Il n’avait pas besoin d’un prétexte particulier pour s’évader ces temps-ci. Les soucis avec ses proches et les tensions avec sa meute faisaient d’Athos un élément très irritable et perturbateur au sein même de sa meute en tant que général. Il ne pensait à présent qu’à détruire ces pourritures de Navniks, et le moment tant désiré allait bientôt arriver. Il était temps. Encore une fois, même s’il était au mieux de sa forme, Athos était parti pour s’entraîner. Il va couru encore et encore tant et si bien qu’il était sorti du territoire Sekmet et s’était retrouvé il ne savait pas trop où.

Découvrant un peu le paysage, il restait aussi à l’affut d’une quelconque bestiole à manger, cela faisait plusieurs jours qu’il n’avait rien avalé par manque d’appétit. Mais voilà, présentement, il avait vraiment très faim.

Marchant un peu, il fut attiré par un bruit d’une chose bien trop lourde pour être un simple rongeur. Lynx ? Non, pas assez félin comme démarchait dont il entendait déjà le bruissement des feuilles. Bon, ni lynx ni espion alors. Alors qu’en était-il de cette chose qui s’avançait vers lui petit à petit ? Il tendit l’oreille et inspira. Une louve, son flair de chasseur expérimenté lui indiqua qu’il s’agissait d’une Esobek et qu’il n’avait pas encore été repéré, puisque la louve en question se baladait tranquillement. Il commençait à la voire, fine masse blanche qui se faufilait entre les arbres qui poussaient à travers même le béton. Curieux, Athos s’avança sans se cacher vers la louve qui finit par le voir. Il la regarda d’un peu plus près, ses courbes subtiles et sensuelles, son petit museau, ses oreilles bien pointues et ses coussinets soignés qu’il pouvait apercevoir quand elle levait une patte. Il devina au soin qu’elle apportait à ses coussinets et son pelage qu’elle devait exercer une profession médicinale, guérisseur peut-être. Ces gens-là avaient souvent les pattes propres, il avait pu l’observer avec le guérisseur qui l’avait recueilli étant enfant. Athos s’avança encore un peu jusqu’à arriver à moins de trois mètres de la louve. Un sourire charmeur au visage, la curiosité d’Athos prit le dessus et il lui dit en désignant l’autoroute :

« Si les Hommes ont fait des belles choses dans leur existence, celle-ci n’en fait certainement pas partie ! »

Il s’agissait d’engager subtilement une conversation !

Il la regardait, curieux.
Elle avait l'air douce et délicate, jolie vraiment. Il aimait cela, il la regardait comme si il la dévorait du regard mais subtilement à la fois, sans être grossier, en étant presque chevaleresque dans ses gestes et ses sourires implicites qu'il lui lançait. Elle était vraiment mignonne. Il s'approcha encore un peu plus d'elle; jusqu'à arriver à quelques centimètres, si bien qu'il sentait sa chaleur alors que la brise commençait à se refroidir. Il sourit.


" Oui, c'est vrai. Je ne suis pas horrible. Mais tout dépend ce que tu entends par la. Pour certains je suis horrible. Horrible de laisser s'échapper de si belles beautés dans la vie. C'est pour cela que maintenant, je profite de chaque beau moment que la vie peu m'offri. De chaque belle chose. De chaque belle personne.

Les Sekmets ne sont pas tous des êtres abominables. Même si parfois le doute subsiste ! Quoi que. Cela dépend.
Mais parfois aussi, on trouve des Espbeks fourbes, lâches, perfides à planter un poignard dans le dos. Des serpents. Bien que certains membres de cette meute soient de toute évidence de véritables colombes..."

Il lui fit son plus beau sourire. Ah les filles !

Il avait toujours été comme ça. Beau parleur, séducteur, charmeur et tout ce qui va avec. Depuis qu'il était tout jeune, il avait eu cette attirance sans borne pour le sexe opposé, presque un jeu auquel il se livrait avec délice en succombant à tous les plaisirs possibles et imaginables. Le grand loup avait toujours aimé les filles, il aimait les jolies demoiselles effarouchées, les belles louves à caractère bien trempé, ou bien encore les filles à papa surprotégées qui s'avéraient être un délice une fois le joug paternel écarté. Athos était un de ceux qui cumulaient les conquêtes, mais, contrairement à certains, il ne le faisait pas juste pour le plaisir de séduire une fille de plus. Athos aimait ou appréciait particulièrement chaque fille avec qui il partageait un moment intime, car chacune était spéciale et unique en son genre. Il se souvenait très bien de cette jeune solitaire qui vivait au crochet de sa famille, elle ne connaissait rien du monde et de la vie lorsqu'il l'avait rencontrée. Puis, ils avaient vécu quelques jours ensemble, appris à se connaître, il lui avait montré le monde à sa manière, et plus encore. Il se souvenait de chaque conquête, de son odeur, de son visage, ses origines et chaque chose à propos d'elle qu'il avait apprise. Pour certaines, il connaissait presque tout, mais pour les plus mystérieuses, il ne connaissait que le strict nécessaire à leur bien commun.

Cependant, avec cette louve, les choses allaient beaucoup plus vite qu'Athos ne le pensait. Elle semblait légère, frivole, directe et presque facile à atteindre. Il avait envie de jouer un peu, il n'aimait pas quand il savait la partie gagnée d'avance, il aimait le délice du piment qu'on pouvait instaurer entre deux êtres et qui finissait forcément par une explosion, tout dépendait de la sorte d'explosion qui en émergeait...

La jeune louve lança, directe et provocatrice :

"Je savait pas qu'il y avait de beaux mâles chez les Sekmets"


Puis, sans lui laisser ne serait-ce que le temps de réagir, elle s'approcha et lui caressa le museau. Décidément, cette fille allait vite en besogne. "Mais amusons nous un peu avant..." pensa le grand loup brun.

Doucement mais presque avec distance et amusement, le jeune loup s'écarta de la louve en chaleur (et oui, c'était bien les chaleurs, tout s'explique, elles deviennent toutes folles en ces temps là !). Il figea sur son visage un petit sourire dévoreur, presque inquiétant, comme s'il hésitait entre la dévorer au sens figuré ou la dévorer au sens propre. Elle était sa proie, elle était à lui, il le savait.

Athos ne connaissait que très peu de louves Esobeks. Il avait déjà vu leur alpha, qui était une très belle louve, blanche elle aussi. Athos pencha, presque dangereusement, la tête de côté. Il avait une figure de prédateur, presque à effrayer les siens. Dans ses yeux brillaient la flemme du défi et de la sauvagerie. Tout allait devenir soudain plus intéressant.


" C'est que vous avez sûrement mal regardé. Les Sekmets sont des loups d'élite, n'importe qui n'est pas autorisé à en faire partie. Et chacun... A sa petite botte spéciale."

Il ricana un peu, inutile de préciser ses bottes spéciales à lui... Elles allaient d'elles-mêmes. Le grand loup tourna doucement autour de la louve, comme si elle était une biche à laquelle il allait sauter à la gorge d'un moment à l'autre.

" J'ai eu à mon tour l'occasion de croiser certains membres des meutes Esobeks et Navniks, et je dois dire que la beauté des louves n'est pas uniforme selon les meutes. Certaines sont plus spéciales que d'autres. On dit que les Esobeks sont des petites pimbêches raffinées qui refusent de se salir les griffes."

Il regarda la louve de haut en bas, son beau pelage blanc luisant sous un soleil d'autonome aveuglant. Elle était belle ainsi. Mais, si la beauté était un caractère important pour lui, il n'était pas le seul qu'Athos recherchait. Cette louve était-elle spéciale? Pourrait-elle l'intéresser plus hautement...

" En vous voyant je ne saurai tirer le vrai du faux... "

Il s'avança un peu, jusqu'à murmurer non loin de son oreille :

"A vous de me montrer de quoi il en retourne..."


Il avait choisi ses mots avec soin, comme à son habitude, chaque geste, mouvement, intonation était calculée. Il ne laissait rien au hasard. Il voulait sonder cette louve, voir ce qu'elle était, dans quelle catégorie de filles précitées elle se trouvait. Ou peut être, n'appartenait-elle à aucune d'entre elles...

La jeune louve semblait complètement envoutée par le charme du Général Sekmet. En effet, elle commençait à le dévorer des yeux, aucun des mouvements du mâle ne lui échappait. Elle le regardait intensément et il savait pourquoi. Elle était irrésistiblement attiré par lui, ce qui flattait d’autant plus son égo, bien que ce ne soit pas nouveau pour Athos. Nombreuses étaient celles dont il avait conquis le coeur, ou au moins une attention extrêmement profonde. Lui, suivait toujours le petit manège auquel il aimait jouer : faire son mâle à la voix envoutante, charmeur et fier à la fois. La jeune louve sortit de son silence pour dire finalement son nom.

"Je m'appelle Aponyria et toi?"


Il ne montra aucune émotion si ce n’est un petit sourire qui restait accroché à ses lèvres. A vrai dire, il ne s’était même pas rendu compte qu’elle n’avait pas dit son nom et que lui non plus, leur conversation s’étant installée naturellement. Et puis, est-ce que c’était important au fond ? Le meilleur était pour lui chaque petit part de mystère qui sommeillait en certaines personnes... Elle lui sourit doucement et reprit la parole.


"Moi... je ne suis pas vraiment une pimbêche comme tu dis, j'aime bien me battre et ca ne me dérange pas que mes griffes soient sales"

Il sourit à son tour, franchement cette fois.



« Je suis Athos. Et ça me ravit que toutes les Esobeks ne soient pas comme ça. A vrai dire, j’espérais bien que ce ne soit pas le cas. Mais qu’importe les meutes après tout. Ca vous dire une promenade ? D’ailleurs, je crois qu’il est grand temps de laisser tomber le vouvoiement non ? »



Dit-il poliment avec son sourire ravageur. Il avait bien envie de faire durer ce flirt...

Athos lança un sourire charmeur à la louve blanche qui commençait dès lors à marcher. Qu’allait-il bien pouvoir lui montrer. Il aimait beaucoup de paysages, surtout les ruines de la chapelle, mais elles n’étaient plus accessibles depuis que ce territoire avait été attribué, enfin, pris, par les Navnik.

Le jeune loup commença à marcher, doucement, à côté de la louve blanche. Chaque muscle de son corps se bandait au rythme de ses pas, laissant voir les traces de ses muscles sous sa fourrure brune. Il savait que la jeune louve le regardait, mais il fit comme s’il ne le voyait, il regardait droit devant lui, dans une posture presque divine, le regard tendu vers l’horizon. Il commença alors à parler :

« J’aimerai en savoir un peu plus sur toi. D’où viens-tu, as tu de la famille ? Des enfants... un compagnon ? »

Il lui lança un regard malicieux. Bien sûr qu’il posait ces questions par hasard... Voyons !

Athos plongea son regard troublant dans celui de la louve Esobek. Quel dommage qu'elle soit de cette meute. Athos avait une profondeur aversion pour eux. Il n'aimait pas leur Alpha mâle. Il l'avait rencontré une fois, cette rencontre aurait plus être des plus intéressantes si l'autre n'avait pas voulu jouer au plus malin avec Athos. Athos appréciait cette jeune louve qui semblait vouloir se prendre au jeu de la séduction d'Athos. Le jeune général se tourna de nouveau vers.la belle louve blanche.


" Et bien, je crois que pour l'instant il n'est pas question pour moi d'avoir des enfants. "


Il ricana. Lui des enfants ? Quelle mauvaise blague. Il n'avait pas eu de père lui même, alors comment pourrait il être un bon père alors même qu'il n'avait pas eu d'exemple à suivre ? Athos fronça les sourcils sans même s'en rendre compte, ce qui lui donnait un côté sérieux dans cette balade détendue. Le loup continua alors :


" Et puis, de toute façon, être général c'est trop dangereux pour avoir des enfants, surtout en ce moment. Avec toutes les saloperies qui traînent sur nos terres, je crois qu'un général doit être plus fort qu'eux. Et pour ça il faut qu'il soit intouchable. La famille rend faible."


Il serra les dents. Athos état toujours honnête quoi qu'il arrive. Mais il devait avouer qu'il n'avait dit qu'une partie de la vérité. Certes, il pensait que la famille rendait faible. Mais c'était plutôt la douleur de la disparition de Eesia et ses disputes avec elles qui l'empêcheraient d'aimer un jour à nouveau.