Souffle acide du vent, larmes brulantes du ciel. Le monde ne ressemble plus aux paysages d'autrefois. Les cataclysmes ont frappé, des colonnes de flammes et de fumées se sont élevées sur l'horizon. La guerre. La guerre des hommes. Et nous, les loups n'avons eu d'autres choix que de fuir. Nombreux furent nos congénères emportés. Nous traversâmes les plaines cabossées, les forêts de cendres, poursuivis par la faim, traqués par la mort.
Notre salut, nous le devions malheureusement à ceux qui avaient provoqué notre malheur.
M'étirant le dos, je me réveille brutalement. Mon pelage blanc est ébouriffé, un peu comme mon humeur de ce matin. Je ne vois pas très bien, à cause de mon réveil brutal et de la fraicheur de la saison. Je me lève et sort pour me dégourdir les pattes dans les montagnes. Personne n'est dans le coin, mais bon je ne cherche pas la compagnie, je préfère largement la solitude. Je n'ai pas d'ami dans la meute, mais c'est très bien comme ça. Une brise froide soulève mon pelage, me faisant trembler. Je n'aime pas du tout la fraicheur de ces brises, je ne supporte pas le froid qu'elles portent. Mes pattes s'enfoncent dans la terre gelée, laissant des traces profondes. Les montagnes s'élèvent devant moi, on peut voir plusieurs trous causé par les bombardements. Aucun loup ne se balade sur les endroits accessibles, je suis donc seule comme je l'avais espéré. Je m'avance et cherche un chemin pour monter en amont. Quelques brins d'herbes poussent sur le flanc de la montagne, on peut même les compter tellement ils sont peu.