Force : 17
Agilité : 17
Endurance : 17
Never gonna let you down
feat. Nocturne & Maledictus
Je sens le soleil baigné ma truffe alors qu'il perce de ses rayons, le ciel étoilé & la lune à côté. Je ne me sens pas d'humeur à attaquer de suite la journée, mais l'odeur de sang frais me pousse à me lever, et m'étirer. Je suis dans une vieille voiture abandonné, centre même de ma tanière ou seulement quelques plantes ornent les murs de la dite voiture.
Si d'ici j'arrive à sentir quelque chose d'aussi puissant, c'est que le sang à couler abondamment. Je saute en dehors de mon habitacle, et hume l'air humide de la matinée une fois sortis du parking.
Oui, le sang est présent en quantité, quelque part autour de moi, je peux le sentir. Qui a fait irruption dans cette ville en ruine, annonçant la mort en son passage? Je sors, observant les alentours. Je cherche d'où vient l'odeur, elle est très proche. Un bruit attire mon attention, je tourne la tête vif. Derrière un mure de brique éventré, se traîne un loup sombre comme moi. La tête au ras du sol, il marche tel un fantôme. Il perd du sang en quantité impressionnante. Depuis combien de temps est-il dans cet état!? Je le vois buté plusieurs fois puis au beau milieux du carrefour s’effondré.
Je ne suis pas un loup au bon fond, mais quand je vois un loup blessé, les enseignements passés de mon défunt père me reviennent en mémoire. C'est une partie de moi contre laquelle je ne peux lutter. Je deviens différent, obstiné par l'envie de sauvé, de panser.
Je cours vers le loup désormais inconscient. Une marre de sang se dessine immédiatement autour de lui. Si je ne fais pas quelque chose maintenant, dans quelques heures, voir minutes, ce sera trop tard. Je passe ma truffe sous ses antérieurs, le soulève à coup de museau pour le passé sur mon dos. Je trottine vers le parking, le coeur palpitant.
Je n'ai jamais compris pourquoi j'aimais tant ça. Soigner, sauver des vies, alors que depuis que je suis petit on a inscrit en mon esprit "tue empress, venge notre famille". Est-ce tout ce qu'il me reste de mon père, un héritage précieux, un cadeau me rendant plus vivant et ouvert à la terre? Je ne sais pas, mais tandis que je pose le loup contre la carrosserie de ma vieille voiture, je l'examine du museau. Ses flancs ont essuyé plusieurs griffures, ou coup de crocs, c'est d'ici que j'écoule le plus le sang, la zone dont je dois m'occuper au plus vite. Son oreille semble aussi très affectée, mais au point où celle ci en est, c'est un problème mineur, la douleur sera plus importante que le risque que celle ci ne nécrose. Ses pattes attirent aussi mon attention. A vif, elles semblent avoir pris de nombreux coups, je les prend chacune leur tour dans ma gueule pour les faire tourner, entendre si les os sont cassés où bien si elles sont tout simplement éraflées.
Aucune d'entre elle ne craque, seulement l'une d'elle à un bruit douteux, mais je pense que c'est plus dû a un début de problème arthrosique lié à des entraînements intensifs. C'est donc un problème moindre.
Je pose le loup en position sternale, ou étoile de mer pour les amateurs, et me jette dans ma voiture pour récupèrer la boue des marais que j'ai collecté. Je l'étale avec ma truffe le long du flanc droit, puis de son flanc gauche. Je souffle dessus pour qu'elle sèche plus vite. Les saignements s'estompent. Le loup ne doit pas bouger. Puis retournant à l'intérieur, je récupère un nénuphar dont je plaque de ma gueule les pétales sur l'oreille et autour. Ca soulagera la douleur, et éloignera l'infection. Il ne manque plus que l'ail, mais je ne peux lui fourrer dans la gueule vu sa position, et le fait qu'il doit nullement bougé. Alors je patiente, je reste là, observant le loup au même pelage que moi. Une idée me vint. Montant de nouveau dans la voiture, j'attrapa une tige de menthe pour la poser devant sa truffe. Quitte à ce que le loup respire, autant qu'il s'apaise en même temps. La menthe soulagera ses voix respiratoires qui ont du faire un effort surnaturel pour tenir si longtemps, et son esprit chassera les migraines avec l'odeur apaisante. Son réveil devrait être plus doux ainsi.
Et je me rassois. Curieux de ce que je viens d'accomplir, des sentiments que je ressens. En cinq ans. Cinq longues années, et c'est la première fois que je sauvais un loup. La première fois que j'appliquais les enseignements passés de mon père.
Je ressentais de la fierté, avec l'adrénaline ajoutée, j'avais l'impression que plus rien de pourrait m'arrêter.
Je me couchais, face à toi, à ton être. Tu avais éveillé en moi une partie que je ne connaissais pas. Comme louveteau de nouveau, je remuais ma queue joyeux, et impatient de voir si tu allais te réveiller. La noirceur de mon âme semblait s'être pour un temps envolé. Etais-je donc le digne héritier du grand guérisseur que mon père était. Il fallait que le loup noir se réveille pour le savoir.