Souffle acide du vent, larmes brulantes du ciel. Le monde ne ressemble plus aux paysages d'autrefois. Les cataclysmes ont frappé, des colonnes de flammes et de fumées se sont élevées sur l'horizon. La guerre. La guerre des hommes. Et nous, les loups n'avons eu d'autres choix que de fuir. Nombreux furent nos congénères emportés. Nous traversâmes les plaines cabossées, les forêts de cendres, poursuivis par la faim, traqués par la mort.
Notre salut, nous le devions malheureusement à ceux qui avaient provoqué notre malheur.
La vie continuait malgré les pertes, la douleur, la souffrance et la tristesse. Tout cela était de toute manière notre lot quotidien depuis bien longtemps à moins d'avoir vécu en autarcie et isolé du monde extérieur. Je pensais y être habitué depuis longtemps. L'armure que je m'étais forgé durant ma jeunesse solitaire devait être bien effritée pour que je me sente aussi mal. Il faut croire que lorsque l'horreur nous touche tout particulièrement tout est plus compliqué et il est plus difficile de faire semblant que tout va bien. Durant, de longues années plus rien ne m'atteignait. Je vivais tel un loup plus mort que vivant, comme un désespéré n'ayant absolument rien à perdre à part sa propre vie. Je croyais alors que toute ma meute avait été anéantie mais ce n'était pas le cas et mon grand frère était de retour dans ma vie lui aussi profondément transformé par nos épreuves et le temps. Et, puis il y avait Elerinna la seule louve à laquelle j'avais jamais montré mes faiblesses. L'humeur de ma moitié n'arrangeait rien à la mienne. Cette humeur combinée à la douleur de la perte de mon grand frère et de la mort d'un ami me rongeait de l'intérieur. Un cercle vicieux sans fin en somme.
J'avais bien changé depuis cette sombre époque. J'étais devenu un autre loup. Et, c'était précisément pour cette raison que je tenais le choc et allais de l'avant. Bien que je ne le montrais pas, cela m'était plus dur que ce que j'aurais imaginé de continuer à être le roc de ma meute. Un roc pour mon alpha, un roc pour mes frères et sœurs de meute. Là n'était pas le problème, j'avais demandé ce poste à Atom pour être ce roc dont elle semblait avoir tant besoin. Et, c'est avec un bonheur et un entrain non dissimulé que j'exerçais ce rôle. Ce rôle pour lequel j'étais taillé et qui me plaisais énormément. Toujours est il que mon humeur était loin d'être bonne ces derniers jours. La lassitude se faisait plus grande à mesure que l'automne prenait ses quartiers en ce monde. Une saison grisonnante qui s'accorderait parfaitement à la plaine de cendre mais qui ne faisait pas dans la joie de vivre.
Tout ce dont j'avais besoin était de me changer les idées avec un membre de mon cercle d'ami. J'étais en très bon terme avec la majorité de la meute comme tout bras droit se devait de l'être mais les amis, les vrais eux sont nettement moins nombreux parce que je suis trop occupé et absorbé par mes responsabilités pour nouer des relations avec tout le monde. Seule une seule personne pouvait me remonter le moral. Tybalt étant captif des bipèdes je ne pouvais pas me défouler avec lui pour faire sortir tout ce merdier de mon esprit. Rien de tel qu'un bon combat amical pour se vider complètement la tète. Alors, ma jeune amie et depuis peu mentor de mon fils était la seule capable de me faire oublier mes soucis afin de me redonner un nouveau souffle. Je parcourus la dune de sable en silence en me remémorant le chaos et la fièvre de la bataille. Ce fut exaltant et grisant mais cela s'était mal fini comme on aurait pu s'en douter. Je m'installe finalement devant le cours d'eau serpentant sur nos terres et regarde mon reflet à la surface. Quelques instants plus tard, des bruits de pas se font entendre et j'hume les environs. Djall, mon amie.
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Sam 21 Nov - 11:52
« Long way back from hell. » Avec Ebène
F:37/A:32/E:26
Djall filait au triple-galop telle une flèche fendrait le vent. Elle mouvait son corps massif avec grâce et rapidité entre les troncs brun et les buissons. Rien ne semblait pouvoir l'arrêter. Une détermination sans borne se lisait dans son regard cyan qu'elle rivait droit devant elle. Elle courait si vite que son épaisse fourrure grise était plaquée contre ses flancs. Elle donnait l'impression de voler au-dessus du sol.
La louve avait entendu l'appel du loup. Quelques minutes auparavant, un long hurlement plaintif avait résonné au-dessus des ruines de pierres où dormait Djall. Celle-ci avait immédiatement reconnu la voix d'Ebène qui la demandait et n'avait pu résister. De ce fait, elle s'était mise en route à la suite d'une toilette succincte et caracolait en direction de son ami, en direction de la dune de sable.
La jeune femelle finit par apercevoir la colline dorée au détour d'un bosquet et discerna la silhouette noire de son vieux camarade au sommet de celle-ci. Elle accéléra encore, poussée par l'impatience des retrouvailles. Elle franchit la pente de sable fin et s'arrêta net à quelques mètres d'Ebène. Elle l'observa brièvement et ne décela aucune blessure qui ne soit guérie. Elle se jeta sur lui d'un bond vif et précipité. Le duo au corps à corps fut précipité par l'élan de Djall de l'autre côté de la dune et dévala ce versant en roulade mal contrôlée.
« - En forme, vieux loup ? S'inquiéta-t-elle en se positionnant au-dessus du bras-droit couleur corbeau. »
La générale ne put s'empêcher d'afficher un grand sourire de loup qui invitait au jeu, tant sa joie était irradiante.
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Sam 21 Nov - 16:59
Force : 105 Agilité : 105 Endurance : 105
Alors que je me morfondais au bord du cours d'eau sur cette vaste étendue de sable pour laquelle tant de sang avait coulé. Une idée me traversa l'esprit. Je pourrais entrainer mon amie tout en me vidant l'esprit de toutes ses idées noires qui l'empoisonnaient depuis quelques temps. Je m'approche de l'eau douce et lape quelques lampées d'eau fraiche avant d'observer mon reflet dans l'or bleu. Je vis un loup aux traits tirés, le visage marqué par la tristesse et la douleur. Je vis un loup faisant bien plus vieux que son âge. Bien trop vieux, mais cela ne m'étonna nullement car les derniers mois avaient été éprouvants. La capacité de tenir en toutes circonstances, de traverser les tempêtes les plus violentes un sourire aux lèvres avait donc un cout. Bien décidé à ne pas me laisser abattre et à remonter la pente. Je décide de mettre mon idée à exécution et pousse un hurlement d'appel. Ma voix est éraillée et mon ton est presque plaintif. Je sais que mon amie viendra me retrouver ici.
Alors, je décide d'escalader la dune de sable au trot afin de discuter avec Djall tout en contemplant un panorama majestueux. La mélancolie que je pensais avoir laissé derrière moi depuis bien longtemps reprenait peu à peu ses droits. La contemplation de ce décor accapara tellement mon attention que l'odeur de Djall ne me tira pas de ma torpeur. Ni même les bruits de sa course sur le sable fin. Cette dune me rappellerait à jamais la perte d'un être cher. Mais, je me souviens et il revit. C'est une forme d'immortalité. La mémoire est une forme d'immortalité. Les soldats vivent et se demandent pourquoi. Non ! Je sais pertinemment pourquoi je vis. Il faut juste que l'on me le rappelle.
Soudain un choc sourd et brutal me tira de mes songes éveillés. Mon amie venait de me percuter avec force et nous roulions à présent le long de la dune de sable à toute vitesse. Nous nous arrêtâmes finalement au pied de celle ci, projetant par la même une belle quantité de sable dans les airs. Je tourne la tète vers la louve grise qui prit rapidement la parole : - En forme, vieux loup ? Un petit rire s'échappa de ma gorge. Ce rire qui était pourtant le mien me sembla dans un premier temps étranger tant ma dernière rigolade remontait loin. Moi vieux, je n'ai que quelques années de plus que toi camarade. Mais, je ne pouvais pas lui en vouloir. J'avais bien vu à quoi je ressemblais en ce moment en observant mon reflet. L'inquiétude dans sa voix me toucha. Alors, je répondis : Pas vraiment Djall. Pas vraiment. Mais te voir me fait très plaisir. Par contre, moi vieux. Je n'ai que deux ans de plus que toi, je te signale. La générale au dessus de moi affichait un grand sourire et irradiait littéralement la bonne humeur. Cela ne pouvait que me faire du bien. Alors, sans crier gare je lui fauchai les pattes arrières de mes propres pattes arrières avant de bondir sur mes pattes et de lui lancer un sourire sur les babines : Je vais te montrer si je suis vieux. Rattrape moi si tu peux. Puis, je m'élance à toute allure à travers la dune de sable.
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Mer 25 Nov - 14:00
Long way back from hell
F: 37 - A: 33 - E: 26
Djall - Navnik
Ebène - Navnik
Partenaire 2 - Meute
Partenaire 3 - Meute
« - Pas vraiment Djall, pas vraiment, commença le bras-droit d'un air las, mais te voir me fait très plaisir. Par contre, moi vieux, je n'ai que deux ans de plus que toi je te signale. »
Djall sentit qu'on lui faucha les postérieurs de façon à ce qu'elle s'écroula sur le sable à côté d'Ebène. En une seconde, le mâle s'était remis debout et dévisagé la jeune générale de toute sa hauteur. Affichant à son tour un sourire presque satisfait, il lança :
« - Je vais te montrer si je suis vieux, rattrape-moi si tu peux. »
Djall fut sur ses pattes mais déjà le loup grimpait en haut de la dune de sable à toute vitesse. Elle décida de ne pas se précipiter derrière lui et entreprit de contourner la colline dorée pour le récupérer de l'autre côté de celle-ci. Elle galopait aussi vite qu'elle pouvait, tant et si bien qu'elle avait l'impression que son cœur allait sortir de sa poitrine. Heureusement, les températures étaient plutôt clémentes ces temps-ci, alors son corps n'était pas en surchauffe. Elle entreprit de commencer à escalader le flanc de la dune pour cueillir Ebène dans sa course.
Je galope à toute allure sur la pente menant au sommet de la dune, je cours comme si j'avais la mort aux trousses. Cela faisait longtemps que je n'avais pas couru aussi vite et pour une raison aussi futile et c'est justement cela qui fait du bien. Lâcher prise ne serait ce que pour quelques minutes. Redevenir un gamin joueur et insouciant le temps d'une seule journée. C'est exactement ce dont j'avais besoin. Nous sommes humains. Nous ne sommes pas des machines. Oh, on peut accumuler autant de stress, de fatigue et de ressentiment que l'on veut mais au bout d'un moment. Cela finit par sortir et ca peut faire mal, très mal. C'est pourquoi il faut savoir se reposer de temps en temps. Et c'est exactement ce que je compte faire aujourd'hui. Je jette un coup d'œil vers le bas de la dune sans m'arrêter et observe mon amie détaler à toute allure. Je double la cadence un grand sourire sur les babines. Une fois au sommet de la dune de sable, je ralentis l'allure et jette un autre coup d'œil derrière moi mais Djall est introuvable. Je ne prends pas la peine de traquer son odeur afin de déterminer sa position et continue ma course. La louve grise aux yeux cyans apparaît finalement dans mon champ de vision. Elle galope droit vers moi à toute allure. Je galope également à une belle allure et tandis que nos regards se croisent je ralentis le rythme pour ne pas la percuter. Je bondis par dessus la générale un sourire en coin sur les babines et continue ma course.
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Mer 2 Déc - 13:14
Long way back from hell
F: 37 - A: 33 - E: 26
Djall - Navnik
Ebène - Navnik
Partenaire 2 - Meute
Partenaire 3 - Meute
Son plan marchait à la perfection. Au bas du mont doré qu'elle contournait, elle pouvait voir Ebène entamer avec vélocité la descende de celui-ci. Le timing était génial. Elle accéléra encore sa course effrénée pour être certaine d'intercepter son camarade. La fourrure noir extrêmement sombre du bras-droit permettait à Djall de le repérer sans mal et de suivre sa trajectoire à chaque foulée. Puis, elle fut exactement dans la ligne de mir de son acolyte qui dévalait la pente au sol volatile. Tous deux savaient qu'il ne pouvait pas changer de direction sans se faire prendre à cause du ralentissement que cela l'obligerait à faire. Il allait devoir passer sur le corps de la louve grise. Ce qu'il fit, d'une manière particulière. La femelle ne comprit rien à ce qui se passa. Il était en face d'elle à quelques secondes de la percuter, puis il avait disparu. La lumière se fit dans son esprit, en partie grâce à son odorat qui lui indiqua que sa proie était derrière elle. Ebène avait enjambé la louve comme une vulgaire brindille. La générale maugréa puis ne s'octroya pas une minute de repos et fit volte-face. Elle grogna de mécontentement en lançant au mâle qui s'éloignait déjà :
"Tu peux courir je finirai par t'avoir !"
Elle s'élança dans un triple-galop fou aux trousses du train-arrière couleur corbeau qui se dandinait quelques mètres plus loin. Elle ressentait une joie immense à se lâcher de la sorte, comme un rayon de soleil qui brillait dans sa poitrine. Le vent doux dans son pelage aux nuances argents lui donnait l'impression de voler et un énorme sourire plissait son museau. Elle jappa à son binôme avec un air de défi :
Je galope le long de la dune de sable comme un forcené, comme si j'avais une horde de molosses à mes trousses. Je galope sans même pour savoir pourquoi je le fais. Je le fais et c'est tout ce qui compte. Durant, un instant je me dis que j'avais oublié à quelle point cette sensation est grisante. Le bonheur se trouve dans les plaisirs simples à ce que l'on dit et en cet instant précis, je n'avais aucun mal à le croire. Je m'éloignais déjà vers la forêt bordant la colline, augmentant la distance entre Djall et moi à chaque foulées lorsque son grognement me parvint. Un sourire amusé se peignit sur les traits de mon visage. Rêver n'a jamais fait de mal à personne ma chère amie. Au contraire, c'est même une très bonne chose cependant il y a une frontière indélébile et infranchissable entre le rêve et la réalité. Et, tu vas t'en rendre compte très bientôt. Un bref coup d'œil derrière moi m'indiqua que la louve d'argent venait de s'élancer à toute allure à mes trousses. Nous galopâmes ainsi quelques minutes avant que Djall ne me lance un éclat de défi dans la voix : "Alors l'ancêtre, on affronte pas ses peurs ?"
Le rire qui s'échappe de ma gorge est sincère et tellement puissant qu'il me fait mal au cote. Bien plus que ce sprint ininterrompu qui dure déjà depuis de longues minutes. Ah, l'effronterie de la jeunesse. Je me rappelle le temps ou j'étais comme elle et ce temps me manque. Ce monde nous éreinte tous. Même les plus forts d'entre nous. J'en sais quelque chose. Mais tu te trompes ma chère Djall, je n'ai peur de rien ni de personne. Je n'ai pas peur des défis ni de la mort. Je n'ai pas non plus peur des hommes ou de mes congénères. La mort est devenue une vielle amie que j'accueillerai à bras ouverts lorsque mon heure sera venue. Je l'ai côtoyé et frôlé trop de fois pour qu'elle me fasse encore quelque chose. Mais, la petite voix de ma conscience me rappelle à l'ordre. Certes, je n'ai pas peur du danger, de mes démons ni même de la mort. Mais, depuis que je ne suis plus seul la peur s'est de nouveau invitée dans mon existence. J'ai peur pour ma meute notamment de ce que l'avenir lui réserve, peur pour mes frères et sœurs de meute dont tu fais partie ma chère. J'ai peur pour mon frère prisonnier de ces ordures de bipèdes. J'ai peur pour ma famille, ma compagne la lune de mes nuits et les soleils de mes jours mes petits.
CQFD, la solitude est une force. Néanmoins, avoir des gens à ses cotés n'est pas forcément une faiblesse bien au contraire. C'est dans leurs yeux que je puise la force d'être ce que je suis. Bien peu d'hommes naissent courageux, la plupart le deviennent à force d'entrainement. Sans vouloir paraître arrogant, je pense faire partie de la première catégorie. La peur a toujours fait partie de mon existence de mon abandon par mes géniteurs à aujourd'hui, ce jour d'automne sur le territoire Navnik. Et, je l'ai jamais laissé avoir une emprise sur moi. La peur n'est pas un problème, elle est naturelle. Sans elle, nous ne serions rien de plus que des machines semblables aux monstres de fer des bipèdes. Quel mérite, y aurait il à être valeureux si la peur n'existait pas. C'est parvenir à la maitriser qui est important. Un sourire en coin étire mes sombres babines tandis que je pile sans crier gare et fait volte face au dernier moment. Mes griffes se plantent dans le sable et je me dresse droit tel un mur sur la trajectoire de ma sœur de meute qui ne peut m'éviter et me percute dans un choc sourd. Je ne recule pas d'un iota et pose une patte sur le poitrail de la générale affalée devant moi avant de lui dire : Concernant mes peurs c'est déjà fait. Affronte moi.
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Sam 5 Déc - 10:38
Long way back from hell
F: 37 - A: 33 - E: 26
Djall - Navnik
Ebène - Navnik
Partenaire 2 - Meute
Partenaire 3 - Meute
Après ses paroles lançaient aux vents qui les avaient apportées à Ebène, Djall avait accéléré l'allure pour essayer de réduire la distance qui la séparait de son camarade. Peu à peu, le sable sous ses pattes avait disparu pour laisser place aux prémices de l'humus. Ce sol souple et régulier permettait à la louve de galoper plus vite sans risquer d'effectuer une belle chute. Brusquement, la guerrière eut l'impression d'heurter un rocher, sa vision devint trouble et elle aperçut une silhouette noire dressait devant elle alors qu'elle s'écroulait. Elle sentit quelque chose se poser sur son flanc et sa vue revint assez rapidement au fur et à mesure qu'elle inspirait de l'air frais. Ebène la surplombait de toute sa hauteur et l'observait avec un air malicieux.
« Concernant mes peurs c'est déjà fait, déclara le loup noir, affronte-moi. »
Une chaleur immense naquit dans le ventre de Djall alors que son ami lui lançait un second défi. Elle était vraiment heureuse de pouvoir jouer avec un camarade. Elle se remémorait le temps où elle vivait en marge de la meute et ne regrettait pas d'être venue s'impliquer d'avantage. Elle bondit sur ses pattes et recula quelque peu pour avoir un meilleur angle de vue sur son adversaire. Elle affichait un large sourire lupin et son regard cyan pétillait. La générale voulait prendre ça à la légère pour une fois, s'amuser et non pas s'entraîner. Elle balança d'un coup de patte vif une poignée de feuilles mortes au visage d'Ebène pour l'aveugler un court instant et mit toutes sa force à décrocher les deux pattes du loup enracinées dans la terre. Privé d'un point d'appui, il était à moitié allongé et Djall n'attendit par qu'il se relève. Elle se positionna d'un saut au niveau du côté d'Ebène et le bouscula pour qu'il roule sur le dos. Là, elle se mit au-dessus de lui en posant ses pattes de part et d'autres du corps massif du bras-droit. Ainsi, il pouvait répliquer très aisément mais elle s'en fichait parce qu'elle redevenait insouciante un instant et s'amusait.
Je toise ma camarade de meute d'un œil amusé, un sourire en coin sur les babines. Djall me rend mon regard et je constate qu'une lueur malicieuse brille dans ses prunelles azurs. Durant un instant, je repense à la jeune guerrière d'autrefois qui vivait toujours un peu à l'écart du reste de la meute. Mais, dont la loyauté et le désir de veiller sur les siens ont toujours été aussi puissants. Mon amie en avait fait du chemin depuis cette époque et je ne pouvais que me réjouir pour elle. Etre fier de ma camarade qui a travaillée dur pour atteindre son but et servie loyalement notre meute depuis son intégration. Puis, je repense au jeune loup que j'étais encore chez les Sekmets. Ai je eu des liens aussi forts que les liens m'unissant à ma meute chez eux. Non, absolument aucun. Ma place n'était pas dans les rangs de cette meute. Ce n'est pas une marque de détestation, ce n'est qu'un simple constat. La seule personne que je suis heureux d'avoir rencontré là bas est ma compagne. Et, elle elle m'a donné des raisons de haïr ces loups. Mais, tout cela n'a absolument aucune espèce d'importance car désormais je suis parfaitement à ma pace au sein de cette meute, de ma famille. La route peut être longue mais si vous prenez la bonne, vous arriverez toujours à destination.
Djall me tira de mes pensées en bondissant. La louve d'argent recula ensuite de quelques pas. Mon regard ne quitta pas ma sœur de meute d'un iota tandis qu'elle se mouvait avec grâce à quelques pas de moi. Un large sourire vint étirer mes babines comme en réponse au sourire de Djall. Les yeux de la jeune louve pétillaient littéralement. C'était la première fois que je voyais ma camarade si détendue, si joueuse et cela faisait du bien de voir que sous la carapace de la générale se trouvait une louve tout simplement. Mes muscles se bandèrent instantanément lorsque je vis la patte de mon amie remuer. Mais, moi qui m'attendais à une quelconque attaque fut pris par surprise lorsque la louve m'envoya une volée de feuilles mortes dans le visage d'un coup de patte habile. Une des feuilles se colla sur mon œil droit m'aveuglant momentanément. Profitant de mon aveuglement, ma camarade me faucha lestement les pattes avant et je m'effondre au moment même ou une brise de vent me débarrassa des feuilles mortes. Avant que je n'ai pu esquisser le moindre geste pour me relever Djall avait déjà bondi et me faisait rouler. Puis, une fois sur le dos la louve se positionna au dessus de moi, m'immobilisant en plaçant ses pattes sur mes épaules.
Je jette un bref regard réprobateur à Djall. Ben quoi, elle ne m'a pas eu à la régulière. Mais, un éclat de rire émerge bien vite de ma gorge et brise le silence paisible de la dune. Je lui lance : Bien joué. Très bien joué même mais je n'ai pas dit mon dernier mot. Je projette ma partenaire de jeu par dessus ma tète dans une roulade. Pas trop violente la projection hein. On n'est pas là pour se taper dessus non plus. Puis, je bondis sur mes pattes et charge ma camarade. Je balaie les pattes de la louve d'argent dans ma course et elle s'effondre de nouveau. J'attends qu'elle se relève de nouveau avant de les lui faucher une nouvelle fois en sens inverse. Mais lors de ma troisième tentative, la louve d'argent esquiva mon mouvement d'un bond puis me percuta alors que j'étais emporté par ma course. Nous roulons de nouveau sur le sol sur plusieurs mètres.
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Dim 6 Déc - 19:02
Long way back from hell
F: 37 - A: 33 - E: 26
Djall - Navnik
Ebène - Navnik
Partenaire 2 - Meute
Partenaire 3 - Meute
Djall vit le regard doré d'Ebène qui criait clairement : « Tricheuse » ainsi que le demi-sourire qu'il tentait de réprimer. La louve grise piétina d'impatience le sol souple sous ses pattes-arrières et entrouvrit les mâchoires en haletant quelque peu. Soudain, le bras-droit se détendit complètement et laissa l'émotion brute sortir des barrières qu'il s'était construites.
« - Bien joué, lança-t-il d'une voix saccadée par l'amusement, très bien joué même mais je n'ai pas dit mon dernier mot. »
Brusquement, le monde se déforma et vola en éclats autour de la guerrière lorsqu'elle sentit qu'on la projeta et qu'elle roula sur le dos. La terre humide des sous-bois accueillit sa chute en douceur mais elle jappa d’étonnement car elle avait à peine sentit les coussinets d'Ebène s'appuyer sur son ventre. Grâce à l'humus tendre elle put contrôler son roulé-boulé et se relever lestement. Seulement, sa trajectoire involontaire l'avait amené à montrer le dos à son adversaire et ce-dernier ne le lui pardonna pas. Elle entendit le bruit infime de la course du loup noir vers elle car les feuilles mortes le trahirent mais c'était trop tard. Il lui faucha les postérieures comme elle l'avait fait pour ses antérieures précédemment. La femelle argentée voulut se mettre de nouveau debout aussi sec mais on lui enleva encore une fois ses appuis pour l'envoyer manger la boue. La troisième fois, elle ne se laissa pas surprendre. Le sifflement de l'air brassé par le membre d'Ebène chargé de la faucher permit à Djall de sauter au moment pile où elle faillit retourner au sol. Ce fut juste. Comme emportée par un réflex de survie, la guerrière laissa son binôme être déséquilibré par son élan et le poussa pour être certaine qu'il aille à son tour parterre. Elle couina d'excitation, amusée par le jeu, avant d'accompagner Ebène dans sa chute et de rouler avec lui sur quelques mètres. Quand la vitesse de leur roulade diminua, la générale planta une patte dans la terre pour les arrêter et s'assura d'être au-dessus lorsqu'ils s'immobilisèrent. Elle se redressa un peu pour surplomber son ami et lui donna un coup de tête amicale dans le menton avant de lui aboyer dessus avec entrain. Elle effectua un saut qui lui permit de se trouver assise à côté d'un Ebène étendu de tout son long sur le dos. Elle s'allongea pas par pas sur le ventre aux côtés de son camarade et commença à le toiletter. Elle se mit à lécher énergiquement le poil noir qui recouvrait l'épaule du mâle. Entre deux coups de langue rose, elle dit :
« - Raconte-moi comment tu vois ton avenir à ce moment précis. »
La vitesse de notre roulade diminua peu à peu et juste avant qu'elle ne s'achève, la louve aux yeux cyans planta ses griffes dans l'humus meuble des terres qui constituait la frontière entre le sable de la dune et la terre herbeuse du reste du territoire de la meute. Ce mouvement anticipé qui avait pour but de placer Djall au dessus de moi se conclu par un petit coup de tète dans le menton suivi des aboiements de satisfaction de mon amie. Mon rire retentit une nouvelle fois au cours de cette journée qui s'annonçait bien maussade par bien des aspects mais qui s'était finalement révélée étonnement agréable grâce à la présence de ma meilleure amie. Sans Djall, la vie dans la meute n'aurait pas la même saveur. Comme je l'avais espéré, le fait de lâcher prise m'avait fait le plus grand bien et l'amertume, le ressentiment et les idées noires étaient loin à présent. Je me sentais de nouveau d'attaque pour abattre n'importe quelle tache, de la plus aisée à la plus ardue. De la plus habituelle à la plus sanglante. Ma flamme intérieure s'était rallumée et brulait bien plus fort désormais. Au point que j'aurais presque pu dire "et comme le phénix je renais de mes cendres". Allongé de tout mon long, je n'esquisse pas le moindre geste pour me lever. Je suis bien comme ca à contempler le ciel d'automne. A me demander si Arès est là bas quelque part. Pourquoi pas dans la plaine éternelle dont nous parlaient les conteurs à Daante et à moi. Daante avait toujours été sceptique et méprisant vis à vis de ce genre de croyance ou du moins en apparence mais moi je ne demandais rien de mieux qu'à croire à ces fables parce que savoir que mon ami était là quelque part me ferait le plus grand bien. Soudain un bond à coté de moi envoya de la poussière dans les airs et mes yeux croisèrent ceux de ma camarade qui venait de s'installer à coté de moi et se mit à me lécher l'épaule. Bientôt, mon pelage fut plus lustré que lorsque je l'avais fait moi même ce matin. Bon d'accord, je m'étais laissé aller ces derniers temps. Le chagrin tout ca tout ca. Fin bref, c'était déjà derrière moi désormais. Entre deux coups de langues, Djall me posa une question à laquelle je ne m'attendais pas : « - Raconte-moi comment tu vois ton avenir à ce moment précis. »
Je plante mes yeux dorés dans les yeux bleus de mon amie et lui dit : Et bien tu me prends au dépourvu. Je ne sais pas Djall. Là tout de suite avec toi juste là, je dirais bien que l'avenir sera radieux pour toi, la meute, ma famille et moi. Mais, cela ne compte pas. Puisque ca c'est l'avenir que l'on voudrait tous. Si, je répondais avec sincérité je dirais que l'avenir continuera d'ètre difficile tant pour toi, que pour moi que pour le reste de la meute mais puisque je me sens bien mieux. Ce n'est pas un problème. Parce qu'on va continuer comme on a continué depuis la création de la meute. On va tenir bon, tenir le cap contre vents et marées. On va continuer envers et contre tous. Et on triomphera de tout les problèmes sur notre route comme on l'a toujours fait.
Je me redresse et m'installe sur mon séant avant de retourner la question à son auteur, curieux de sa réponse : Et toi Djall, comment vois tu ton avenir en ce moment précis ?
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Dim 13 Déc - 19:55
Long way back from hell
F: 37 - A: 33 - E: 26
Djall - Navnik
Ebène - Navnik
Partenaire 2 - Meute
Partenaire 3 - Meute
« - Et bien tu me prends au dépourvu, commença le grand loup noir en semblant chercher ses mots, je ne sais pas Djall. Là tout de suite avec toi juste là, je dirais bien que l'avenir sera radieux pour toi, la meute, ma famille et moi. Mais, cela ne compte pas. Puisque ca c'est l'avenir que l'on voudrait tous. Si, je répondais avec sincérité je dirais que l'avenir continuera d'ètre difficile tant pour toi, que pour moi que pour le reste de la meute mais puisque je me sens bien mieux. Ce n'est pas un problème. Parce qu'on va continuer comme on a continué depuis la création de la meute. On va tenir bon, tenir le cap contre vents et marées. On va continuer envers et contre tous. Et on triomphera de tous les problèmes sur notre route comme on l'a toujours fait. Et toi comment vois-tu ton avenir à ce moment précis ? »
Ebène s’était redressé en parlant jusqu’à être allongé sur le ventre dans la même position que Djall. La louve grise n’eut qu’un instant de réflexion et répondit avec honnêteté :
« - Je le vois haletant et pleins d’aventures qui me tiendront en haleine. Pour avoir une belle vie, il faut que celle-ci soit bien remplie. Là-dessus, je n’ai pas de doutes. »
Une pointe d’humour teintée sa voix claire et haute. Elle se lécha les babines de quelques coups de langue et sourit lorsque son estomac gargouilla. Elle leva la truffe pour observer le ciel et vit comme le soleil était bas. Ils avaient passé plus de temps ensemble qu’il ne lui avait semblé.
« Il est temps que nous rentrions, le soir tombe et peut-être qu’avec un peu de chance il reste de quoi manger sur le tas de gibier, roucoula la femelle en donnant un coup de museau affectueux à son camarade avant de se lever. »
« - Je le vois haletant et pleins d’aventures qui me tiendront en haleine. Pour avoir une belle vie, il faut que celle-ci soit bien remplie. Là-dessus, je n’ai pas de doutes. »
Une pointe d'humour résonnait dans la voix claire de ma chère amie. Ma foi, je suis complètement d'accord avec toi. Une vie bien remplie est le secret du bonheur. Peu importe que les évènements soient bon ou mauvais. De toute manière, les épreuves et les blessures ne servent qu'à une seule chose. Se relever plus fort en ayant appris de ses erreurs. La vie n'a jamais été un long fleuve tranquille. Encore moins depuis que les bipèdes ont fait de ce monde un champ de ruine. Alors, cela ne sert à rien de se morfondre. Merci Djall, je t'en dois une. Un gargouillis d'estomac nous indiqua que l'un de nous deux avait les crocs au sens littéral du terme. Il était plus que temps de rentrer au bercail. J'esquisse un sourire amusé et me relève tandis que ma camarade lève la truffe vers le ciel. Le soleil déclinait déjà à l'horizon.
« Il est temps que nous rentrions, le soir tombe et peut-être qu’avec un peu de chance il reste de quoi manger sur le tas de gibier"
Djall me donna un coup de museau affectueux avant de se lever. Je fais de même avant de lui dire : Merci Djall. Merci pour tout.
Tu es la meilleure amie que l'on puisse rêver d'avoir. Nous prenons finalement le chemin des ruines de la chapelle quelques instants plus tard au trot.