Force : 37 Agilité : 35 Endurance : 40
C’est par une journée grisâtre que je prends la direction des terres des hommes. Je quitte ma tanière d’un pas assuré et serein. Je prends le temps de saluer chaque frère et sœur de meute que je croise. Je leur adresse un léger sourire bienveillant. Car, malgré mon caractère je me suis pris à apprécier la plupart des membres de la meute mis à part une personne que je ne peux définitivement pas sentir. Je ne sais pas, ce loup ne m’inspire pas confiance. Je ne saurais pas dire pourquoi. Il m’a l’air d’être le genre de loup qui mange à tous les râteliers et qui n’a pas une once d’amour propre. M’enfin, bon je suis obligé de le supporter. Heureusement, que je ne le croise pas beaucoup. Revenons en à ce qui est important, à ceux qui sont importants. Les loups et les louves de la meute que je croise ne peuvent pas manquer de remarquer la tristesse dans mon regard malgré la chaleur de mon expression. Je suis triste car je sais déjà que dans quelques temps ils seront tous blessés et dans un sale état. Ce qui est relativement logique puisque nous allons combattre à un contre dix. Et, je sais que je vais devoir soigner, guérir et soulager. Certes, j’ai fait le choix de devenir guérisseur et je savais ce que cela impliquait mais voir la souffrance et la douleur de mes semblables ne me plais pas. Cela ne fait que réveiller mes vieilles pulsions guerrières et me donnera envie de découper et d’arracher la chair des responsables. Et, oui il est bien difficile d’être dans la mesure lorsque l’on a passé les premières années de sa vie à être responsable de cette souffrance et de cette douleur.
Je croise Ghoul et Nyssa sur mon chemin et je m’arrête un instant pour leur léchouiller affectueusement le front. Puis, je leur demande ou est leur père et les petits me répondent qu’ils ne savent pas ou il est avant de reprendre leurs jeux enfantins. Je leur souhaite une bonne journée avant de continuer mon chemin. Mon frère doit surement être en train d’entrainer ses apprenties ou de chasser, ou de patrouiller. Enfin, bref être en train d’accomplir l’une de ses innombrables taches. Et, le pire dans tout cela c’est qu’il ne se plaint pas et ne rechigne pas. Bah, vous pouvez être surs que moi à sa place j’aurais déjà mis la clé sous la porte. Je veux dire que je peux faire de nombreuses choses mais je préfère qu’on me laisse faire ma tambouille dans mon coin. Je chasse quand je veux, m’entraine quand je veux et pionce quand je veux. Mes seules obligations sont celles liées à ma fonction de guérisseur. Je n’ai jamais eu la discipline d’Ebène. Enfin, bon qu’il se tue à la tache si il veut, c’est son droit après tout.
Je m’élance à toute allure vers les terres des hommes. Pourquoi aller chercher des plantes et autres produits de soin dans un coin aussi dangereux. Et, bien cela me parais juste évident. Les bipèdes ont des tonnes de médocs et autres produits mystérieux et très puissants. Avec la guerre qui approche, j’aurais besoin de tout ce qui puisse exister de plus efficace en ce bas monde. Je galope à toute allure vers mon objectif, le village des hommes. Je savoure la sensation toujours aussi grisante de la vitesse pure et de mes muscles roulant efficacement sous ma peau tandis que mes pattes frôlent à peine le sol. J’ai l’impression de voler tant je vais vite. Je n’avais pas couru aussi vite depuis un sacré bout de temps. Je profite de cette course jusqu’au bout. Dans ce simple mouvement, cette simple action je me sens pleinement vivant. Cela fait un bien fou car quoi que j’en dise une partie de moi est morte avec le reste de ma meute. Je suis sur que c’est la même chose pour mon frangin. Je balaie les pensées macabres de mon esprit.
L’heure n’est nullement à la mélancolie. Je m’arrête finalement plus tôt que prévu dans un dérapage hasardeux. Quelque chose a attiré mon attention. Une odeur de plante médicinale, je repère un puits au loin. Je bifurque et m’y rends au trot. Le puits semble abandonné et en piteux état au point que j’ai l’impression qu’il menace de s’écrouler. Mais, les plantes que je parviens à distinguer là dedans ont vraiment l’air rares et précieuses. Je ne peux pas me permettre de laisser passer une telle occasion. Je pousse un caillou de la patte afin d’évaluer la profondeur du puits. Le caillou mets une bonne minute avant de frapper le fond du puits dans un choc sourd. Ah, oui quand même. Il est aussi profond que cela. Bon, il ne faut pas se décourager. Je sais pour que je puisse descendre là dedans il me faut une corde mais j’ai beau chercher partout, il n’y en a aucune ici alors puisant dans mes souvenirs je cherche à me remémorer le lieu ou j’en avais trouver une.
Je sais, la cabane du chasseur. Je m’élance à toute allure et prends la direction des terres du nord au galop. Une fois à destination, je m’élance et passe à travers une vitre. Le verre se brise dans un éclat bruyant. Une fois à l’intérieur, je constate avec soulagement que je ne suis pas blessé. Je m’ébroue afin de me débarrasser des éclats de verre dans mon pelage. Je saisis la corde entre mes crocs et bondis de nouveau par la fenêtre avant de retourner aussi vite jusqu’au puits. Une fois devant le puits, je dépose la corde à mes pattes et prends le temps de me reposer tout en réfléchissant à la façon dont je pourrais utiliser la corde pour descendre. Je vais chercher un gros morceau de bois que je traine jusqu’au puits. Puis, je vais en chercher deux autres. On n’est jamais trop prudent. Je déroule la corde et l’enroule autour des trois morceaux de bois. Puis, je tire le tout jusqu’à un arbre à quelques pas et l’enroule le tout autour de l’arbre. Heureusement, que cette corde est franchement longue sinon je ne vois pas comment je pourrais faire. Puis, je déroule complètement la corde et la saisis entre mes crocs avant de me laisser tomber dans le vide. Mes crocs fermement accrochés à la corde.
La sensation de chute est à la fois délicieuse et horrible mais j’arrive bien vite à quelques centimètres du sol. Je lâche la corde et me laisse tomber au fond du puits. Je cueille tous les végétaux le plus délicatement possible les uns après les autres et les saisis entre mes crocs. Bon maintenant, il ne reste plus qu’à remonter à la surface. Je me dresse sur mes deux pattes arrières et bondis. Mes crocs attrapent la corde et la tiennent fermement. Bon, les plantes ne sont pas trop abimés. Je me balance jusqu’à ce que mes pattes percutent les parois du puits. Puis, je prends impulsion sur mes pattes arrières et bondis un peu plus haut. Je répète mon manège à de nombreuses reprises et atteins enfin la moitié du puits. Mais, soudain alors que je mes pattes percutent la paroi. Quelques pierres s’effondrent et s’écrasent au fond du puits. Je commence à avoir la mâchoire en feu mais je ne désespère pas et continue à me balancer le long des parois. A chaque fois que mes pattes percutent la pierre, je prends impulsion sur mes pattes arrières et bondis de plus en pus haut. La corde se déroule autour de l’arbre au fur et à mesure que je remonte le puits.
J’émerge finalement à la surface une demi heure plus tard. Mes pattes s’agrippent au bord du puits. Et, je me hisse à la force des pattes. Une fois de retour sur la terre ferme je lâche la corde et dépose mes trouvailles à coté de moi avant de me laisser tomber sur le flanc, épuisé et haletant. Je prends le temps de me reposer pendant presqu’une heure avant de saisir mes trouvailles entre mes crocs et de quitter les lieux avec mes prises dans la gueule.