Souffle acide du vent, larmes brulantes du ciel. Le monde ne ressemble plus aux paysages d'autrefois. Les cataclysmes ont frappé, des colonnes de flammes et de fumées se sont élevées sur l'horizon. La guerre. La guerre des hommes. Et nous, les loups n'avons eu d'autres choix que de fuir. Nombreux furent nos congénères emportés. Nous traversâmes les plaines cabossées, les forêts de cendres, poursuivis par la faim, traqués par la mort.
Notre salut, nous le devions malheureusement à ceux qui avaient provoqué notre malheur.
< I think I'm drowing, asphyxiating. I wanna break the spell that you've created. >
F:10 | A:7 | E:14 | Atteinte par l'épidémie.
J'en ai ras le bol. Je suis crevée. Ce sont les mots qui tournent et chavirent dans ma tête depuis ce matin. Hier, je ne me sentais déjà pas très bien, et je m'étais promise de me coucher tôt et dormir le plus possible pour que cela passe. Juste de la fatigue... m'étais-je dis. Tu parles. J'étais malade, c'était certain. Mon corps tremblait comme une feuille dans le vent. Ça va passer...
Je sais, j'aurais dû me reposer. Mais je n'osai pas retourner dans mes rêves. Dans ce rêve. Parce que je m'étais habituée de vivre et revivre encore la mort de mon père. Mais jamais je n'avais vu ma mère. Mon estomac se tordait à ce simple souvenir. Je n'avais pas de souvenirs d'elle. Seul un corps étendu. Seul un cri. Pas le siens, celui de mon père quand il l'avais vu étendu. Le reste, ce n'étais que des fabulations, des illusions, des histoires et des images qui se créaient lorsque mon père me parlait d'elle. Mais cette nuit, je savais, c'était elle. Il n'y avait même pas de doute à avoir, pas de question à se poser.
Son corps n'était pas matériel. Elle flottait dans le vent, fantôme dans l'obscurité étouffante de la nuit. Elle brillait d'une lueur rassurante et riait. Un rire cristallin, qui résonnait partout dans l'atmosphère. Elle me demandait de venir. Sans parole, sans même un regard. Je le savais, voilà tout. Tout se passerait bien. Et puis je m'approchais. Et sous mes yeux, elle prenait feu. Elle brûlait et la lumière qu'elle dégageait se faisait menaçante. Et dans un cri, elle s'effondrait en un tas de cendres noires. Je ne pouvais rien faire. Pas même crier. Juste assister, impuissante, à la disparition totale de ma mère.
Je secouai la tête en tentant d'oublier, et cela ne fit que réveiller un mal de crâne qui dormait depuis ce matin. Je grimaçai. Je sais, c'était plus raisonnable de rester au moins sur les terres Esobek. Mais je voulais m'éloigner le plus loin possible de mon lieu de repos. Je voulais prendre l'air. Loin. La chaleur dans l'abri devenait insupportable. De l'air. De l'air.
Je marchais encore et encore, ne pouvant malgré tout détourner mon attention de mes tremblements et mal de crâne épuisants. Et mes pensées de ce rêve. C'est là que je l'entendis. Un chant. Fragile, doux, presque inaudible. Je m'arrêtai immédiatement, tendant l'oreille, mais tout resta silencieux. Le bitume gris d'une tristesse affolante restait définitivement muet. J'étais persuadée de les avoir entendues pourtant, ces quelques notes perdues dans le vent.
Rien. Rien que les voitures éventrées, rien que la faille sans fond au milieu de la vieille autoroute. Rien que mes pas qui reprirent bientôt sur le goudron oublié. Je soupirai. Ça devait être à cause du rêve, combiné à mon mal de crâne et à la fatigue. Mauvais cocktail.
Et puis cela recommença. Plus fort cette fois. Impossible que je me sois trompée. C'était un chant. Je m'arrêtai encore une fois. Le chant fila dans le vent, quelques secondes. Un chant de louve. Le plus beau que j'ai pu entendre. J'humai l'air. Qui chantait, là, maintenant ? Je sentais une présence, indéniablement. Qui ? Qui ? Qui ? Un seul mot qui se répétait comme un fou dans ma tête embrumée. Le chant s'était encore tût. Seul resta cette étrange présence. Quelques instants. Puis elle disparue.
- Qui est là... ? murmurai-je dans le vide.
Parce qu'il y avait forcément quelqu'un... Pas vrai ?
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Dim 11 Mai - 20:43
Des bruits sourds. Des crissements. Des cris. Des hurlements. Et surtout, des pleurs. Ces bruits qui perçaient les oreilles d’Erya dans ses songes la faisait transpirer, encore et encore, la faisait bouger dans son sommeil, la faisait se réveiller d’un seul coup, haletante, chancelante. Il lui avait fallu quelques minutes, ce matin, pour se rendre compte d’où elle se trouvait. La bouche entrouverte, fixant la sortie de sa tanière, Erya se laissait bercer par les clapotis timides de la fine cascade qui s’écoulait devant son refuge. Elle resta comme ça pendant au moins cinq minutes, avant de se mettre sous l’eau, n’en pouvant plus. Elle avait chaud. Elle se sentait sale, fatiguée. Elle fixait le ciel bleu gris et se convainquait elle-même que du feu n’allait pas lui tomber dessus. La guérisseuse traumatisée décida de faire une petite balade matinale pour réfléchir.
Elle sortit des collines abîmées par les hommes pour se diriger vers des terres d’autant plus malades. C’est juste… Qu’elle avait besoin de marcher. De respirer un autre air. De se rendre compte un peu de ce qui lui arrivait. Alors c’est ce qu’elle faisait. Elle marcha, tête basse, réfléchissant, pensant. Jusqu’à ce qu’elle se rende compte que ses pattes l’avaient amenée sur du goudron. Sur la vieille autoroute. Plus loin, elle remarqua une silhouette. Lorsqu’Erya s’approcha, elle remarqua toute suite l’attitude confuse de la louve ; car c’était une louve, et elle se mit à parler. Qui est là ? Elle avait dit ça, alors qu’Erya n’était pas encore assez près pour qu’elle remarque sa présence. Alors elle s’approcha d’elle, et fixa les yeux de la louve.
« N’aie crainte. Ce n’est que moi. Que se passe-t-il ? »
Parce que Divine Mélancolie avait bien deviné qu’elle pouvait présenter des symptômes d’hallucinations. Enfin, ce n’était qu’une théorie.
MODÉRATION (Sageeth) : Jauges oubliées, pensez bien à les mettre à chaque début de RP. Force : 4 | Agilité : 12 | Endurance : 11
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Lun 12 Mai - 18:26
HRPG:
En mode incrustation
Comme un fantôme tombé du ciel. Ft. Kaïs & Erya & ...
F:10 | A:10 | E:2 | En bonne santé.
Pas un souffle de vent. Pas un bruit. Pas une seule présence. Seul le doux bruit de mes pattes sur le bitume grisonnant. Il est trop tôt pour espérer une proie. Tous les animaux dorment ou ceux qui ne le font pas meurent à petit feu dans un coin. L'agonie de l'épidémie. Jamais je n'est vu un malade. Jamais je n'est vu leurs yeux imprégnés de terreur, jamais je n'est vu leurs respirations saccadées. Leur chair est putride et leur sang contaminé. Ils meurent tous, sans exception. Je prends un petit trot de chasse, juste histoire de bouger un peu. Sauf que la douleur de mon épaule gauche se réveille brusquement. Brute et vive. Une vraie garce. Je suis contraint de ralentir l'allure. Furieux contre moi même, je ferme les yeux, me concentrant sur la douleur. Elle me permet de me rappeler qui je suis. Un loup violent et sanguinaire. Une sale bête. Sans foi, ni loi. Je ne suis pas un faible. Je repars. Oubliant la douleur qui se fait de plus en plus présente. J'entends mon sang battre dans mes tempes. BOUM,BOUM,BOUM. J’accélère. BAM,BAM,BAM. Je chancelle sans pour autant m'arrêter. BOUM,BAM,BAM,BOUM. Mon corps entier me supplie de m'arrêter. Mais je suis maitre de moi même, cavalier de mon destin. Je ploie mon corps à ma façon, selon mes envies. La douleur me fait pousser un grognement furieux et j’accélère, le paysage en friche défile sous mes yeux. Ma gorge et mon ventre réclament à l'unisson de quoi subsister. Je m'arrête. La douleur s'estompe peu à peu. Je me remet en marche. Soudain, je m’arrête net. Un bruit. Je ne suis pas fou. Des loups. Non, c'est faux. C'est bien mieux. Bien plus intéressant. Des louves. Je jubile. Enfin de quoi s'amuser. Elle ne sont guère loin, je peux les sentir. Je peux sentir leur doux parfums. Elle ne sont surement pas Sekmet. Des Esobek ? Pas si loin de leur douce tanière. Je suppose donc que se sont des solitaires... J'y suis presque, un kilomètre peu être moins, pourtant à cause des nombreux tas de ferrailles et des blocs de bétons entassés je ne peux pas voir à plus de 15 mètres devant moi. Cette fois c'est la bonne. Je suis dissimulé derrière ce que je suppose une carcasse métallique. Une louve grisé qui semble mal en point, je ne saurais décrire pourquoi mais elle semble Malade. Et une autre de même couleur. Conversant, elles ne semblaient pas m'avoir remarqué. Que faire ? Les attaquer et atténuer la Soif. Ou m'amuser avec ... J’opte pour la deuxième solution, même si on ne joue pas avec la nourriture c'est plus fort que moi. J'aime soigner mes entrées. Et puis mon pelage et mes muscles s'y portent à merveille. Je sors de ma planque et approche, légèrement près du sol, grognant doucement. Mes yeux s’enflamme, détaillant les deux louves. pas désagréables à voir. Faisant jouer mes muscles sous le soleil, faisant briller mes crocs sous le soleil. Je suis prêt. D'une voix rocailleuse, je lance : - Que font deux louves comme vous, loin de chez elles, et à la merci de n'importe quel loup ? Oui je parle de moi, car je n'est pas vraiment décidé ce que j'allais faire de vous mes belles...
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Sam 17 Mai - 16:16
< And I'll light the fuse, and I'll never lose, And I choose to survive, whatever it takes. >
Le chant s'éteignait, reprenait filait. Parfois un murmure, parfois emplissant toute l'atmosphère. Il était toujours omniprésent. Même dans les silences, il m'obsédait peu à peu. J'en oubliait mon mal de crâne. D'où venait-il ? Qui chantait ? Pourquoi ? Pourquoi était-ce si irrégulier ? Et pourquoi je ne voyais personne ?
- N’aie crainte. Ce n’est que moi. Que se passe-t-il ?
Je sursautai à l'entente de la voix. Me retournant brusquement, je me retrouvai face à une louve grise. Une Esobek à en croire son odeur. Je la connaissais rapidement de vue. Je me détendis légèrement. Une alliée. Bien. Je soupire légèrement, hésitant quelques instants à répondre la vérité. On me prendrait pour une folle, pas vrai ? En même temps, qu'est-ce que cela pouvait bien me faire ? Je m'apprête à répondre lorsque quelque chose retient mon attention.
Oubliant presque la louve, je fixe mon regard dans cette direction. J'ai vu... C'était certain... Une ombre. Blanche. Fugace. Je ne détourne pas mon regard même s'il n'y à plus rien. Et elle réapparaît. Une louve brune. D'une beauté sans pareil. Elle vient de surgir de derrière une voiture. Je croise son regard, flamboyant, incroyable. Elle me sourit. Puis disparaît. Comme un fantôme. Un fantôme...
- Que font deux louves comme vous, loin de chez elles, et à la merci de n'importe quel loup ?
Pour la deuxième fois en quelques minutes, je sursautai et tournai brusquement la tête vers la voix. A son odeur, mon sang se glaça. Je reconnaîtrais les caractéristiques de ces effluves entre mille. Elles me rappellaient beaucoup trop un autre loup que j'avais rencontré il y a déjà quelque temps, et qui part miracle était devenu plus allié qu'ennemi. En revanche, la vue du loup noir qui venait de surgir ne laissait pas de doute sur les intentions de ce dernier. Il n'était pas là pour notre bien. Un Sekmet.
Mon estomac se tordit lorsque je croisai son regard et un frisson glacé fila dans mon dos. Nous étions deux contre un, et en temps normal, je serais passée à l'offensive sans problème, mais voilà, j'étais malade et absolument crevée. Tout en moi devait trahir ma nervosité. J'avais beaucoup de mal à contrôler mes émotions, contrairement à d'habitude. De plus, ma migraine se révélait à nouveau, malgré le chant qui se faisait maintenant discret.
Puis, elle reparut. Rassurante, la louve brune me souriait franchement maintenant. Je réponds à cette marque d'affection, bien malgré moi. Elle me semblait si familière, si rassurante. Et j'étais la seule à la remarquer. Autour de moi, les deux autres ne semblaient pas la voir. Étrange... Le plus étrange était en fait que cela ne m'inquiète absolument pas. Elle étais venue pour moi, voilà tout. Pour m'aider, malgré les tremblements qui me prenaient parfois sans crier gare, malgré mon mal de crâne, malgré ma fatigue. Elle disparut encore. Je reportai mon regard sur le Sekmet.
- Où as-tu vu que nous étions sans défense ?
Mon expression est redevenu froide, et cette reprise de contrôle de moi-même me détends quelque peu. Le courage me revient. Le chant me porte. On dirait une vieille comptine... La sensation d'avoir déjà rencontré la louve me revient encore et encore. Cette journée est vraiment étrange...
HRP :
C'est le but des sujets libres
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Lun 19 Mai - 20:22
HRPG:
Je savais pas trop pour les yeux ><
Comme un fantôme tombé du ciel. Ft. Kaïs & Erya & ...
F:10 | A:10 | E:2 | En bonne santé.
La louve grise banda ses muscles avant de faire volte-face, son visage visiblement contracté et je percevais même un peu de peur dans son regard. Un frisson parcouru son échine musclée. Mais ses yeux malades et fatigués ne mentaient pas. Elle était faible, et peut être même sur le point de mourir. La louve brune m'inquiétait un peu plus, le poil éclatant de santé et le corps délicatement musclé. À deux contre un mes chances de victoires étaient diminué de façon considérable. A moins que la louve Malade ne soit pas en état de se battre. D'une voix froide et détachée - ce qui me surpris un peu - elle lança : - Où as-tu vu que nous étions sans défense ? Tu désires jouer à cela ma belle ? Sans aucun problème. J'avoue j'aime m'amuser avant de tuer. Je ne la laisserais pas aller trop loin, ma patience à des limites. Surtout que je hais la provocation d'autrui. Un pas, deux pas. Me voilà près de la louve malade, pourtant encore capable d'être sarcastique. Pas pour longtemps. Je la domine de quelques centimètres, je fais tout pour. Et je me rapproche peu à peu de son corps grisé. Je sent son souffle comme elle doit sentir le mien. Son odeur est envoutante, douce, comme une drogue et je me sens flotter. Est-ce l'odeur de la Maladie ? Ou simplement sa propre odeur ? Je ne saurais distinguer. Je me sens comme pris dans le cœur d'une tornade, puissante et à la fois calme. Ma douleur dans l'épaule se calme, celle de mon cœur aussi. Je me détend. Comme si quelque chose en moi changeait. Mais ou ai-je la tête ? Qu'est ce que je suis en train de faire. Tu deviens faible mon pauvre Faucheur C'est vrai ça. Cette voix dans ma tête résonne. Aussi vite que je me suis fait envouté je redeviens bien moi-même. Un grognement. Celui qui vient du fond de l'être. Sourd et assourdissant. Je plante mon regard noirâtre dans le sien. Complètement différent. Comme le jour et la nuit. Moi sombre et malsain. Elle magnifique. Noisette tirant sur le doré. Je suis de nouveau sur de moi. - Oh, simple supposition. Je laisse le silence nous envahir. Mes yeux cherchant au plus profond de son âme la moindre parcelle de peur. Mais étrangement rien. Elle est plus que sûre d'elle. - Mais, simple question. Seriez vous capable de vous défendre ? Je me décale sur sa gauche. À l'inverse de mon épaule faible. Et j'accompagne mes mots d'une bourrade. Tout ce qui a plus de désagréable sur cette foutue Terre. Je sens la louve vacillé légèrement sur ses faibles pattes. - Ou devrais-je achever votre pitoyable vie de mes crocs ?
Alors que vous « discutez » tranquillement, inconscient de la menace planant sur vous, pauvres loups, voilà qu'un ronronnement se fait entendre au loin. Puis, ça se rapproche. De plus en plus fort. Vous entez ensuite des aboiements se mêlant au bruit du moteur enragé, réfléchissez un peu.. Les Traqueurs. De grandes lumières surgissent alors du bout de l'autoroute, les hurlements des six chiens -deux Doberman, trois Berger Allemand et un Pitbull- grandissent. Vous voulez un conseil ? Fuyez. Fuyez avant d'être capturé sans pitié par ces hommes qui ne voient en vous qu'un butin.
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Jeu 22 Mai - 19:11
< How many lies will you create? How much longer until you break? Your mind's about to fall. >
Le loup noir avança sans que je ne bouge d'un millimètre. Ses muscles guidés par le mouvement de ses épaules jouaient avec le timide soleil. Bientôt, il fut si proche que son souffle fuyait sur ma peau, sous mon pelage. Comme une brise chaude et inquiétante. Mon cœur s'emballa mais je refusais de laisser paraître la moindre émotion. Ce n'était pas seulement la peur. Il y avait quelque chose d'autre, d'indéfinissable. Si près je pouvais observer les moindres détails du loup ennemi. Sombre comme la suie, on pourrait croire à un ange déchu. Ange au ailes tachées de sang, me dis-je alors qu'un énième tremblement me fit vibrer. Quelques cicatrices filaient sous son pelage, vestiges de combats. Bien sûr, il s'était déjà battu. Evidemment. Alors que je plantais mes yeux dans les siens, je découvris ses iris, brunes, sauvages.
Son grognement soudain m'enferma. Je retins encore et encore la vague de peur qui enveloppa mon cœur comme un fantôme fou. Je me forçai à ne pas reculer. Il était dangereux. Dangereux et déterminé. Il jouait aussi. Il jouait à un jeu selon ses propres règles, à un jeu où il était sur d'avoir tout les atouts. Sauf qu'il était seul, et nous étions deux. Néanmoins, à cet instant, seul ce défi silencieux comptait. J'aurais pu fuir. Mais c'était tout ce qu'il voulait. Pas question de lui donner cette victoire.
- Oh, simple supposition.
Je jouais au bluff. Même si la mélodie courrait dans mes oreilles pour me redonner du courage, mon cœur battait anormalement rapidement. Néanmoins, je maîtrisait le contrôle des émotions comme personne. Mon masque neutre était un bouclier. Le silence me vrillait les oreilles, d'autant plus que le chant venait encore de cesser. Tout mon être voulait chercher la louve fantôme qui était venue pour moi, mais quelque chose me disait que je ne devais surtout pas détourner mon regard de celui du loup noir.
Il me bouscula soudainement et c'est au prix d'un effort coûteux que je restai en place. Il fallait me rendre à l'évidence : J'étais d'une faiblesse affligeante. Pourtant, le loup avait du se décaler pour me pousser et nos regards s'étaient naturellement détachés, me permettant de poser mes yeux sur la louve mystérieuse. Encore une fois, elle me sourit, et sa familiarité me frappa. Et puis, tout s'éclaira. Ma mère. Comme dans mon cauchemar, mais cette fois ci, elle allait bien. Je me retins au dernier moment de courir vers elle et m'obligeai à reporter mon attention sur le Sekmet.
- Ou devrais-je achever votre pitoyable vie de mes crocs ?
Je laissai un éclair de colère et de mépris traverser mes yeux clairs. S'il pensait m'avoir si facilement, il se fourrait la patte dans l’œil jusqu'au crâne. Le chant avait repris, et j'y entendais maintenant la voix de ma mère, celle que je n'avais jamais pu connaître. Après cela, rien ne pouvait plus m'abattre. Elle avait beau n'être qu'un fantôme, elle était bien présente. Je jetai un regard vers elle mais elle avait disparu. Tant pis, même si le chant n'avait été que fugace, il avait enseveli ma peur.
- Si tu penses que je vais me laisser crever à tes pieds, saches que tu rêves.
Ma voix était cassante, déterminée, froide, cinglante. Ce loup se croyait dieu, maître de la mort, capable de distribuer sa sentence comme il le souhaitait ? Il aurait une morale dont il se souviendrait. Je le promettais. La colère me brûlait même si je tentais de contrôler encore et encore ce que je ressentais. La maladie n'arrangeait rien à tout cela.
Bientôt, un grondement sourd se fit entendre au loin. Je tendis l'oreille. Illusion ? Réalité ? Je ne savais plus vraiment où était la frontière entre ces deux mondes. Des aboiements aussi. Non, cela est sûrement bien réel. Je me glaçai entièrement. Des Traqueurs. Je n'avais pas d'autre explication. Au ralentit, comme dans un rêve, d'immenses phares émergèrent au bout de l'autoroute et balayèrent le bitume. Des chiens couraient devant des véhicules gris en aboyant frénétiquement. Ma tête hurlait : Danger.
Le fantôme de ma mère me frôla rapidement. Sans réfléchir un instant de plus, je la suivis, courant comme une folle dans le sens inverse des hommes et leurs canidés, en jetant un regard à la louve Esobek pour qu'elle me suive. A cet instant, je n'avais plus rien à faire du loup sombre. Qu'il meure s'il le voulait. L'ombre de ma génitrice disparut rapidement mais je ne m'arrêtai pas une seconde pour autant. Je me contrôlais. Souffle. Membres. J'avais l'impression qu'on me vrillait la tête. J'avais l'impression que je pouvais m'écrouler à tout moment. Mais je courais. Avais-je d'autres choix ?
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Ven 23 Mai - 18:57
Comme un fantôme tombé du ciel
feat. kaïs & nitrogen
Ce nouvel arrivant sombre dégoûtait la louve claire. Pour qui se prenait-il, cet individu ? Il était sorti, de sa planque sombre, fier et grondant, comme s’il était mâle dominant, or, ce n’était pas le cas. Il prit un ton exaspérant du grand méchant loup, et ses paroles insensées firent rouler ses yeux vers le ciel. A première vue, Erya savait qu’elle n’allait pas apprécier ce loup. Malgré son entrée douteuse au mâle noir, l’attention de la guérisseuse se reporta vers la femelle qui semblait atteinte de l’épidémie. Son regard était braqué sur l’intrus qui ne sentait clairement pas notre odeur d’Esobek. Comme sa camarade, Erya était tendue, mais ne se laissa pas démonter par les belles paroles de ce Sekmet. Elle plissa les yeux en un air de défi. Oh, elle ne se voilait pas la face, Erya était dix fois moins forte que lui ça c’était sûr, et en plus, elle détestait se battre. Mais il fallait montrer une façade au loup, à l’ennemi pour leur bien aux deux femelles. Lorsque ses yeux se posèrent furtivement sur sa camarade, Erya remarqua qu’elle regardait non pas le Sekmet, mais derrière lui. Cependant, il n’y avait personne. Puis vinrent les tremblements. C’était indéniable, cette louve était touchée par l’épidémie. Et l’ennemi ne venait clairement pas au bon moment. Et l’ennemi ne semblait pas avoir loupé le fait qu’une d’entre ces deux femelles était malade et affaiblie. Mais, à la grande surprise d’Erya –et du mâle noir d’ailleurs-, alors qu’elle-même allait ouvrir la gueule pour répondre, sa camarade le fit à sa place. « Où as-tu vu que nous étions sans défense ? »
Au moins, elle était au courant de la situation. Un bon point, c’était que ses hallucinations ne prenaient pas le dessus sur sa perception du danger. Ou autre situation du même type. Cependant, le mâle ne sembla pas aimer les paroles de la femelle. Peut-être l’avait-il prit comme une provocation nuisant à son ego qui devait être fort élevé. Il s’avança, s’approchait d’elle dangereusement, et cela arracha un grondement sourd de la guérisseuse. S’il continuait, elle ne tarderait pas à découvrir les crocs pour défendre sa congénère malade. Il était grand, et il usait de son avantage pour impressionner les deux femelles, mais on ne la faisait pas à Erya. Ses yeux pétillèrent de colère, l’animosité bel et bien présente. A son tour, Erya, cette fois-ci en colère, redressa l’échine et ses poils se soulevèrent. Quelle lâcheté. Quelle lâcheté de vouloir s’en prendre à un loup malade. Il faisait pitié à la louve brune. Étrangement, le regard de l’étranger virait à une expression différente qu’Erya ne sut déterminer. Mais bien vite, on y retrouva cette noirceur sans égard. « Oh, simple supposition. »
Il s’approchait trop près. Et bien que sa congénère ne se laissait pas démonter, cela était de trop. « Mais, simple question. Seriez vous capable de vous défendre ? »
Erya découvrit les crocs cette fois-ci. Entre deux grondements, elle lâcha :
« Tu ne crois pas si bien dire, espèce de lâche. »
« Ou devrais-je achever votre pitoyable vie de mes crocs ? »
« C’est ta propre existence qui est pitoyable. »
Erya s’approcha du mâle. Elle aussi, elle avait de la musculature, bien que fine, elle était bien présence. Peut-être Erya n’était pas très forte, mais elle saurait user de son agilité pour prendre le loup au dépourvu.
« Si tu penses que je vais me laisser crever à tes pieds, saches que tu rêves. »
Cette louve était indéniablement courageuse. « Et je ne vais pas te laisser toucher un de miens non plus. »
Ses muscles se bandèrent, elle s’accroupit, et se prépara à bondir sur cet abominable chose. Comme l’autre louve, Erya n’allait pas laisser cet être écervelé penser qu’il pourrait faire qu’une bouchée des deux fières Esobeks. Et elle bondit.
Son bond puissant la fit atterrir sur les flancs du loup noir, et elle y planta ses griffes avant de se mettre au-dessus de lui, dominante. D'une voix forte et froide, elle cracha :
« Ne nous sous-estime pas. »
Elle grognait du plus fort qu’elle pouvait, plantant un regard dur de colère dans celui du mâle. Son agilité lui permettait de faire ce genre de chose. Maintenant, elle allait l’obliger à partir, quand des bruits sourds ramenèrent Erya à la réalité. Enfin, à sa véritable nature de louve fragile et d’âme brisée par le passé. Surtout, ne t’arrête jamais de courir.
Larmes. Cris.
Cela lui rappelait son épreuve sous les sangs de soleil. Des jappements, des bruits de moteurs de monstres de ferrailles se rapprochaient de plus en plus des trois loups. Des bruits qui sortaient de la bouche des hommes, incompréhensibles, étranges, mélangés à ce raffut, à ce souk à n’en plus finir. Tout ce qu’elle vit alors qu’elle reculait doucement, oubliant complètement le mâle noir qui n’était désormais plus qu’une cible comme les deux louves, c’étaient des ombres noires et imposantes s’approchant dangereusement et sa camarade malade, qui se mit à courir. Ne t’arrête jamais de courir.
Elle suivit la louve à la trace, restant à côté d’elle tout le long.
« Il faut… »
Erya tenta d’articuler malgré l’adrénaline, la peur, la confusion et la course.
« Il faut trouver un abri. Une… »
Elle se laissa distancer, mais elle reprit de la vitesse. « Une grotte. Quelque chose où nous seuls peuvent accéder… Il ne faut pas les mener jusqu’aux territoires… »
Dans un terrier de renard, par exemple. Ici, les chiens n’étaient pas aussi souple et trop larges pour y accéder. Malgré le fait que la louve n’ose pas se retourner, elle se demandait si le mâle noir les suivait. C’était amusant comme un danger plus grand que de simples loups pouvait réduire ces loups se défiant, en cibles, tous autant qu’ils étaient.
fiche by Myuu.BANG!
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Sam 24 Mai - 12:07
[sorry, je ferrait gaffe à l'occasion :/ j'édite une fois ton message posté]
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Dim 25 Mai - 11:29
[S'cuuuuse Erya :/ Quand j'ai vu Nitro répondre je me suis dis "Ah ok, il veulent y aller sans faire de tour pour répondre" alors j'y suis allée Ok, donc maintenant on a cas faire comme au début : Moi, puis Erya, puis Nitro ^^ Donc c'est à toi de répondre Erya (:]