre les pattes. Elle dévisagea un instant Diedora, indignée, et lui répondit brutalement :
"C'est pas drôle du tout pauvre folle. Les solitaires doivent vivre et chasser seul. C'est chacun pour soit, tu devrais le savoir depuis le temps que t'en es une !"
Elle montra les crocs, la truffe et les babines plissées. Menaçante, comme si elle mettait au défi la femelle de la contredire. Ne pouvait-elle donc pas lui foutre la paix ? Noire voulait s'en aller, avec sa chèvre, et rentrer chez elle pour bouffer tranquillement. Quand est-ce que cette Diedora allait enfin la lâcher ?
Noire était toujours autant ... comment je peu décrire çà ? distante et froide ! tel la neige qui nous entoure. Elle était si facilement héritable que s'en devenait amusant ! Je ne crois pas qu'elle se rend bien compte de ce qui se passe entre nous.
"C'est pas drôle du tout pauvre folle. Les solitaires doivent vivre et chasser seul. C'est chacun pour soit, tu devrais le savoir depuis le temps que t'en es une !"
Alors là ! elle me tue ! Bien sur que c'est chacun pour soit, cela va de soit, je ne suis revenu vers toi lors de notre pillage chez les Sek. Et soit sur que si tu avait échouer je n'aurais pas partager mon butins, mais il y a solitaire et solitaire !
" Qu'est ce que tu crois ! je suis tous ce qu'il y a de plus solitaire. Je m'amuse voilà tout ! Je ne viendrais pas t'aider si tu te fou dans la merde, mais c'est plus amusant d'avoir de la compagnie ! comme tu dis, chacun pour soit, mais chacun pour soit à deux c'est mieux ! "
Avec Noire je frôle le danger a chaque fois, et ce risque est tellement amusant que je continuerais a venir la voir.
" La nouriture que je chasse est la mienne, comme ce que tu chasse est a toi. Si on se fait prendre suffit de dégagez, chacune de nous n'ira pas voir si l'autre est sorti indemne. Mais agir en groupe ou a deux dans notre cas réduit les risques, c'est tous de même plus drole ! et soit sur que cela continuera, je m'amuse en ta compagnie ! "
La réponse de la blanche ne se fit pas attendre, et Noire sentit son poil se hérisser davantage. Elle se fichait totalement du monde, des règles de la vie. Les solitaires devaient vivre seuls. Dans le pire des cas, en famille, mais surement pas avec d'autres solitaires croisés ici et là. Cela amusait peut-être Diedora de traîner avec elle, mais Noire n'appréciait pas du tout sa compagnie. Elle voulait simplement vivre sa vie, en paix.
"Moi je ne m'amuse pas du tout ! Cracha la louve noire en découvrant les crocs. Laisse moi tranquille, vas chercher un autre solitaire à faire chier !"
Elle ne s'exprimait pas souvent avec des insultes ou des paroles grossières, mais la situation l'obligeait à sévir. Diedora pensait vraiment pouvoir compter sur elle comme une amie, pouvoir traîner en sa compagnie lorsqu'elle en avait envie. Mais Noire voulait simplement être tranquille. Tranquille et seule.
Hihi, Noire semblait a cran, sans doute ai-je aborder un sujet sensible. En tout cas je ne compte pas lâcher tous de suite, moi je m'amuse, maintenant que tu t'amuse ou non m'importe peu.
""Moi je ne m'amuse pas du tout ! Laisse moi tranquille, vas chercher un autre solitaire à faire chier !" "
Je m’approche plus près de la louve, quitte a frôler son pelage avec le mien, un regard doux et sensible dans les yeux.
" Ne voit-tu pas que je suis une solitaire dans l'âme ? je ne pense qu'a moi, et moi je m'amuse. Tu ne te rend pas compte mais je m'amuse a être avec toi, a te tiller, tu te fâche si facilement ! quant a ce que tu resent, hum ... je m'en fou ? c'est bien ce que tu a dis non ? chacun pour soit ! "
Il n'y a que moi qui compte, si moi je veut manger je mange, si je vois discuter je discute, si je veut m'amuser avec cette louve noir alors je m'amuserais avec. On ce fait prendre ? et bien je m'enfuie en ne pensant qu'a moi, je ne partage pas, je fais ce que je veux !
Diedora était égoïste, plus encore que Noire ne le pensait. Elle ne rêvait qu'à son propre amusement, n'hésitant pas à faire tourner la noire en bourrique. Agacée, celle-ci décida de couper court la discussion, et ne répondit que par un grognement agacé, avant de fouetter l'air de sa queue. Elle empoigna sa chèvre entre ses mâchoires, et se détourna, pressée de rentrer chez elle, seule. Elle abandonna donc la solitaire derrière elle, et quitta le village sans lâcher sa prise. L'autre allait-elle la suivre ? Elle priait pour que non. Mais au fond d'elle, elle sentait bien que Diedora ne lâcherait pas l'affaire, qu'elle allait encore la suivre et la faire chier. Mais Noire serait alors entièrement prête à combattre, pour obtenir la paix.
Noire grogna, autant intérieurement que extérieurement, elle bouillonais, c'est elle qui qu'une solitaire doit être solitaire, et bien je le suis. Une pure egoiste de solitaire, et je m'en porte bien. Noire pris du recule, je devrais la rattraper, mais j'ai eu envie de faire autre chose ... je trouverais un moyen de la revoir et de m'amuser encore. Quitte a ce que la noire me soit redevable un jour ...
A cette pensée j'étais contente et heureuse, je rigola, laissant echaper un sourir puis me retourna a mon tour. A non j'ai oublié ...
" A une prochaine fois Noire ! Je suis sur qu'on se reverra ! "
Mais les miracles existaient bel et bien. Alors que Noire s'en allait avec sa chèvre, agacée, elle entendit la voix de Diedora résonner dans son dos :
"A une prochaine fois Noire ! Je suis sur qu'on se reverra !"
Miracle ! Sans se retourner, la louve ébène s'empressa de décamper d'ici, avec son allure toujours aussi renfrognée. Diedora l'avait profondément énervée. Mais désormais, elle était tranquille, et allait pouvoir bouffer sans être dérangée. Elle marcha donc jusqu'à sa tanière, où elle s'installa confortablement, puis déchira avec délice la chair de la chèvre, oubliant instantanément ses soucis.
Accueil
