Noire était sortie de sa tanière, pour aller se balader près du village des hommes. Qu'allait-elle trouver par là-bas ? Et surtout.... Que cherchait-elle ? C'était une bonne question. Mais Noire ne semblait pas réellement avoir de but.

La louve s'éloigna de sa tanière dans la Forêt aux Pendus, pour se rendre vers l'est, en direction du Village des Hommes. Elle ne comptait pas effectuer de pillage. Juste chercher... Quelque chose. Une piste.
En vérité, Noire avait entendu parlé des traqueurs et des captures de certains loups. Elle avait dû leur faire face, il y avait quelques jours, avec Onyx et deux autres loups. Cependant, la louve se fichait bien de trouver les disparus. Du moins, pour l'amitié. Mais elle se disait qu'en les dénichant, elle pourrait les ramener à leur meute, et obtenir certaines faveurs de leur part.
Malheureusement, arrivée au Village des Hommes, la solitaire ne trouva rien de concluant. Elle eut beau renifler le sol, il ne semblait y avoir que des traces humaines, répugnantes. Dommage...

Soudain, Noire redressa la tête, le pelage hérissé. Elle entendait les aboiements furieux d'un chien, un de ces sales soit-disant cousin des loups. La solitaire cracha par terre avec dégoût, fouettant l'air de sa queue. Ce roquet risquait de faire chavirer son opération. Agacée, elle hésita. Que faire désormais ? Tenter de se rapprocher, risquant un combat avec cette saleté de chien ? Noire n'était pas une peureuse. Elle avait déjà croisé la route de plusieurs canidés au cours de sa vie... Et si combattre un pauvre cabot pouvait lui obtenir une monnaie d'échange avec les meutes... Elle était prête à prendre le risque.
Aussitôt, elle s'avança donc, en direction des aboiements, poursuivant ses recherches.

Noire s'avança, silencieusement, vers la provenance de l'aboiement. Elle savait qu'il était dangereux pour elle de s'approcher du bruit sec, qui signifiait la présence d'un cabot, et donc surement de bipèdes. De plus, plus la solitaire avançait, plus les odeurs se faisaient sentir. Il y avait plusieurs roquets ici. Et ils semblaient tous très excités. 
La louve se cacha soudain derrière un buisson de feuilles sèches, lorsqu'elle aperçut les cabots. Ils formaient une sorte d'attroupement, et aboyaient rageusement, les queues frétillantes. La louve sentit son sang se glacer.
Un sifflement retentit alors, et les chiens redressèrent la tête, avant de s'enfuir en courant. Leur bipède venait de les rappeler. La femelle plissa les yeux, toujours à peu près camouflée derrière son buisson, lorsque son coeur fit un bond dans sa poitrine.
Un loup gisait, mort, surement tué par les chiens...

La louve, toujours concentrée sur ses recherches, ne remarqua pas l'arrivée du cabot enragé derrière elle. Mais lorsque celui-ci se mit à gronder, elle se retourna immédiatement, la fourrure hérissée. Ce chien était énorme, presque deux fois plus gros qu'elle. Menaçant, il semblait prêt à la réduire en bouillie. Noire réfléchit quelques secondes. Quelques pauvres loups de meute valaient-ils la peine de risquer sa vie ? Non. Mais la louve n'était pas du genre à se laisser abattre si facilement. Elle n'aimait pas la sensation de se sentir inférieure. Alors, les crocs découverts, elle poussa un grondement terrifiant et se jeta sur les flancs du cabot, cherchant immédiatement à mordre sa chair et à le déséquilibrer, malgré sa lourde taille.

Le cabot n'était pourtant pas une mauviette comme certains que Noire avait pu combattre. D'un coup puissant de mâchoire, il lui attrapa la peau du cou et la jeta contre le sol, sans pour autant la lâcher. La solitaire sentit son coeur accélérer. Les crocs du chien lui faisait terriblement mal, et elle ne trouvait aucune solution pour s'en défaire. Combattante, refusant d'abandonner si tôt, elle décocha un coup de griffe dans le ventre de son adversaire, en vain. La grosse patte noire du canidé s'abattit alors sur sa tête, plaquant sa gueule dans la poussière et la terre. Noire cracha, souffla, hoqueta. L'emprise sur son cou sembla se relâcher, mais elle comprit que le chien cherchait un meilleur endroit pour frapper. Aussitôt, la femelle riposta. Se contorsionnant du mieux possible, elle remua sous les pattes du chien, et parvint durant quelques secondes à libérer sa tête. Ses crocs se plongèrent alors dans la patte du cabot, transperçant la chair jusqu'aux coussinets. Elle serra, serra, et serra encore ; et, toujours accrochée à la patte, elle se plia en deux pour échapper à son étreinte. Ses griffes raclèrent la terre, tandis que ses crocs faisaient couler le sang de la patte de son ennemi... Seulement, c'était un chien d'attaque, cela se voyait à sa carrure... Il n'allait donc surement pas en rester là !

Les crocs puissants du chien vinrent alors se ficher dans la tête de la solitaire. Elle couina de douleur, tandis que les mâchoires du cabot lui écrasaient le visage. Dans le feu de l'action, Noire ne ressentait que la douleur atroce et le désir de vaincre. Le sang coulait, le monde tournait autour d'elle, et soudain elle sentit qu'elle se faisait écrasée par son adversaire. Il venait de s'étaler sur elle. Ses crocs sont toujours solidement accrochés à sa tête, de même que ceux de Noire tiennent toujours sa patte, mais il parvient tant bien que mal à retirer son membre, laissant la gueule de la louve serrer le vide. Toujours au-dessus d'elle, le cabot cherchait sa gorge, de quoi lui procurer une très violente blessure. La femelle ne savait plus quoi faire. En remuant vivement la tête en tout sens, elle parvint à éviter un coup de croc, mais sentait que ce chien prenait le dessus. Il était fort, surement impossible à vaincre sans mourir elle-même. Alors, toujours coincée sous la masse imposant de l'ennemi, et avec un agacement et un désespoir entremêlé, Noire détendit tous ses muscles et se laissa tomber par terre, la queue entre les pattes, les oreilles rabattues en arrière. C'était une posture de soumission bien visible. Mais le cabot comprendrait-il le message qu'elle essayait de lui faire passer ?
Je ne veux plus me battre, tu as gagné, pensa t-elle. Laisse-moi partir en paix.

Visiblement, le chien sembla hésiter entre la laisser repartir ou lui faire encore du mal. Noire comprenait ce dilemme, mais elle se savait impuissante. Elle se contenta donc d'attendre, toujours figée dans cette posture de soumission, le coeur battant. Qu'allait donc décider ce chien ?

"Cours, je te laisse 10 secondes pour détaler et tu as plutôt intérêt à aller vite si tu ne veux pas que je te rattrape et te tue."

Noire n'attendit pas une seconde. Elle se leva immédiatement, s'écartant du cabot le plus vite possible et s'enfuit en direction de la forêt aux pendus et de sa tanière. Elle ne jeta pas un seul regard en arrière, de peur que cela ne la ralentisse, et se contenta de détaler comme un lapin. Elle n'avait pas été trop blessée, et restait donc au "presque" maximum de sa vitesse. Elle sauta par dessus les obstacles, contourna les arbres, la respiration haletante, guettant le moindre signe de poursuite derrière elle. 
On pouvait dire qu'elle avait eu chaud.

[Du coup, le chien va t-il me poursuivre ou bien puis-je continuer mon rp en reprenant mes recherches a 0 ?]

Quelques jours passèrent avant que Noire ne se décide à ressortir de sa tanière pour retourner chercher des indices, au sujet des loups disparus. Elle retourna au Village des Hommes, misant sur le fait que le chien qu'elle avait combattu quelques jours plus tôt était partie. Du moins, elle l'espérait.

La louve, la truffe collée contre le sol, avançait droit devant elle, sans regarder où elle mettait les pattes. Au contraire, elle rêvassait, pensant à la récompense que lui offrirait la meute si elle ramenait leurs disparus à la noix. 
Malheureusement, celui qui n'est pas attentif finit par perdre. Alors qu'elle avançait sans aucune concentration, un piège à loup se referma brusquement sur sa patte. Hurlant de douleur, elle parvint cependant à retirer son membre rapidement. (le piège devait être défectueux pensa t-elle). Mais le sang coulait tout de même, et une plaie d'une laideur frappante avait marqué sa patte noire. 
La solitaire décida de s'asseoir un peu sur le côté pour reprendre son souffle et calmer la douleur qui parcourait son corps. Elle se coucha près d'un arbre après avoir léché sa blessure, et ferma les yeux.