Souffle acide du vent, larmes brulantes du ciel. Le monde ne ressemble plus aux paysages d'autrefois. Les cataclysmes ont frappé, des colonnes de flammes et de fumées se sont élevées sur l'horizon. La guerre. La guerre des hommes. Et nous, les loups n'avons eu d'autres choix que de fuir. Nombreux furent nos congénères emportés. Nous traversâmes les plaines cabossées, les forêts de cendres, poursuivis par la faim, traqués par la mort.
Notre salut, nous le devions malheureusement à ceux qui avaient provoqué notre malheur.
Quelle ironie. Me voilà donc en train de piller la terre que j'ai auparavant si longuement défendu. J'aurais du la quitter bien avant tout ça, j'aurais du comprendre ... Mais je pensais vivre dans le meilleur des mondes, la meilleure des meutes, et que rien ne pourrait jamais m'arriver. Je me trompais, bien sûr.
La guerre est à peine terminée selon les dires d'Helya. Ils doivent tous être blessés à l'heure qu'il est et certainement pas dans l'état de défendre leur garde manger. Il est temps d'aller faire un peu de shopping. L'entrée est déserte et je connais le chemin par cœur. A grandes foulées je m'introduis dans l'épave de l'avion et prend la première proie venue pouvant être transportée. Il s'agit d'un faon. Même si ce n'est pas de la même taille que les poissons ici présents, j'ai tout mon temps. Quelle meute penserait à garder son garde manger juste après une guerre, hein ? D'ailleurs, je peux aussi voir qu'ils n'ont pas vraiment pensé à le remplir. Tant pis pour eux. Ils auraient pu le faire s'ils avaient été moins occupés avec coups bas et compagnie. Prenant la bête par le cou, je commence à la traîner hors de l'épave et finalement jusqu'aux Ruines et tout ça, sans rencontrer âme qui vive.