Souffle acide du vent, larmes brulantes du ciel. Le monde ne ressemble plus aux paysages d'autrefois. Les cataclysmes ont frappé, des colonnes de flammes et de fumées se sont élevées sur l'horizon. La guerre. La guerre des hommes. Et nous, les loups n'avons eu d'autres choix que de fuir. Nombreux furent nos congénères emportés. Nous traversâmes les plaines cabossées, les forêts de cendres, poursuivis par la faim, traqués par la mort.
Notre salut, nous le devions malheureusement à ceux qui avaient provoqué notre malheur.
La température a chuté d'un coup, le blizzard s'est levé et la vie semble s'être mis en pause aussi brutalement que tombe un coup de griffe. Sans prévenir, sans aucune chance d'y survivre. Pourtant, les nôtres ne perdent pas espoir et si la chasse semble mortellement compromise cette saison, nous continuons de chercher les proies. C'est sûrement à cause des intempéries que de nombreux chasseurs ont rejoint nos rangs. Chasser en solitaire à une époque pareille n'est pas envisageable. Reste à voir s'ils resteront à jamais loyaux aux Navnik où s'ils passeront seulement l'hiver au chaud pour repartir au printemps, emportant une partie de nos proies avec eux. Je soupire, aujourd'hui ce n'est ni à la chasse, ni à mes frères que je dois penser. J'ai un rendez-vous. Charmant me direz-vous, mais ce n'est pas ce que vous croyez. En fait, mon rendez-vous n'a pas plus de quelques mois, et son objectif est de s'entraîner, pas de plaire. J'ai fais passer le mot aux membres de ma meute, j'espère que le lieu de l'entraînement lui est parvenu jusqu'aux oreilles. Pour l'heure, j'attends le jeune Rhaegar au pied de la dune de sable, et déjà je réfléchis à ce que je pourrais bien lui faire faire. Mais avant tout, savoir de quoi il en retourne. Connaître ses perspectives d'avenir, ses forces et ses faiblesses. Somme toute, apprendre à analyser ce qu'un jeune mâle pourrait bien donner à l'âge adulte. Assise face au vent, je plisse les paupières pour protéger mes yeux des violentes bourrasques glaciales qui me brûlent les rétines.
C'est la première fois que je vais pouvoir sortir me dégourdir les pattes depuis l'arrivée de l'hiver et de son terrible blizzard. Ce n'est pas trop tôt ! Un peu plus et j'allais finir par péter un câble dans cette chapelle. J'avais pris l'habitude de patrouiller le long des frontières de la meute suite à la bataille et à la capture des nôtres par les bipèdes. C'était autant un entrainement autodidacte au rang de sentinelle qu'un moyen d'échapper à la meute, un moyen d'ètre seul avec moi même. Seul avec mes pensées aussi sombres qu'elles puissent ètre. Bien sur un louveteau de huit mois n'est pas une sentinelle des plus impressionnantes mais c'est toujours cela. Pour autant, je ne savais pas si je voulais vraiment devenir sentinelle. Guerrier ou sentinelle entre les deux mon cœur balance. Quoi qu'il en soit j'avais demandé à mon père de me trouver une sentinelle afin de pouvoir me faire une idée précise de ce à quoi je m'engagerais éventuellement. Mon mentor n'était pas une sentinelle alors je ne pouvais pas lui demander de m'enseigner les bases de cette fonction. Oh, elle les connaissait surement mais je préférais avoir l'avis d'une spécialiste de la question. J'aurais bien demandé à Carcaroth mais le vieux loup venait de laisser son rang militaire pour celui bien mérité de conteur. Enfin, bref tout ca pour dire que je me dirigeais vers la dune de sable ou plutôt la dune de neige au triple galop. Faisant à peine attention au froid tant j'étais heureux de me dégourdir les pattes. J'arrive finalement au pied de celle ci devant laquelle se trouve une louve blanche aux yeux verts, récemment entrée dans la meute pour ce que j'en savais. Je ralentis l'allure et trotte jusqu'à Shiro avant de m'assoir en face de la sentinelle. Je la salue d'un mouvement de tète et attend, impassible qu'elle commence.
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Lun 14 Déc - 12:24
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Le jeune mâle fait bientôt son apparition devant moi, droit et fier comme n'importe quel Navnik devrait l'être. Je me lève, le salut d'un signe de tête et l'observe en silence. Je réalise que je n'ai jamais rien enseigné, n'ayant jamais été mère et ayant vécu auprès de ma propre famille jusqu'à maintenant. Mon petit frère était plutôt l'élève de mon jumeau, pas le mien. Moi, je me contentais de le taquiner et le câliner, ce qui n'est pas à l'ordre du jour aujourd'hui. Je regarde ses membres, musclés, son corps puissant quoi qu'encore un peu frêle, et je cherche dans ma mémoire ce qu'aurait pu dire Kuro si Zirco' s'était présenté ainsi devant lui. Mon frère aurait déjà fait remarquer au jeune qu'un "bonjour" n'est pas en option, que c'est la moindre des choses. Non en fait, mon frère aurait sûrement sauté sur le petit avant même qu'il ne se rende compte de sa présence.
- Avant de commencer, j'aimerais connaître tes ambitions.
Mais mon frère n'est pas là, et je suis la seule qui puisse mettre en place le programme d'entraînement adéquat. D'autant qu'en toute honnêteté, ce petit louvard risque de me donner du fil à retordre. J'ignore par qui il a été entraîné jusque là, mais moi-même je n'ai pas eu autant de chance que lui.
La louve blanche se lève et me salue d'un petit signe de tète, parfait miroir de celui que je viens de lui offrir quelques instants plus tôt. Puis, elle se met à m'observer en silence d'une manière comparable à celle qu'avait eu mon mentor lors de mon premier entrainement. Mais tandis que la sentinelle devant moi me jauge de ses yeux émeraudes, je fais de même et la détaille de fond en comble. La prise d'information est l'étape la plus essentielle d'un combat. Si, je trouve une faille ou un problème physique à la louve face à moi, je pourrais aisément lui tenir tète du haut de mes huit mois. Mais peut ètre que je n'aurais pas besoin d'un défaut ou d'une faille dans sa position de combat ou dans la façon dont elle se déplace car cette femelle au pelage immaculée n'a à mes yeux pas grand chose d'une combattante. Elle n'a pas la carrure de Djall, mon mentor et donc par conséquent pas sa force et sa puissance et ne doit pas avoir l'expérience et l'agilité d'une louve comme Helya. Vous l'aurez compris, je n'étais guère impressionné par mon mentor du jour. La louve au pelage aussi blanc que la neige à mes pattes brisa finalement le silence : - Avant de commencer, j'aimerais connaître tes ambitions.
Mes ambitions ne regardent que moi. Mais, une réponse de la sorte serait très mal venue n'est ce pas. J'ai quand même un minimum d'éducation. Alors voyons voir. Devenir un loup aussi puissant que mon père et aussi létal que lui. Etre à jamais loyal à ma famille. Devenir un grand loup et bien d'autres choses mais je vais me contenter d'une réponse concise car je ne suis pas venu ici pour papoter mais pour m'entrainer. D'ailleurs en soi, je connais déjà le travail de sentinelle pour l'avoir effectué à de nombreuses reprises par pur effet d'imitation d'un fils à son père. Je réponds finalement en plantant mes yeux vairons dans les siens : Je souhaite devenir guerrier. Mais d'un autre coté le poste de sentinelle me plait également énormément alors je ne sais pas lequel choisir. Si cela ne tenait qu'à moi, je ferais les deux.
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Jeu 24 Déc - 23:13
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- Je souhaite devenir guerrier. Mais d'un autre coté le poste de sentinelle me plait également énormément alors je ne sais pas lequel choisir. Si cela ne tenait qu'à moi, je ferais les deux.
Je lui adresse un sourire sincère, quoi que son tempérament bien froid pour un louveteau, ne me laisse quelque peu intimidée.
- Eh bien soit, la polyvalence ne pourra t'être que bénéfique. Allons, commençons.
Je réfléchis quelques secondes, et je décide de le mettre en situation de test immédiatement. Pourquoi bavasser quand on se doit être au top ?
- Pour aujourd'hui, je serais une intruse revêche et tu sera un sentinelle aguerris. Fais-moi rebrousser chemin.
J'ignore encore trop sa manière de faire, mais je me mets en position d'offensive pour lui tenir tête. Je suis prête à répondre de mes actes. Je me suis introduite sur des terres qui ne sont pas miennes, et je n'ai aucune intention de les quitter. S'il veut me faire reculer, qu'il me montre ce dont il est capable.
La jolie louve blanche aux yeux aussi verts que des émeraudes m'adresse un sourire sincère mais que je ne peux m'empêcher de trouver tout de même un peu faux. Pourtant, je ne parviens pas à détacher mon regard de ces étranges yeux. Ces yeux m'évoquent une foret verdoyante et luxuriante. Une foret comme il devait surement y en avoir bien avant ma naissance. Une étendue verte, pure non souillée par la main de l'homme. Oui, je suis très imaginatif par moment. Pourquoi son sourire me semble faux ? Je ne sais pas vraiment. Mon instinct je suppose. Peut ètre qu'elle me trouve froid pour un louveteau. Et bien, elle n'a pas du rencontré beaucoup de louveteaux de sa meute. Ici, la jeunesse ne brille pas pour sa joie de vivre. C'est presque une norme dans le coin quand on y pense. Pour ma part, mon oncle s'est fait capturé par les bipèdes et mon père a frôlé la mort lors de la dernière bataille. Mais c'est vrai que j'étais déjà comme cela depuis ma naissance. La mort à la naissance de mon petit frère surement. Et puis c'est mon caractère, de glace à l'extérieur et de flammes à l'intérieur. Cependant, je peux me montrer très démonstratif parfois seulement je ne te connais pas Shiro alors pourquoi est ce que je devrais me jeter dans tes pattes et jouer avec toi. Quant au reste des louveteaux, je ne sais pas. Peut ètre que l'héritage est trop lourd. La meute que tout le monde déteste tout ca tout ca. Que de rêves et de destins brisés comme Dalioka. Enfin bref, revenons en à nos moutons.
Eh bien soit, la polyvalence ne pourra t'être que bénéfique. Allons, commençons.
Je me contente d'hocher la tète aux paroles de mon mentor du jour. Impatient j'espère de tout mon cœur qu'elle ne compte pas me faire une présentation orale du poste. Du genre un exposé en trois parties, je préfère encore me morfondre dans les ruines de la chapelle que de me taper une leçon de deux heures sur les secrets du rang de sentinelle. Alors, je ne peux réprimer un léger sourire lorsque la louve blanche m'annonce : - Pour aujourd'hui, je serais une intruse revêche et tu sera un sentinelle aguerris. Fais-moi rebrousser chemin. La louve bande ses muscles et se mets en position offensive. Je fais de même et réfléchis durant une poignée de secondes à la meilleure marche à suivre. Je ne devrais pas sous estimer cette Shiro. Après tout elle est adulte et je suis encore un louveteau. Père m'a dit que l'on ne doit jamais sous estimer son adversaire et que les rares fois ou il l'a fait il l'a payé cher. Ma taille et ma créativité voilà ce que je vais utiliser. Je bande mes muscles et me place face à la louve avant de dire : Tu t'es perdue jolie louve. Oh, tu visites surement nos terres. Je te comprends elles sont absolument magnifiques mais tu n'es pas chez toi ici l'intruse alors dégage !
Bon, bien évidemment elle ne va pas obtempérer. Je pourrais la menacer d'avertir la meute d'ailleurs ce serait la première chose à faire mais je préfère le faire en dernier recours. Je compte d'abord me dégourdir les pattes. Je m'élance à toute allure vers Shiro et me jette dans ses pattes dans une roulade parfaitement maitrisée. Bon d'accord relativement maitrisée. La louve blanche s'effondre et je me positionne sur elle et plante mes crocs dans sa gorge. Délicatement hein, on s'entraine. Je sais bien qu'elle peut me dégager en un mouvement vu la différence de taille mais peu importe. On verra bien ce qui se passe ensuite.
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Lun 4 Jan - 15:45
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Le petit ne se démonte pas, déjà prêt à faire fuir n'importe quel intrus qui se présentera sur les terres de sa meute. Je lui accorde un point pour son tempérament "rentre dedans" et observe son attitude. Pas la moindre trace d'hésitation, pas une once de peur. Est-ce de la stupidité ? Ou de l'arrogance ? Je m'avance, bombe le poitrail, le fixe dans les yeux. Je me redresse de toute ma hauteur, comme si je pouvais l'étaler d'un simple clignement de paupière. La réalité est toute autre, et peut-être le sait-il, ce qui expliquerait pourquoi il semble si laxiste de son ennemi potentiel. Arrivée tout près de lui, je le toise toujours sans avoir daigné lui accorder le moindre mot, la moindre excuse, pas même une quelconque explication quand à ma présence sur des terres qui, aujourd'hui, ne m'appartiennent pas. Mais je n'ai pas le temps de répliquer ou d'attaquer, il le fait en premier. Me voilà entraînée dans une chute incontrôlable, quoi que lui semble savoir parfaitement ce qu'il fait. Je gronde, jappe sous sa masse et me retiens de gémir par réflexe lorsque ses crocs se referment sur ma gorge avec une force que je ne peux que lui envier. Pour l'heure, je suis loin du niveau d'un louvard surentraîné quand j'ai moi-même passé les dernières semaines à crever de faim en cherchant désespérément mes deux frères disparus. Je gronde, me remue et balance mes postérieures puissamment dans son abdomen pour le faire dégager de sa position, me relevant dans la foulée et fonçant sur lui sans attendre. Mes crocs se plantent dans son épaule et je tourne sur moi-même sans lâcher ma prise pour me percuter de plein fouet et le faire tomber, avant de le traîner d'un mètre dans la neige froide pour le réveiller. Je me redresse, recule de quelques pas, lui tourne autour en montrant les crocs.
- Allons petit, est-ce comme ça que tu protèges les tiens ?
La fierté d'un mâle est souvent son plus grand point faible. Voyons ce que la jeunesse a dans le ventre.
Je dois reconnaître que je savoure ma victoire momentanée sur Shiro car peu importe son niveau d'entrainement. Ce n'est pas tout les jours qu'un louvard arrive à étaler une louve adulte de sa meute. Si, je voulais chipoter j'ajouterais même que je viens à peine de commencer mon apprentissage mais je n'en ai rien à faire de ces faits. Non, la seule chose qui m'intéresse est l'efficacité et quelque chose me dit que je ne vais pas tarder à gouter à l'efficacité de mon mentor du jour. La louve blanche gronde et remue dans tous les sens tandis que je maintiens tant bien que mal mes crocs dans sa gorge et mon poids sur son corps de sorte qu'elle reste immobilisée. Mais une louve de son âge a tout de même un certain niveau d'expérience. Le contraire serait un comble et je m'en rends douloureusement compte lorsque ses postérieurs percutent mon abdomen et me repousse quelques mètres plus loin. Je roule dans la neige d'hiver quelques instants avant de bondir sur mes pattes, prêt à repartir à l'assaut mais la roulade m'a désorienté et je ne vois pas la louve blanche arriver. Shiro me percute sans ménagement et plante ses crocs dans mon épaule dans la foulée, j'étouffe un grondement de douleur et encaisse en silence. La louve enchaine avec un mouvement ayant pour vocation de provoquer ma chute, ce qui se produit dans un soulèvement de neige et de poussière. Je ne remue pas d'un centimètre et ne bouge pas. Chercher à échapper à sa poigne ne ferait que me fatiguer inutilement et je dois garder mes forces. Après tout, le combat ne fait que commencer. La sentinelle me traine dans la neige froide. Ce qui me glace l'échine et me fait bouillir intérieurement mais je me contente d'esquisser un sourire en coin et cherche une petite réplique cinglante tiré du répertoire plus que fourni en la matière d'oncle Daante. Je grommelle quelque chose comme : Oh merci, j'avais une petite soif. C'est adorable.
La sentinelle me tourne autour en montrant les crocs et me lance d'un ton hargneux : - Allons petit, est-ce comme ça que tu protèges les tiens ?
C'est ton job de protéger la meute pas le mien. Après tout tu es la sentinelle et je ne suis qu'un apprenti de neuf mois mais je dois reconnaître que je t'avais sous estimé. Tu marques un point la blanche. J'esquisse un sourire en coin et éclate de rire car je dois dire que je m'amuse beaucoup en cet instant. Bon d'accord peut ètre pas pour longtemps mais pourquoi se priver des petits plaisirs de la vie. Ces derniers sont si rares. Je crache la neige que j'avais dans la gueule et m'élance vers la sentinelle. Je freine à quelques pas de la louve et lui projette de la neige dans les yeux dans un crissement de pattes. Puis, je la percute par le flanc avant de me jeter sous ses pattes. Je plante mes crocs dans son ventre et balaie ses pattes arrières de sorte qu'elle bascule sur le flanc. Une fois, la louve au sol je m'éjecte de la portée de ses griffes et de ses crocs d'une roulade leste. Et, je lui bondis dessus au moment ou la neige commence à ne plus faire son effet. Je lui chuchote à l'oreille : Non, comme ca.
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Dim 17 Jan - 16:57
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Aveuglée, je suis jetée dans les airs comme une vulgaire patte de lapin avec laquelle le petit serait en train de s'amuser à l'heure du repas. Je grogne de surprise, la neige me brûle les yeux alors que mon corps s'écrase lourdement sur le sol, et je peine à reprendre mes repères dans l'espace. Le temps que j'y parvienne, le jeune mâle est à nouveau sur moi, à me narguer comme si j'étais une misérable petite femelle de son âge avec laquelle il ferait un tournoi de compétences. Sauf que j'ai beau être une louve calme et patiente, je n'en ressens pas moins que les autres la frustration cuisante d'une douloureuse humiliation lorsqu'un jeune de quelques mois me mets à terre. Je grogne en me relevant, lui balance un violent coup de tête dans la mâchoire et fonds sur lui pour ne pas lui laisser le temps de reprendre de la distance. Je plonge mes crocs dans son encolure en accompagnant mon geste d'un grondement menaçant, et je le tire en arrière de toutes mes forces, avant de pousser violemment en avant sans prévenir afin de lui faire perdre l'équilibre. Je relâche ma prise sur sa peau et écrase mes deux antérieures sur son flanc pour le griffer tout en le poussant plus fort vers le sol. En revanche je doute de pouvoir tenir bien longtemps contre lui, et il me faudra m'entraîner dur afin de ne plus jamais vivre ce genre de défaite cuisante.
Je sens que ma partenaire d'entrainement et accessoirement mentor du jour ne prend décidemment pas très bien le fait qu'un louveteau parvienne à lui tenir tète et je peux aisément le comprendre. Néanmoins, je ne vois absolument pas ce que j'ai fait de mal si ce n'est savourer le fait que mon travail paie et que je sois en train de me battre au milieu des dunes au lieu de me faire relativement chier au fin fond de la chapelle pour parler crument. Et plus les secondes défilent plus je sens que la réaction sera dure et implacable. Pourtant, je ne relâche pas ma prise. Après tout, elle m'a dit de me mettre en condition et c'est ce que j'ai fait. Si, je deviens sentinelle et qu'un intrus pénètre nos terres il découvrira que je peux tout à fait ètre charmant mais s'il abuse de cela, ce n'est pas de mon charme dont il se souviendra mais de mes crocs dans sa gorge, de mon souffle chaud sur son visage, de son sang sur mes crocs et de ma fureur héritée de la lignée du Châtiment. Mais revenons en à notre sujet, je sens la louve blanche se débattre sous mon poids et je sais qu'elle va bientôt se libérer vu la différence de gabarit. Mais alors que je m'apprête à me replier dans un bond défensif, un violent coup de tète dans la mâchoire me fait chanceler et la douleur irradie mon ètre. Je chancèle sur mes pattes avant de secouer la gueule pour reprendre mes esprits malheureusement pour moi je n'ai guère le temps de me remettre en position de combat et de riposter car une furie blanche comme la neige à mes pattes me fond dessus et plonge ses crocs dans mon encolure. Le grondement menaçant de la louve me fait bouillonner de rage et je laisse mon propre grondement rageur monter de ma gorge et se mêler au sien dans une symphonie sauvage et brutale. La louve blanche me projette au sol d'un mouvement puissant avant de lâcher sa prise sur mon encolure et de labourer mes flancs de ses griffes tout en me maintenant au sol. La colère monte lentement mais surement en moi et je n'ai pas appris à la gérer. Je revois mon père, mon modèle agonisant dans la terre, je revois le sourire de mon oncle disparu, je me remémore la chaleur de mon frangin dans les entrailles de mère et j'explose. Je plante durement mes crocs dans la patte de Shiro et secoue furieusement la gueule dans tout les sens non pas pour lui faire lâcher prise mais pour lui faire le plus de mal possible. Finalement, la louve recule et je retire mes crocs. Je me laisse rouler sur le coté avant de bondir sur mes pattes et de m'élancer de front vers la louve au pelage immaculée que je percute quelques secondes plus tard. La suite est une roulade le long des dunes. Une roulade sanglante, un ballet dans lequel les coups de griffes et de crocs fusent de part en part, désordonnés, implacables et brutaux.
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Sam 23 Jan - 23:10
Blows fangs friendly
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Un noeud. Voilà ce que nous sommes durant ce qui me parait une éternité, et qui n'est en fait que l'ensemble de quelques secondes rapides, furtives dans une vie de loup. Mes crocs plongent dans la chair, mes grondements se mêlent à ceux, acharnés, de mon jeune adversaire qui devient, au fil de l'entraînement, plus qu'un apprenti. Le voilà qui se déchaîne sur moi, et sous la douleur je continue de me défouler sur lui, parce que doucement la frustration se mélange à un sentiment d'infériorité mêlé de peur qui m'encombre et altère mon jugement. Mes crocs plongent, déchirent et mes griffes, aiguisées et brutales, découpent la chair et font couler le sang. Lorsque nos corps s'immobilisent dans la neige, je me redresse immédiatement pour fondre sur l'ennemi. Dans un réflexe purement animal je ne vois plus qu'un intrus sur les terres de ma meute, et je ne suis plus que la sentinelle qui veut faire fuir l'importun de son territoire. Je gronde, claque des mâchoires et tente, labourant son poitrail de mes griffes, d'atteindre sa gorge avec mes mâchoire grandes ouvertes.
Durant de longues minutes pendant lesquelles mes crocs se plantent, se retirent puis se replantent dans la chair tendre de mon mentor du jour dans un ballet tout autant sanguinaire que sanglant, je me sens bien. En fait, je me sens parfaitement bien dans cette folie. Je sais pourtant au fond de moi même que ce n'est franchement pas la meilleure des méthodes pour lutter contre mes sentiments et la douleur qu'ils ne manquent pas de m'infliger. Mais, je laisse cette haine me consumer entièrement jusqu'au plus profond de mon ètre. Nos grondements se mêlent et se démêlent, se répondent et s'entrechoquent violemment à l'instar de nos corps couverts de neige et de sang. Les coups de griffes sont précis et vicieux. Les morsures se multiplient tandis que je m'acharne sur la louve blanche pourtant innocente. Car, Shiro n'a strictement rien à voir avec mes problèmes mais elle est celle qui a eu le malheur de me les rappeler. La folie furieuse monte encore d'un ton tandis que les sentiments se bousculent dans mes pensées. Les crocs de la sentinelle plongent dans ma chair juvénile et s'y fraient un chemin forcé transformant mes flancs en un ruisseau pourpre. Ses griffes me lacèrent le ventre tandis que les miennes lui rendent coup pour coup. Je domine mon adversaire de peu mais le domine jusqu'à ce que la fatigue commence à pointer le bout de son nez. Car, malgré les apparences je ne suis qu'un louveteau. Je romps finalement le contact et m'éloigne dans un bond de repli défensif puis je tente de reprendre mes esprits, alerté par l'odeur du sang et la peur embaumant l'atmosphère. Je me rends compte que cet entrainement a dégénéré en pugilat d'une violence inouïe. Mais avant que je n'ai pu m'excuser auprès de la louve ivoire. Celle ci se redresse d'un bond et me fonds dessus et me laboure le poitrail de ses griffes tout en tentant d'atteindre ma gorge de ses crocs. Cette fois, la peur s'insinue dans mon esprit. Les mâchoires de la sentinelle claque à plusieurs reprises à quelques centimètres de mon visage et je tente de repousser Shiro de toutes mes forces mais comme je l'ai dit la fatigue m'a volé ma hargne et ma rage. Je parviens tout juste à éviter de me faire déchirer la gorge. La peur monte d'une octave alors que je comprends que Shiro me prend pour un intrus. Lisant la peur dans les yeux de mon mentor, je décide de mettre fin à cet engagement qui pourrait s'avérer mortel pour nous deux. Pourquoi pour nous deux ? Et bien si la louve blanche me tue dans un égarement, mon père la tuerait d'une mort tellement atroce que même les démons en verseraient des larmes et vomiraient leurs casse dalle accessoirement. J'hurle à plein poumon dans les oreilles de la louve : Shiro ! Calme toi ! Tu me remets : Rhaegar, apprenti Navnik. Je ne suis pas un putain d'intrus !
Un intrus. Un loup inconnu des miens qui s'est introduit sur les terres de ma meute et qui s'est permis de m'attaquer, moi, une sentinelle gardienne des lieux. Je m'efforce de capturer sa gorge, même si la force dans ses pattes est phénoménale pour son âge. C'est un jeune mâle parmi les mieux entraînés et les plus déterminés. Je gronde, claque des mâchoires jusqu'à ce que mes épaules m'en fassent mal. Mon regard se charge d'une colère sourde et je peine à garder mon sang-froid. Comme si, le temps d'une rencontre, toute la rage autrefois échappée dans l'attitude de mon frère s'échappait par mes crocs et mes griffes. Comme si la rage de mon jumeau venait s'éparpiller à travers moi, avec un besoin viscéral de détruire et de massacrer. Je me sens, le temps d'un moment, comme aussi furieuse que Kuro a pu l'être autrefois. Et peut-être le suis-je réellement. Furieuse d'être si faible. Furieuse d'être si seule. Et puis, une voix. Lointaine, qui me hurle de me réveiller, de revenir, de me rappeler. Une voix qui me supplie de ne pas continuer, d'arrêter immédiatement. Et, l'espace d'une seconde, je revois toutes ces fois où ma propre voix suppliait mon frère de ne pas faire de mal. Et je me rappelle. Rhaegar, Apprenti Navnik. Pas un putain d'intrus. Je m'extirpe d'au-dessus de lui, m'écarte brutalement et prends une position gênée, ramassée sur moi-même. Je le fixe quelques secondes, reprenant mon souffle. Et je sens. Je sens autour de nous le sang et la peur. La langue pendante, je le détaille.
- Je suis ... désolée ...
Désolée d'être allée si loin. Désolée de m'être laissée emportée par la frustration de la faiblesse.
- Arrêtons.
Au fond, je ne suis déjà plus avec le jeune mâle. Suis-je folle ? La solitude a-t-elle raison de moi ? Le manque de mon frère est-il si nocif pour ma santé mentale que j'en deviens malade à l'intérieur de ma tête ? Je regardes de tous côtés, comme si je cherchais une réponse à ces questions qui courent dans mon esprit. Et, sans un mot de plus, boitant dans la neige rougie par le sang, je m'éloigne la tête basse et je garde le regard rivé au sol, perturbée.
20-20-20 La furie de la louve continua durant quelques instants qui m'apparurent comme une éternité. Les plus longs moments de ma vie sans hésitation possible. Les coups de griffes ne s'arrêtant pas, les claquements de mâchoire non plus et l'haleine chaude de la louve blanche firent monter ma tension. Mes pattes s'efforçaient de tenir mon assaillante à distance ou du moins le plus loin possible de ma gorge. De temps en temps quelques coups de patte partaient et percutaient le crane de mon mentor du jour. Mais, je ne le faisais pas pour tenter de reprendre les hostilités. Sachant pertinemment que si mon cœur battait à deux cents à l'heure, c'était pour une bonne raison. Il fallait absolument que Shiro se calme immédiatement avant de commettre l'irréparable. Une nouvelle salve de cris lancée aux oreilles de la sentinelle finit par porter ses fruits et les coups se firent moins violent, les crocs cessèrent de claquer et le regard de la louve perdit son effrayante lueur sanguinaire. Finalement, la louve retrouva ses esprits et s'écarta brusquement de moi dans une position gênée. Pff, c'était moins une. Un peu plus et je mourrais avant d'avoir pu visité le monde entier, d'avoir pu devenir guerrier ou sentinelle. Enfin bref, vous voyez ou je veux en venir. En tout cas, je dois dire que je n'aurais pas du sous estimer la louve blanche. C'est une formidable sentinelle qui doit faire du très bon boulot. Shiro me fixe d'un œil apeuré et je trouve ironique que ce soit elle qui soit touchée par la peur en cet instant. Cela devrait être l'inverse mais l'adrénaline pulse encore dans mes veines et trouble surement mes jeunes perceptions. La sentinelle s'excuse et stoppe l'exercice avant de partir la tète basse et les yeux rivés sur le sol neigeux. Je murmure : Ne t'excuses pas Shiro. C'est moi qui ai pété les plombs le premier. C'est à moi d'êtredésolé. Je lèche mes blessures et prends le chemin de la chapelle, fourbu et éreinté par cet entrainement d'une terrible intensité.