Le soleil montait doucement son échelle invisible afin de rejoindre son trône. Les marches semblent hautes ou nombreuses, puisqu'il met tant de temps à gravir cette étendue azurée. La veille, trop fatiguée après ta ronde, tu t'étais écroulée contre une paroi de la cave et tu t'étais immédiatement mise à dormir et ce sans manger. Le peu de lumière qui pénétrait dans la grotte, te tiras doucement de ton sommeil réparateur. Tes paupières se soulevèrent délicatement, laissant entrer la lumière et se refléter sur tes iris. Un sourire niais apparu sur ton visage. Aujourd'hui serait une bonne journée. Tu restas quelques secondes couchée à regarder tout autour de toi, à t'éveiller peu à peu. Une fois sortie de ton état de léthargie, de sommeil, tu entrepris de te lever, mettant tes pattes sous ton corps et se hissant sur ces dernières. Une fois sur tes pattes, tu entrepris de t'étirer, tes membres endoloris en avait bien besoin. Tu fis une rapide toilette et une fois ton pelage propre et lissé, tu entrepris de partir chasser. Tu sortis de la grotte en trottinant doucement.

Alors que tu arrivais à l'entrée de l'antre, tu bondis tel un félin et sortis en moins de temps qu'il en faut pour le dire à l'extérieur. Tu te réceptionnas bien mieux que ce que tu pensais, sur tes quatre pattes, dérapant légèrement sur le sol terreux. Un sourire s'arqua sur tes lèvres alors que tu commenças à courir à en perdre haleine. Tu savais où tu devais aller pour rassasier ton estomac. Tu devais d'abord ramener de quoi manger à ta meute avant de manger toi. Tu n'eus aucun mal à te retrouver dans ce paysage dévasté. Voilà longtemps que tu le parcourais maintenant. Tu dus esquiver quelques racines sortant de terre, sauter au-dessus de quelques trous laissés par les engins explosifs des bipèdes, te baisser pour esquiver des avalanches de branchages… Tu laissas ta mémoire te guider jusqu'au lieu de tes envies. Bientôt, le paysage changea, tu arrivas à ce que vous autres Esobek appeliez bosquet tortueux, un lieu où des petits arbustes étaient morts sous les coups des Hommes. Le museau au ras du sol, tu humes profondément l'air, ouvrant légèrement la gueule pour mieux percevoir les multiples fumets. Alors que tu te concentres sur la piste d'un rongeur, un piaillement te fait redresser la tête et tu peux apercevoir un pilleur s'attaquer à un nid d'oiseau, ce dernier défendant ardemment ses petits à coups de becs et de serres. Alors que tu observes la scène, ton esprit divague. Tu te vois encore la saison dernière, lorsque vous pouviez encore pénétrer aisément dans les camps humains, quand ils étaient à peu près calmes. Dans ces moments, il y avait toujours moyen d'aller dans une de leur réserve, dans l'une de ses peaux de couleur tendus pour y prélever une maigre pitance, un vulgaire bout de lard, du pain, une délicate entrecôte, un petit bifteck. C'était le bon temps. À présent, tu devais chasser, tes camarades et toi, pour assurez votre survie. Sinon la faim aurait raison de vous.

Alors que tu reprends tes esprits, tu secoue ta tête comme pour faire sortir ces souvenirs heureux de ta tête. Bien que tu ne veuilles être triste, tu sais bien qu'il vaut mieux se concentrer sur la réalité plutôt que sur ce qui est fictif ou bel et bien passé. Tu sais très bien, de part ton vécu, qu'on ne gagne jamais rien à regarder le passé, sinon des maux supplémentaires. Et ce que ces derniers proviennent des souvenirs eux-mêmes ou de leur répercutions sur le présent et l'avenir. Alors que tu étais plongé dans tes pensées, l'oiseau et le pilleur s'étaient volatilisés. Voilà deux proies potentiels de perdues. Tu redresses le museau, à l'affût de l'odeur de l'un ou de l'autre. Les deux fumets te mènent d'abord vers le nid. Là, les deux odeurs sont plutôt fortes. Le nid étant posé sur un ridicule petit arbrisseau, faut de plus haut, le pilleur n'avait pas eu de mal pour fouiller le nid. Heureusement, le volatile avait été suffisamment rapide pour arriver avant que l'animal ne touche à sa progéniture. Néanmoins, les dégâts dans le nid étaient suffisamment importants. Tu discernas deux œufs complètement réduis en bouillie, s'était certainement là l’œuvre du pilleur qui avait du avoir l'avantage sur le volatile. Ce dernier devait avoir abandonné ensuite le nid, au profit de sa propre vie. À choisir, autant abandonner sa progéniture dans l'idée d'en faire une nouvelle plus tard que de mourir bêtement avec elle, sans plus pouvoir procréer ensuite. Cette scène « macabre » laissait présager une victoire bien inutile de la part du rongeur.

Ce dernier devait avoir tenté la course poursuite avec le volatile sans pour autant pouvoir l'atteindre. Un peu comme toi. Tu humas l'air de nouveau. Le fumet du rapace disparaissait bien rapidement, les airs ne gardant pas réellement les odeurs. En revanche, les petits bosquets retenaient suffisamment les odeurs pour que tu suives la piste de l'animal. Tu la remontas et en moins de temps qu'il en faut pour le dire, tes pas de loups eurent tôt fait de rattraper les pas ridicule de l'animal masqué. Un rictus apparu sur ton visage alors que tu crus que tout était déjà joué. Aussi silencieusement que possible, tu te rapprochas de l'animal. Il te tournait le dos et continuait d'avancer en humant l'air, vaquant à ses occupations, certainement à chercher une nouveau nid à piller. Heureusement pour toi que le vent venait d'en face, ainsi, le raton-laveur ne pouvait te sentir, mais toi, tu le pouvais aisément. Croyant que tout était joué, que les cartes étaient tombés, que le résultat des dés étaient le bon, tu te relâchas. C'est ce qui fit défaut. Une de tes pattes marcha sur une brindille qui craqua. S'il ne parvenait à te sentir, il t'avait entendu. Une grimace arqua ton visage et alors que tu voyais les yeux affolés de l'animal se planter sur toi, tu te jetas à sa poursuite. Néanmoins, tu étais encore bien loin de lui. Tu eus beau courir après lui, user de toute ton énergie de canidé, de ta jeunesse fougueuse, de tes longs membres contre ces ridicules petits bras, tu ne réussis pas à le rattraper. Un bosquet bien plus grand que la moyenne se dressait juste derrière le pilleur de nid, ce qui lui offrait une cachette tout à fait convenable. De plus, ce dernier semblait être couvert d'épine. Une horreur. Il te fallait le rattraper avant qu'il ne tente le tout pour le tout en allant se fourrer sous ce dernier. Un grognement sorti de ta gorge alors que tu lanças tes pattes à l'allure la plus rapide possible. La distance était néanmoins bien trop importante et comme tu le pensais, l'animal fourbe et voleur choisit la sécurité et plongea dans l'épineux, trop tard.

Impossible de freiner. Tu t'es lancé bien trop vite à sa poursuite. Tu n'as pas pensé à cela. Il faut que tu trouves le moyen de ne pas aller t'empaler dans les épines de ce bosquet. Tu serres les crocs, tu tentes vainement de freiner en abaissant ton arrière-train, le faisant frotter sur le sol. Tu ne récoltes que la formation d'un nuage de poussière. Tu finis par comprendre. Tu n'arriveras pas à t'arrêter avant le petit buisson. Mais tu n'étais néanmoins pas condamné à foncer le museau le premier dans ce buisson. Tu te préparas, tu détendis tes muscles. Tu attendis. Encore. Quelques secondes. Quelques centimètres. Voilà. C'est le moment ! Tes muscles se tendirent alors que le bout de ton museau frôlait les premières branches du buisson, tu détendis tes membres postérieurs et tu décollas du sol. Plutôt bien préparé, tu passas aisément le buisson, mais la réception fut bien plus mauvaise, faute d'y avoir pensé. Tes pattes antérieures trop allongées en avant, ne percutèrent pas le sol, mais glissèrent dessus. Tu finis par t'étaler de tout ton long sur le sol. Ton ventre se retrouva à la merci du sol, qui le souilla de terre. Tu pestas et te relevas, tes pattes pantelantes sous le poids de ton corps. Tes poumons te brûlaient, tes pattes étaient endolories, tous ces signes prouvaient que tu avais suffisamment fait de cascade pour mériter une petite pause. Tu t'octroyas cette dernière, posant ton arrière-train sur le sol, le temps que ton rythme respiratoire redevienne normal et que tes muscles soient bien moins douloureux.

Cinq minutes passèrent. Puis dix. Enfin, tu retrouvas la force de te redresser. Tu tournais jusque-là ton dos au buisson dans lequel le raton-laveur s'était fourré. Tu grognas et alors que tu commençais à faire le tour, tu aperçus un morceau de fourrure dépassé. Tu tentas ta chance, t'abaissant pour l'attraper entre tes crocs et tu tiras de toutes tes forces, utilisant si bien la force de ta mâchoire que celle de tes postérieures. Tu grognas lorsqu'une épine se planta dans ta patte antérieure gauche qui venait de toucher le buisson voisin au même propriété que ce dernier. Tu pestas et sans le vouloir et pouvoir y changer quoi que ce soit, le morceau de fourrure qui se trouvait dans ta gueule glissa entre tes crocs et il ne te resta qu'une vulgaire touffe de poils entre les canines. Furieuse, tu tiras davantage et alors qu'un cri douloureux retentit alors que tu basculais en arrière. Tu te retrouvas de nouveau le nez dans la poussière, le pelage de nouveau souillé et en prime avec une touffe de poils de cet animal répugnant entre les crocs. Pestant encore une fois, tu tentas de préserver ta fierté en te redressant, en te secouant et en recrachant les poils qui collaient malheureusement à ta langue. Décidément, il te donnait du fil à retordre celui-là.

Il était tout bonnement stupide s'il pensait que tu allais abandonner. Le destin aussi était imbécile. Il pensait pouvoir te dissuader si facilement d'attraper cet animal vicieux ? Ce vulgaire voleur ? Il se montrait. Tu n'es pas du genre à lâcher le morceau, surtout quand il t'a déjà roulé plusieurs fois dans la poussière. Une nouvelle lueur vient briller dans tes yeux. Une folle lueur qui danse, qui prend toute la place et qui attise davantage ta colère. Tu imagines déjà le bruit glauque du craquement de ses os sous tes crocs, son sang impur couler le long de l'entaille mortelle que tu lui auras donné. Tu sens déjà le goût de sa chair dans ta gueule, ton estomac s'alourdir et ta faim se calmer. Tu ne lâcherais pas l'affaire. Tu ramènerais cet animal dans la réserve pour avoir le droit de manger un peu ce soir. Aucun sourire ne marque ton visage, juste une vilaine grimace distend tes lèvres, une mine mi-sérieuse, mi-rageuse vint d'emménager. Pendant un instant, tu réfléchis. Tu sembles trop grande pour te glisser en dessous de ce buisson, mais en même temps, il faut bien trouver le moyen de déloger cette vermine. Tu n'as pas trente-six solutions, c'est soit tu tentes de passer outre les épines et ton corps imposant pour le déloger toi-même, soit tu attends qu'il daigne sortir. Tu n'étais pas du genre à attendre, surtout avec cette dose de colère qui ne faisait qu'augmenter avec le temps. Tes muscles se raidissaient déjà, prêt pour le travail qui les attendaient. Tes yeux trouvèrent aisément l'endroit où tu avais patiné pour tirer l'animal du dessous, tu voyais encore les sillons, vestiges de ta vaine lutte précédente.  

Tu t'approches à pas de loup, déportant toute ton attention sur ce que tu faisais pour ne pas louper ton coup. Pas cette fois. Tu t'arrêtas devant l'épineux, prit une grande inspiration et abaissas tout ton corps à hauteur du sol. Ton ventre frôlait le sol, ton arrière-train légèrement surélevé permet à tes pattes arrières d'avancer avec une délicatesse et une précision étonnante. Ta tête tenta de trouver un passage et malgré les branches écartées par le raton-laveur, tu dus tout de même y aller pour te creuser un passage décent. Tes yeux épiaient l'étroit lieu, ce n'était guère un bosquet très imposant. Tu n'aurais aucun mal à déloger cet animal. Tes yeux rencontrèrent les siens, tu pus y lire deux choses : le reflet des tiens et les conséquences que cela avait sur les siens. Tu souris en voyant cette panique qui semblait le taraudé, crispé au plus profond de l'arbrisseau, il tentait vainement de se reculer davantage au fur et à mesure que tu progressais. Il ne pouvait aller plus loin. Il ne pouvait non plus disparaître sous-terre. Sa fin était proche et il devait la sentir. Alors qu'il tenta une dernière manœuvre en tentant de prendre la fuite, profitant de la trouée que tu avais créée pour ton passage, tes crocs trouvèrent une de ses pattes s'y figèrent sans ménagement. Tu ne le lâcherais pas. Tu resserras ton étreinte au possible et tu retiras ta tête du buisson. L'animal masqué fut contraint de suivre, se tordant de douleur tantôt pour se dégager de tes crocs, tantôt pour échapper aux traîtresses épines qui se plantaient nonchalamment dans son petit corps agité. Une fois extrait du bosquet, tu ne lui laissas pas le bénéfice du doute, tu l'achevas d'un coup de patte violent sur la nuque, il s'effondra pour ne jamais se relever sur le sol terreux.

La vie du voleur s'essouffle instantanément. Il ne faut pas beaucoup plus de quelques secondes pour que son corps pende mollement entre tes crocs acérés. Enfin, tu peux arborer cette mine fière qui te convient. Enfin, tu peux te déplacer, tête et queue haute. Tu triomphes toujours. Quoi qu'il advienne, il ne faut simplement pas abandonner. Tu le sais depuis le temps. L'énorme sourire plaqué sur ton visage ne dément pas de ton état intérieur. Tuer cette proie a permis à toute ta colère, toute ta frustration, toute ton animosité et toute ton agressivité de sortir par tous les pores de ton corps, de s'échapper tel une fluette fumée, de disparaître totalement, d'être éradiqué comme le pire vice. Enfin, tu es satisfaite. Tu sais qu'à présent, ton estomac le sera aussi. Enfin, il arrêtera de gronder comme il le fait. Tu trimbales le corps de ta victime sur une petite longueur en marchant. Puis vient le moment de trottiner. Tu auras été capable de ramener ta part pour aujourd'hui. Tu décides de rentrer, sans pour autant laisser ton museau libre de chômer. Comme toujours, il sonde l'air et identifie les différents fumets qui lui parviennent. Comme d'habitude, tu es capable d'en percevoir beaucoup. Et parmi ces derniers, tu trouves celui d'une nouvelle proie. Une proie bien plus petite, mais une proie, est une proie. Tu ne laisserais jamais filer une proie sans avoir tenté de l'attraper. Méthodiquement, tu décides de te débarrasser de l'encombrant corps que tu as dans la gueule. Tu déposes le corps du raton-laveur au pied d'un bosquet sur lequel tu te frottes, y laissant ton odeur.

Une fois satisfaite de ton travail, tu relèves le museau et tu te mets en chasse. La tête d'abord à la recherche de la piste, puis le museau se plaquant au ras du sol pour la suivre, tu te déplaces aussi silencieusement que possible, sans pour autant laisser ta vitesse de déplacement diminuer. Tu trottines derrière l'animal qui semble lui avoir adopté une allure lente. Elle ne doit pas t'avoir repéré. Le vent tourne dans ta direction et te laisse une chance supplémentaire de ramener non pas une proie pour la réserve, mais deux. Tu te rapproches indéniablement de ton but. Tu passes au-dessus de quelques brindilles, de quelques racines dépassant du sol pour enfin percevoir le bout du museau de l'animal traqué. Tes yeux repère d'abord son pelage brunâtre, puis tout ce qui va avec. Te concentrant pour ne pas rater ton coup, tu t'approches plus lentement, sur la pointe des pattes. Une fois suffisamment prêt, tu te lances, fléchis les pattes arrières et bondis tel un félin. Tu retombes lourdement aux côtés de ta proie, ta patte se posant sur sa queue, ne lui laissant aucune chance de fuir. Tes crocs trouvent la nuque de ce petit rat et lui brise sans encombre les os. La vie quitte le petit corps alors que tu l'attrapes délicatement et fais demi-tour. Commençant par trottiner, tu suis ta propre piste et bientôt, tu retrouves le corps sans vie du raton-laveur que tu avais délaissé pour chasser. Tes crocs se saisissent de son corps, sans pour autant relâcher celui du rongeur. Difficilement, mais sûrement, tu finis par rentrer le plus vite possible, passant les obstacles qui se dressent sur ton chemin.  

Les jours commencent à se faire long depuis ta dernière chasse. Bien que ce ne soit pas ton devoir premier, tu sais que tout le monde doit chasser pour la survie de la meute. Les chasseurs seuls ne peuvent pas subvenir aux besoins de toute la meute, pas en ces temps. L'Hiver sera bientôt là et tu ne peux priver ta meute de proies supplémentaires. Il faut se préparer aux chutes de températures et aux éventuelles intempéries qui pourraient advenir. Avec cette guerre, bon nombre de loups sont blessés et ne sont plus aptes à chasser. Il faut nourrir ces têtes pour qu'elles puissent guérir et renaître. La puissance des Esobek doit revenir et cela doit passer par le biais de la guérison de ses membres. Encore ensommeillé, tu soulèves une paupière. La lumière inonde ta pupille qui se rétracte rapidement. Une fois accoutumé à cette source lumineuse, tu entreprends de te lever. Ta petite sieste improvisée est terminée. Il est temps d'aller se dégourdir les pattes. Une expression neutre se plaque sur ton visage alors que tu t'ébroues et t'étires. Tu lâches un dernier bâillement et te voilà parti. Tu sors de la cave qui vous sert de camp au pas de course et exécute un saut adroit pour atteindre la surface. Satisfaite de ton atterrissage sans encombre, tu te mets à trottiner sereinement en direction de ton terrain de chasse habituel. Tu ne forces pas sur la vitesse, tu cherches bien ici à développer ton endurance, tes muscles commencent déjà à chauffer alors que tu n'as fais que quelques mètres. Satisfaite de ton allure et de l'effort que cela te demande, tu poursuis ton chemin, esquivant les obstacles qui se dressent devant toi. La terre défile sous tes pattes. Tu assistes au lent changement de décor, les roches se font un peu plus rare. Quelques brindilles s'étalent le long de ta route. Puis finalement, tu parviens au bosquet tortueux. La chasse va pouvoir commencer.  

Sans plus attendre, tu commences l'exploration du lieu, gueule entrouverte, museau en l'air, reniflant le moindre fumet, le moindre parfum s'offrant à toi, dans le but de dénicher la moindre proie. N'importe quel animal ferait l'affaire, tant que tu pouvais revenir la gueule pleine, tu ne jouerais pas les difficiles. Tu continues à trottiner sur la même allure cadencé à travers les quelques bosquets qui marquent le territoire. Le territoire semble ne pas avoir changé d'un poil depuis ta dernière visite, espérons que celle-ci soit tout aussi fructueuse.

Alors que tu as déjà fait le tour d'une bonne partie du propriétaire, sans trouver aucune piste sérieuse, tu tombes nez-à-nez avec une odeur des plus délicates. Stoppant nette ta petite course, tu te concentres sur la tâche qui t'attend. Tu fais le vide dans ton esprit, espérant ainsi que tu puisses te concentrer du mieux possible sur la chasse que tu allais mener. Tu ne comptais pas laisser partir cette proie. Elle ne te filerait pas entre les pattes. Tu laissas une moue sérieuse apparaître sur ton visage alors que tu inspirais profondément, remplissant tes narines et tes poumons de l'air embaumant le délicat parfum du gibier. La piste que tu avais repérée était bel et bien présente. Sans plus attendre, tu te fis la plus silencieuse possible et tu commenças à progresser à travers les broussailles, prenant soin de ne pas exercer de frottement sur ton passage, pour faire le moins de bruit possible. Louvoyant entre les arbrisseaux, tu te rapprochas plus rapidement que tu ne le pensais vers ta proie. La piste devenait de plus en plus forte à mesure que tu avançais et bientôt, tes yeux trouvèrent un éclair de fourrure brune. Mis en appétit et animé par tes instincts de chasseur, tu t'approchas sur la pointe des pattes de l'animal, rampant à travers les buissons. Par chance, tu étais doté d'un pelage gris-brun se fondant parfaitement avec le paysage. Tu étais donc parfaitement camouflé à la vue de la belette. Cette dernière grattait le sol, ne se doutant de rien. Adoptant la technique des fauves, tu plaquas ton corps au sol, te rapprochas en rampant et lorsque tu fus suffisamment prêt, tu bondis dans sa direction. La pauvre bête n'eut pas le temps de demander quoi que ce soit, que ta patte s'était déjà abattue sur sa nuque, la brisant nette. Victorieuse, tu te saisis du corps sans vie de ta victime et tu te mis de nouveau en chasse.