Souffle acide du vent, larmes brulantes du ciel. Le monde ne ressemble plus aux paysages d'autrefois. Les cataclysmes ont frappé, des colonnes de flammes et de fumées se sont élevées sur l'horizon. La guerre. La guerre des hommes. Et nous, les loups n'avons eu d'autres choix que de fuir. Nombreux furent nos congénères emportés. Nous traversâmes les plaines cabossées, les forêts de cendres, poursuivis par la faim, traqués par la mort.

Notre salut, nous le devions malheureusement à ceux qui avaient provoqué notre malheur.


 
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 Ne pleure plus, petite soeur [PV Dalioka et Pandémonium]

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Dim 22 Nov - 10:20


This is real, trust me

F: 75 - A: 70 - E: 72



L'hiver approche, je sens son souffle glacé ébouriffer mon pelage pour caresser ma peau. Pourtant, je n'ai jamais été aussi éveillé que depuis récemment. Chaque jour, je fais un pas de plus vers mon passé et je retrouver des bribes de ce que les Hommes m'ont arraché au fil des mois. Je découvre des odeurs, redécouvre des lieux, et aujourd'hui je sais pourquoi mes pattes me menaient irrémédiablement sur les terres Navnik depuis mon retour en ce monde. Je sais pourquoi je venais toujours ici sans comprendre la raison de ma présence. Et je sais, je me suis rappelé pourquoi j'ai protégé cette jeune louve au pelage immaculé il y a peu. Parce qu'elle est tout pour moi. Parce qu'elle représente tout ce qui me reste, et même si ma famille semble être bien plus grande et bien plus compliquée qu'elle n'y paraît, Dalioka est ma soeur. Dalioka est ma soeur, et je suis son frère. Je me rappelle peu de choses, mais je me suis souvenu son nom. Je me suis souvenu de cette chaleur contre mon corps, de cette voix qui nous réprimandait toujours, mon frère et moi. Je me rappelle de Ersatz, et je dois retrouver Dalioka pour enfin retrouver ma fratrie. Bientôt, tous les trois, nous serons réunis et plus rien ne nous séparera. Pandémonium à nos côtés, nous seront enfin les dignes Héritiers du Dragon. Et ensemble, peut-être, nous irons sortir notre père des griffes des bipèdes.

Pandémonium m'avait dit de ne pas aller la trouver. Il m'avait dit que je ne devais pas prendre de risques inconsidérés, et que maintenant, je devais m'éloigner des terres Navnik le plus possible. Mais je ne peux pas. Non, je ne peux pas rester là, loin d'elle, alors que je sais qu'elle pleure en silence sa famille disparue. Je ne peux pas la regarder vivre seule, alors qu'elle est loin de l'être. Et je ne supporte pas de la voir agir sous les ordres des Imposteurs sans pouvoir rien faire. Seule, elle ne comprend peut-être même pas ce qui se passe. Elle ne comprend peut-être même pas pourquoi son père et son frère l'ont abandonné. Et Ersatz ? Qu'en est-il de mon frère ? Je ne l'ai pas trouvé, pas croisé et n'en n'ai pas entendu parler. Où est mon frère ? Où était-il lorsque notre soeur se faisait harceler par les petits cons, les bâtards de la louve au pelage brune qui s'est octroyé les pouvoirs de mon père ? Je ne peux pas croire qu'il ait laissé notre soeur ainsi, seule entre les griffes de ces morpions. Non, il devait peut-être s'entraîner. Peut-être qu'à l'image de ce loup que j'ai longtemps suivi jusqu'en terres Esobek, il ne croit pas en la mort de notre père et qu'il le cherche, à son échelle. Treize mois, ce n'est rien. Rien comparé à la force des humains, rien comparé à leur cruauté. Je m'avance dans les ruines de la chapelle. Certains semblent me reconnaître. Ici, je suis encore ce solitaire sans nom qui se balade sur leurs terres sans nuire à leur meute. Mais, aujourd'hui, je rentre ma tête dans mes épaules, je me tasse. Je ne dois pas être vu. Et là, derrière un mur de briques effondré, je la trouve enfin.

- Dalioka

Je ne parle pas fort, mais assez pour qu'elle m'entende. Il faut qu'elle me suive. Lorsqu'elle tourne la tête vers moi, je lis la surprise dans son regard. Que fais-je ici, sur ses terres, en plein milieu de leur camp, alors que le danger est partout pour un solitaire tel que moi ? Eh bien ma soeur, j'ai tenu ma promesse. J'ai retrouvé mon nom, et je veux que tu le connaisse. Je veux que tu retrouve ceux que tu as perdus, et je donnerais ma vie pour que ton père te revienne. Je lui fais signe de me suivre, et je m'éloigne rapidement en longeant les parois. Je passe à côté de ses frères et soeurs de meute en baissant la tête, fuyant le regard de ceux qui le cherchent. J'ai l'air d'un coupable, mais ne le suis-je ? Je suis un déserteur, et j'ai laissé ma meute aux pattes d'Imposteurs. Je quitte le camp et me cache dans les sous-bois, derrière les troncs, attendant que ma soeur me rejoigne. J'ai tant à lui dire ... Mais par où commencer ? Me croira-t-elle seulement ? Comment le lui prouver ?




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Dim 22 Nov - 11:16

don't be afraid
feat. Adriel & Dalioka
« You can be the butcher or the cattle ; make your choice. »

F. 57 | A. 55 | E. 55
Il avait espéré qu’Adriel abandonne cette idée stupide, il avait espéré à chaque instant qu’il décide de revenir sur ses pas, il avait espéré qu’il fasse demi-tour, à chaque foulée qu’il effectuait. Mais malgré ses conseils, malgré ses avertissements, la Flamme du Dragon brûlait de ce feu ardent et inaltérable, propre à tous ceux de leur lignée. Et en plus de ça, il était également particulièrement obstiné – pour ne pas dire têtu ! Alors, Pandémonium l’avait suivi. C’est vrai, que pouvait-il faire de mieux sinon que de l’accompagner ? Le jeune loup trottait donc à bonne distance derrière son frère, dans un silence parfait. Son but ? Trouver Dalioka, leur sœur, et la ramener parmi eux.
Enfin, ce but était principalement celui d’Adriel : Pandémonium lui ne se sentait que peu concerné par le sort de la louve au pelage immaculé. Après tout, elle n’avait même pas pris la peine de le défendre ni même de prendre son parti, quand les Navniks s’étaient retournés contre lui. Elle avait fait comme tous les autres : elle avait patienté sagement, se laissant gouverner par des ennemis, des traîtres. Méritait-elle réellement qu’Adriel prenne tous ces risques, et dépense autant d’énergie ? Le jeune loup en doutait fortement. Le véritable but de Pandémonium était bien plus noble : il se déplaçait pour être certain que rien n’arrive à son frère. Il était plutôt en piteux état, certes, mais à deux ils seraient plus forts, quoi qu’il puisse arriver.
Lorsqu’ils passèrent la frontière du territoire, une pensée du jeune Dragon alla à Helya et, presque immédiatement, sa plaie qui commençait à se refermer lentement frissonna, comme si on lui avait envoyé une impulsion électrique. Risque supplémentaire : si elle leur tombait dessus, ça n’allait pas être joli à voir non plus… Il suffisait de regarder son visage balafré pour le comprendre. Et il était absolument hors de question qu’elle ose infliger le même traitement à son frère. Le jeune loup demeurait donc sur ses gardes, les sens aux aguets, à l’affût du moindre bruit, de la moindre odeur qui aurait pu annoncer la proximité d’un danger. Auquel cas, Dalioka ou non, il l’aurait contraint à battre en retraite. On n’allait quand même pas sacrifier la vie du digne héritier pour une faible louve coupable de soumission à une bande de traîtres !

Adriel s’arrêta, soudain. Pandémonium s’arrêta au même moment, les sens en alerte, demeurant à quelques mètres de distance. Il entendit la voix de son frère, mais ne comprit pas ce qu’il disait. Il effectua un léger crochet sur la gauche, pour voir ce que dissimulait le corps de son allié. Il la vit alors, elle et son pelage blanc comme neige. La pureté la plus totale, l’incarnation de l’innocence. C’était sûrement comme ça qu’il la voyait, un soupçon de stupidité et de naïveté en plus. Il ne la connaissait pas, au fond. Elle n’était qu’un morceau de sa chair, perdue dans l’immensité de la population lupine. Elle ne représentait pas grand-chose, à ses yeux. Il se rappelait avoir fait demi-tour, pour elle, lors de la traque que leur avaient fait subir chiens et Bipèdes. Mais il avait uniquement fait ça en l’honneur de leur père, et pour épargner Adriel. Si ça n’avait tenu qu’à lui, il l’aurait laissée crever, comme ça. Il s’assit donc, se moquant éperdument d’être vu d’elle ou de son frère. Adriel ne devait rien lui cacher, il le savait. Ils se devaient une abnégation mutuelle et totale.

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Dim 22 Nov - 11:27

Ne pleure plus, petite soeur
feat. Adriel & Ragnar'k
Une aube grise avait enveloppé les Ruines, éclairant faiblement un paysage morne qui ne trouvait plus grâce à mes yeux fatigués. La pluie avait cessé exceptionnellement. Je n'avais pas chassé depuis quelques temps, et mon corps réclamait l'effort d'une traque, l'éloignement de toutes ces choses connues. Ce malaise qui m'habitait, depuis la guerre, n'avait cessé de grandir. Cette Meute, qui était mon seul repère, s'effaçait peu à peu de mon coeur meurtri. Les changements avaient été trop brutaux, peut-être. Où était le temps du règne de Mère et de Père ? Ces temps où les Navniks n'avaient à souffrir aucune menace, aucune imposture… J'ai tout fait pour m'habituer à cette situation. Pour donner à ma vie un semblant de stabilité. Mais comment peut-on vivre quand le monde tremble sous ses pattes ?

Les cauchemars hantent mes nuits. Je me réveille épuisée, avec des images sanglantes dansant devant les yeux. Alors, pour oublier, je m'éloigne des miens. Ils sont chacun un rappel de cette guerre, de ces effusions de sang, des temps qui ne sont plus. Je ne peux plus supporter d'être celle que je ne suis pas. La bataille, les pertes, les chasses en solitaire ont fait de moi une autre louve.

Je revenais d'un entraînement, ce matin. Voyant une petite foule réunie au centre des Ruines, je décidai d'aller me chercher un coin plus tranquille. Accroupis, je regarde, depuis cette petite butte entourée de grandes pierres, l'orée des bois à quelques kilomètres. J'essaye de trouver un peu de repos, je ferme les yeux. Et puis je sens une présence derrière moi, qui me mets en alerte. Un souffle:

« Dalioka »

Je me redresse en position assise et tourne la tête. Qui peut bien… C'est alors que je reconnais mon visiteur. L'Inconnu. Je ne cherche pas à cacher mon étonnement, et je le regarde, silencieuse. Une légère flamme, celle de la joie, se met à brûler en moi. Je suis heureuse de constater qu'il va bien. Il a même grandi, s'est étoffé. Je l'interroge du regard: que veut-il ? Il ne prononce pas un seul mot de plus, et me fait signe de le suivre. Son expression est grave, et je commence à deviner la raison de sa venue. Aurait-il appris son nom ? Serait-il venu me l'annoncer ? Il s'éclipse, je me lève immédiatement sur mes pattes. Les autres ne sont pas loin, il faut être discret. Je me faufile entre les blocs de pierre et, chanceuse, quitte les Ruines sans être aperçue. Qui apercevrait le fantôme, de toute façon. Celle qui s'évanouit dans la Nature à chaque aube, et qui ne revient qu'au crépuscule ?

J'atteins le sous-bois. Je suis l'odeur rassurante de l'Inconnu, qui louvoie entre quelques arbres. Enfin, derrière un buisson, je le retrouve. J'affiche le sourire le plus joyeux que j'ai en réserve, montrant ma joie autant que la fatigue le permette. Mes attentions doivent lui paraître un peu molles, moins sincères. C'est tout ce que je peux offrir, cependant.

« Je constate que tu n'es pas plus prudent que la dernière fois, commençai-je avec un minuscule rictus amusé, plissant légèrement les yeux. Je décide d'aller droit au but: Alors, qu'en est-il de ton nom ?

Un léger éclat vient raviver la flamme de mes yeux vairons. La curiosité est une chose que je n'ai plus vraiment cultivé, et pourtant le mystère qui plane autour de mon ami ne manque pas de m'intriguer. Je ressens alors une seconde présence, en retrait. Mes yeux se fixent immédiatement sur la silhouette de Pandémonium, et je le détaille sans comprendre. Que vient-il faire ici ? Je sens son mépris à mon égard. Il ne m'apprécie pas, il évite obstinément de poser ses yeux sur moi. Il les garde rivés sur l'Inconnu. Je reporte mon attention sur mon ami, et je perds un peu de ma joie. Milles interrogations flottent dans mes prunelles. Pourquoi a-t-il amené Pandémonium ? Que me veulent-ils ?


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Lun 23 Nov - 15:26


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F: 75 - A: 70 - E: 72



Elle me suit, je sens ses pattes derrière moi, j'entends son souffle tout autour. Je sais aussi que mon frère est là, que notre aîné veille au grain, qu'il sera à mes côtés en cas de complications. Il était contre cette idée, je crois qu'il n'apprécie guerre les autres membres de notre famille. A ses yeux, peut-être suis-je le seul véritable frère qu'il possède. Je soupire doucement, ne fais aucune remarque. Puis, enfin, la voilà face à moi. Son doux visage marqué par la douleur. Cette douleur que je n'étais pas en mesure de comprendre la première fois, mais que j'ai désiré combattre dès la première seconde. Cette douleur qui, aujourd'hui, à enfin un sens. Elle a perdu tous les membres de sa famille, et ceux qui ne sont pas mots l'ont abandonnée. Elle est seule, peut-être encore plus que moi dans la cage des bipèdes.

- Je constate que tu n'es pas plus prudent que la dernière fois.

Je devrais, pourtant. Aujourd'hui plus que jamais. Chaque pas de travers est susceptible de me pousser dans un gouffre dont personne ne pourra me sortir, et chacune de mes décisions aura un impact puissant sur mon avenir et celui de ma famille. J'ai l'impression de porter un fardeau bien plus lourd que ce que mes frêles épaules peuvent supporter, mais j'ai à mes côtés le plus loyal des frères, et des alliés précieux.

- Alors, qu'en est-il de ton nom ?

C'est là que les choses se corsent. J'aurais pu remuer doucement la queue tout au long de cette rencontre, si elle ne m'avait pas posé la question si vite. J'ai longtemps pensé à ce que je lui dirais. J'ai répété des millions de fois mon texte, j'ai rabattu les oreilles de Pandémonium à longueur de journée pour être sûr de choisir les bons mots. Et là, devant elle, alors que son oeil bleu me scrute avec intérêt, je perds le fil de la conversation et je ne sais plus par quoi commencer. Je lance à mon frère un regard inquiet, incertain. Les doutes emplissent mon esprit, mais je sens sur moi les yeux inquisiteurs de la jeune louve blanche, ma soeur.

- Avant, j'ai besoin de ta parole. Promets-moi de m'écouter jusqu'au bout.

Je la vois d'ici se demander comment va ma santé mentale, pourquoi Pandémonium se faufile derrière moi comme une ombre, pourquoi je fais tant de mystères .. Mais j'ai besoin d'être sûr qu'elle écoutera, parce que moi, à sa place, j'attaquerais au nom de mon défunt frère, ou je partirais en hurlant l'injustice de ce monde en ruines.




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Lun 23 Nov - 18:59

don't be afraid
feat. Adriel & Dalioka
« You can be the butcher or the cattle ; make your choice. »

F. 57 | A. 55 | E. 55
Pour tout vous dire, Pandémonium devient un peu paranoïaque. Il reste en retrait, suivant les deux loups à une bonne distance, jetant de rapides coups d’œil vers le territoire Navnik. A chaque instant, Helya peut surgir. Et à chaque fois que cette pensée l’effleure, son œil le pique cruellement, comme s’il voulait lui rappeler le châtiment qu’elle imposait aux intrus dans son genre. Pire que tout, la peur qu’elle découvre qui était réellement le loup qui se trimballait à ses côtés le hantait. Alors, il était prudent. Très prudent. Tandis que son frère et sa sœur semblaient naïvement oublier le danger, il veillait à ce que rien ne leur arrive. Ou du moins, à ce que rien n’arrive à Adriel : c’était le plus important. Dalioka n’était qu’un élément secondaire, l’élément qu’on sauverait une fois que le digne héritier serait hors de danger.
Même si elle ignore encore son identité, elle semble heureuse de le voir. Ressent-elle, elle aussi, le même sentiment qu’il avait pu éprouver pour cet inconnu ? Ressent-elle la proximité qu’ils ont tous les deux, sans savoir pourquoi ? A-t-elle eu cette même impression de déjà-vu, cette idée fixe qu’il fallait tout faire pour se rapprocher de lui, pour le comprendre ? Elle ne semblait se douter de rien, frêle et innocente qu’elle était. Il jette un coup d’œil anxieux derrière eux. Ils se sont bien éloignés, mais pas assez à son goût, cependant.

« Je constate que tu n’es pas plus prudent que la dernière fois. », lance-t-elle à Adriel. Il est déjà venu la trouver, donc. Il avait été poussé par cet instinct qui leur avait hurlé à tous qui il était vraiment, sans pouvoir cependant mettre des mots sur la tragique – et heureuse – vérité.
« Alors, qu’en est-il de ton nom ? » La question cruciale tombe, les muscles de Pandémonium se crispent. Il a peur de la réaction de la jeune louve, il a peur qu’elle ne le croie pas. Il sent bien qu’Adriel angoisse, lui aussi. Ses émotions sont comme un calque, qui se grefferait sur les siennes. La réaction de Dalioka serait sûrement imprévisible, improbable. Chercherait-elle à fuir ? Chercherait-elle à l’attaquer ? Le traiterait-elle de menteur ? Dans tous les cas, Pandémonium était prêt à faire face à toutes les situations. Il protégerait son frère, de toute réaction de la louve. Qui sait, ce qu’une Dragonne est capable de faire ?
Les yeux de sa sœur – que c’est étrange de la considérer comme ceci ! – se posent sur lui, plein d’interrogation. Elle doit certainement se demander ce qu’il fout là. Il jette à nouveau un coup d’œil. On n’est décidément jamais trop prudent.

« Avant, j’ai besoin de ta parole. Promet moi de m’écouter jusqu’au bout. » Adriel prend ses précautions. Il est tout de même prévoyant, en plus d’être intelligent. Foncer tête baissée en lui déclinant son identité aurait été une erreur : elle ne l’aurait pas cru. D’ailleurs, malgré cette précaution, c’était peu probable qu’elle le croie. Pandémonium interviendrait alors : il lui ferait rentrer ça dans sa cervelle, que ce soit aussi clair pour elle que ça l’était pour lui. Il la traînerait de force s’il le fallait, hors de ce territoire infesté de traîtres et d’imbéciles. Elle les rejoindrait, qu’elle le veuille ou non. De toute façon, elle n’avait rien qui la retenait chez les Navniks, absolument rien. Même la soi-disant mémoire de leur père ne rentrait plus en compte. La bonne excuse pour oublier la lâcheté était dissoute. Il allait falloir assumer.

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Mar 24 Nov - 22:11

Ne pleure plus, petite soeur
feat. Adriel & Ragnar'k
L'Inconnu semble bien nerveux. Je ne l'ai pas côtoyé tant de fois, mais j'ai fini par m'avouer que je le connais. Quelque part oui, et pour une raison inconnue, je connais ce loup. Et ce comportement anxieux ne lui ressemble pas. Il jette un regard à Pandémonium. Il semble hésiter. Pandémonium, plus loin, surveille l'horizon d'un oeil vif, et je ressens sa tension qui me parvient par vagues régulières. Agacée, je couche les oreilles. Ils me transmettent leur nervosité, ces deux-là ! Pourquoi les choses ne sont-elles jamais simples ? Mes babines se démunissent du petit sourire joyeux.

«Avant, j'ai besoin de ta parole. Promets-moi de m'écouter jusqu'au bout.»

A quoi dois-je m'attendre ? Ces agissements, la présence nerveuse de Pandémonium, ces paroles qui me placent comme aux portes d'une découverte majeure… Je ne sais quoi penser. Je le regarde sans comprendre. Et puis, après un silence, et comme je suis supposée le faire, je promets. Je veux savoir, peu importe ce qu'il m'en coutera. Mes yeux vont de la face grave et familière de l'Inconnu à la silhouette effacée de Pandémonium. Il est dans la complicité, il sait quelque chose que j'ignore, sinon il n'aurait pas suivi son ami. Pourquoi autrement ? Certainement pas pour le simple plaisir de me voir. Je ne sais pas ce que l'on compte m'annoncer, mais quelque chose au fond de moi se prépare au pire. Les noeuds de mes entrailles se dénouent peu à peu, créant de légers spasmes, comme si mon corps avait prévu ce qui allait arriver. Comme si ma conscience avait tout anticipé. Alors qu'en vérité, il n'en était rien.


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Mer 25 Nov - 14:48


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La nervosité de Pandémonium est presque palpable, mais la mienne n'a rien avoir avec le lieu où nous nous trouvons. Je n'ai jamais eu peur des Navniks, ils sont tous ma famille. Notre famille à tous les eux, même si Pandémonium a subi les traitements injustes des Imposteurs et qu'il a oublié d'où il venait et quelle place il devait avoir. Je détaille Dalioka avec intensité, incapable de quitter son regard des yeux. Je me souviens maintenant, pourquoi la regarder m'avait fait tant d'effet ce jour-là. Elle porte en elle autant de notre mère, que de notre père. Ce père aux yeux saphir que j'ai regardé s'écrouler sans bouger, tétanisé par la peur. Je m'en voudrais toute ma vie. J'ai été lâche et incapable. Indigne de mon sang, de mes origines. Peureux, un véritable dégonflé. Finalement, après avoir regardé mon frère avec suspicion, elle promet. Je déglutis péniblement, laisse encore filer quelques secondes, incapable de trouver les mots ou l'ordre dans lequel les prononcer.

- Je vais te raconter, et j'aimerais que tu me croie. Que tu me fasse confiance.

Alors, je me décale de derrière le tronc pour être davantage dans son champ de vision, et je regarde vaguement en contrebas, où notre meute a établis ses terres il y a bien longtemps à mes yeux. Les terres semblent avoir changé, pourtant je ne les ai que peu côtoyées. Je soupire.

- Je suis le fils de deux loups qui se sont profondément aimés. Je suis un frère et j'ai moi-même profondément aimé ma famille. J'ai longtemps admiré un père absent, alors que ma soeur ne regardait que l'ombre de cet être en tâchant de grandir sans lui. Mais au fond, nous étions heureux, et nous avons été comblés lorsqu'il a enfin pu être parmi nous. Lorsqu'il a enfin eu le droit de nous aimer. Alors, un autre frère est venu. Un frère que notre père avait amené avec lui. Je n'ai pu passer que bien trop peu de temps auprès des miens.

J'en ai déjà beaucoup dit, mais elle ne peut comprendre sans la suite. Je la dévisage quelques secondes, j'essaie de voir sur son visage si elle comprend, ou si elle écoute seulement les déblatérations d'un louvard qui a perdu sa famille.

- Mon père m'a entraîné. Ma soeur a été prise en charge par notre mère, au départ. Enfin, je n'ai pas eu le temps de savoir vraiment. J'avais trois mois, je partais avec Père pour un entraînement dans les bois. Nous nous étions considérablement éloignés de nos terres, et personne n'était supposé nous suivre. Ils nous sont tombés dessus comme la pluie, nous ne les avons pas vus venir et ils nous ont encerclés avec leurs bâtons de feu et leurs hurlements. Je ne me rappelle que peu de choses de ce jour. Mais je sais que j'ai eu trop peur pour aller chercher de l'aide, et que j'ai regardé Père être abattu par une plus rouge. Ensuite, ils m'ont emmené aussi.

Je réalise, lorsque je sens l'humidité gagner mes yeux, que je n'avais jamais raconté mon histoire avant aujourd'hui. Il faut qu'elle comprenne. Il faut absolument qu'elle comprenne. Je renifle en retroussant légèrement une babine.

- Je ne l'ai jamais revu. J'ai passé les mois suivants à me battre contre des chiens, à recevoir des coups et à appeler au secours, mais personne n'ai jamais venu. Et puis, j'ai oublié. Oublié ce que j'avais perdu, qui j'avais perdu. Pour ne pas devenir fou, pour pouvoir me relever après chaque combat. J'ai tout oublié, jusqu'à ce qu'ils jettent mon corps dans l'humus en me croyant mort.

Le silence qui suit est pesant, mais mon esprit n'est pas là pour en profiter. Je me suis plongé dans le regard de ma soeur et je nage dans les souvenirs qui affluent, me brûlent la rétine. Je nous revoit dans l'obscurité, j'entends encore sa voix nous ordonner de nous arrêter, sa voix qui nous disait sans cesse qu'on faisait une bêtise, alors qu'elle nous suivait malgré tout. Elle a toujours été ma soeur. Même mort, elle était cette chaleur dont je me souvenais lors des nuits froides, quand la température était trop basse dans la cage. Celle qui me donnait le courage d'être encore en vie le lendemain.

- Mon nom ... Je suis Adriel ...

Un murmure. Un simple murmure, à peine audible, qui ne s'adresse qu'à elle. Une prière, la supplication de me croire, le désespoir d'un frère qui ne veut pas la perdre une seconde fois ...




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Mer 25 Nov - 21:08

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feat. Adriel & Dalioka
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F. 57 | A. 55 | E. 55
Dalioka ne répond pas. Dalioka reste aussi silencieuse qu’une tombe, le regard toujours aussi inquisiteur, curieux presque, mais surtout méfiant. Elle se demande peut-être en quoi toute cette mascarade la concerne directement. Elle se demande peut-être, comme Pandémonium au même instant, ce qu’elle fout là et quel intérêt elle a à y rester. Un silence pesant se forme autour des du frère et de la sœur « légitimes », tandis que Pandémonium a cette vague impression de n’être qu’un spectateur de ce qui se produit, un spectateur chargé de la sécurité, chargé que tout se passe comme prévu. Son attention se fixe donc sur l’horizon, sur les terres Navniks qu’il a désertées. Quelle douceur, que de les contempler ainsi de loin, en se disant qu’il ne reverrait sans doute jamais tous ces traîtres et ces imposteurs ! Sa balafre le picota légèrement, comme pour le narguer. Evidemment, que tu n’y retourneras pas, Pandémonium : tu n’as pas envie de perdre ton deuxième œil, n’est-ce pas ?

« Je vais te raconter, et j’aimerais que tu me croies. Que tu me fasses confiance. » Les oreilles du jeune Dragon vibrèrent faiblement. Ca y est, Adriel s’était lancé, il avait sauté à pieds joints dans le trou des révélations, dans le gouffre abyssal du passé. Il allait devoir la convaincre. Voyons comment il s’y prenait. Il ne perdit pas son temps en longues phrases inutiles, mais il n’alla pas non plus droit au but. Il avait l’air de vouloir la préserver, l’écarter au maximum de ce secret qui était le sien, celui de son existence presque entière. Mais tout au long du récit d’Adriel, le jeune loup ne décrocha pas son regard de son frère, littéralement pendu à ses babines, s’abreuvant de chacune de ses phrases, de chacun de ses mots, vivant ce qu’il avait vécu, avec cette volonté de tout ressentir, comme il avait pu le ressentir. Pandémonium remua faiblement la queue, à sa propre évocation. Pandémonium écouta attentivement, avec une certaine pointe de nostalgie – peut-être mêlée de mélancolie, même – à l’évocation de la capture de son frère et de son père. Pandémonium écoute son frère renifler, avec mépris et compassion à la fois. Pandémonium sent ses muscles se contracter, et ses mâchoires se serrer lorsqu’il écoute les combats, lorsqu’il entend les grondements et les claquements de mâchoires dans l’arène.
Et puis, il écoute le verdict, qui tombe, implacable. « Je suis Adriel. » Et curieusement, cela lui procure le même effet que dans cette grotte Esobek, coincé entre Nocturne et Koschei : le même frisson parcourt soudainement sa colonne vertébrale, et le même élan de rage le secoue soudain. Il est Adriel, le digne fils du Dragon. Cette seule phrase suffirait à renverser la terre entière.

Son œil brûlant de cette flamme que seul son frère savait lui insuffler se posa sur Dalioka. Le doute n’était pas permis. Elle se devait de le croire, de l’accepter, de pleurer à ses côtés s’il le fallait, mais elle devait le croire. Si elle le rejetait, Pandémonium n’hésiterait pas à la forcer à l’aimer. Elle aimerait Adriel, comme lui l’aimait. Elle accepterait qui il était, et surtout qui il était devenu. Dans l’œil de Pandémonium, la menace brillait de concert avec la fougue.

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Mer 2 Déc - 14:21

Ne pleure plus, petite soeur
feat. Adriel & Ragnar'k
Il commence, après des hésitations et des regards en arrière. Je reste silencieuse, stoïque, comme j'ai appris à le faire. Cette retrouvailles avec mon ami me semble beaucoup moins joyeuse, tout d'un coup. L'atmosphère semble s'être rafraîchie; le temps, figé. Le loup que j'ai devant moi, beau, bien bâtie, parait avoir changé subitement. Et alors qu'il me raconte son histoire, son enfance, j'entends en moi remonter un écho, tout d'abord ténu. Cette histoire, elle me renvoie à ma propre enfance, une enfance que j'ai délibérément effacée pour mieux avancer.

« … Je n'ai pu passer que bien trop peu de temps auprès des miens. »

Je reste figée, silencieuse, et scrute ses prunelles brunes dans le calme le plus plat. Il avait retrouvé sa mémoire, en même temps que son nom. Seulement, il ne m'avait pas dit ce nom. Où était le loup balbutiant, plein de promesse, dont mon coeur se rappelait chaque détail ? J'écoute, mais mon esprit remue en même temps, analyse chaque mot. Son passé, plein d'hommes portant bâtons, de combats et de sang, me ferait volontiers trembler d'effroi si mon corps n'était pas droit comme une statue de glace. Je n'arrive pas à croire qu'un loup puisse survivre à pareil traitement, et en ressortir sain d'esprit. Je m'explique son étrange comportement lors de notre précédente rencontre, mais toujours pas la retenue qu'il a dans sa voix, et la drôle façon d'accrocher mes yeux, comme s'il appréhendait ma réaction. Eh quoi, ne suis-je pas ton amie ?

« … J'ai tout oublié, jusqu'à ce qu'ils jettent mon corps dans l'humus en me croyant mort. »

J'ai tout oublié. Tout oublié. Oublié son passé, jusqu'à son nom. D'où il venait, de qui il avait été entouré, pourquoi il était en ce monde. Et puis, après un ultime silence, je sens l'atmosphère se tendre à se rompre. Je vois le regard brillant de Pandémonium, son unique oeil me scrutant avec une sorte de fougue menaçante. Et, dans un murmure emporté par le vent froid, j'entends son nom. Il me parvient, ténu, et se répète en boucle dans ma tête. Je suis Adriel. Je suis Adriel. Je suis Adriel. Mes muscles se tendent brusquement, et, les pattes toujours plantées dans le sol, mon corps se ramasse en arrière, mes oreilles se plaquent sur mon crâne et mes yeux s'agrandissent. Je reste pétrifiée. De peur ? De surprise ? De colère ? Comment le saurais-je ? Tous les sentiments se confondent en moi. Des larmes perlent à mes yeux vairons, ils regardent le vide, puis viennent se planter dans ces grandes prunelles dorées, qui semblent me supplier. Supplier de quoi ? De te croire ? Je m'approche d'un pas raide, d'à peine quelques mètres. La bouche tordue en un rictus qui reflète mon désarroi, ma tristesse et ma désolation, je serre les crocs et lève la patte dans un geste à la fois lent et précis, griffes sorties. Je veux le frapper, lui faire retirer cet horrible mensonge qui me perce le coeur. Et pourquoi Pandémonium acquiesce-t-il en silence, comme un simplet ? Son silence m'irrite au plus haut point. Je m'apprête à gifler l'Inconnu. Mais le coup ne vient pas. Il ne peut être qu'un menteur, un imposteur. Le Destin m'a envoyé un énième bourreau pour achever de me rendre folle. Je baisse la tête et ferme les yeux. Une larme coule silencieusement, et ma patte s'abaisse comme elle s'est levée. Pourquoi serait-il un imposteur ? Il ne m'a jamais menti. Il ne savait pas son nom, et aujourd'hui il est venu me le dire. Ni lui ni moi n'envisagions les conséquences d'une telle découverte. Malgré une colère sourde et ardente, qui embrase mes entrailles comme un feu de forêt, ce n'est pas contre ce loup que j'aimerai la diriger. La seule chose que je sais, la seule chose dont je suis intimement persuadée, c'est que ce loup dit la vérité. Pourquoi aurait-il menti ? Alors pourquoi n'arrivé-je pas à l'accepter ? Pourquoi n'arrivé-je pas à regarder mon frère dans les yeux ? Tout cela se passe de mot. Quand je relève la tête, l'oeil éclatant et la babine serrée, mon regard fait le va-et-vient entre les deux frères. Je n'arrive pas à comprendre où est ma place, dans tout ça. Je suis orpheline, j'ai vécu trop longtemps sans famille. Mon instinct, mon tempérament s'est fait à la solitude, s'est formé autour. Retrouver l'être qui m'est le plus cher est bouleversant. Gagner deux frères en l'espace d'une journée ? Inconcevable. Je recule à nouveau, de quelques pas, perdue et pathétique. Après la colère, vient le choc. Je ne parvient plus à bouger, encore moins à parler. Mon coeur bat à un rythme fou. En cet instant, toute la tension accumulée éclate. J'ai l'impression que le temps se fige, et que le monde s'arrête de tourner. Et je me mets à hurler subitement, vers le ciel, dans une plainte à la fois belle, mélancolique et dissonante. Je ne l'avais jamais fait. Et pourtant, à mesure que cette plainte s'envole et fait trembler mes os, je sens le poids des mois d'angoisse, de souffrance, d'égarement, s'envoler peu à peu. Et je hurle, je m'en irrite les poumons. Et une fois que la dernière note se fut évaporée, je tombe au sol et, de nouveau silencieuse, je pleure comme je n'ai jamais pleuré. La joie, la tristesse, tout se mêle.

« Laissez-moi, laissez-moi, laissez-moi » murmuré-je dans un souffle.

Je suis lasse, je ne peux plus rien.


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Ven 4 Déc - 15:29


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F: 75 - A: 70 - E: 72



Une réaction volcanique pourtant légitime. Une réaction que j’aurais pu attendre bien plus violente. Et si elle lève la patte, je serre les dents et plaque mes oreilles contre mon crâne pour encaisser son coup de griffe que j’estime probablement mérité. Mon estomac se noue brusquement, mes muscles se tendent comme s’ils étaient prêts à se rompre sous ma peau. Je me sens terriblement mal, et le coup ne vient pas. Ce coup de griffe que j’attends, il reste en suspens, comme pour me torturer sans me toucher. Frappes-moi. Frappes-moi petite sœur, et pardonnes-moi d’être parti, de t’avoir laissée seule dans ce monde cruel où j’avais promis de te protéger jusqu’à la fin de nos jours. Frappes-moi, et souviens-toi comme tu m’as aimé autrefois. J’ai grandis, petite sœur. J’ai grandis et toi aussi. Mais nous sommes toujours l’un pour l’autre un frère et une sœur, et si je n’ai pas tenu ma parole tout ce temps, mon serment tient toujours. Acceptes-moi à tes côtés, je t’en supplie. Elle relève enfin la tête, nous dévisage l’un après l’autre. Je n’ose pas la quitter des yeux, de peur qu’elle ne disparaisse ou que cette expression indéchiffrable s’en aille. J’ai peur de voir dans ses yeux une haine qu’elle ne saurait remplacer un jour par l’amour qu’elle a jadis éprouvé pour moi. Et au fond, j’ai peur de découvrir que je ne la connais pas. Que ma propre sœur soit un mystère que je n’aurais pas la force de découvrir. De longues, d’interminables et douloureuses secondes s’écoulent entre nous et fige le temps.

Aucun des trois Dragons ne prend la parole. Ma famille est trop grande, mon absence trop longue. Je ne sais plus où donner de la tête. Apprendre désormais à ma sœur qu’elle a un autre frère aîné ? Que le Hurlement du Dragon a fait son entrée et que tous, tous ses frères sont prêts à se battre ? Lui dire que son père est en vie, alors qu’elle semble si bouleversée par ma propre survie ? Je pleure avec elle, mais en silence tandis que sa voix mélodieuse lance de longues plaintes vers le ciel. J’entends dans ses notes les courtes semaines passées dans les sous-terrains, à se courir après et à se raconter des histoires dans l’obscurité rassurante de la tanière familiale. J’entends nos voix, nos rires, nos pleurs lorsque nous nous écorchions une patte. Mais, ce que je vois dans ses yeux vairons, c’est l’attente. La souffrance est au premier plan, et je réalise que si j’ai toujours souhaité la protéger du monde, la disparition de son père et de son frère l’a marquée à tout jamais. Qu’a-t-elle vécu, tout ce temps ? Plus que sa famille, elle a perdu le monde autour duquel elle avait toujours tourné en orbite. Ses parents, son frère, sa place. Tout juste a-t-elle gardé sa meute et à quel prix ? Elle a été relégué au rang de Princesse déchue, humiliée par les fils d’Imposteurs et persécutée par leur arrogance pitoyable. La colère me hante, et j’ai envie de massacrer Les fils Lumière pour ce qu’ils ont fait subir à ma sœur. Mais, je sais au fond, que cette rancœur n’est pas réellement dirigée contre les Lumière. Je me haie parce que j’ai été lâche. Je me haie parce que j’ai abandonné ma famille, et laissé mon père être capturé.

- Laissez-moi, laissez-moi, laissez-moi

Je lance à Pandémonium un regard désemparé, puis je fixe à nouveau ma sœur qui pleure silencieusement dans la terre meuble. Tout juste le soulèvement régulier de ses épaules me permet de savoir qu’elle évacue ses émotions par des larmes douloureuses. J’aimerais lui dire que je suis là, que j’ai toujours été là et que je n’ai cessé de penser à sa présence à défaut d’avoir oublié son existence. Mais c’est faux. Je n’ai pas été là, je me battais ailleurs, pour d’autres raisons, et je laissais au loin, ma sœur et ma famille se débrouiller seules. Doit-on la laisser seule, réellement ? Ou est-ce là un appel au secours, une supplication de ne plus jamais l’abandonner ? Je ne l’abandonnerais plus jamais. Je ne la laisserais plus jamais seule. Et plus que tout, je retrouverais la famille que les hommes lui ont arraché. Et tant pis si notre mère n’est plus celle qui nous aimait et nous protégeait. Nous le ferons nous-mêmes. J’ai grandis, j’ai progressé, et je vivrais pour défendre les miens.




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Secrets du Dragon
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Fiche de personnage
force:
Ne pleure plus, petite soeur [PV Dalioka et Pandémonium] Qkci100/100Ne pleure plus, petite soeur [PV Dalioka et Pandémonium] Qkci  (100/100)
agilité:
Ne pleure plus, petite soeur [PV Dalioka et Pandémonium] Qkci100/100Ne pleure plus, petite soeur [PV Dalioka et Pandémonium] Qkci  (100/100)
endurance:
Ne pleure plus, petite soeur [PV Dalioka et Pandémonium] Qkci100/100Ne pleure plus, petite soeur [PV Dalioka et Pandémonium] Qkci  (100/100)
Pandémonium
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Ven 4 Déc - 19:00

don't be afraid
feat. Adriel & Dalioka
« You can be the butcher or the cattle ; make your choice. »

F. 57 | A. 55 | E. 55
Les yeux vairons s’agrandissent brutalement. De surprise, probablement, puis de colère ? De désarroi ? D’incrédulité ? Pandémonium ne parvient pas à discerner le sentiment qui anime la louve blanche à cet instant. II l’épie, la sonde, mais elle n’est plus qu’un tourbillon d’émotions mélangées, impossibles à démêler. Elle s’approche d’un pas, et Pandémonium se lève soudain. Elle est devenue si imprévisible. Elle lève une patte griffue, bien trop menaçante au goût du jeune Dragon, vers son frère. Est-elle stupide ? Pourquoi s’entêter à se voiler la face, pourquoi vouloir frapper son propre sang ? La vérité est-elle si dure à accepter ? Faut-il le punir, de s’être fait torturé durant toutes ces semaines ? Faut-il le punir, de s’être rendu esclave de créatures infâmes et putrides ? Non, elle ne peut pas le tenir responsable du vide qu’il a occasionné chez elle. Les muscles de Pandémonium sont déjà bandés, prêt à sauter sur sa sœur dès qu’elle osera ne serais-ce que l’effleurer. Mais son geste s’abandonne, sa patte retombe sur le sol, au même instant elle pousse un long hurlement déchirant, le genre à vous filer des frissons dans toute la colonne vertébrale. Mais Pandémonium ne frissonne pas. La plainte de la louve le laisse indifférent. Seul le désarroi d’Adriel lui importe. Il ne le comprend pas, et ne comprendra certainement jamais pourquoi il se trouve aussi désappointé. Mais sa tristesse le met en colère. Et les larmes de Dalioka, qui git à présent sur le sol en geignant, ne font qu’attiser cette colère grandissante.
« Laissez-moi, laissez-moi, laissez-moi. »
Pourquoi pleure-t-elle, alors qu’elle vient de retrouver tout ce qu’elle avait de plus cher ? Pourquoi s’apitoie-t-elle sur une cause qui n’a plus lieu d’être ? Le jeune loup se retient de montrer les crocs, car Adriel vient de lui lancer un de ses regards. Un de ses regards, qui lui rappelle ce qu’il était, lorsqu’ils se sont rencontrés. Ce regard qui le remet en face du loup esseulé, perdu, sans identité. Et il est hors de question qu’Adriel redevienne ce fantôme ; il est un Dragon, désormais, et pour toujours.

Cette mascarade n’a que trop duré, et le jeune Dragon s’impatiente. Il a gardé le silence trop longtemps, et à présent que les deux Dragons se trouvent l’un face à l’autre, dans une impasse sentimentale un peu trop tragique à son goût, il est temps de mettre sa neutralité au service de son frère.

« Non, Dalioka, on ne te laissera pas. », lâche-t-il d'un ton sec.
« Nous avons pris des risques énormes pour venir à ta rencontre, suffit de voir mon joli minois pour le comprendre. Ou du moins, Adriel a prit des risques, j'étais libre de ne pas venir. Mais à présent que nous sommes là, tu sais qui il est. Tu sais également qui nous sommes, tous les trois. Nous sommes les enfants du Dragon. Et nous n'allons certainement pas rester là, à pleurnicher sur notre sort comme trois crétins. Nous allons nous tirer d'ici, et avec toi. Tu ne resteras pas une minute de plus dans cette meute d'imposteurs. », enchaîna-t-il avec rudesse.

Ce n'était peut-être pas la meilleure façon de la convaincre, mais cette comédie touchait à son terme. Il ne prendrait pas le risque de se faire intercepter sur les terres Navniks, pas encore. Et certainement pas en compagnie d'Adriel. Elle aurait tout le loisir de gémir ailleurs, une fois qu'ils seraient en sécurité.

« Maintenant, tu peux partir d'ici. Plus de bonnes excuses, pas même celle qui honorait soi-disant la mémoire de notre père. Tu n'as pas ta place ici, pas plus que moi. Alors partons. », ne put-il s'empêcher dans un murmure narquois.

Elle, qui l'avait regardé de haut, considéré comme un jeune imbécile à peine adulte, qui avait préféré rester aux côtés de ces traîtres, invoquant Dieu seul sait quelle bonne excuse, la voilà contrainte de partir, comme lui l'avait fait.
C'était une question de courage, et Dalioka avait montré qu'elle était lâche, ce jour où il s'était élevé face à Atom. Elle avait préféré se terrer sagement derrière des prétextes stupides et finalement, elle allait devoir assumer, maintenant. Oh, il se souvenait, de ce jour. Le seul soutien qu'il avait pu obtenir d'elle avait été un regard méprisant. Et ça, il n'était pas prêt de l'oublier.

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Dim 13 Déc - 13:48

Ne pleure plus, petite soeur
feat. Adriel & Ragnar'k
« Non, Dalioka, on ne te laissera pas. »

C'est la voix rude de Pandémonium. Je sens la présence d'Adriel - puisqu'il faut l'appeler ainsi, désormais - désemparé. Il doit se méprendre, il risque de s'en vouloir. Mais je n'ai pas la force de justifier mes agissements, ni l'envie. Alors quand la voix de mon demi-frère résonne à mes oreilles, je sens sourdre la colère que j'avais enfouis. Je relève la tête, les yeux secs de larmes qui ne viennent pas. Je le fixe, le regard implacable, aviser la pauvre chose qu'il s'imagine que je suis.

« Nous avons pris des risques énormes pour venir à ta rencontre, suffit de voir mon joli minois pour le comprendre. Ou du moins, Adriel a prit des risques, j'étais libre de ne pas venir. Mais à présent que nous sommes là, tu sais qui il est. Tu sais également qui nous sommes, tous les trois. Nous sommes les enfants du Dragon. Et nous n'allons certainement pas rester là, à pleurnicher sur notre sort comme trois crétins. Nous allons nous tirer d'ici, et avec toi. Tu ne resteras pas une minute de plus dans cette meute d'imposteurs. »

Je le scrute, lui et sa cicatrice. Je n'ai pas détourné les yeux: bien sûr, j'ai vu pires blessures de guerre. Je ne sais pas qui lui a infligé pareille cicatrice, mais je comprends sa haine et sa colère. A la lumière des précédents évènements, le terme d'imposteur semble bien faible. Le Dragon, le Dragon. On ne cesse d'entendre ce nom, on le scande, on le murmure. Oui, si je suis restée dans cette Meute, c'était pour mon père. Ni pour ma mère, qui s'est enfuie sans demander son reste, ni pour Ebène, au final. Mais bien pour lui, ce loup que j'ai longtemps, avouons-le, méjugé et dédaigné. Et tout ce que j'ai reçu en retour, c'est la colère et la rancoeur. La solitude. Même mon propre demi-frère me regarde avec dégoût. Je sais que je ne vaut pas grand chose à tes yeux, alors pourquoi vouloir m'emmener ? Mon regard se pose sur Adriel, et ses yeux qui me regardent avec une tendresse dévouée. Nous faudra-t-il nous unir autour de lui, puisqu'il semble être le chainon manquant, celui qui nous soudera ?

« Maintenant, tu peux partir d'ici. Plus de bonnes excuses, pas même celle qui honorait soi-disant la mémoire de notre père. Tu n'as pas ta place ici, pas plus que moi. Alors partons. »

Je me relève, renfrognée, ne quittant pas des yeux ce jeune borgne aux paroles dures. Il n'est pas dans ma tête. Il croit pouvoir me juger. Pourquoi m'a-t-il sauvé, lors de cette traque, au final ? Pour mieux pouvoir me planter ses crocs dans la nuque ? Finalement, il pensait déjà à la peine que cela causerait à son cher frère. Il ne pensait nullement à ma propre vie, qu'il méprise royalement. Non, je ne le comprends pas. Et qu'il ne fasse pas l'erreur de croire qu'il me comprend.

« Ce n'est pas contre ta propre mère que tu t'es levé, ce jour là. Toi qui semble attacher tant d'importance aux liens familiaux, qu'aurais-tu fais, à ma place ? Ne me reproche pas d'avoir fait d'autres choix que les tiens, Pandémonium. Si je ne t'es pas soutenu ce jour là, j'avais mes raisons. » argué-je, d'une voix tranchante.

Cependant, je me garde bien d'ajouter quoique ce soit d'autre. Les choses sont claires, et j'ai une dette envers lui, que je le veuille ou non. Ce serait mal la régler, que d'engager une joute verbale inutile. Si son petit plaisir sadique est de jouir de ma peine, alors qu'il se complaise dans ce genre de sentiments. Je me tourne vers Adriel, qui n'a rien ajouté depuis son aveu. Après un très léger soupir, je parviens à esquisser un minuscule sourire, mes yeux souriant bien plus. Et je me prends à ressentir la tendresse fraternelle, celle que j'avais oublié jusque là. L'étincelle se fait flamme. Je m'avance, et m'accorde une étreinte, posant ma tête sur son épaule, parmi sa fourrure brune. Je suis là, mon frère. Je te reconnais. La situation se passe de mots. Je respire son odeur, faite de milles fragrances entremêlées. Elle n'est plus celle de ce petit louveteau que je suivais dans les couloirs sombres. Mais je m'y habituerai. Je recule au bout de quelques secondes, je ne m'attarde pas. La gravité de la situation contient ma joie, me fait paraître soucieuse. Après un regard vers Pandémonium, je dis:

« Allons-y. »

Quittons cet endroit, cette Meute, s'il le faut. Car cette révélation vient de tout changer.


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Dim 13 Déc - 21:39


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C'est dans ces moments-là que j'aime davantage la présence forte et rassurante de mon frère ainé. C'est quand je me sens dépassé par les évènements que je loue son assurance et son agressivité parfois dérangeante pour le reste du monde. Le grand frère réprimande sa cadette, et c'est sous la colère que je vois se relever notre soeur, ma jumelle de portée. Mais, je doute. Je doute qu'elle quitte la meute de sa famille pour nous suivre. J'ai peur de voir dans son regard une autre détermination. Elle est resté parmi eux quand Pandémonium a été chassé. Elle devait avoir des raisons de le faire. Je ne les connais pas, mais peut-être la retiendront-elles encore une fois, au point de l'éloigner de moi, de nous. Saura-t-elle choisir entre sa meute et ses frères ? Prendra-t-elle le chemin des terres neutres juste parce que son frère le lui demande ? J'ai peur de la perdre. Peur de la voir disparaître.

- Ce n'est pas contre ta propre mère que tu t'es levé, ce jour là. Toi qui semble attacher tant d'importance aux liens familiaux, qu'aurais-tu fais, à ma place ? Ne me reproche pas d'avoir fait d'autres choix que les tiens, Pandémonium. Si je ne t'es pas soutenu ce jour là, j'avais mes raisons.

Ce jour-là. Elle a dit ce jour-là. Alors, dans mon coeur, un nouveau souffle se répand. Peut-être ce jour-là est-il révolu. Peut-être l'abandon des siens par ma mère aura donné à ma soeur une nouvelle voie à suivre, de nouveaux objectifs. Peut-être va-t-elle se lever pour se battre à nos côtés. Et, alors, je pourrais lui dire que notre père est toujours de ce monde. Que lui, même sous le joug mortel des bipèdes, ne nous a pas abandonnés. Il est là-bas, et il attend que sa progéniture fasse preuve de tout le courage et de toute la loyauté qu'il nous a inculqué. Mais, là devant mon frère et ma soeur, je me sens une force nouvelle courir dans mes veines. Nous sommes les Dragons, et je suis certain que tout ira bien. Lorsque notre famille sera réunie, plus rien ne pourra nous arrêter et ceux qui oseront se mettre en travers de notre chemin paieront de leur vie s'il le faut. Je n'ai plus peur du monde. Je ne suis plus le loup amnésique et perdu que j'étais au départ. Je suis Adriel. Empli d'un espoir puissant, je détaille ma soeur de mon regard brun. J'attends qu'elle daigne enfin me dire. J'attends de savoir si j'espère à raison. Dans ce sourire minuscule, je sens naître en moi un sang nouveau, revigoré par la confiance. Elle s'approche, et je sens enfin le contact de son corps contre le mien. Ce contact auquel on m'a arraché trop jeune, et qui m'a tant manqué. C'est là, dans cet instant unique, que je ressens le manque de toute une année passée loin d'elle. J'expire lentement, de soulagement. Elle est là. Et moi aussi.

- Allons-y.

Je reste silencieux un moment. Trop longtemps, sûrement. Allons-y ? Est-ce qu'elle part avec nous ? Oui. Oui, ma soeur part avec nous. Les Imposteurs ne la tiendront plus sous leur joug. Ma soeur est avec moi, à présent, et plus personne ne nous séparera jamais. Si j'ai entrouvert la gueule un instant, je la referme et tâche de me reprendre. J'acquiesce, m'éloigne d'un pas et m'arrête.

- Attendez. Il faut aussi prévenir Erstaz.

Parce que oui, notre dernier frère manque encore à l'appel. Je m'en veux de n'avoir pas pensé à lui avant, au moment de venir chercher Dalioka. Lui aussi, doit venir avec nous. Il est aussi un fils du Dragon, il est aussi notre famille. Et il nous suivra. Nous étions trop proches pour qu'il refuse de venir. Il me manque, lui aussi. Terriblement. Je veux encore me rouler dans la terre avec lui. Je veux encore courir à toutes pattes, rivaliser à forces égales et le retrouver durant nos longues parties de cache-cache.




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Lun 14 Déc - 20:58

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feat. Adriel & Dalioka
« You can be the butcher or the cattle ; make your choice. »

F. 57 | A. 55 | E. 55
Les larmes se sont séchées sur le doux visage de Dalioka, qui tourne la tête vers lui, une lueur de colère brillant dans ses yeux vairons. Visiblement, la rudesse des paroles du jeune Dragon l’avait un peu heurtée. Un peu plus que l’injustice face à laquelle elle avait été mise, lorsque la meute s’était détournée de lui. Comme quoi, chacun avait différent types de priorités.
« Ce n’est pas contre ta propre mère que tu t’es levé, ce jour-là. Toi qui semble attacher tant d’importance aux liens familiaux, qu’aurais-tu fait, à ma place ? Ne me reproche pas d’avoir fait d’autres choix que les tiens, Pandémonium. Si je ne t’ai pas soutenu ce jour-là, j’avais mes raisons. »
Le jeune loup leva les yeux au ciel aux paroles de la blanche. Voilà encore la bonne excuse. Quand ce n’est pas la mémoire d’Isha qu’il faut respecter, c’est l’illustre Atom qu’il ne faut pas froisser ! Il eut envie de répliquer vertement, du tac au tac, avec sa violence habituelle. Pour qui se prenait-elle ? Ce qu’il aurait fait à sa place ? Ce qu’il avait fait, justement. Se tirer, refuser de se laisser donner des ordres par une bande d’ordures mégalomanes. Voilà ce qu’il « aurait » fait, et ce qu’il avait eu à faire. Il s’était presque agit d’un devoir, en plus de sa propre décision. Mais visiblement, elle était incapable de comprendre ça. Oh bien sûr, il ne serait jamais trop tard pour lui rentrer ça dans le crâne et Pandémonium était bien décidé à le faire, mais pour l’heure, mieux valait éviter de s’engager dans une dispute sans queue ni tête : ce n’était ni le moment ni l’endroit.
La louve s’approcha de son frère et leur étreinte – bien que brève – arracha un rictus à Pandémonium. Il ne supportait pas que quelqu’un s’approche de trop près d’Adriel. Que ce soit Dalioka ou qui que ce soit d’autre, d’ailleurs. Mais justement, il s’agissait de Dalioka et le jeune loup savait à quel point elle était importante aux yeux du Dragon. Il demeura donc parfaitement muet.
« Allons-y. » Tout se déroulait comme prévu, et la louve blanche n’émettait aucune opposition à leur départ. Encore heureux, ceci dit !

« Attendez. Il faut aussi prévenir Ersatz. » La voix d’Adriel résonna dans le dos de Pandémonium, déjà lancé sur le chemin du retour. Il s’arrêta net, lâchant un soupir. Doux Jésus… C’était qui, celui-là encore ? Ersatz… Le nom lui était familier, et le jeune loup mit rapidement un visage sur le corps frêle du louveteau qui avait tenté de lui tenir tête. Rencontre brève, qui ne l’avait que peu intéressé… Encore un fils du Dragon. Lui qui n’avait pas cru ce crétin de louveteau ! En même temps, comment croire un être aussi fragile qui se vante d’avoir le même sang que lui ? Il l’avait plus vécu comme une insulte qu’autre chose. Mais voilà qu’il fallait le retrouver, ce gringalet.
Pandémonium lança un regard interrogateur à Dalioka. Savait-elle où il se trouvait ?

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Mer 23 Déc - 20:29

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feat. Adriel & Ragnar'k
« Attendez. Il faut aussi prévenir Ersatz. »

Pandémonium est déjà en route, bien décidé à quitter cet endroit. Adriel s'est retourné vers moi, qui n'avais pas encore bougé. C'est un acte symbolique, et il me semble stupide d'y attacher autant d'importance. Mais en suivant mon frère bien-aimé, et ce demi-frère glaçant et méprisant, je m'engage vers l'inconnu. Il me faudra revenir, quoiqu'il advienne. Il me faudra avertir Ebène, et Rhaegar. Je n'ose songer à leur réaction, alors je n'y pense pas pour l'instant. Je relègue ce soucis à un coin sombre de mon esprit, et me concentre sur les regards interrogateurs rivés sur moi. Ersatz… Je leur lance un regard attristé. Enfin, plutôt à Adriel. Pandémonium ne l'a sûrement jamais rencontré, et dans le cas contraire, il ne l'aurait sûrement pas apprécié. N'est-il pas au courant ? Je le rejoins, silencieuse, le regard plein de sollicitude. Après une hésitation, je souffle:

« Ersatz est mort quelques semaines après ta… disparition. Je suis désolée. »

Je ne sais pas vraiment comment accompagner cette nouvelle accablante. Je lui donne un léger coup de museau au creux du cou. Moi, j'ai eu des mois pour envisager le fait de vivre avec toutes ces pertes. Adriel, lui, en gagnant sa soeur, perd également toute espérance de retrouver son frère de portée, et apprend cela en une journée. Et je déteste être celle qui lui annonce cela. Je lance un regard à Pandémonium, le défiant de nous rappeler une fois de plus que le temps presse. Je ne veux pas brusquer mon frère, alors je recule d'un pas et l'avise avec inquiétude et tendresse.


FORCE 34 AGILITÉ 30 ENDURANCE 30

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Anonymous
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Ven 25 Déc - 14:51


This is real, trust me

F: 75 - A: 70 - E: 72



On ne connait pas l'ampleur que la douleur peut avoir sur soi, tant que l'on a pas connu la perte d'un être cher. On ne se rend pas compte de ce que peuvent réellement éprouver ceux qui ont connu la mort tant qu'on n'y est pas confronté soi-même. Et je crois que malgré tout ce que j'ai vu, malgré toutes les vies que j'ai prises pour survivre et malgré tous les combats auxquels j'ai pris part, je n'ai pas reçu de coup aussi violent que celui porté à l'instant par Dalioka. Ma soeur, qui a vu disparaître son père et son frère. Ma soeur qui a regardé sa génitrice partir sans lui lancer un regard. Ma soeur qui, comme si elle n'avait pas assez souffert, à regardé son second frère mourir avant même d'avoir fait le deuil de toute sa famille. D'abord, le néant. Juste une image noire. Comme un voile qui recouvre mon esprit dans son entièreté. Et puis, de cette obscurité naissent des sons abstraits. Des voix en sourdine, comme des échos lointains qui se rapprochent petit à petit pour se changer en timbres plus clairs, plus proches. Des rires, des galopades, des blagues douteuses lâchées dans les tunnels sans qu'elles ne demandent de réponses logiques. Et puis, des souvenirs sensoriels. Des odeurs, le goût de son pelage dans ma bouche, l'odeur de son sang contre une roche coupante et ses pleurs, les gémissements qu'ils retient tant bien que mal en attendant le retour de notre mère pour le soigner. Et enfin, alors que mon regard s'embue de larmes, son visage. Sa tête blanche qui me scrute intensément, son regarde doré qui me fixe et son sourire. Son sourire taquin et supérieur. Il voulait être le grand frère. Il a toujours voulu être le grand frère. Et alors que les larmes roulent sur mes joues, je le vois. Je vois ce petit frère de trois mois qui n'atteindra jamais son premier anniversaire. Je vois ce petit être maladroit qui ne pourra jamais me bousculer de toute sa force, qui ne pourra jamais se vanter d'avoir perdu son premier croc de lait. Je le vois, et j'ai la sensation que j'ai perdu bien plus qu'une année de vie. J'ai perdu une part de mon âme avec la mort de mon frère, et c'est lui, ce petit bonhomme de trois mois, qui l'a emportée dans sa tombe. Mon enfance, ma naïveté, mon insouciance. Toute mon enfance vole en éclats, se dissipe et disparait avec les souvenirs et le malheur. Et sans qu'un seul soubresaut ne secoue mon corps, je m'avance vers ma soeur et l'étreint fortement contre moi, avant de faire demi-tour pour rejoindre Pandémonium et quitter cet endroit. Plus jamais les miens ne subiront de perte. Plus jamais.




A-Delta ©
Pandémonium
Secrets du Dragon
Secrets du Dragon

Fiche de personnage
force:
Ne pleure plus, petite soeur [PV Dalioka et Pandémonium] Qkci100/100Ne pleure plus, petite soeur [PV Dalioka et Pandémonium] Qkci  (100/100)
agilité:
Ne pleure plus, petite soeur [PV Dalioka et Pandémonium] Qkci100/100Ne pleure plus, petite soeur [PV Dalioka et Pandémonium] Qkci  (100/100)
endurance:
Ne pleure plus, petite soeur [PV Dalioka et Pandémonium] Qkci100/100Ne pleure plus, petite soeur [PV Dalioka et Pandémonium] Qkci  (100/100)
Pandémonium
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Sam 26 Déc - 11:15

don't be afraid
feat. Adriel & Dalioka
« You can be the butcher or the cattle ; make your choice. »

F. 57 | A. 55 | E. 55
« Ersatz est mort quelques semaines après ta… disparition. Je suis désolée. »

Ces mots arrêtent net le jeune loup, déjà en chemin pour quitter ce territoire hostile. Un soupir lui échappe. La mort du jeune loup frêle qu’il avait rencontré dans la fleur de l’âge ne l’étonnait pas plus que ça. N’importe qui aurait pu voir qu’il s’agissait d’un rejeton indigne de la lignée des Dragons : trop petit, trop faible, probablement trop stupide. Nulle généalogie n’étant parfaite, Pandémonium considérait Ersatz comme l’erreur qui confirme la règle, le point noir de leur famille. Et Dalioka qui se rapproche encore d’Adriel, dans ce silence endeuillé qui exaspère Pandémonium. L’heure est-elle vraiment au deuil et aux larmes ? Visiblement oui, puisqu’elles coulent déjà sur le visage choqué de son frère. Alors, la douleur à laquelle son frère était en proie le touchant davantage que la mort de ce parfait inconnu, Pandémonium laisse choir son arrière-train sur le sol dans un geste irrité mais plein de résignation. Il resterait donc, assis ici, attendant que la peine de son frère se dissipe.

L’étreinte entre Adriel et Dalioka est poignante, mais Pandémonium les regarde sans broncher. Sa seule idée est fixe : il faut partir. D’autant plus que ces embrassades familiales pleines d’amour et de tristesse lui hérissent le poil. Son œil valide, vide de toute émotion, patiente sur les deux louvards, dans une attente qui lui semble être une éternité. Et puis – enfin ! – Adriel semble se réveiller du rêve dans lequel il erre depuis une heure, et ses pas le guident jusqu’à Pandémonium. Il est si faible, et si fort à la fois, que c’en est presque déroutant pour le mercenaire. Le jeune Dragon se lève immédiatement : l’heure du départ est enfin arrivée. Ils vont pouvoir quitter ces terres pleines de dangers. Il jette un rapide coup d’œil à la louve blanche, pour s’assurer qu’elle suivrait le mouvement. Et même, Pandémonium sachant se montrer grand prince, il l’attend tranquillement, jusqu’à ce qu’elle soit à sa hauteur, pour marcher à ses côtés. Le mépris peut parfois être mis de côté.

Heda
Mirage Ardent
Mirage Ardent

Fiche de personnage
force:
Ne pleure plus, petite soeur [PV Dalioka et Pandémonium] Qkci13/100Ne pleure plus, petite soeur [PV Dalioka et Pandémonium] Qkci  (13/100)
agilité:
Ne pleure plus, petite soeur [PV Dalioka et Pandémonium] Qkci5/100Ne pleure plus, petite soeur [PV Dalioka et Pandémonium] Qkci  (5/100)
endurance:
Ne pleure plus, petite soeur [PV Dalioka et Pandémonium] Qkci9/100Ne pleure plus, petite soeur [PV Dalioka et Pandémonium] Qkci  (9/100)
Heda
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Lun 11 Jan - 12:31

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 Ne pleure plus, petite soeur [PV Dalioka et Pandémonium]


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