Le face à face devint inévitable. D'ailleurs quand le noirâtre demanda à la femelle qui j'étais, celle-ci s'engouffra dans un silence, comme pour m'obliger à prendre la parole de moi même. Du moins, je le pris comme ça et me permis donc de me présenter, malgré le fait que ce mâle n'arrête pas de me fixer intensément. Petit à petit, au fur et à mesure que je parle, j'avais l'impression qu'il n’existait plus que lui et moi. Cette pression qui traversait tout mon être, même si celui-ci ne paraissait pas tant que ça dominant comme pouvait l'être ma mère mais c'est son regard intensif qui me troubler et peut être même qu'à travers ma voix, ma gène se ressentis.

Je.. Je suis un solitaire orphelin qui vient des terres de maisons en ruine. Je cherche à rejoindre une meute et Eira a bien voulu me guider jusqu'à un alpha. C'est.. C'est vous n'est-ce pas? L'alpha Sekmet. Je me nomme Toxic et j'ai un an depuis deux jours.

Que fallait-il faire pour bien se faire valoir et mériter sa place au sein de cette meute? Çà, je ne le savais pas. Et je ne savais pas non plus du tout quelles questions on pouvait bien me poser! Je finis par détourner son regard une énième fois après avoir essayé de l'avoir croisé. D'habitude je me sentais à défier quiconque, mais pas aujourd'hui, pas le jour de la mort de ma mère, et surtout pas maintenant, là ou je joue ma future sécurité avec ma potentielle future famille.

Tandis que mon interlocuteur venait de terminer sa dernière phrase j'étais encore bloqué sur son nom de lune. J'avais toujours été intrigué par ce mystère que nous faisait la lune et je me rappelle encore de ce que ma mère m'avait dit à son sujet. Je ne savais pas si cela était vrai mais mon cœur rata une pulsion face au rapprochement de noms. Comme quoi que ce n'était pas un hasard si nous avions une fin identique à celui d'un autre mâle car cela voulait dire qu'il faisait parti de la famille. Si je me souviens bien de celle de ma mère, il s'agissait d’épice du mexique et moi et bien..

Je, je.. Pardon je n'ai pas bien compris vos fins de propos, j'étais pensif au sujet des noms de lunes. Je suis confus je ne me souviens même pas si j'ai dit comment je m'appelais.

L'imposant mâle m'avait totalement troublé. Maman ne m'avait jamais parlé de mon père et quand je lui posais des questions, soit elle se tuait, soit elle râlait pour que je cesse. Je me demandai maintenant si en m'expliquant pour mon propre nom et le nom commun avec un tel, était en faite sa manière de me dire enfin qui pouvait être mon père? Je ne savais plus ou donner de la tête et j'esquivai tout contact mais aussi regard avec le tout noir malgré une pointe d'admiration mais aussi de gène, de colère et de tristesse. Peut être m'affolais-je pour rien. Mes pas me donnèrent envie de fuir tant aussi j'avais honte du comportement que je montrais sans plus rien contrôler de mon corps.

Toxic, 1 an depuis peu, mâle orphelin, solitaire, euh.. Maladie du temps.

J'avais fermé les yeux pour calmer mes peurs et ainsi réciter toute chose me paraissant utile à savoir. S'était devenu un automatique après avoir fait l'exercice de respiration et expiration. Mais au moment ou je lâchais mon nom de lune, je ne pus m'empêcher de finir en murmure. J'étais poussé à rectifier même si s'était trop tard et qu'il avait bien saisi.

Maladie du Mexique! C'est.. c'est ça.

Pas soumis pour autant, mais très mauvais menteur tant s'était fait si rapidement. Mes yeux lorgnaient sur le paysage. Pourquoi étais-je persuadé que je me retrouvai en face de mon père? Pourquoi alors m'avait-il regardé si fortement? M'avait-il vu tout petit? Me connaissait-il?

Mon cœur se serra, alors il n'y avait plus de doute, c'est cela? Ce bras droit de meute était mon père? Mais même si je ne comprenais pas son statut parmi les Sekmet tout ce qui me marquait s'était pourquoi mon père était vivant et qu'il n'était pas à nos côtés? Spice, oui ma mère se nommait ainsi, elle me l'avait dit. Je fis un signe positif de la tête envers le grand loup pensif. Qu'allait-il se passer à présent? est-ce aussi pour ça que ma mère a décidé de s'éteindre en regardant vers là ou je me trouve? Étais-ce pour que je m’oriente vers eux? Pourquoi ne m'a t-elle pas dit toute la vérité avant de mourir? Pourquoi me laisser dans le doute? Mais je me rappelle maintenant, avant de disparaitre, elle essayait de poursuivre la discussion mais n'ayant pas fini à la compléter. Mes yeux commencèrent à briller, pourquoi craquerais-je ici?! Je me forçai à ne pas pleurer, à ne faire couler aucunes larmes. Il était temps de reprendre le contrôle de moi même.

Spice est bien ma mère oui.. Elle n'a jamais voulu m'en dire plus vis à vis de ma branche paternelle. J'ai eu une enfance particulière ce qui fait que je n'avais rien envie d'apprendre mais simplement profiter de la vie. Nous avons vécu dans une maison encore debout mais peu solide. Autrefois elle abritait un virus que nous avons inhalés avant qu'il s'évapore dans les airs. Il y a peu j'ai survécu aux douleurs et mes yeux bruns sont devenus violet mais ma mère a succombé. Elle a exigé que je rejoigne une meute et pour une fois j'ai été d'accord avec son ordre car seul je sais que je suis voué à mourir aussi.. Et toi alors, tu es mon père n'est-ce pas?

Pendant que je parlais je sentais mes yeux s'assécher, faisant alors disparaitre mes larmes non tombées. J'avais bel et bien repris possession de mes moyens. Je reprenais peu à peu mon caractère habituel, cet esprit libre et ce regard remplis de défis. C'est instinctivement que je me mis alors à le tutoyer et le regarder droit dans les yeux. Comme si je communiquai à ma propre mère, car s'il était mon père, alors il méritait de connaitre ma véritable nature. Non ma fragilité de tout à l'heure ne s'en était pas allé, elle était juste voilée par tant de pensées décevantes vis à vis de l'abandon de mon interlocuteur dans la vie de ma mère, dans ma propre vie. Rebelle un jour, rebelle toujours.

Lorsque le mâle détourna mon regard pour observer sur le côté, c'est à ce moment précis que je réalisai que nous n'étions pas seuls. J'en avais oublié la femelle blanche, celle qui m'avait trouvé et guidé sur une autre terre des Sekmets, à la recherche de l'alpha. Mais je n'avais pas le temps de me demander si cela allait changer quelque chose ou non à sa réponse puisqu'elle fut aussitôt annoncée. Oui, il s'agissait de mon père. Je n'arrivai pas à décrire toute les émotions qui émanaient en moi mais il y avait la surprise, le retard d'acceptation, les questions et aussi la frustration de le rencontrer seulement maintenant. Mais encore une fois je n'ai pas le temps de réagir que le loup m'annonce que je fais officiellement parti des leurs. Il ne m'a donc pas rejeté mais j'étais bien trop sonné par tout ça pour comprendre que cela n'était que preuve de bonnes volontés.

Je.. Je ne sais pas quoi dire.

Merci, si. Et pourtant tout mon corps se bloquait. Des tas de pensées se mouvait dans ma tête et impossible de retrouver mon calme spirituel pour lui parler à nouveau correctement. De même que mon regard depuis le mini défis s'en était allé vers une fixation plus douce. Seul le silence m'aidait à me reprendre.

Je préfère voir cela à une autre fois et me concentrer sur mon intégration, désolé. Alors comment ça va se passer?

Je n'avais plus l'envie d'en parler, pas ici face à la louve. Entrer dans les détails et entendre des excuses qui risqueraient de me heurter plus que je ne l'étais déjà. En sachant mon état mental du moment, valait mieux reporter à plus tard. Et puis Eira me l'avait bien dit, le plus important pour l'instant était que je retrouve une belle forme. Certes, j'avais posé une armure sur moi. Je me surprenais à être si sur mes gardes, ce n'était pas dans mes habitudes mais de toute manière en ce jour, tout mes traits de caractère en était chamboulé. Je lâchai un soupire de lassitude.

Who are you, who are they
who am iEira avait ramené Toxic au camp. C'est Hige qui les avais vu les premiers. En voyant l'inconnue, le noire demanda à la louve qui c'était. Eira se contenta de lancer un regard vers Toxic afin qu'il se présente de lui même, ce qu'il fit. Il n'avait pas l'air à l'aise, mais se détendit assez vite.

Petit à petit, la conversation pris un tournant ... Inattendu. Eira n'y comprenait plus rien : Hige avait un fils ? Et ce fils se trouvait être ce louveteau qu'elle venait de rencontrer ? C'était une trop grosse coïncidence pour être vrai. « Attendez, vous me faites une blague. Vous vous connaissez et avez voulu me jouer un tour, c'est pas possible autrement ! »f-17.a-17.e-17© 2981 12289 0

Ma demande de plus d'explications s'évapora dans les airs dès que la louve blanche sortit de son silence. Je fronçais des sourcils en entendant ses paroles face à la situation du fait que j'étais son fils et donc que lui était mon père. J'étais de même vexé qu'elle insinue que nous blaguions alors qu'à peine quelques heures avant, je venais d'accepter que ma mère ne soit plus de ce monde. Autant je pouvais prendre plaisir dans l'humour noir, autant jamais je rirai sur mon propre sang.

Ma mère est morte aujourd'hui Eira.

Appuyais-je en la regardant. Je n'attendais pas d'excuse, juste à ce qu'elle percute. Pourtant elle le savait déjà. De plus cela ne m'enchantai pas d'avoir retrouvé mon père. J'allais rejoindre une meute ou je devrai être sous l'emprise d'une deuxième maman, soit papa. Peut être serait-il différent? Mais peut être que ma mère me préparait à vivre en fonction des règles d'une meute? Franchement je n'y savais rien. Autant je savais bien parler, user de malice, autant comprendre les modes de sociabilité, de colocation et de civilisation, je n'y connaissais que dalle! Cela ne faisait pas pour étant de moi, un con. Mon père se mit à reprendre la parole mais envers la femelle uniquement. Néanmoins ce qu'il précisa sur son histoire avec ma mère me tua sur place. Moi qui voulais en reparler une autre fois, j'étais quand même témoin d'une partie du pourquoi j'étais né sans figure paternelle. Alors ce n'était pas un réel abandon?

Pourquoi l'as tu quitté alors?

Réflexe instinctif, après qu'il m'ait demandé de répondre à une tout autre question. Sauf que pour le coup je n'avais plus envie de changer de sujet. J'avais demandé de voir ça plus tard et il avait continué. Maintenant j'avais trop dé détails pour ne pas aller plus loin dans l'explication de tout. J'étais un poils énervé, un soupçon douteux alors que tout me laissait penser que je devais lâcher ma garde, me détendre... Car mère m'avait plus privé d'un père d'autant que ma liberté, s'était donc elle la plus difficile à pardonner. Tout se mélangeait encore, je passai du chaud au froid je savais simplement que s'était trop tôt pour valider ce lien de par mon cœur, mais de par la raison, s'était plus qu'accepté.

J'accepte quiconque voudra bien de moi comme élève. Merci Eira.

Finis-je en la regardant à nouveau. Elle m'avait trouvé, et à présent je serai encore en sa compagnie pour ce début d'intégrité dans la meute.

Who are you, who are they
who am iToxic pris très mal les paroles d'Eira. Pourtant, elle ne voulait pas le vexer. Elle n'insinuait pas qu'il avait menti en disant que sa mère était décédée. Mais tout cela ... Tout cela semblait est une bien trop grosse coïncidence pour être vrai. « Désolée Toxic, je ne voulais pas te vexer. C'est juste que je connais Toxic depuis longtemps, et ... Comme par hasard, je trouve son fils aujourd'hui. Ça fait ... Bizarre. » Et si c'était bizarre pour elle, elle n'imaginait même pas dans quel état Toxic se trouvait.

Elle lui sourit tendrement, se promettant de faire attention à ses mot dans le futur. « Ce serait un plaisir de t'accompagner et de t'aider Toxic. Maintenant, si vous le voulez, je peux vous laisser. Vous avez beaucoup de choses à vous dire, non ? » f-17.a-17.e-17© 2981 12289 0

J'acquiesçai faiblement la tête par rapport à l'excuse de la femelle sur ses propos. Il n'y avait rien à dire de plus que ce que j'avais déjà prononcé d'une voix semi râleuse. Après tout si s'était difficile pour moi cela devait l'être tout autant pour ceux le connaissant. Je ne dis rien face au fait qu'elle voulait se retirer et j'attendais une quelconque réponse du mâle vis à vis de ça. Je compris qu'elle fut autorisée à partir et je la regardai s'en aller avec un faible sourire comme réponse au fait qu'elle ferait plus attention la prochaine fois. Le noirâtre se mit ensuite à expliquer pourquoi il avait quitté ma mère, et je l'écoutai silencieusement jusqu'à ce que je sente que s'était à mon tour.

Bon d'accord.. Il est vrai que ma mère aimait beaucoup la liberté mais cela ne l'a pas dérangé de m'en priver.. Enfin, je préfère regagner le centre de la meute et réfléchir à tout ça pendant quelques temps, faire le deuil et tout le tralala.. Me concentrer sur ce nouveau départ et mon intégration. On verra plus tard pour... ça. Mais tu peux m'amener à votre tanière? Je me débrouillerai pour la suite, ça reste quand même mieux que je sache à quoi consiste une meute en gros avant de faire comme chez moi..

Là encore, s'était pas spécialement le cas. Chez moi à la cabane y avait pas vraiment de possibilité de vivre comme je le désirai. Mais là tout allait changer, et si certaines règles ne me plaisent pas, je pense fortement les contourner de temps à autre. Mais vaut mieux que je sache ce que je fais, si c'est acceptable ou pas. Rusé comme un renard mais pas con comme un blaireau!

Il ne semblait pas avoir compris à quoi je faisais allusion. Je restais donc aussi muet que lui pendant le trajet. Ce n'est pas de sa gueule que je saurai ce qui est interdit ou pas. Je prendrai donc mes aises, mais le ferait d'une manière discrète, sans être vu et quand il y aura des yeux pour me surveiller, je resterai neutre, sans chercher quoique se soit, attendant l'opportunité de me servir dans l'ombre. Je me concentrai par la suite sur les paysages oubliant peu à peu mes diverses pensées, oubliant même qui était le mâle à côté de moi. Mais il me le fit rappeler quand j'entendis sa voix à nouveau. Au moins je savais une chose pour mon ventre, mais aussi pour un savoir vivre; respecter les chasseurs en les aidant un peu. Soit, mais bon, pour ma part, je ne leur servirai pas à grand chose sauf à réduire leur quotas de proies. Mais à l'idée de me prendre une bonne proie j'en salivai d'avance, intérieurement bien sur, mais tout de même. Sans un mot mais d'un geste remerciant, je baissais la tête vers le bas quelques secondes puis la relevai et fonçai vers celle ci. Ma priorité était de retrouver une allure correcte, comme tout ses autres et aller vers ses derniers plus tard.

(fin du topic)