Don't get to close it's dark inside.

L a vie peut parfois être une longue énigme interminable à résoudre.

Un jour on naît, on se retrouve plongé dans l’innocence et dans la sécurité enfantine, on est dépendant de quelqu’un d’autre, on nous veille, on nous apprend à vivre, on entame notre indépendance. Puis du jour au lendemain on se retrouve livré à nous même, sans plus personne sur qui s’appuyer, sur qui se reposer. Depuis ce moment-là il on commence à chercher le sens de notre vie, sans savoir on essaye de répondre aux questions que faisons-nous dans ce monde ? A quoi servons-nous ? Pourquoi avons-nous le mérite de vivre ? On se cherche, on se cherche jusqu’à ce qu’enfin on capture le fil, la raison qui nous garde en vie. Qui nous donne envie de vivre.
Mais alors, que ce passe-t-il avec ces quelques malheureux qui ne se trouvent pas, ceux qui se perdent en chemin ou n’ont tout simplement jamais trouvé ce chemin ? Que deviennent-ils ?

La réponse Siscoi pensait l’avoir, en fait elle se trouvait peut-être même sous ses yeux. Le loup mâle s’était réveillé d’humeur morose ce matin et le temps n’aidait pas. Le soleil était resté inexistant toute la matinée, le temps restait grisâtre et humide. Siscoi avait alors décidé de se balader, histoire d’explorer ces terres encore inconnues pour lui. Ses pas l’avaient conduit jusqu’à une terre déserte, vide de toute vie que ce soit animale ou végétale, la seule chose que l’on voyait était un gouffre immense. Le mâle s’en était approché et l’avait longuement fixé, celui-ci semblait être sans fond, plongé dans une obscurité totale prêt à dévorer n’importe quel imprudent s’approchant trop près de sa gueule de pierre béante. Siscoi s’était alors mis à se poser toutes ces questions sur la vie, il pensa aux loups qui, comme lui, ne trouvait pas la raison de leur venue au monde. Il les imagina comme lui, fixant ce gouffre se dire qu’au fond ils n’avaient plus rien à perdre. Il les voyait se jeter dans les mâchoires de pierre, il entendait leur corps rebondir contre les parois, il sentait les os se casser sous le choc, il s’imaginait la douleur qu’ils devaient ressentir. Mais il n’arrivait pas à savoir comment leur chute finissait, car il ne savait pas ce qu’il y avait au fond de ce trou. D’un coup, les loups disparaissaient comme aspirés par le néant. Le croissement d’un corbeau sorti Siscoi de sa torpeur, il rouvrit les yeux, il ne s’était pas rendu compte qu’ils les avaient fermés, il fixa le gouffre … et se rendit compte que ses pattes avant pendaient dans le vide. Le solitaire recula vivement, son cœur battait la chamade, que lui arrivait-il ? C’est comme si… comme si le vide l’attirait, comme si une force invisible tentait de l’attirer vers elle. Était-ce donc cela que les loups au bord du suicide ressentaient ? Ce sentaient-ils attirés par une force supérieure à celle de leur conscience ? Ou était-ce l’idée de se trouver dans un monde meilleur qui les faisait se jeter dans le vide ? Siscoi se maudit d’avoir été aussi imprudent, certes il était perdu, au plus profond de lui il voulait savoir qui il était jadis, ce qu’il était avant son amnésie. Mais il avait fini par accepter son handicap, l’a tourné comme un atout en sa faveur. Ce n’était donc pas le moment de flancher après toutes ces années passées à se découvrir. Mal à l’aise après ce qu’il venait de se passer, le mâle décida de quitter les lieux, il jeta un dernier regard au gouffre avant de faire demi-tour, il plongea dans la forêt et se jura de ne jamais plus revenir dans cet endroit. Jamais.
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