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9/5/9
Malgré les vents forts qui souffle sur la plage, je m'y aventure sans penser. Je ne sais pas vraiment pourquoi je suis venu si loin... Le bruit des vagues, l'odeur salée de la marée. Oui, je sais pourquoi je suis là. Je continu à marcher, lentement, alors que le vent souffle sur mon pelage. Il y a toujours eut du vent par ici, d'aussi loin que je me souvienne. Mais la météo semblait capricieuse ces derniers temps, de nombreuse tempête se déclarait sans crier gare et malheur à ceux qui s'y trouvait piégés. Avant de m'en rendre vraiment compte, je commence à courir, les grains me collant aux poils. j'ai besoin de me...vider l'esprit.
Flash-Back
Une masse brune court après un lièvre, celui-ci sent sa fin arriver prochainement. Il saute, s'esquive. Mais le loup le suit, traqueur qu'il est et joueur. Il le laisse espérer qu'il va s'en sortir, alors qu'il ne va pas encore à sa pleine vitesse. Cependant le jeu a assez duré. Il accélère, rattrapant de lièvre qui panique. Sa respiration s'affole, celle du loup se fait plus courte et plus prompte. Il va bientôt finir en casse croûte pour la meute, et le loup brun le ramènerais avec fierté. Mais alors une odeur le trouble, atteignant ses narines sans s'en rendre compte. Il s'arrête brutalement, levant les oreilles en quête d'un son. Pourtant, à part le lapin...tout semble calme. L'odeur le trouble à nouveau. Laisse le lièvre partir pour aller voir si... Il n'était pas sûr, mais quelque chose le poussa à y aller. Le lièvre était sauf, et ne comprenait pas. Le loup non plus ne comprenait pas. Encore moi quand ses pas le mena vers des pissenlits en fleur...
Fin du Flash-Back
Je dois arrêter de penser à elle. Et vite. Elle me perturbe, même durant mes chasses... Je garde son odeur, son pelage, ses yeux dans ma mémoire. Elle s'y impose...
Mes pattes s’emmêle dans ma course, alors que je roule dans le sable. J'halète, les pattes lourdes. Depuis combien de temps je cours en fait sur cette plage? Je n'en sais rien. Je me relève et m'ébroue, les fines pellicules me collant à la peau à cause de la sueur que je dégage. Mais en fait, je m'en fiche...concrètement, voilà... Je veux l'oublier, mais je n'y arrive pas. Je me souviens de sa silhouette endormie, couchée dans cette cave. Je me souviens des mots que je lui ai murmuré alors. Je me prends la tête pour rien. J'ai besoin de courir. Je me remets bien et reprend mon allure, tournant en rond. Je ne tombe pas cette fois-ci, je sursaute.
Un bruit...comme le tonnerre qui gronde. Sauf que je sais que ça n'est le bruit du tonnerre. Non. Je le connais trop bien.
Je sens mon corps qui commence à trembler. Mon coeur s'emballe, mais pas à cause de la course. Non. A cause de la peur. Un nouveau coup résonne et du sable vole à un mètre de moi. Je bondis par réflexe. Je lève les yeux.
Ils sont là...dans leur combinaison étrange... Ils tiennent quelque chose dans leurs mains qui brillent. Je le reconnais.
Un nouveau coup fend l'air, alors que je commence à détaller comme un fou.
Des hommes. Il y a des hommes ici.
Des milliers d'images tournent dans ma tête. J'ai la nausée. Et ma cicatrice me brûle. C'est comme si le plomb que je tiens dans mon corps appelle ses propriétaire pour se faire arracher de ma poitrine. Non, je dois me calmer. Mais je n'y arrive pas.
Un nouveau coup tonne. J’accélère encore plus, zigzaguant. J'étais devenu le lièvre et eux les loups...
Un rocher se dresse devant moi, et je bondis littéralement dessus pour l'escalader, me cachant rapidement derrière alors qu'un nouveau coup raisonne, très proche. Je suis affolé. Polane...pitié donne moi la force... Le désespoir pose doucement ses griffes pour moi, le tirant la peau sous ses ongles crochus. Je regarde à droite et à gauche, je ne vois pas d'échappatoire. Et puis...je ne suis pas au meilleur de ma forme depuis ma rencontre avec ce puma l'autre jour... Je dois tenir bon.
Je tends l'oreille, et avec mon coeur affolé, j'entends le bruit de pas dans le sable, qui se rapproche de moi. Je ne comprends pas, je ne sens qu'une seule créature... L'humain est seul.
Non, ne fait pas de folie Elendil. Je t'en pris, ne fait pas ça. Pourtant mes yeux brillent d'excitation. Si il est seul...je peux l'avoir non? Un écho de haine me remonte dans la gorge. Les humains, ils les ont tués. Ils ont tués les miens...et ils m'ont marqués à vie. Je grogne, et je claque de la mâchoire derrière mon rocher. Suis-je assez fou?
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