[Haha 12 pour une fois que j'ai de la chance x'D]
La louve au pelage fauve s'avança avec curiosité des empruntes de pas. Ces dernières semblaient fraiches et se dirigeaient vers le nord des plaines. Yroen les renifla avant de se reculer vivement en toussant. Respirer des cendres n’était décidément pas la meilleure idée qu'elle avait eu aujourd’hui. La femelle essuya son museau d'un coup de patte maladroit avant de reporter son attention sur les empruntes tout en gardant cette fois-ci une distance raisonnable.
Ces empruntes étaient sans nul doute celles d'un jeune sanglier. Ce dernier avait surement été attiré par l'odeur de chair en putréfaction qui flottait sur l'ancien territoire de Hurleurs de l'Aube. Yroen fronça les sourcils et dévoila légèrement ses crocs luisant. Les charognards faisaient partis du cycle de la vie et étaient nécessaires au bon équilibre de la nature, pourtant, l'idée de laisser ce sanglier se repaitre de la chaire de ses congénères laissait un gout amère dans la bouche Yroen.
La louve n'hésita pas un seul instant avant de s'élancer en direction du nord sur la piste du charognard. Les Hurleurs de l'Aube avaient beau être d’anciens ennemis, ils méritaient de reposer en paix. De plus, la meute de l’œil de la Lune ne rechignerait pas à accueillir dans son garde mangé un cuissot de sanglier à peine tué.
La traque ne fut pas bien longue. Yroen remonta la piste de sa proie au bout d'une petite heure seulement. Le sanglier ne semblait pas s'être aperçu qu'il avait été pris en chasse. A vrai dire, l'odeur de putréfaction rendait toute autre odeur difficile à percevoir. Yroen accéléra le pas jusqu'à finalement courir. Le sanglier n'était pas encore en vue, mais il n'était plus très loin. Dans une plaine désertique comme celle-ci, Yroen ne pouvait espérer se cacher et attaquer sa proie par surprise. Elle devait donc compter sur sa vitesse et son endurance pour atteindre son but.
Bientôt, la proie fit son apparition. Le sanglier avait sentis le danger et avait entrepris de prendre la fuite, mais peut-être quelques instants trop tard. Quelques instants qui avaient permis à la louve de gagner une avance confortable. La course poursuite durant quelques minutes. Quelques minutes durant lesquelles la louve attendait avec avidité que sa proie fasse un faux pas. Yroen n'eut pas à attendre bien longtemps, alors que le cimetière des Hurleurs de l'Aude faisait son apparition à l'horizon, le jeune sanglier se prit la patte dans une petite dune de cendre. Ce dernier tituba quelques secondes avant de reprendre sa course. Mais ce fut pour lui quelques secondes de trop. Yroen bondit avec souplesse vers sa proie et planta ses crocs dans la chaire tendre de sa jugulaire. Un sang mince filet de sang tiède ruissela sur le poitrail gris de la louve tandis que les deux adversaires roulèrent sur le sol blanc.
Le sanglier se débattait, mais Yroen tenait bon. La louve sentait le cœur de l’animal battre à tout rompre avant de finalement ralentir petit à petit jusqu'à finalement s’arrêter. La chasseuse lâcha finalement sa prise et se releva péniblement. Yroen était à bout se souffle et sentait ses pattes flageoler sous son propre poids. Elle contempla alors la dépouille du charognard. Ce dernier était jeune, sans doute un jeune de l'année qui avait quitté sa mère il y a peu. Le sanglier n'avait pratiquement que la peau sur les os, pourtant, Yroen allait avoir du mal à le trainer jusqu'au garde manger de sa meute. Sa chasse l'avait entrainée bien loin de ses terres et trainer un cadavre sur une si longue distance lui serait impossible. Elle devrait se contenter de ramener un unique cuissot.
Avant de repartir, Yroen ne manqua pas de prendre sa part du butin. Une fois rassasiée, la louve enterra les restes de son repas sous une fine couche de cendre. Enfin, elle saisit entre ses crocs le cuissot ensanglanté qu'elle avait soigneusement mit de côté et s'en retourna vers ses terres. Finalement, son expédition sur les anciennes terres de Hurleurs de l'Aube n'aura pas été si inutile que ça ...