Souffle acide du vent, larmes brulantes du ciel. Le monde ne ressemble plus aux paysages d'autrefois. Les cataclysmes ont frappé, des colonnes de flammes et de fumées se sont élevées sur l'horizon. La guerre. La guerre des hommes. Et nous, les loups n'avons eu d'autres choix que de fuir. Nombreux furent nos congénères emportés. Nous traversâmes les plaines cabossées, les forêts de cendres, poursuivis par la faim, traqués par la mort.
Notre salut, nous le devions malheureusement à ceux qui avaient provoqué notre malheur.
Là où le sang coule, l'arbre de l'oubli se meurs || Ft. Hige
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Jeu 5 Nov - 1:46
“I AM A MONSTER.”
J'aimerais n'avoir été qu'une ombre, quelque chose d'immatériel. Quelque chose que l'ont ne peut toucher. En fait j'espère juste trouver un endroit ou le silence domine sans arrêt. Trouver une seule chose. Un porte ou un passage. Ce passage que l'on dit entre deux mondes. Le monde des Morts. Mais je ne peux mourir, pas encore. Cette porte qui pourrait me ramener au tout début de cette histoire, au commencement. L'obscurité s'installe doucement dans l'endroit que je viens de quitter. Les ombres engloutissent les dernières lueurs d'un lumière invisible. Laisse le ciel s’effondrer, lorsqu'il s’émiettera. Nous resterons debout et j'y ferais face sans peur. Je serais seul à l'affronter debout. Tu ne me verras pas prendre place dans ton cœur et dans ton esprit que je subjuguerais de mes images. Tu ne peux pas me faire disparaître, sans que de mon propre chef je t'y oblige car telle sera ta punition pour être venu à ma rencontre. Tu ne regretteras cette rencontre. Mais je suis piégé par des toiles tissés de mensonges. J'observe chacun de tes gestes et j'apprendrais chacune de des ruses et de tes goûts. Et je me suis promis de ne jamais pleurer, d'endurer cette douleur insupportable. Je te blesse sans arrêt de l'intérieur, sans aucune retenue, je ne te permet rien, je ne te permet plus d'aimer. Tu seras complètement pris par surprise. Tu ne me verras plus, je ne serais plus là. Cet enfer dans laquelle je vis, je vais te la faire ressentir à ton tour. Je m'infiltre à travers les parcelle des ton corps déchiré par mes griffes et mes crocs. Je suis le poison qui ronge la chaire et les os. Je serais cette maladie incurable. Je ne le laisserai pas te libérer pas avant d'avoir réussi à te détruire à ton tour. Le regret prendre forme dans mon cœur et je vais à nouveau me sentir seul comme toujours. Mais tout ça est de ta faute. Toi, celle qui me donnait vie. Là dans les ténèbres, seul parmi les fantômes du passé, entouré d'ombre et de lumière, qui hantent mon esprit subjugué par la haine et la colère, je me suis perdu complètement dans le chemin que je traverse. Et puis je la vois. Une part de moi, je sais que ce n'était qu'une illusion, un rêve, un morceau de souvenir. Tu es là juste en face de moi, chère sœur pourquoi est-tu là. Viens tu mer chercher pour me ramener à tes côtés. Je veux chasser ce souvenir. Celui que j'ai décidé de perdre il y a bien longtemps. Je l'ai par moi-même enlevé, car la douleur qu'il engendre est à peine plus supportable qu'un coup de croc déchirant la chair chaque seconde qui passe lentement. Et je pose mes pas sur le sol fertile, d'autres empreintes y sont marquées. Suis-je donc le seul qui arrive à me perdre dans un endroit si petit qu'est la terre. Je pense que j'aurais aimé me perdre plutôt dans l'immensité du ciel et ses astres. Ce souvenir m’empêche de me concentrer, il ne fait que me hanter. Il me poursuit chaque jour, sans répit. A croire qu'il aime sentir la douleur et la solitude sur mon visage. J'ai perdu la mémoire il y a déjà de ça bien longtemps. Ce souvenir si vif n'est que douleur d'hier et d'aujourd'hui. Mais était-elle bien plus forte auparavant. Perdu dans mes pensée je ne sens venir l'inconnu derrière mon dos. A vrais dire je ne voulais sans doute pas me retourner.
Encore une journée difficile pour toi, toi martyr du destin, pantin entre ses mains aux desseins inconnus. Pourquoi tant de souffrance ? Pourquoi tant d'obstacle ? De douleur ? Pourquoi tout semble si sombre, si froid ? Et tu te réveil dans un sursaut, ton pelage trempé de sueur et, ton œil gauche te rappelant la vive douleur qui t'habite depuis quelques jours. Pourquoi ne part-elle pas ? Pourquoi est-elle aussi tenace ? Qu'as-tu fait de travers pour ainsi mérité une telle souffrance ? Tu te lèves, serre la mâchoire en laissant filer un grondement rauque. Tu as mal mais, personne ne doit savoir, personne ne doit s'inquiéter, personne …
Tu regardes autour de toi, de ton seul œil valide, cet œil qui déjà possédait une vision médiocre. Qu'es-tu désormais ? Une sorte d'aveugle ? Un loup handicapé à vie ? Non, tu ne peux tolérer un tel handicape et, tu ne le laisseras pas te réduire. Non, jamais plus tu ne laisseras quiconque te réduire, aucune blessure, aucune maladie … Tu es Hige, chasseur légendaire, Bras Droit des Sekmet, arme et bouclier d'Empress !
Gonflant ton poitrail, tu cherches à ouvrir ton œil gauche mais, la douleur te ramène à la réalité. Non, tant que cette douleur ne cessera pas, tu seras handicapé, quoique tu fasses … Tu lâches un nouveau grondement entre tes crocs, babine retroussé puis, tu te décides à sortir faire un tour. Errant, arpentant le territoire des Sekmet, tu fais le vide dans ton esprit, essayant de t'imprégner seulement de ton environnement, environnement que tu connais pourtant comme ta poche. Tu veux pouvoir le voir de ton unique œil valide, rapprendre les choses qui t'entourent pour que jamais ton œil ne devienne un handicape pour toi.
Puis une odeur vint effleurer tes narines. Une présence, un solitaire mais, pas que … Qui est-ce ? Tu te diriges vers cette odeur, nullement besoin de voir, ton flaire ne te trompe jamais … Tu t'avances vers cette silhouette, ce loup tricolore qui ne semble avoir fait attention à ta présence, et tu t'approches encore et encore, jusqu'à ce qu'il te repère enfin et qu'il prenne parole. Tu l'observes, hume son odeur, cette odeur …
Je reconnais cette voix. Du moins suis-je censé connaitre cette voix. N'est-elle elle aussi qu'une souvenir triste et sombre datant d'un sombre passé révolu. Je n'ai pas la moindre idée concernant ce sujet. Je suis seul et perdu. Je ne sais plus qui je suis. Je me cache tapis dans l'ombre, derrière vous. Sans le moindre doute de ma présence. Je n'existe pas. Du moins à vos yeux. Fantôme que je suis. Ombre d'un cauchemar réel. Je ne suis qu'une hantise, alors pourquoi quelqu'un vient de prononcer cette étiquette que je porte ? Ce nom sans valeur et sans signification. Je me retourne pour dévisager cet être là. Un ami ou un ennemi ? Quelqu'un d'important ou juste une autre déchet potentiel de cette terre ? Et là c'est un choc. Comment pourrais-je oublier ainsi ce visage. Celui à qui je dois tout. Enfin à qui je dois cette fausse liberté. Hige. Comment pourrais-je ainsi l'oublier. Je le fixe sans fléchir. Sans mot. Juste un regard qui exprime ce que je ressens. Ce que j'ai vécu. Ce que je suis devenu. Sans perdre une seconde je continue cette mascarade. Je ne souhaite plus ouvrir ma bouche, elle me fait peur à moi-même. Ce pelage noir, identique à l’époque. Sauf peut-être cet œil crevé.
" Bonjour Hige. Oui c'est bien moi. Que viens-tu faire dans le coin ?"
Je venais de parler. Ouvrir ma grande gueule pour cette question stupide. Il n'était pas là pour toi, personne ne l'est. C'est un pur hasard et rien d'autre. Une coïncidence parmi tant d'autre. Une sorte d'effet de surprise sans que tu le comprenne c'est tout aussi simple. Ce n'est qu'un début. Cette rencontre va peut-être te servir. Te faire sentir moins seul. Sans amis que tu es. Pauvre de toi. Décharné, couturé de cicatrice. Lui, beau, propre tout ton contraire. Tu te sens sale à ses cotes. Toi corbeau annonçant la mort et lui belle colombe qui annonce cette paix qui réchauffe le cœur. Ombre et lumière ne peuvent se rencontrer. Tel est leur destin. Ce n'est qu'un jeu de rôle que l'on dois jouer. Tu dois disparaître et le laisser briller.
Tu peines à croire qu'il s'agisse de Samael, tu ne pensais pas le revoir au bout de tant de temps mais, comme quoi, la vie fait bien les choses. Tu l'observes, lui qui a tant changé mais, seule une chose n'a pas changé chez lui, son odeur. Est-il surpris de te voir ici ? Apparemment, il te demande ce que tu fais ici. Un léger sourire étire tes babines tandis que ton œil unique ne le quitte pas. Voilà qui fait renaître certains souvenir dans ton esprit. Des bons ou des mauvais ? De tout … Ta vie entière n'est fait que de souvenir, souvenir doux comme cruel. Triste comme heureux. Sauver la vie de ce jeune loup avait fait partie de ces bons moment où tu as été fier de toi, fier d'avoir pu sauver une vie.
« Je suis sur les terres de ma meute. Tu es ici chez les Sekmet. »
Malgré tout, tu ne cherches pas à le faire partir, non, pas maintenant alors que tu viens de le retrouver. Qu'est-il devenu tout ce temps ? Il a plutôt sale mine il faut l'avouer mais, la vie de solitaire n'a jamais été quelque chose de facile après tout, toi même tu as vécu un peu comme un solitaire pendant deux années à arpenter les terres à la recherche de tes frères et sœurs partis. Cela n'avait pas été simple mais, ayant l'avantage d'être un chasseur expérimenté, tu n'avais eu aucun mal à te trouver quelque chose à te mettre sous la croc.
« Et toi, que fais-tu ? Que deviens-tu depuis tout ce temps ? »
Demandes-tu soudainement, voulant savoir ce que le jeune loup que tu avais autrefois sauvé à vécu depuis le moment où vous vous êtes quitté.