Elle a faim, très faim. Son estomac l'a tiraillé une bonne partie de la nuit et, capitulant enfin, elle quitta sa tanière afin de partir en quête de nourriture. Elle n'aurait peut-être pas dû vider aussi vite ses réserves de nourriture, qu'elle idiote ! Enfin, au moins cela lui fera un peu d'activité car, elle en a bien besoin. Besoin de se dégourdir les pattes, de renforcer un peu ses muscles qu'elle a un peu laissé à l'abandon ces derniers temps. Posant sa truffe sur le sol, elle balaye le sol, en quête quelque chose à se mettre sous la croc ...

Faim, faim ! Pourquoi ne trouve-t-elle rien ? Dorment-ils tous ? Non, impossible ! Il doit bien y avoir une quelconque bestiole encore réveillé à cette heure-ci ! Ah, voilà ! Un rat ! Un bon gros rat infecte ! Malgré la répugnance que ce rongeur peut susciter, Manîthil se lécha les babines, se mettant ventre à terre tout en s'approchant doucement de sa cible, un pas après l'autre, sans un bruit, ses yeux argentés rivés sur l'animal en train de ronger on ne sait quoi. Elle ne le quitte pas du regard, s'approche encore, encore ... Et une brindille craque sous ses coussinets. Elle retient un grondement mais, trop tard, le rat la découvre, la regarde puis, détale. Cette fois-ci, elle se laissa grondement de façon rageuse avant de se propulser à l'aide de ses pattes arrières, cherchant à rattraper le fuyard.

Le rat détale, passe entre divers racine d'arbre, sous la carcasse de véhicule rouillé et éventré depuis bien longtemps, rongé par la mousse et le lierre. Elle force sur ses pattes, saute par-dessus les obstacles, esquive les arbres et les voitures, court toujours plus vite mais, bientôt, elle fut obligé de s'arrêter ... Le rongeur plonge sous les racines d'un arbre et, la louve freina juste à temps avant de creuser furieusement le sol, cherchant à atteindre ce maudit ronger mais, celui-ci détala dans ce qui semble être un réseau sous-terrain, et mince ! Une fois encore elle se fait avoir par cela ! Grognant de plus belle, la louve se détourne, frustré, il lui faut trouver autre chose pour passer sa colère ...

Faim, faim, faim ! Pourquoi ne trouve-t-elle rien hormis de sale rongeur qui la fuit ?! Un croassement horrible résonna soudainement derrière elle et, se retournant, elle remarque le corbeau qui se trouve là, perché sur le cadavre d'un arbre, ses yeux noir posé sur elle, une lueur moqueuse. Manîthil gronda, ses yeux argentés posé sur l'importun, la blanche se rapproche doucement de lui, les babines relevés sur ses canines blanches, le dos rond, le poil hérissé.

« Qu'est-ce qui t'amuse maudit corbac ? »

Mais le corbeau la regarde, tournant la tête d'un côté puis d'un autre avant de croasser de nouveau. Ce qu'elle peut mépriser ces corbacs ! Déjà la dernière fois, maintenant celui-ci, ont-ils tous décidé de ce foutre d'elle ? Visiblement oui, car l'oiseau d'ébène prit son envole pour se poser plus loin, croassant de nouveau. Oh que non ! Il est hors de question qu'elle joue de nouveau à ce petit jeu du chat ! Montrant davantage les crocs en lançant un grondement menaçant, la guérisseuse prit appuie sur ses pattes arrière, prête à se propulser sur ce sale parasite. Se préparant, elle bondit soudainement mais, l'oiseau n'est pas aussi idiot que cela et, prit son envol au bon moment tout en croassant pour frôler la tête de la blanche, lui donnant un coup de serre au passage. Un couinement mêlé à un rondement rageur, elle fit volte-face et se jette de nouveau sur le corbeau mais, cette fois-ci, elle ne laissa pas le corbeau s'échapper et réussit à le saisir dans sa gueule avant qu'il n'arrive à prendre son envol. Posant une patte sur l'aile du corbac en train de se défendre, la louve jeta sa gueule vers lui, le saisit et lui brise la colonne vertébrale d'un coup sec ...

Dévorant l'oiseau qu'elle venait d'attraper, faisant éparpiller des plumes noir de partout. Son repas terminé, Manîthil passa son épaisse langue sur ses babines blanches souillés de sang puis, poussa un long bâillement avant de se relever pour s'ébrouer. Maintenant qu'elle a pu se remplir un peu l'estomac, la blanche reprit ses activités. Quitte à être de sortie, autant trouver de quoi faire ses stocks d'autant qu'elle n'a plus de toile d'araignée ! Saisissant alors un bâton dans sa gueule, elle s'approche des endroits où se trouve de belle toile et les casses pour les faire s'accrocher au bâton, dérangeant par la même occasion les araignées qui se trouvaient là. Bah ! Elles referont leur nid et, Manîthil n'aura plus qu'à se servir, une fois encore !

Bâton en gueule, elle traversa la forêt, récupérant des plantes ci et là, les fourrant dans son petit sac autour de son cou. Elle récupéra diverses choses, plus ou moins utiles, déposa, récupéra l'une de ses gourdes vides dans sa tanière pour collecter de la sève coulant des robustes chênes qui cherchent à reprendre leur splendeur d'autrefois. Puis, au bout de quelques temps, quand la faim la tirailla de nouveau, elle lâcha un grondement sourd avant de retourner à sa tanière de fer pour déposer la gourde et retourner dans la forêt ...

Humant l'air et le sol, Manîthil avance d'un pas lent, ses oreilles gigotant par moment, captant certains sons mais, rien ne semblait vouloir se présenter à elle, jusqu'à ce qu'elle flaire une odeur alléchante et passe sa langue sur ses babines. Accélérant légèrement le pas tout en se tassant peu à peu à force d'approcher, elle se tapit derrière un arbre et un gros rocher, ses yeux argentés se posant sur un chevreuil. Son museau bouge, ses yeux captivés par le cervidé présent, la faim faisant gronder son estomac à la vue d'un tel festin. Elle doit approcher, elle doit s'en approcher ! Le chasser ! Le dévorer ! Elle approche d'un pas hésitant, ne voulant pas faire fuir l'animal et pourtant, c'est ce qui arriva … La chevreuil lève la tête, ses oreilles et sa tête pivotant en quête du bruit qu'il avait perçu, en quête de l'odeur qu'il avait sentie, puis ses yeux se pose en direction de la cachette de la blanche et, l'animal fut soudainement prit de panique. Fuyant, Manîthil sortie de derrière sa planque improvisé. Courant après le cervidé, l'animal ne se laisse pas rattraper, bondissant agilement par-dessus les obstacles que la louve fut obligé d'esquiver ou ralentie lors de saut. Essayant de ne pas se faire distancer, la blanche mit plus de force et de volonté dans ses pattes mais, cela ne servit à rien … Le chevreuil était bien plus rapide qu'elle et réussit à fuir sans qu'elle puisse seulement le toucher ...

Frustré par sa défaite, Manîthil reprit ses recherches jusqu'à ce qu'une nouvelle odeur l'interpelle. Cessant de bouger, seules ses oreilles s'agitant sur le haut de son crâne, elle fit lentement pivoter sa tête jusqu'à trouver la source de l'odeur, un lièvre, un lièvre qui semble s'être perdu … Tant mieux ! La louve passa sa langue sur ses babines et s'approche sans effectuer le moindre bruit puis, une fois suffisamment proche, bondit sur le rongeur qui tente de s'enfuir. En retombant, la blanche mit un coup de patte à sa proie, l'empêchant de partir. Elle le ramène jusqu'à elle, le saisissant dans sa gueule. Malgré les coups que cherche à lui donner le lièvre, elle ne le lâcha pas, elle se mit à le secouer, écrasant son frêle corps contre un arbre. Lorsque le lièvre cessa de bouger, Manîthil cessa, laissant tomber la carcasse inerte sur le sol avant de s'allonger devant pour commencer à en faire son festin. Aller, désormais qu'elle avait le ventre tendu, il est grand temps pour aller d'aller chercher quelques plantes … Se redressant tout en s'étirant, la louve émit un long bâillement avant de reprendre ses fouilles ...

Fouillant ci et là, Manîthil se concentre sur ses recherche, jusqu'à ce qu'un loup brun s'approche d'elle sans qu'elle ne fasse attention sur le coup, ses yeux posés sur son pelage blanc.

« Qu'est-ce qu'il y a j'ai du sang quelque part encore ? »

Il secoua la tête et s'approche de Manîthil, lui tournant autour, il tente de lui flairer le derrière mais celle-ci se retourne d'un coup en jetant sa gueule dans sa direction, faisant claquer sa mâchoire. Non mais ! Pour qui se prend-t-il celui-là ?!

« Calme tes hardeurs si tu ne veux pas que je te calme moi même ! »

Mais le solitaire ne semblait nullement vouloir se calmer, les oreilles légèrement en arrière, il émit long couinement, trépignant sur le sol en cherchant à l'approche, mais qu'est-ce qu'il lui veut bon sang ?! Elle claque de nouveau la mâchoire, le faisant reculer, il couine, fait le tour de la louve, irritant davantage celle-ci. Claquant de nouveau sa mâchoire pour le faire fuir, le mâle solitaire ne semble pas l'entendre de cette oreille mais, lorsqu'elle l'attaqua directement, il recula la queue entre les jambes en couinant davantage, bien fait pour lui ! Lâchant un grognement rageur, la louve se détourne, cherche à s'éloigner mais, voilà que le mâle arrive de nouveau à la charge, grimpant sur sa croupe, il lui saisit la peau du cou pour tenter de l'immobiliser. Manîthil couine tout en lâchant un grognement, elle cherche à se retourner, se rebiffer mais, elle n'est pas en position de force, toutefois, hors de question pour la blanche de se laisser faire.

Comprenant désormais les motivations du loup brun, Manîthil n'était que plus irrité, maudit mâle ! Elle bouge, refusant de se laisser toucher davantage, refusant qu'il essaye de s’immiscer en elle sans son consentement. Grognant de plus belle, le regard mauvais et fou, elle cherche à le faire dégager, quitte à se faire mal, elle n'en avait que faire ! Elle réussit à se retourne, se retrouvant sous le dos, la tête du mâle suivant son mouvement en essayant de ne pas la lâcher, elle ravale un couinement de douleur, lance sa gueule en direction de la gorge du brun et le saisit à son tour. Elle serre sa mâchoire, encore et encore, jusqu'à ce que le solitaire la lâche. Malgré qu'il ne la tienne plus, Manîthil garde ses crocs plantés dans son gorge, il a tenté de la prendre ? Il a osé poser ses maudites pattes sur elle ? Grimper sur elle ? Il allait payer pour cela !

Le mâle couine, cherche à se débattre, panique, la blanche voit rouge, elle refuse de le lâcher, grondant furieusement, menaçante, elle réussit à se redresser, forçant le mâle à se soumettre face à elle, à s'écraser face à elle puis lorsqu'il cessa de se débattre, elle le relâche enfin et il partie, la queue entre les jambes, bon débarras ! Lâchant un grondement, la blanche décide d'entreprendre un petit nettoyage de son pelage, après avoir faillit être souillé par une horreur pareil, elle avait bien besoin de cela !

Lorsque sa toilette fut terminé, la blanche reprit son chemin, non sans lancer mille injure à l'idiot qui a tenter de la saillir, idiot ! Tous des idiots ! Ils ne pensent donc qu'à cela ! Même pas foutu de demander, même pas foutu de prendre la peine de faire connaissance ! Quoique dans tous les cas, elle n'aurait jamais accepté qu'il la touche, lui et aucun autre loup d'ailleurs ! Non, Manîthil refuse d'être de nouveau engrossé, elle refuse de nouveau qu'un mâle pose la patte sur elle, pas tant qu'elle ne le souhaitera pas elle-même et, le souhaitera-t-elle un jour seulement ? Ceci est une bien bonne question …

Soupirant, elle retourne à ses occupations mais, reste vigilante, on ne sait jamais si il se décide à revenir, jouer les suicidaires ...

Après s'être débarrasser de l'autre vermine, Manîthil tente de retrouver son calme, se remettant à fouiller pour trouver des plantes. Elle en avait marre et ne tarderait probablement pas à retourner dans sa tanière. Une dernière fois puis, elle pourra rentrer. Encore un peu et elle aura la paix, loin de ces abrutis de mâle en rut ! Ah ce qu'elle peut détester cela vraiment ! Irrité, la blanche ramassa les plantes sans la moindre délicatesse cette fois-ci et fourra tout dans son petit sac ...

Fourrant tout ce qu'elle pouvait dans le sac qu'elle porte autour de son cou, Manîthil commença à reprendre le chemin vers sa tanière. En route, elle croisa quelques autres ingrédients qui lui seront pratique et les rapporte avec elle. Déposant ses trouvailles du jour, la blanche décide de s'étaler sur sa paillasse de feuille. Elle lâcha un long soupire avant de fermer les yeux, un peu de repos lui fera du bien ...