Force : 37 Agilité : 35 Endurance : 40
Je m’agite dans mon sommeil, me tourne et me retourne dans tout les sens. Les bras de Morphée ne sont pas reposants cette fois. Et, je pousse des grondements rauques perdus dans mes cauchemars. Une goutte d’eau effleure mon pelage argenté, et glisse le long de mon flanc. Le floc caractéristique de la pluie me tire peu à peu de mon sommeil et je sens que le rythme de la pluie s’intensifie assez vite. Bien trop vite, ce n’est pas normal. Mes yeux s’ouvrent brusquement et la pluie cesse aussitôt. Non sérieusement maintenant la pluie obéit à mes pensées et si je lui dit d’arrêter de me les briser ,de me laisser pioncer et faire face à mes démons nocturnes celle ci obéit comme ca comme par magie. Je dois surement encore être dans un rêve ou alors j’ai bouffé de la viande avarié pourtant mon pelage argenté comme un ciel d’automne est trempé. Mon pelage d’argent est complètement trempé et je me relève prestement avant de m’ébrouer comme un fou furieux.
Une fois cela fait, je remarque enfin que je ne sais pas ou je me trouve. Je ne suis pas sur le territoire de la meute. Je ne vois ni sable, ni ruine de chapelle dans les environs. Alors, je pivote sur moi même afin d’observer les alentours d’un œil effaré. Mais dans quel merdier, je me suis encore foutu moi. Bon, ce n’est pas la peine de céder à la panique. Je prends le temps d’observer les environs d’un œil observateur. Le territoire sur lequel je me trouve est rocailleux et tropical. Je distingue des montagnes au loin et une foret luxuriante se trouve juste devant moi. Derrière moi, il n’y a rien. Mais, quand je dis rien, c’est rien. Il n’y a rien d’autre que le vide, le néant. Donc, dans ce monde étrange on ne peut avancer que dans un seul sens si je comprends bien. Je ne suis absolument pas effrayé mais plutôt complètement dérouté par ce que je vois. Me voilà dans un trou paumé au fin fond de nul part mais pour l’instant je n’ai pas peur.
La température est douce dans le coin et je décide de me mettre à explorer le coin. Qui sait peut être que je ferais quelques découvertes intéressantes, de plantes médicinales ou autres. Dans le pire des cas, je trouverais un chemin vers le territoire Navnik et je pourrais rentrer au bercail. Bon allez il est temps de me remuer le popotin pour le dire dans des termes acceptables. Je marche en direction de la forêt luxuriante et pénètre dans cette forêt tropicale avec appréhension. Non, mais là c’est différent tout à l’heure j’étais à découvert. Si, une galère arrivait j’avais tout le loisir de voir venir et d’aviser. Mais, là je m’enfonce dans un lieu inconnu ou je serais beaucoup moins en sécurité et bien plus exposé.
J’hésite quelques secondes mais continue finalement ma route poussé par la curiosité. Et, puis je ne savais pas que j’étais devenu un couard depuis la dernière fois que je m’étais couché dans ma tanière. Alors j’avance dans ce décor luxuriant ou les arbres sont gigantesques, les buissons épais et abondants. Les feuilles sont d’une verdure éclatante et des lianes immenses pendent des arbres. Le sol est meuble presque boueux et un cours d’eau sinueux serpente à travers les bois. A certains endroits de la forêt, les branchages sont tellement touffus que lorsque deux arbres sont cote à cote, on a l’impression d’avoir un toit végétal sur la tète. Des drôles de plantes et de fleurs aux reflets dorés poussent le long du fleuve à l’eau rouge. Plus pourpre que le sang lui même. La chaleur est bien plus élevée que tout à l’heure et je commence à transpirer abondamment. Un détail attire mon attention, il n’y a aucun son comme si cet endroit était totalement désert ce qui est franchement étonnant. Cette chaleur me donne également soif mais je me retiens de boire ce liquide pourpre.
Mon instinct me souffle de ne pas m’en approcher alors je continue ma route, admirant des papillons géants aux ailes multicolores voleter au dessus de ma tète. Soudain, l’un d’eux me pique le sommet du crane et ils quittent tous les lieux tel une nuée de chauve souris fuyant la lumière. Oui, je sais ce que vous vous dites. Les papillons ne piquent pas, je sais bien mais toujours est il que celui ci l’a fait alors voilà. Bon, bref je commence à me sentir un peu vaseux et je m’écroule sur mes pattes. Une voix sortie de nul part et de partout à la fois me dit que si je veux survivre, je dois boire le liquide du fleuve. Mais bien sur, comme par hasard je me fais empoisonner et une voix invisible m’indique deux secondes plus tard de boire cette eau qui ressemble à du sang. La même eau dont mon instinct me souffle de me méfier. La douleur augmente très vite et j’ai l’impression que mes os se brisent à l’intérieur de mon corps. Alors, je me traine en rampant jusqu’au bord du fleuve et me mets à laper avidement ce liquide pourpre. Puis, une fois en avoir avalé une belle quantité je me laisse tomber sur le flanc et halète comme un nouveau né. Je ferme les yeux quelques instants, soulagé d’être encore vie.
Lorsque je les rouvre, je vois une dizaine de paires d’yeux qui me fixent d’un œil inquisiteur. Je ne bouge pas d’un cil et remarque qu’il fait nuit désormais. Pourtant, une lumière éclaire la foret sans que je sache d'où elle vienne. Je reporte mon attention sur les visages des loups et louves me fixant et reconnais chaque solitaire que j’ai vaincu et abattu durant mes errances de solitaire. Comment exorciser ses démons ? Comment combattre le traumatisme ? J’avais opté pour la violence gratuite et aveugle. Et tout ses loups étaient morts à cause de ca. Je lis la rancœur dans leur yeux, une haine sans limite et la colère qui les animent. Je voudrais m’excuser car je sais aujourd’hui que j’ai merdé et que cette vie de sang et de larmes était une aberration mais les mots refusent de sortir de ma bouche. Je m’étouffe peu à peu et le rire de mes victimes s’élèvent dans les airs.
Soudain, l’étouffement cesse et l’air remplit de nouveau mes poumons. J’aspire l’air à grande goulée et respire bruyamment. Les démons de mon passé disparaissent dans un nuage de fumée. Puis, une voix autrefois familière brise le silence solennel des lieux. Et la louve brune que j’avais autrefois aimé avec ardeur émerge des fourrés un sourire triste sur les lèvres. Calypso ! Comment est ce possible ? Tu es censée être morte. Mais la louve ne réponds rien et se retourne pour s’éloigner. Je bondis sur mes pattes et la suis. Je tente de la rattraper mais dès que je me rapproche la louve s’éloigne. C’est comme si je suivais un spectre. Nous sortons finalement de la forêt et arrivons au pieds des montagnes que j’avais aperçu tout à l’heure. Je remarque la forme caractéristique d’une ruine humaine. Je dirais qu’il s’agit d’une sorte de temple. La louve s’enfonce dans une ouverture dans la roche et je la suis. Nous traversons un labyrinthe en silence et émergeons quelques minutes plus tard au milieu des ruines. Je prends le temps d’observer les ruines. Elles me semblent assez anciennes et une trace de mysticisme plane en ces lieux.
Lorsque je finis mon exploration, je tourne la tète vers la louve ou le spectre et ai la surprise de voir toute ma première meute devant moi. Ils me fixent tous avec une expression de fierté qui me déstabilise énormément. Le sourire solaire de Trésor, le regard perçant d’Asmar et la moue désapprobatrice de mon premier mentor. Tous ils sont tous là. Calypso se trouve au milieu d’eux son éternel sourire moqueur sur les babines. Les larmes me montent aux yeux et je les laisse couler en silence le long de mes joues. Puis, je ferme les yeux et lorsque je les rouvre la meute a disparue. Je suis de nouveau seul avec la louve qui serait surement ma compagne si elle n’avait pas été abattue par un bipède. La louve me fait un clin d’œil et me lance un attrape moi si tu peux avant de s’élancer. Je m’élance sans réfléchir derrière elle et ne remarque qu’au dernier moment qu’elle s’est précipitée dans le vide. Je freine mais c’est trop tard et je chute de la montagne la tète la première. Bordel ! Tu parles d’une mort débile.
Mais, juste avant l’impact tout disparaît et je me réveille dans ma tanière situé au cœur des ruines de la chapelle. Merde ! C’était quoi ce bad trip. Je me lève doucement et bondis sur le toit effondré ou se trouve Ebène. Je m’allonge à coté de mon frère en silence. Si je lui raconte ca, il va dire que j’ai trop sniffé mes plantes médicinales.